lundi 5 juin 2023

FP016 La génération meurtrie

 FP - Que conseilleriez-vous aux jeunes et quel est votre point de vue sur l’éducation actuelle et ce qu’elle pourrait être pour eux?

 

BdM - Si je parle de l’éducation, ou si je parle d’éducation, ou pour que je parle d’éducation, il faut que je situe l’éducation dans un cadre d’évolution nouvelle. Je ne peux pas dans le cas de mon expérience parler de l’éducation en fonction de l’involution, et d’ailleurs ceci va pour tout ce je dis depuis des années. Tout ce que je dis s’applique à l’Homme de l’évolution, c’est-à-dire que ça s’applique à l’Homme qui demain aura finalement brisé le contrat psychologique que lui a forcé d’adapter la civilisation de l’involution pour commencer à établir de nouvelles règles du jeu en ce qui concerne l’évolution de sa conscience personnelle, et aussi en ce qui concerne l’évolution de ce même individu, de cet Homme qui finalement commence à intégrer sa conscience en relation avec une civilisation externe.

Donc pour moi le phénomène de l’éducation est un phénomène extrêmement délicat, non pas parce que c’est un phénomène qui ne se comprend pas bien dans la totale mesure de sa définition créative; mais parce que les Hommes d’aujourd’hui vivent l’éducation sous la cape extrêmement voilée de ce que j’appelle l’idéologisation.

Les parents sont idéologisés, les enfants sont idéologisés, et l’éducation est devenue à la fin du XXsiècle, surtout depuis une cinquantaine d’années, mais beaucoup plus maintenant que nous sommes arrivés à un âge où nous devons vivre côte à côte avec la haute technologie, l’éducation est devenue pour l’Homme non plus le fer de lance de sa créativité, mais plutôt l’encerclement subtil des forces nocturnes d’une civilisation décadente qui sont arrivées à un point aujourd’hui, à cause de la faiblesse de l’Homme en tant qu’individu et à cause de la puissance des forces dénominatrices de notre civilisation, à contenir toutes les cartes du jeu de la vie de l’Homme.

Autrement dit le problème de l’éducation, aujourd’hui chez l’Être humain surtout dans nos civilisations avancées, n’est plus un problème simplement philosophique, il n’est plus simplement un problème d’ordre social, il est devenu un problème de conscience personnelle.

Donc si on me demande où devons-nous nous situer, comment pouvons-nous nous situer vis-à-vis l’éducation ou ce que nous appelons le phénomène de l’éducation, je dis que pour l’Homme nouveau, l’Homme conscientisé, l’Homme intégré dans sa conscience, l’éducation commence à partir du moment où l’Homme deviendra conscient de lui-même. Si l’Homme n’est pas conscient de lui-même, s’il n’est pas amené à une conscience soit par l’éducation parentale, soit par une éducation ultérieure, l’Homme ne pourra jamais réellement saisir le sens profond de ce qui est éducatif, de ce qui est nécessaire dans l’éducation.

Et l’Homme sera obligé naturellement de continuer à vivre en étroite relation avec une systématique sociale qui le vampirise instantanément, constamment et de façon permanente, et qui au fur et à mesure que le système se complexifie force l’individu à se perdre dans cette territorialité extrêmement compliquée que nous offre une technologie où les jeunes d’aujourd’hui essaient de se situer de façon maximale vis-à-vis un rendement social qui est devenu hautement mécanisé et totalement contrôlé par les forces idéologiques du pouvoir.

Donc pour que l’Homme, l’individu, comprenne ce qui est nécessaire dans son éducation, pour qu’il saisisse sa voie, pour qu’il saisisse la direction dont il doit le mieux entreprendre et le mieux maximaliser, il faut absolument que l’Être humain du XXIsiècle retourne à la source de lui-même, c’est-à-dire qu’il prenne conscience de lui-même d’une façon totale. Maintenant vous me direz, revenir à la source, lorsque je parle de revenir à la source, je ne parle pas de revenir à la source socratique, je ne parle pas de revenir à la source ésotérico-spirituelle orientale.

La source dans l’Homme ne l’invite pas à traiter avec sa vie, de la façon ou de la manière que l’ont fait les anciens de l’humanité. La source, lorsque nous parlons de la source pour l’Homme, nous parlons de cette nouvelle définition de l’Être humain vis-à-vis sa potentialité créative, c’est-à-dire vis-à-vis la totalité de son expression de conscience qui aujourd’hui à la fin de notre époque demeure de plus en plus une situation psychologique étroitement reliée aux forces désintégrantes de notre civilisation, c’est-à-dire l’idéologie.

Autrement dit l’Être humain du XXIsiècle, l’Homme nouveau, obligé quelque part de réaliser qu’il y a en lui un centre d’intelligence, un centre d’intelligence qui est absolu en lui-même et lorsque je dis absolu en lui-même, je veux dire libre de la relativité psychosociale. Ce qui est dans une forme d’intelligence absolue en elle-même ce n’est pas la qualité infinitive de cet absolu, mais c’est la nature de cette intelligence qui demeure toujours inaffectée ou inaffectable ou ininfluençable d’une façon subjective par les forces de l’idéologie.

Maintenant vous me direz, mais oui, mais les enfants de nos enfants vont à l’école, ils doivent aller à l’école, ils doivent apprendre, ainsi de suite… nous savons ce que nos enfants ont de besoin, nous savons que nos enfants doivent aller à l’école, mais nous avons perdu de vue l’emploi essentiellement créatif de l’éducation, autrement dit nous avons perdu de vue ce que la civilisation de l’involution nous a donné qui soit nécessaire, et nous nous sommes petit à petit engagé dans une voie où l’éducation devient de moins en moins définitive, de plus en plus colorée par les différents courants idéologiques, de sorte qu’aujourd’hui les enfants à 17, 18 ans, à l’âge où ils sont prêts à entrer au CÉGEP, ils se voient forcés de se présenter devant une panoplie de possibilités existenço-sociales, une panoplie de possibilités vis-à-vis le travail, vis-à-vis l’exercice de leurs fonctions intégralement intelligentes, et ces enfants sont absolument éberlués parce que justement ils ne peuvent plus avec facilité entrer dans une voie, une voie de vie, une voie d’expression, qui puisse carrément être le produit ou la résultante de la connexion entre leur intelligence et leurs besoins internes.

Les enfants aujourd’hui sont mis face à face avec les destinées d’une civilisation décadente, donc ils sont mis face à face avec les besoins d’une civilisation mécanisée et eux étant des Êtres sensibles, étant des Êtres qui n’ont pas encore perdu la totale conscience de leur sensibilité, se voient déchirés entre les besoins mécanico-sociaux de notre civilisation. Et nous nous demandons pourquoi ils ne sont pas capables de se créer une place dans la vie avec facilité, pourquoi ils sont obligés d’errer pendant des années sur le temps sans expression d’une civilisation qui n’est pas capable de répondre à leurs besoins.

Mais la question est faussement posée par nous, parce que l’Homme un jour, l’Homme nouveau, conscient, intégral, individualisé, l’Homme qui n’est plus influençable, l’Homme qui est dans son intelligence, sera obligé de découvrir en lui-même ce dont il a de besoin pour exprimer sa vie au lieu de découvrir dans la société ce qu’elle peut lui offrir afin que lui puisse s’associer avec elle.

Je fais une parenthèse; il y a quelques jours on me disait : j’essaie de penser à ce que je devrais faire, je passe des mois à penser à ce que je devrais faire, et j’ai dit à la personne qui me demandait cette question : la question est totalement à l’envers, il faut changer le télescope de bord, au lieu de penser à ce que vous devriez faire, vous devriez regarder comment vous voulez vivre dans la vie, comment vous voulez vivre dans la vie; tous les Hommes ont une expression de comment ils veulent vivre dans la vie, et à partir du moment où vous aurez découvert comment vous voulez vivre dans la vie, même si ce point d’union entre vos possibilités et votre décision s’étale sur une base de cinq ans ou dix ans, c’est sans importance, mais au moins graduellement vous vous habituerez, vous commencerez lentement à intégrer vos forces, à développer vos outils pour en arriver un jour à vivre, dans cinq ans ou dans dix ans, comme vous voulez vivre dans la vie; sinon vous allez passer votre vie à penser à ce que vous voulez faire et chaque fois que la société vous présentera une nouvelle façon d’agir, vous remettrez en question ce que vous voulez faire et vous passerez votre vie à être des gens insatisfaits c’est-à-dire des gens qui croient et qui ont l’illusion profonde de pouvoir être heureux dans leur expression créative en relation avec ce que la société peut leur donner.

J’assure l’Homme que la société, ce que nous appelons la société, non pas la définition sociologique de la société, ni même la définition psychologique de la société, même philosophique de la société, la société est une forme grotesque, solide, intacte de vampirisme; la société est une énergie extrêmement puissante dont la totale combinaison de ses manifestations dans le monde à partir des forces idéologiques qui construisent sans arrêt la façon de penser de l’Homme; cette société, et elle a toujours été ainsi, est la formulation intégrale et permanente et involutive de ce que l’Homme par lui-même ne peut pas s’occuper à faire.

Donc la société prend le rôle d’action dans la vie de l’Homme qui n’est pas intégral dans son individualité, et comme elle prend le rôle de l’Homme, elle agit en conseillère de l’Homme et l’Homme, lui, étant conseillé par elle, se voit pendant des siècles obligé de suivre les mouvements subtils de sa propre définition.

Et c’est pourquoi aujourd’hui à la fin du XXsiècle, alors que nous passons de l’involution à l’évolution, alors que nous sommes dans un temps où l’individu commence à remettre en question beaucoup de choses, mais qu’il n’est pas capable par lui-même de définir, parce qu’il est encore trop idéologisé, nous nous apercevons, et ceci va s’empirer, nous nous apercevons que les individus les plus sensibles, dans une civilisation telle que la nôtre, sont ceux qui souffrent le plus, et pourtant ce sont ceux qui dans le fond représentent la crème de la crème de l’involution d’une société capable de finalement pouvoir s’interroger.

Donc le phénomène de l’éducation, pour l’Homme en tant qu’individu, c’est un phénomène qui doit être revisionné, regardé à la loupe, mais il ne peut être regardé qu’à la loupe de l’individu et non pas à la loupe de la conscience sociale.

Autrement dit ce que nous informe la sociologie, ce que nous informe la psychologie, ce que nous informent les maîtres de la mécanisation de l’Homme, ceci un jour devra être regardé par l’individu, et ceci demandera de la part de l’Homme, de l’individu, une très grande force intérieure parce que l’Homme de demain individualisé dans une conscience supramentale ou dans une supraconscience, dans une conscience réelle ne pourra pas fonder, ne pourra pas fonder, sa conscience aucunement sur les apports psychologiques, émotifs, et même économiques que puisse lui offrir une civilisation mécanique.

Nous sommes arrivés à un point dans l’évolution de l’Homme où l’Homme est suffisamment avancé aujourd’hui pour traiter de la forme de la connaissance en fonction de sa capacité intégrale de s’interroger lui-même sur la valeur de la signification des anciennes connaissances afin de pouvoir aujourd’hui commencer à bénéficier de ce qu’il sait; mais de ce qu’il sait avec très grande crainte d’en savoir trop.

Le problème de l’Homme c’est qu’il sait beaucoup de choses, il sent beaucoup de choses, mais il a de la difficulté à amener à la surface de sa conscience ce qu’il sait, et pour ceci,à cause de ceci, il est obligé de constamment s’allier avec des définitions de la réalité psychologique de sa conscience humaine en relation avec ce que les idéologies lui offrent.

Donc l’Homme d’aujourd’hui, sur le plan de l’éducation, est un Être de plus en plus en aberration et il va de plus en plus dans le monde, dans une forme, qui est de plus en plus aberrante.

Et même si, comme on m’a déjà dit, j’ai du succès dans ma vie, et je demande à la personne qui me dit : “j’ai du succès dans ma vie”, est-ce que ta vie est un succès?

Il y a plein de monde dans le monde qui ont du succès dans la vie, autrement dit ils ont un contrat d’établi, de bien signé avec l’ordre des choses, mais si nous regardons profondément leur vie personnelle, si nous regardons leur vie familiale, si nous regardons leur état de santé physique, leur état cardiaque, leur état psychologique, si nous regardons l’Homme en lui-même sans la couverture psychologique et très éphémère du succès que la société, que la corporation peut vous retirer sous les pieds n’importe quand, on s’aperçoit que l’Homme est extrêmement et douloureusement envieux d’une paix dont il ne connaît pas l’essence et dont il ne connaît pas la réalité; mais avec laquelle sorte de paix qu’il semble ou qu’il veut bien admettre, il doit payer un prix et c’est le prix de sa santé, de son inconscience, ainsi de suite… ainsi de suite…

Donc dans le domaine, si nous parlons d’éducation, nous devons parler d’éducation d’une façon créative et nous sommes obligés de regarder l’Homme, l’individu, regardez ses besoins et nous sommes obligés d’aider nos enfants, d’aider les enfants de demain à regarder leur vie en fonction de ce qu’ils voudront vivre demain et non pas en fonction simplement de ce que la société nous offre aujourd’hui d’une façon mécanique, d’une façon apparemment facile, mais avec le prix de l’esclavage psychologique jusqu’à la fin de notre vie sociale.

 

 

FP - Alors Bernard, comment approcher l’éducation sans avoir à la subir en fonction d’un conditionnement social mercantile qui devient de plus en plus puissant, de plus en plus congestionné, de plus en plus complexifié?

 

BdM - Il est évident qu’il y a plusieurs façons d’approcher l’éducation parce que si nous parlons de l’éducation vis-à-vis nos enfants, nos enfants peuvent avoir 5 ans, ils peuvent avoir 4 ans, ils peuvent avoir 10 ans, ils peuvent avoir 12, 13, 14, 15, 16 ans; il est évident que rendu à 16 ans, 17 ans, ce n’est plus aux parents d’éduquer ou de mener l’enquête de l’éducation pour leurs enfants, il est trop tard. Donc à partir de ce moment-là, il y a un espace intégralement personnel pour que ces individus, ces jeunes, puissent en arriver un jour a redéfinir ce qu’ils veulent faire dans la vie.

Mais prenons l’éducation des enfants; il y a des choses dans notre société qui sont essentielles, il y a des choses dont nous avons besoin afin de parcourir le chemin social; il y a des mathématiques, il y a la langue, le langage, ce sont les deux choses importantes dans l’éducation. Les mathématiques pour payer notre billet au restaurant, et le langage pour nous adresser à la voisine. Tout le reste fait partie, à un degré ou à un autre, d’un superflu plus ou moins nécessaire.

Je ne dis pas que le reste n’est pas nécessaire; je dis qu’il y a deux éléments dans l’éducation qui sont essentiels, c’est la langue et les mathématiques; parce que ces deux aspects de l’éducation font parties intégrales de deux aspects psychiques de l’Homme, l’un conversant avec la parole et l’autre conversant avec la dictature des formes, c’est-à-dire la quantification de la forme, c’est-à-dire la moyennisation des relations unitaires de la forme, c’est-à-dire les mathématiques.

Mais au-delà de ceci il existe l’histoire, la religion, la morale, toutes ces choses qui ne peuvent pas être imposées à l’enfant, mais qui peuvent être amenées à l’enfant si les matières sont bien présentées, s’il a le tempérament pour ces choses, ainsi de suite…

J’ai déjà dit, par exemple, dans un séminaire que j’ai fait sur l’éducation, parce qu’on m’a demandé d’en faire un, je ne voulais pas faire de séminaire sur l’éducation parce que pour moi l’éducation, c’est extrêmement vaste, mais j’ai déjà dit une chose : les parents ne peuvent pas se permettre d’envoyer seulement ou simplement leurs enfants à l’école; vous ne pouvez pas prendre la chance d’envoyer vos enfants simplement à l’école pour que ces enfants pendant des années, et des années, et des années, découvrent certaines choses appartenant simplement au mental.

Il y a une forme d’éducation mentale, je suis d’accord, mais l’Homme doit évoluer sur le plan de l’éducation en fonction de deux traques, en fonction de deux voies, une qui est pratique et une qui mentale. Peut-être que vous avez un enfant qui aime les mathématiques, qui aime les choses abstraites; vous le découvrirez au cours de sa vie collégiale. Vient un temps dans sa vie, 17, 18 ans, il est prêt pour aller plus loin, pour se spécialiser, il va facilement à l’université.

Ce ne sont pas ces enfants-là qui ont le problème, ceux qui ont le problème ce sont les enfants qui n’ont pas cette faculté, cette sensibilité à l’abstraction, qui n’ont pas cette faculté de travailler d’une façon abstraite avec des concepts qui ne font pas partie du pratique, mais qui feront demain partie du pratique lorsqu’ils auront finalement traité d’une façon concrète avec ces abstractions.

Mais il y a beaucoup d’enfants dans la vie et c’est la majorité qui ont un sens du pratique; peut-être que vous avez des enfants qui aiment la mécanique, peut-être que vous avez des filles qui aiment le linge, qui aiment traiter avec le dessin, qui aiment traiter avec certaines façons d’expression qui relèvent d’une netteté caractérielle qui fait partie de leur diapason.

Et si vous empêcher ce petit enfant qui aime la mécanique, qui est fou de la mécanique, de s’instruire de la mécanique, enfant qui n’est pas nécessairement dans la conception mentale de son moi, et que vous le forcer à aller à l’école pour apprendre de la morale, pour apprendre de l’histoire, pour apprendre Joséphine, pour apprendre Louis XIV, pour apprendre je ne sais pas quoi; ce petit enfant rendu à 13, 14 ans vivra une rébellion; il vivra un écœurement avant ce temps-là, et cet écœurement sera nécessaire parce qu’il représentera la correction que vous devez, vous en tant que parent, faire à cette énergie en lui qui fait partie de sa mémoire, qui fait partie de son âme, qui fait partie de son Esprit, énergie qui ne peut pas être rebutée, énergie qui ne peut pas être éteinte, énergie qui fait essentiellement partie de lui.

Les parents viennent sur notre planète, sur le plan matériel, les enfants choisissent les parents, ils viennent dans une famille; il y a tout dans une famille pour un enfant, pourquoi… Mais un enfant croît toujours en relation avec l’intelligence des parents. Mais si nos parents n’ont pas l’intelligence, si nos parents n’ont pas la certitude, si nos parents sont trop affectés par l’idéologie, il est évident que nos enfants seront affectés par l’idéologie et souffriront de l’éducation.

Mais si les parents ont suffisamment de concentration mentale, d’intelligence, d’intuition, s’ils sont capables en eux de voir à travers la panoplie mécanique de l’éducation, et de voir que le petit a un intérêt aux pour faire telle chose; à ce moment-là ils peuvent lui donner les outils et l’enfant pendant qu’il accumule les valeurs abstraites de l’éducation, pendant qu’il colore avec d’autres choses comme l’histoire ou la religion, ces mêmes valeurs éducatives, en même temps il apprend lentement un métier. Pour que rendu à 16, 17 ans, 15 ans, 14 ans, l’enfant décidant un jour qu’il n’a pas les bosses des mathématiques ou qu’il n’a pas la bosse de la langue, puisse finalement commencer à aller dans une direction, qui déjà depuis des années il a contemplée, avec laquelle il a travaillé parce que les parents ont été suffisamment intelligents pour lui faire sentir ce qu’il aimait faire.

Je ne peux pas pour toutes sortes de raisons techniques, je ne peux pas dire : allez voir votre conseiller, demandez-lui quelles sont les tendances naturelles de vos enfants; vous devriez… les parents devraient facilement voir quels sont les talents naturels des enfants; les enfants parlent, les enfants s’expriment, les enfants ont besoin; donc les enfants demandent, donc il y a tout dans la vie de l’éducation des parents en relation avec les enfants pour que les parents puissent voir que, ah ! la petite elle aime ça ou ah! le petit, il aime ça. Et là les parents peuvent commencer à créer cette nouvelle traque, une traque qu’ils développent à la maison, qu’ils développent à l’extérieur de l’éducation purement primaire ou secondaire.

Le problème de l’éducation aujourd’hui, c’est que les enfants vont à l’école et ils n’ont pas tous la même faculté intellectuelle. Il y a des enfants qui vont aller à l’université, ils vont aller chercher des maîtrises, des doctorats, ça va de soi; les parents n’auront jamais à les pousser, ils se poussent par eux-mêmes parce que ça fait partie de leur Esprit. Mais il y a d’autres enfants qui n’ont pas ces facultés; ils ont d’autres facultés, et pour toutes sortes de raisons très souvent les parents, qui eux n’ont pas bénéficié d’une autre éducation ou d’une éducation formelle, veulent que leurs enfants bénéficient d’une éducation formelle, c’est une erreur, c’est une erreur.

Moi, j’ai une fille; moi, j’ai bénéficié d’une éducation formelle; je suis sortie de l’éducation formelle, mais elle m’a servi cette éducation sur le plan du langage; mais ma fille, moi, même si elle est intelligente cette petite, elle n’a pas la bosse des mathématiques, elle n’a pas la bosse de la physique, elle n’a pas la bosse de la chimie, ce n’est pas son monde. Donc c’est à moi en tant que parent et c’est à ma femme en tant que parent de voir où elle est sa bosse. Donc pendant des années nous avons regardé et à cause de notre sensibilité ce fut plus facile, j’admets, de voir dans quelle direction, qu’est-ce qu’elle aime.

Un enfant à trois ans qui se parle devant le miroir, qui se fait les cheveux, qui aime traiter avec les bijoux, qui aime traiter avec les dentelles, qui aime traiter avec ci, qui aime traiter avec ça, et qui maintient ce rythme pendant des années, il y a quelque chose, il y a une sensibilité; nous devons lui demander si elle aimerait faire ceci pendant qu’elle va à l’école; donc nous devons lui suggérer des plans d’exécution de son éducation, éducation qui convient à sa personnalité; donc nous lui offrons : est-ce que tu aimerais prendre des cours de joaillerie à 12 ans; donc nous l’amenons vers une personne qui puisse lui donner ses cours; elle commence à travailler, elle est folle de ceci, elle aime, elle aime, parce que c’est sa vibration, c’est sa sensibilité, et pendant qu’elle va sur cette traque, autrement dit qu’elle commence à 12 ans son métier, elle continue à parfaire son éducation mentale; elle fait les langues, elle fait les mathématiques.

Et si pour parfaire sa personnalité, parfaire son mental, parfaire sa communication, sa communion avec le monde, elle doit apprendre l’histoire, voyager, faire ci ou ceci… Nous lui présentons, mais elle ne peut pas vivre cette enfant qui est sensible dans un cadre d’expression, d’éducation, qui est totalement basé sur l’indomptable attitude qu’ont les systèmes éducatifs dans le monde de terroriser…

Une fois que les parents commenceront à comprendre, commenceront lentement à se dévêtir de ces attitudes qui fond d’eux des esclaves, les enfants pourront commencer à bénéficier de leur sensibilité; il pourra y avoir un plus grand raccordement entre les enfants et les parents et les parents pourront comprendre la grande tristesse, la grande souffrance, de ces enfants à 17, à 18 ans aux portes de l’université.

 

 

FP - Faites-vous une différence entre apprendre et accumuler des connaissances?

 

BdM - Oui il y a une différence entre apprendre et accumuler des connaissances. Accumuler des connaissances, ça doit être le plaisir de l’Esprit. On accumule des connaissances pour le plaisir de l’Esprit; l’Esprit étant une force dans l’Homme, il doit se nourrir. Donc les connaissances font partie, selon la nature de l’Esprit, de ce plaisir de l’Esprit. On accumule des connaissances pour le plaisir de l’Esprit, mais on apprend pour son propre bénéfice personnel.

On apprend... moi quand j’étais jeune, pour le plaisir de mon Esprit, j’ai étudié les langues égyptiennes, j’ai étudié le chinois; c’était pour le plaisir de mon Esprit, ce n’était pas pour mon bien-être personnel; ce n’était pas pour me mettre quelque chose dans la bouche demain; ce n’était pas pour me permettre, demain, de vivre. Donc il y a des choses selon notre sensibilité, selon notre nature, que nous faisons pour le plaisir de notre Esprit, mais il y a des choses que nous devons faire pour nous-mêmes.

Donc il y a deux façons de voir les choses dans la vie en ce qui concerne l’éducation; dans l’éducation il y a des choses que nous faisons pour le plaisir de notre Esprit et il y a des choses que nous faisons pour notre propre bien-être personnel; et nous devons chercher à créer une synthèse ou à super-imposer ces choses-là et en général nous le faisons sinon nous ne ferions pas ces choses. Le problème avec l’éducation c’est que les enfants, n’étant pas arrivés à l’âge où nous sommes, ne réalisent pas que dans quelques années ils vont tous oublier ce qu’ils ont appris. Ils vont oublier parce que l’Homme conserve seulement ce qui lui est utile.

Donc l’enfant ne sait pas ceci, il ne réalise pas ceci, et s’il oublie ou s’il commence à oublier ce qu’il a appris, s’il commence à sentir cette perte de mémoire, il s’afflige, et cette affliction devient pour lui douloureuse, parce qu’il ne sait pas, il ne réalise pas que c’est normal. Moi j’ai tout oublié, je m’oublie instantanément « anyway »; c’est normal, j’ai tout oublié ce que j’ai appris, mais il reste de ce que nous avons appris une impression dans le corps astral; il reste une impression et cette impression fait partie de la définition de notre personnalité au cours des années. Et souvent ça revient malgré nous-mêmes, la mémoire.

Mais les parents doivent amener les enfants à pouvoir apprendre des choses et à devoir apprendre des choses qui sont essentielles et à cesser de mettre dans la tête des enfants leurs propres craintes, leurs propres craintes, parce qu’elles sont communicatives ces craintes. Il faut que tu fasses tes devoirs là, il faut que tu fasses çà là, si tu ne fais pas tes devoirs, tu vas crever de faim… Foutez-leur la paix aux enfants… Mais amenez-les dans de bonnes écoles, faites-les rencontrer des professeurs qui ont du bon sens, des profs qui sont consciencieux, travaillez avec eux, faites-leur comprendre que les profs ont leurs propres limitations; le système éducatif a ses propres limitations; faites-leur réaliser que pour eux l’éducation ou s’éduquer ça équivaut à, pour vous, travailler, que c’est essentiel pour définir éventuellement leur vie. Mais cessez de leur créer la crainte, la frousse de ne pas avoir demain de succès. 

Nous devons redéfinir notre psychologie vis-à-vis l’éducation, nous devons la revoir d’une façon totalement intégrale et créative. Nous ne pouvons pas éduquer nos enfants ou aider à l’éducation de nos enfants si nous-mêmes nous ne savons pas; nous ne sommes pas capables de prendre sur nos épaules nos responsabilités créatives vis-à-vis leur éducation. Un enfant, de quelqu’un, à qui je parlais dernièrement me disait : “je n’aime pas la religion à l’école”; il n’aime pas la religion à l’école, donc pour lui ça va pas la religion à l’école, et la bonne femme de dire, bah oui, mais il faut que tu apprennes la religion, la Bible… bah oui, mais il n’aime pas, vous croyez que vous allez faire de ce bonhomme un meilleur chrétien, vous allez faire de lui un type qui en a ras la gueule de l’éducation de la religion, et puis par contre il y a des enfants qui aiment ça.

Il faut respecter ce que les enfants aiment et les écoles aujourd’hui offrent de la moralité ou ils offrent de la religion, vous avez le choix; donc, à ce moment-là offrez à votre enfant de la moralité, c’est beaucoup plus scolastique, c’est moins élastique. Donc cet enfant souffre de la tension spirituelle que cette personne, cette mère, vit vis-à-vis la religion.

L’autre cas, c’est le bonhomme : il faut que tu ailles au hockey là… il faut que tu sois bon au hockey là... Il existe aujourd’hui dans la province de Québec une forme de pensée subtile qui fait partie de l’idéologisation sportive; il y a ces bons pères de famille avec des grosses mains là, qui travaillent dans la compagnie là, qui veulent que leurs fils soient à tout prix des joueurs de hockey, des Maurice Richard ou d’autres; je ne les connais pas parce que je ne suis pas tellement ce sport. La folie, on est dans la folie du hockey, on est dans la manie du hockey, c’est devenu une manie. Et si le petit ne donne pas , il n’a pas de sueurs au hockey, s’il ne rentre pas les gars dans la bande, c’est le type qui est bandé, le père.

 

 

FP - On transmet bien souvent nos propres névroses…

 

BdM - C’est ça ! Et c’est ça le problème. C’était quoi votre question…

 

 

FP - On va passer à autre chose, dans les années 60, il y a eu cette génération qui distribuait des fleurs à tout le monde et qui prétendait tous vivre dans un monde de beauté, de tolérance, d’imagination et de liberté

 

BdM - Vous parlez de ceux qui fumaient du pot, quand on fume du pot c’est évident qu’on vit dans un monde de beauté, c’est normal, jusqu’à tant qu’il n’y ait plus de pot.

 

 

FP - On se souvient de leurs slogans, imagination au pouvoir, il est interdit d’interdire, etc. 

BdM - C’était la recherche de ces jeunes pour une autre alliance avec la vie; c’était une recherche spirituelle, c’était une recherche de drogue, c’était une recherche illusoire, mais c’était une recherche, et cette recherche, elle existe encore aujourd’hui. L’Homme, à la fin du XXsiècle, ne réalise pas que nous sommes dans un nouveau tournant sur notre planète, que nous entrons dans une nouvelle définition de la réalité de l’Homme et que l’Homme demain définira sa propre réalité.

L’Homme demain, l’Homme intelligent demain, au XXIsiècle, ne se fera plus définir la réalité par les idéologies maîtresses. L’Homme définira lui-même sa réalité, donc ces jeunes font déjà partie de ce courant, mais la connexion entre l’involution et l’évolution commence à se faire. Donc les jeunes aujourd’hui sont pris dans une période de transition qui va durer une génération; et ce sont ces jeunes qui souffrent, et ce sont ces jeunes qui ont besoin de savoir et ils n’ont pas le support en général de la masse parentale pour leur faire comprendre, parce que même les parents sont dans la même ambiguïté de vie qu’eux; mais les parents sont établis, les parents ont le travail, ils ont le boulot, tandis que les jeunes eux sont en voie de se trouver, de se découvrir, ils sont déchirés par l’incapacité sociale de leur donner ce qu’ils ont de besoin et ils ont l’illusion que c’est la société qui va leur donner ce qu’ils ont de besoin, comme nous nous avons souffert de l’illusion que la société devait nous donner ce que nous avons de besoin.

C’est l’Homme… nous entrons dans une nouvelle période de l’évolution, nous sommes en train de passer de la cinquième race racine à la sixième race racine. Donc nous sommes en train de passer à un stage de « mentation » totalement supérieur, totalement différent de ce que nous avons connu. Autant par le passé l’Homme a été obligé de subir la définition de la réalité en relation avec l’autorité des idéologies, autant demain l’Homme définira sa propre réalité parce que l’Homme sera en contact avec lui-même.

Donc l’Homme aura la capacité de savoir par lui-même ce qu’il doit savoir. Mais aujourd’hui, nos enfants qui sont dans l’école, qui vont à l’école, et qui tournent dans le cercle vicieux de l’éducation doivent savoir, doivent comprendre, doivent recevoir des points de vue qui ne sont plus contestataires, des points de vue qui sont créatifs.

Mais quels sont les Hommes dans la société qui sont capables de supporter leur créativité?

Quels sont les individus dans la société qui sont capables de supporter leur intelligence d’une façon intégrale?

Quels sont les Hommes qui sont capables de supporter ce qu’ils savent?

Quels sont les Hommes qui sont capables de prendre ce qu’ils savent et de le transmuter en expressions créatives qui fait partie de ce qu’ils veulent vivre au lieu de vivre ce qui leur est imposé par la situation sociale et par l’idéologisation de l’Homme qui a mené à l’aliénation de l’Homme et qui fait de l’Homme aujourd’hui un Être totalement mécanisé, un Être qui se recherche, un Être qui recherche des maîtres, un Être qui recherche des écoles, un Être qui est totalement loin de lui-même?

C’est ça, le problème de l’Homme. Et aussitôt que s’élève dans le monde une voix qui crie, qui gueule, qui s’engueule, les Hommes sont terrorisés, les Hommes s’inquiètent, les Hommes se demandent si cette voie n’est pas folle, et la voix de l’Homme n’est jamais folle, elle est toujours intelligente, mais sa réflexion, ses échos sur les montagnes de la mort représentent pour l’Homme qui écoute, dans son inconscience, la folie.

 

 

FP - Chaque génération donc y va de sa révolte en fait, parce que ça a été une révolte

BdM - Oui mais faites attention, faites attention; ne faites pas l’erreur de mettre l’Homme nouveau dans le même bassin de l’involution. Que l’on dise : chaque génération a flirté avec la folie, chaque génération s’est heurtée contre les droits de l’autorité ancestrale, que les enfants égyptiens ont souffert de ce que leurs parents ont fait, que les parents ont souffert de la nouvelle génération, que les enfants de la période grecque ont souffert de ce que les parents ont fait et vice versa…

Ceci fait partie des cycles de l’involution parce que l’Homme pendant l’involution n’était pas dans son intelligence. L’Homme se cherchait, mais à partir du moment où l’Homme va passer de l’involution à son évolution, il ne se cherchera plus; donc les cycles de renversement, les cycles de « self cautioning » n’existeront plus parce que l’Homme aura finalement intégré son énergie.

Et à partir de ce moment-là, les générations d’Hommes, les générations de consciences, seront permanentes sur cette planète et ce qui continuera en parallèle avec cette évolution fera partie de l’infructueuse habilité de l’Homme de questionner son inhabilité de savoir. Et ceci fait partie de la conscience intégrale de l’involution.

L’Homme de demain ne se questionnera pas; il y aura une permanence, il y aura une consistance, il y aura une perpétuité dans sa conscience et ceci passera des pères aux fils et des fils aux petits fils. Parce que l’Homme de demain ne sera pas un Être qui pensera avec les pensées d’une masse collective. Ce sera un Être qui pensera avec ses propres pensées et lorsque des Hommes pensent avec leurs propres pensées, c’est qu’ils créent leurs propres pensées. Et quand les Hommes créent leurs propres pensées ils sont créateurs et à ce moment-là ils font partie de la perpétuité de la conscience. Donc faites attention quand vous me demandez cette question parce que c’est un jeu, c’est un jeu de la mémoire.

 

 

FP - Mais ce que je déplore moi ce n’est pas la révolte, ce n’est pas le ras-le-bol de chacune de ces générations meurtries, en fait c’est que ces mouvements-là sont toujours récupérés soit par la drogue, soit par la violence, soit de parler des sectes religieuses, etc. Y a-t-il une intelligence qui puisse passer au travers de cette récupération?

 

BdM - Ces mouvements sont récupérés parce qu’ils ne sont pas réels; ils font partie des alliances subtiles de l’ego avec les tendances naturelles de l’énergie interne de l’Homme, de l’âme. L’Homme peut être libre, il cherche tout pour être libre, et lorsqu’il s’aperçoit que sa liberté est fausse, il est récupéré par quelque chose d’autre. C’est normal, mais ce qui passera à travers ceci, c’est l’intelligence. Lorsque l’Homme sera dans son intelligence, il le saura. Un Homme qui est dans son intelligence n’est pas dans l’impression d’être intelligent.

Lorsqu’un Homme est dans son intelligence, il fait la connexion entre lui, en tant qu’ego, avec son Esprit, il n’est pas coloré dans sa perception par les forces de la mémoire, par les forces de l’âme, par les forces psychosociales; il est dans son énergie; il est créatif; il vit une conscience universelle. Lorsque l’Homme sera dans cette conscience, il ne sera plus récupérable.

Il n’aura plus besoin d’être récupéré; récupéré par quoi?

Qu’est-ce qui peut récupérer un Homme comme moi?

Je ne suis pas récupérable; si un saint vient vers moi, je vais lui parler des illusions de sa sainteté; si un gourou vient vers moi, je vais lui parler des illusions de son spirituel mystique; si un philosophe vient vers moi, je vais lui parler des illusions cartésiennes de son savoir manqué; donc que l’on fasse n’importe quoi, quand un Homme est dans son énergie il n’est plus récupérable; mais il a le respect pour ce qui se passe dans le monde. 

Donc naturellement j’aurais le plaisir de parler au philosophe, j’aurais le plaisir de parler au saint et j’aurais le plaisir de parler au gourou. Mais ceci ne veut pas dire que je vais vivre ma vie en fonction de ces Êtres, que je vais vivre ma vie en relation avec ces Êtres. Parce que l’Homme conscient n’a plus besoin de supporter ce qu’il est, parce que ce qu’il est se supporte par lui-même.

Donc ce qu’il fait n’est que l’expression de ceci, donc il n’a plus besoin psychologiquement de sentir ou d’avoir l’impression d’être à l’aise, il l’est toujours, il ne se cherche plus.

 

 

FP - Bon! Mais cette centricité qui vous est propre, est-ce qu’elle ne s’appuie pas elle-même sur une révolte?

 

BdM - Oui! Oui! Cette centricité, elle fait partie de la révolte de l’Homme. D’ailleurs je vous assure que l’Homme de l’évolution qui passera de l’inconscience à la conscience, de l’involution à l’évolution, ne vivra pas cette intégration, cette centricité sans la révolte.

La révolte, qu’est-ce que c’est dans le fond?

La révolte, c’est le panache de l’énergie de l’Homme.

Tant que l’Homme ne peut pas se révolter… je parle de révolter d’une façon mentale, tant que l’Homme n’est pas capable de se révolter, il n’est pas capable de voir ce qu’il sait, il n’est pas capable de contester ce qu’il a appris, il n’est pas capable de contester sa mémoire, et si l’Homme n’est pas capable de contester sa mémoire, il est obligé naturellement de vivre côte à côte avec elle, de coucher avec elle. La mémoire, c’est une putain; donc si l’Homme veut coucher avec une pute, ça fait partie de son inconscience; donc s’il doit avoir le sida, qui est l’inconscience, c’est son problème.

L’Homme de demain ne pourra plus traiter avec la mémoire d’une façon idéologique. La mémoire sera simplement quelque chose qui fait partie de son organisation matérielle au niveau psychique qui lui permettra de raccorder ce qu’il a appris sur le plan de l’expérience. Mais l’Homme ne vivra pas dans les mémoires idéologisées d’une conscience ancestrale, ce sera impossible. Ce sera impossible, parce que l’Homme sera capable par lui-même de défaire les formes pensées qui font partie de son mental.

Tandis qu’aujourd’hui nous ne sommes pas capables, nous avons été éduqués à penser telle chose, à penser telle chose, et à penser telle chose, et on s’est fait taper sur la tête avec l’autorité pendant des siècles de l’histoire, de penser telle chose, et aujourd’hui nous ne sommes plus capables de penser nos choses. Nous passons notre temps à penser avec les pensées de ces choses qui ont été pensées pour nous. Donc l’Homme sera obligé de vivre une révolte; il n’a pas le choix; il sera obligé et cette révolte sera interne; personne ne pourra la vivre pour lui, personne ne pourra lui faire vivre, ni un gourou ni un saint. Elle fera partie de l’étincelle de son intelligence qui commencera à prendre le feu.

Et lorsque l’Homme vivra le feu de son intelligence, il passera tout, tout; il passera tout et il verra tout dans son mental. Il pourra regarder toutes les formes pensées et les garder ou les mettre de côté selon sa propre ascendance et non pas selon son ascendance comme nous avons fait dans le passé. L’Homme a le droit de savoir, l’Homme a le droit absolu de savoir, et l’Homme a le droit de savoir parce que l’Homme fait partie de la réalité intégrale du cosmos.

L’Homme est une totalité; il n’est pas simplement une aberration expérimentale des forces cosmiques sur la Terre; il n’est pas simplement le produit douloureux d’une question ou d’une remise en question par les forces idéologiques du pouvoir. L’Homme est un Être intégral, donc ce feu qui fait partie de lui, de son Esprit, de son double doit descendre jusque dans la matière.

Et lorsque ce feu passera dans l’Homme, l’Homme n’aura plus besoin de questionner ou de se questionner sur la vie; il saura, mais il aura à défoncer les murs de l’idéologie qui dans le passé avait fait de sa mémoire le rempart nécessaire à la glorification de l’esclavage humain. Il sera obligé, parce que sinon il ne pourra pas vivre, il ne pourra pas savoir qu’est-ce que c’est être libre.

Être libre n’est pas une liberté philosophique; être libre est la capacité chez l’Homme de savoir, est une capacité chez l’Homme de pouvoir créer; c’est çà être libre.

Vous voulez savoir qu’est-ce que c’est Dieu, vous devriez être libre.

Vous voulez savoir qu’est-ce que c’est l’âme, vous devriez être libre de savoir.

Les mystères n’existent pas et l’Homme se confrontera à ceci un jour. Les mystères n’existent pas; c’est une illusion de l’involution et ça fait partie du pouvoir doctrinaire des idéologies qui ont englobé l’Homme d’une façon totale. C’est une insulte à l’intelligence de l’Homme de parler de mystère, mystère de quoi... j’accorde que pendant l’involution nous avons été sur la Terre l’expression d’une conscience expérimentale; j’accorde que pendant l’involution les corps subtils de l’Homme n’étaient pas parfaitement développés; mais j’accorde aussi qu’à la fin du XXsiècle, à partir de 1969, le corps mental de l’Homme est suffisamment prêt pour vivre une autre vibration, c’est-à-dire vivre l’accroissement de sa conscience, c’est-à-dire commencer à supporter l’énergie qui un jour deviendra pour lui son savoir, de sorte qu’il pourra regarder les forces de l’infinité, questionner les convolutions de la connaissance et s’approfondir de plus en plus dans les mystères de la vie, c’est-à-dire pouvoir par lui-même définir sa réalité; et ça, c’est l’Homme de l’évolution.

Il n’y a aucune porte, aucune porte, de l’autorité sur notre planète qui pourra empêcher ceci parce que ceci se fera sur une base individuelle. Ce ne sera pas sur une base collective; jamais les Hommes n’en arriveront à la conscience supramentale, ou à la supra-conscience, ou à l’identité avec eux-mêmes, sur une base collective; la « collectivation » de l’intelligence, ça fait partie de la mythologie des Grecs.

 

 

FP - Quel différence faites-vous entre l’enseignement et l’instruction?

 

BdM - Ce n’est pas un enseignement que je fais. Instruire veut dire comment ça marche, enseigner veut dire emmerder… Instruire, c’est une science, donc l’Homme peut instruire dans la matière, il peut instruire dans le mental, il peut instruire dans la pensée. Comment voulez-vous instruire l’Homme si vous ne savez pas, qu’est-ce que c’est de la pensée…

Dire que l’Homme pense, je pense donc je suis, comme Socrate, c’est faire de la franchisation de la connaissance. Je pense donc je suis, moi je ne pense pas donc je ne suis pas… Bande de cons… Je pense donc je suis; la pensée humaine, la pensée subjective, le phénomène de penser que nous connaissons aujourd’hui à la fin du XXsiècle, phénomène qui fait partie de l’organisation psychologique de notre moi, il sera dépassé ce phénomène demain; l’Homme ne pensera plus; il sera en communication télépathique avec les sphères parallèles qui font partie de l’organisation psychique de son mental.

Penser... C’est parce que nous pensons aujourd’hui que nous pensons que c’est la finalisation de la pensée. Un peu comme au XVIIIsiècle nous avons pensé, ou pendant le moyen âge que la religion était la finalisation du savoir; il a fallu la science pour mettre le feu au cul à toutes les poudres. Et nous pensons aujourd’hui que la science, c’est la finalisation du savoir tel que nous le connaissons. Nous sommes toujours pleins d’aberrations.

En 1954 il y avait un Homme respecté dans le monde de la science qui disait : jamais les Hommes ne pourront envoyer un satellite à la lune, et aujourd’hui on défait ceci. En 1954, on peut bien dire : ben oui, mais si c’était au XVIIIsiècle qu’un Homme dise jamais on n’enverra quelqu’un à la lune, mais on peut dire au moins il y a la distance, il y a le temps; nous n’avons pas l’expérience, c’est difficile de projeter si loin. Mais en 1954, qu’il y ait des Hommes en 1954, des Hommes, des scientifiques, qui puissent dire : jamais on n’enverra un Homme à la lune; ça vous montre jusqu’à quel point la science est enrhumée. Et ceci il y va pour tout, en ce qui concerne l’involution, de la religion, de la science, de la philosophie, de la métaphysique, de l’occultisme, de l’ésotérisme, de tout.

L’Homme un jour découvrira qu’il est un Être intégral. Et lorsqu’il sera intégral, il saura qu’est-ce c’est que ça veut dire être libre. Être libre ne veut pas dire faire ce que l’on veut, aller contre les ordres qui sont ou qui ont été formulées pendant l’involution pour le bien-être des masses humaines qui font partie de l’évolution de la Terre.

Être libre, ce n’est pas un mouvement réactionnaire.

Être libre, ce n’est pas du terrorisme.

Être libre, c’est créatif.

Être libre veut dire être capable de voir à 360 degrés la réalité interne de l’Homme et de l’appliquer, si nous pouvons, sur le plan matériel; ce qui sera le mécanisme, l’outil de la prochaine évolution, de la prochaine civilisation.

C’est çà, être libre…

Quand je vois les gens penser qu’être libre est d’assassiner, être libre, c’est d’éliminer; ce n’est pas ça être libre. Vous ne pouvez pas être libre en faisant sur le pied de l’autre. Être libre, c’est interne, ça fait partie de l’intelligence, ça fait partie de l’Esprit, ça fait partie du double, ça ne fait pas partie des forces nocturnes de l’Homme.

 

 

FP - Pour faire descendre ce feu cosmique…

 

BdM - Il faut se rebeller, il faut se rebeller, l’Homme n’a jamais eu le feu au cul, jamais… Jamais parce qu’aussitôt que l’Homme disait : ah ben non ! Mais on se disait ah ben oui... L’un disait ah ben non ! L’autre disait ah ben oui... Donc, ah ben oui, c’était le faire, ou c’était la société, ou c’étaient les universités, ou c’était la religion, ou c’était quelque chose.

C’est comme le curé qui me dit : comment pouvez-vous parler de Dieu?

J’ai dit : vous avez un papier spécial… Vous avez un papier spécial pour parler de Dieu!…

L’Homme est un Être qui dans son arrogance intellectuelle s’est donné le pouvoir; et en se donnant le pouvoir, il a voulu le garder parce que le pouvoir ne se donne jamais d’une façon libre, il se donne toujours avec une façon de se renforcir. C’est pourquoi je dis qu’aujourd’hui nous sommes prisonniers de l’idéologie, spirituelle, temporelle.

N’importe quelle idéologie, nous sommes prisonniers; nous ne sommes pas capables de voir à travers le jeu de l’idéologie, pourquoi?

Parce que nous ne nous sommes pas suffisamment habitués à nous-mêmes, à nous-mêmes.

Il y a des gens qui me disent : moi, je fais partie de tel degré de telle société secrète; moi, je fais partie de tel degré de telle société; moi j’ai tant de diplômes universitaires; moi, j’ai ceci… L’ego mesure sa réalité à l’activité psychologique de son moi; ce n’est pas ça la réalité. Il y a des Hommes qui travaillent dans les champs; il y a de simples fermiers qui parce qu’ils ne sont pas suffisamment ou autant idéologisés, nous arrivent avec des choses qui font partie du savoir de l’Homme. Ils parlent mal parce qu’il n’ont pas l’éducation; ils formulent mal parce qu’ils n’ont pas la coloration dans leur savoir; ils n’ont pas la finesse, mais ils ont le savoir.

Il y a de nos grands-parents, de nos vieux, qui intuitent des choses; il y a des jeunes qui intuitent des choses, mais aussitôt que nous nous confrontons à l’idéologie du savoir, ou de la connaissance, nous perdons contenance, nous ne sommes pas capables... C’est pour ça que je disais la dernière fois : l’Homme qui a un gramme de savoir ne devrait pas le laisser écraser par une tonne de connaissances. C’est ça que je veux dire, l’éducation elle est là… C’est lorsque l’Homme aura compris ceci qu’il pourra bénéficier de l’éducation, s’appuyer sur lui-même.

La fille qui me dit : “écoutez Monsieur Bernard, j’aimerais prendre le cours d’infirmière, ça m’intéresse beaucoup l’infirmerie”; mais elle me dit : “je n’aime pas la situation de l’infirmerie sur le plan politique dans la province de Québec”; j’ai dit : “occupez-vous pas de l’infirmerie sur le plan politique, occupez-vous de vos outils, allez chercher vos outils, peut-être que demain vous travaillerez en Afrique, vous ne savez pas”.

On se laisse toujours idéologiser, idéologiser, idéologiser. Qu’est-ce qui se passe autour de soi au lieu de qu’est-ce qui se passe en nous. C’est pour ça que nous n’avons pas de force.

 

 

FP - Vous dites que l’ego mesure, alors il est un peu comme un thermomètre…

 

BdM - L’ego est un thermomètre et il devrait cesser d’être un thermomètre pour devenir un fer rouge, qui lorsqu’il fait naître la forme, il la fait couler, il la fait couler, pour qu’il puisse sentir son Esprit, l’ego a de l’Esprit. L’Homme a beaucoup d’intelligence.

 

 

FP - Mais l’Homme est annihilé dans son action parce qu’il ne peut pas libérer son agressivité.

 

BdM - Parce qu’il a peur de savoir. L’Homme a peur de savoir, parce que le conditionnement social, toutes les formes pensées, toute notre mémoire, la mémoire collective de l’humanité sont un poids contre lui.

L’Homme n’a pas de force, c’est pour ça qu’il sera obligé de se révéler.

L’Homme deviendra un jour un volcan; je parle de l’Homme individuel, il deviendra un jour un volcan et la lave qui coulera sur la face de cette montagne sera son savoir.

Mais il y aura un combat, il y aura une lutte, c’est inévitable.

L’Homme doit lutter contre son irréalité pour toucher à sa réalité.

C’est au-delà de la philosophie, c’est au-delà de la spiritualité, c’est au-delà de la conscience de l’involution, c’est au-delà de tout de ce que l’Homme sait.

 

 

FP - Merci, Bernard de Montréal!

FP015 L’empire de la désinformation

 BdM - Avant que nous commencions, je voudrais préciser quelque chose. Pour moi personnellement, parler de l’éducation, c’est très vaste, donc si on me demande de parler de l’éducation, j’essaie de développer des lignes de pensée pour amener l’Homme à penser d’une façon créative, d’une façon qui lui est personnelle, et souvent lorsque je parle, il semble que je tranche dans ce sens que je suis comme on pourrait dire catégorique et je ne voudrais pas que le public me voie comme étant catégorique, dans ce sens que je ne voudrais pas que l’on prenne ce que je dis comme étant une finalité.

Si je dis par exemple que ce qui est important dans la vie d’un enfant, qui vit ou qui connaît l’éducation, ce sont les mathématiques et le langage, je dis ceci pour instruire l’Homme dans le fait qu’il y a deux aspects de l’éducation qui sont vitaux pour l’Homme. Le reste ça fait partie de son caractère, de son tempérament, le désir qu’il peut avoir de lire sur les papillons, des « ci » et des « ça ». Mais le point que je veux faire, c’est que je suis obligé, parce que pour moi parler de l’éducation pendant deux heures c’est très limité, donc je suis obligé de raréfier un peu le contenu de ce que je veux dire pour en extraire des lignes de pensées.

Donc lorsque je dis, pour un enfant, les mathématiques et la langue ou les langues, c’est pour permettre que les gens puissent au moins asseoir la sécurité psychologique du besoin d’éduquer leurs enfants en relation avec deux principes essentiels à la formation de leur mental. Le reste c’est à la discrétion de l’enfant, c’est à la discrétion du système, c’est en fonction des possibilités du système, ainsi de suite…

Donc si je parle d’éducation ou si je vous parle en public de n’importe quoi, je vous demande, pour votre propre plaisir, de me comprendre, de ne jamais penser que ce que je veux dire, c’est catégoriquement ceci. Je donne simplement des lignes de pensée pour que l’Homme puisse gratuitement commencer à effiler son sens, sa perception. Il y a beaucoup des gens qui savent, qui réalisent de par eux-mêmes que effectivement les mathématiques, et quand je parle des mathématiques je parle des mathématiques fondamentales, savoir compter, ainsi de suite, savoir écrire ce qui va de soi avec la lecture et la langue.

Tout ceci, il y a des gens qui le savent, qui le conçoivent; ça fait déjà partie de leur conscience d’éducateur. Mais là où les gens vont commencer à trembloter dans les décisions, c’est en ce qui concerne la qualité du matériel, l’approfondissement du matériel, la pression du matériel, ainsi de suite, autrement dit les éléments psychologiques qu’on ajoute à l’éducation de l’enfant et qui souvent font de cette expérience une expérience difficile. Je suis obligé de parler avec lui; il faut quand même que je lui donne le temps de demander des questions. Si je m’embarque moi-même seul à parler, je vais parler pendant 10 heures et 15 heures et pendant 10 heures 15 heures, au moins je pourrai entrer dans les détails de ce que je peux dire.

Mais comme je suis limité à une très brève entrevue avec Monsieur Payotte et comme en même temps je veux vous donner l’essentiel de ce que je peux dire dans des lignes qui sont fortement graphiques; il ne faut pas que vous preniez ces lignes qui sont graphiques d’une façon catégorique, afin de ne pas diminuer votre capacité d’entendre ou de comprendre d’autres choses que je peux dire ou afin de ne pas interférer avec votre propre entendement en ce qui concerne l’éducation.

Je suis absolument sûr que si je parle à n’importe qui dans l’éducation, qu’il soit initié ou non à l’éducation, il y aura un point de raccordement entre ce que je dis et ce qu’il percevra parce que ceci fait partie de la conscience de l’Homme, ceci ne fait pas partie de l’esprit analytique inventaire de l’ego « mentalisé ». Donc je vous dis ceci pour vous mettre face à moi, mais d’une façon à l’aise afin qu’ensemble nous puissions apprendre. Parce que moi si je vous parle, j’apprends en parlant.

Donc si vous vous êtes là à écouter et que vous apprenez avec moi alors que je parle, il ne faut pas que vous supportiez des dissonances psychologiques vis-à-vis ce que je dis qui semble souvent être catégorique. Parce qu’effectivement quand je parle, je dis ce que je dois dire, je crée une forme de pensée pour finalement intégrer la personnalité de l’Homme avec sa vie interne. Et je peux continuer, alors quelque part il faut que je me ferme et que j’écoute Monsieur Payotte.

 

 

FP - OK, ça nous amène bien sur l’information. L’information devrait donc nous permettre de nous transformer, c’est-à-dire crever le mur de la forme, passer au travers transformés. Ce que je constate aujourd’hui bien souvent c’est qu’elle déforme alors que l’information, soit de caractère politique ou idéologique, elle va diviser les Hommes au lieu de les unir. On bâti des murs de la honte aujourd’hui lorsqu’on est en possession d’une information pour empêcher toute fuite à l’étranger de cette information où des Hommes qui en sont les détenteurs au niveau politique ou idéologique et finement cette information-là on l’entretient à coup de propagande. Je sais de quoi je parle, j’étais de l’autre côté de ce fameux mur de la honte et j’ai vu un peu ce qui s’y passait au niveau de l’information qui est déformée.

Si l’information à un caractère religieux, donc délivrée sous le sceau de la révélation,  j’aime bien çà le sceau, encore un verrou sur l’information  elle est emprisonnée dans les temples. On a vite fait d’ériger un temple autour de l’information et d’histoire, le temps passe, l’histoire s’écoule et les murs s’écroulent et on finit par se lamenter devant ces murs, devant ce symbolisme, de ce que contenaient ces temples. Alors la question que je me demande et que je vous pose également, c’est : qui est responsable de cette détérioration de l’information? Est-ce que c’est l’Homme ou est-ce que c’est l’émetteur? Est-ce qu’il n’y a pas une forme de désinformation tout de suite à la source dès le départ? C’est peut-être une question ambiguë parce que je ne connais pas tout à fait le sujet. Vous avez parlé un jour de désinformation.

 

BdM - Le phénomène de désinformation, le phénomène d’information désinformative est un phénomène qui fait partie de l’histoire de l’Homme, de ce que nous appelons la connaissance en général. J’ai toujours dit que l’Homme est un peu comme une radio, il n’est pas simplement un peu comme une radio, il est effectivement une radio, mais pendant l’involution nous avons vécu notre conscience en relation avec un niveau d’approximations de notre réalité extrêmement étranger à la réalité pure.

Autrement dit pendant l’involution il fut absolument impossible à l’Homme, parce qu’il ne possédait pas les corps subtils suffisamment développés, il fut impossible à l’Homme de pouvoir saisir la réalité en fonction de sa réalité à lui. Il ne pouvait saisir la réalité qu’en fonction d’un système de désinformations c’est-à-dire qu’il était obligé, l’Homme, de subir le choc de l’Énergie à travers ce que nous appelons le symbole.

Pour que l’Homme dans le passé puisse comprendre le monde, il lui fallut absorber l’information à travers la « symbologie ». Donc selon sa race, sa culture, son ethnie, l’Homme était obligé d’absorber l’information, autrement dit le savoir, en relation avec la « symbologie », parce que ceux qui émettaient, sur le plan matériel l’information, étaient des Êtres qui n’avaient pas atteint un niveau d’évolution suffisamment épuré pour pouvoir passer de l’involution à l’évolution ou pour pouvoir passer de la désinformation à l’information.

C’est simplement à la fin du XXsiècle, à partir du moment où l’Homme brise le contact avec les chaînes subjectives de son inconscience qu’il peut maintenant commencer à bénéficier de ce qu’il sait, c’est-à-dire d’être informé. Mais être informé pour l’Être humain, ce n’est pas facile parce qu’il a été habitué pendant des siècles à être désinformé.

Donc nous avons été drogués pendant des millénaires. Mais la preuve était tellement merveilleuse qu’elle a su, au cours des siècles, entretenir en nous des images souvent vénérables, des images souvent mystifiantes, des images qui dans un sens et dont le but était tel de nous donner une certaine sécurité existentielle parce que l’Homme faisait face à une réalité matérielle dont il ne comprenait pas l’incommensurabilité parce que l’Homme pensait.

L’Homme dans le passé n’avait pas le mental suffisamment développé pour pouvoir vibrer, percevoir, une Énergie qui est universelle, qui est dans le cosmos depuis toujours. Donc il était obligé de diminuer l’intensité de cette vibration, de cette Énergie, et elle était absorbée cette Énergie dans un mental, calqué sur l’histoire, calqué sur les relations psychologiques ou psychosymbolique de la race, de la culture, de l’ethnie. Donc il n’était pas capable l’Homme de savoir.

C’est pour ça que l’Homme fut idéologisé, c’est-à-dire qu’il lui fut imposé une autorité pendant des siècles. Et à la fin du XXsiècle maintenant que l’Homme est prêt à bénéficier de son Énergie créative, c’est-à-dire de raisonner mentalement à un taux de vibrations suffisamment élevé pour qu’il puisse finalement commencer à s’informer. Il lui est difficile à ce moment-là, d’instantanément, dans un temps extrêmement court, de passer d’une façon d’être à une autre façon d’être.

Et c’est çà qui crée dans l’Être humain, une dualité, un choc, qui l’amène face à face avec le doute qui lui fait remettre en question des choses, mais dont il ne peut facilement admettre, non pas le contraire, mais le point plus loin dans l’évolution de la conscience.

Et l’Homme dès demain sera obligé, il sera amené par les forces cosmiques de son évolution personnelle à pouvoir finalement supporter l’information. Et aussitôt que l’Homme commencera à pouvoir supporter l’information, il commencera à s’apercevoir qu’il est de plus en plus désinformé. Autrement dit il verra que tout ce qu’il a appris, je ne parle pas des sciences pures, je parle de ces sciences psychologiques, il verra que ces sciences psychologiques qui ont coloré son ego, qui ont donné à son ego une sécurité fausse, qui ont donné à son ego une sécurité psychosociale, qui ont donné à son ego un besoin de standardiser sa relation avec la société, qui ont donné à son ego une qualité d’appartenance à une conscience ou à une masse sociale; il verra qu’effectivement il est sur le plan de la psychologie de son ego un Être extrêmement désinformé.

La nouvelle information qu’il recevra lui créera un choc et c’est ce choc dont il a besoin pour commencer à prendre conscience qu’il sait. Si on me demande qu’est-ce que c’est savoir, quelle est la différence entre savoir et la connaissance, savoir n’est pas psychologique, la connaissance est psychologique; savoir ne fait pas partie de la mémoire; la connaissance est assise sur la mémoire; savoir est totalement intégral. Un Homme qui sait, qui parle à un Homme qui sait, les deux Hommes savent; donc les deux Hommes sont en parfaite compréhension.

Il n’y a aucune dualité dans le savoir, il n’y a aucune discussion dans le savoir, il n’y a aucune lutte dans le savoir, parce que le savoir ne fait pas partie de la coloration psychologique de l’ego; il ne fait pas partie de la continuité de l’action de la masse dans le mental humain. Le savoir fait partie intégrale de l’Énergie de l’Homme.

Donc l’Homme de la prochaine évolution saura et au cours de l’évolution il y aura de plus en plus d’Hommes qui sauront, mais ce savoir sera totalement individualisé. Et nous sommes tellement habitués à vivre le savoir sur un plan personnel en relation avec un autre plan personnel, que notre savoir est dans le fond de la connaissance échangée.

Mais le savoir n’est pas de la connaissance échangée; le savoir, c’est de l’Énergie dont l’intelligence s’échange lorsque deux Êtres sont dans la même intelligence. Dont autant il est difficile pour l’Homme, presque impossible pour l’Homme, de s’imaginer qu’il est possible de savoir n’importe quoi, autant il est inimaginable pour l’Homme qui sait de pouvoir s’imaginer ne pas savoir quelque chose… vous comprenez... Parce que ce sont deux états d’esprit différents, un appartient à l’involution l’autre appartient à l’évolution; un appartient à l’ego l’autre appartient à l’Esprit en relation avec l’ego.

Ce que les psychologues veulent ou essaient de faire, autrement dit le travail d’intégration qu’ils essaient de faire chez l’Homme, ce n’est pas la psychologie humaine qui peut le faire, c’est l’Énergie de l’Homme; c’est l’Homme lui-même sur les autres plans de sa réalité qui viendra un jour se racoler avec l’Homme dans le matériel avec le mortel. Donc jamais l’Homme ne pourra atteindre le savoir en substituant une forme de connaissance pour une autre.

L’Homme atteindra le savoir lorsqu’il commencera lentement à pouvoir greffer sa conscience humaine « égoïque » sur le mur infini de ce qu’il sait. Mais qu’est-ce qui empêche l’Homme de savoir, ce n’est pas l’Homme, c’est ce qu’il croit savoir. Ce que l’Homme croit savoir, ce qui est institutionnalisé, ce qui fait partie de l’idéologisation qui mène à l’aliénation, ce qui fait partie de la mémoire de l’humanité, ce que l’Homme croit savoir, c’est ceci qui l’empêche d’être dans son savoir.

Donc l’évolution de l’humanité future se fera à travers l’individu; elle se fera à travers l’individualisation totale de l’Homme de sorte qu’il passera de la personnalité à la personne. Et c’est ainsi que l’Homme pourra un jour reconnaître d’une façon très simple qu’il sait.

Tant que l’Homme n’aura pas été capable de supporter la solitude de son état, tant que l’Homme sera obligé de tendre la main à la mémoire sociale pour renforcer la sienne, il est évident qu’il renforcera sa connaissance, mais il ne sera jamais dans le savoir.

 

 

FP - Si c’est le fait de croire que l’on sait quelque chose qui nous empêche de le savoir réellement, est-ce que ça veut dire

 

BdM - Regardez le phénomène de croire,  excusez si je vous coupe la question, mais je veux parler sur ceci, parce que pour moi c’est important, je reviens ensuite à ce que vous me demandez,  croire fait partie des mécanismes psychologiques de l’involution, croire fait partie des outils savants, puissants, ténébreux, souterrains, du pouvoir idéologique. Il n’y a pas de plus grandes raisons que croire pendant l’involution. Mais il n’y a pas de plus grand besoin de ne pas pouvoir croire pendant l’évolution L’Homme pendant l’involution devait croire parce que l’Homme dans l’involution avait besoin d’une autorité. L’autorité était nécessaire pour que l’Homme avance, progresse.

Mais pendant l’évolution lorsque l’Homme entrera dans son Énergie, l’Homme ne peut plus se permettre de croire, parce que croire ne fait pas partie de la réalité, croire fait partie de la connaissance. Il fut nécessaire qu’il y eût des religions, qu’il y eût des sectes, qu’il y eût des groupements, qu’il y eût des races, des races physiques qui devaient croire à certaines formes de pensée pour coaguler leurs fonctions biopsychiques. Mais l’évolution de la sixième race racine n’est pas une race matérielle, c’est une race mentale. Et cette race mentale s’applique à toutes les races de la Terre, qu’elles soient blanches, noires, ainsi de suite…

Donc l’Homme de demain ne pourra plus croire parce que croire est une investiture du pouvoir contre nous-mêmes. C’est à partir de la croyance que l’Homme s’aliène, parce que dans la croyance l’Homme est obligé de s’appuyer sur une autorité soit temporelle ou spirituelle ou cosmique pour pouvoir sur le plan psychologique vivre une sécurité émotive; mais l’Homme n’a pas besoin de sécurité émotive pour être.

L’Homme vit une sécurité émotive en contradiction de son insécurité réelle. C’est pour ça que l’Homme a besoin de croire et qu’il fut bon dans le passé que l’Homme cru. Mais pendant l’évolution l’Homme n’a plus besoin de croire; croire à quoi; si l’Homme est capable de défoncer les mystères, si l’Homme est capable de déchirer le voile des formes, si l’Homme est capable de regarder dans la totalité des formes pensées qui lui sont accessibles sur le plan mortel, pourquoi l’Homme aurait-il besoin de croire; croire à quoi.

Une personne me demande un jour : Monsieur Bernard est-ce que vous croyez en Dieu? Pour lui faire plaisir, j’ai dit : pour vous faire plaisir, je vais vous dire... non non elle me dit : ne me dites pas pour me faire plaisir; est-ce que vous vous croyez en Dieu? Mais j’ai dit : ma pauvre dame, moi, je ne peux pas croire; alors elle me dit : vous êtes athée; j’ai dit : non, je ne peux pas croire. Vous voulez que je vous parle de Dieu; lequel, quel niveau? Elle n’a pas compris, elle voulait absolument que je croie; j’ai dit : vous savez pourquoi vous voulez que je croie... pour que vous, vous soyez en sécurité avec moi. Donc si moi, je crois bien, si moi, je crois beau, si moi, je crois dans une ligne de pensées qui converge vers vous, vous serez en sécurité et vous aurez l’opportunité, le plaisir de venir plus souvent me voir; mais si je ne crois pas comme vous, à ce moment-là vous serez troublée.

Donc l’Homme conscient ne peut pas croire. Et c’est très difficile pour nous de comprendre ceci parce que croire fait déjà partie de nos habitudes psychologiques, ça fait partie de nos habitudes psychologiques. Il n’y a pas de croyances, il n’y a pas d’attitudes dans le savoir, savoir est totalement intégral, ça fait partie de l’Homme. Vous rencontrez un autre Homme qui sait, vous échangez; vous rencontrez un autre Homme qui sait, vous échangez; vous ne pouvez pas discuter, vous ne pouvez pas attirer vers vous, dans votre sphère d’influence, un Homme qui sait. C’est une contrariété en terme. Mais vous pouvez attirer vers vous, dans votre sphère d’activité, un Homme qui croit.

Donc j’associe la croyance avec une des grandes et subtiles... et probablement qu’un jour je le définirai; j’associe la croyance avec une des grandes subtilités de l’activité des mondes de la mort sur le psychisme de l’Homme. Un Homme qui peut communiquer télépathiquement avec les plans parallèles, qui peut interroger les intelligences, les entités dans les mondes parallèles, peut voir très très facilement jusqu’où la croyance est nécessaire afin que ces Êtres s’alimentent de la pensée humaine, afin que ces Êtres s’alimentent de l’émotion de l’Homme.

Nous croyons que nous vivons dans un monde purement matériel, c’est une illusion; nous vivons dans des mondes parallèles; et les initiés, les Hommes qui ont vécu ou qui ont passé à travers ces mondes savent très bien que la dualité n’est existentielle qu’en fonction de la qualité psychologique à nous chez les Hommes de croire au bien et au mal; mais qu’en fait la dualité sur les plans cosmiques de la réalité de l’Homme ne fait pas partie de l’actualisation sur la Terre d’une réalité.

Donc croire veut dire quoi?

Croire, pour nous veut dire mettre terme à la tension à la confusion de la dualité.

Mais lorsque nous faisons ceci, nous nous mettons en liaison avec des mondes qui utilisent la pensée ou dont la pensée fait partie des structures internes de leur réalité; et automatiquement nous devenons des Êtres assujettis sur le plan mental à des consciences qui ne font pas partie de notre réalité et qui font partie de mondes qui manipulent l’Homme.

L’Homme est essentiellement un Être à conscience expérimentale, c’est-à-dire que l’Homme n’est pas arrivé encore à pouvoir jouir de son droit d’être vivant. Regardez vos vies, regardez vos moments dans la vie, vous sentez toujours dans votre vie malgré votre bonheur, malgré votre joie, vous sentez toujours quelque part en vous un petit coin qui n’est pas rempli. Les fêtes s’en viennent, vous allez vivre Noël, vous allez avoir du plaisir; là le Noël va commencer à tomber, minuit, une heure du matin, deux heures du matin, trois heures du matin, vous prenez votre auto, il fait froid, tout le monde est couché, vous vous réveillez le lendemain et vous avez des dettes à payer… Vous ne pouvez pas soutenir, vous ne pouvez pas vivre le plein.

Pourquoi l’Homme ne peut pas vivre le plein?

Parce que l’Homme est un Être qui vit en relation avec des données qui ne sont pas réelles, sinon l’Homme vivrait le plein, il serait toujours plein, il serait tout le temps plein. Donc l’Homme n’aurait plus besoin d’être heureux.

Être heureux, c’est de l’esclavage, avoir besoin d’être heureux, c’est de l’esclavage; tous les gens dans la salle veulent être heureux.

Mais être heureux, ça fait partie de quoi?

Ça fait partie de la domination psychologique des forces dans le mental de l’Homme qui utilisent constamment son émotion pour lui donner de la permanence.

Donc il y a des choses dans la vie de l’Homme; l’Homme doit apprendre à regarder la vie d’une nouvelle façon; il y a des piliers de connaissances, il y a des piliers de principes, il y a des piliers de philosophies, il y a des piliers de poésies, il y a des piliers de connaissances auxquels nous nous attachons pendant des siècles. La croyance en est un, être heureux c’est l’autre.

Et c’est une habitude que nous avons contractée pendant des siècles, parce que nous ne sommes pas capables d’être, donc nous cherchons à être, et être heureux c’est chercher à être.

Mais chercher à être quoi?

Nous sommes « anyway », mais pourquoi nous ne sommes pas?

Parce qu’on nous a dit qu’en étant ceci nous serions bien, qu’en croyant ceci nous serions bien, mais c’est une illusion.

L’Homme n’a pas à croire pour être; le chat n’a pas à croire pour être, c’est pour ça qu’il est bien; les animaux sont beaucoup mieux que nous; ils vivent, ils mangent, ils meurent, ils ne souffrent pas « égoïquement »; nous, nous vivons, nous mangeons, nous souffrons de la mort, nous avons la crainte de la mort parce que nous ne comprenons pas la mort.

Mais l’Homme un jour doit immortaliser sa matière; il y a eu des initiés dans le passé qui l’ont fait, pourquoi l’Homme ne le ferait pas sur une planète en général. Ceci fait partie de l’évolution, mais pour que l’Homme puisse universaliser sa conscience, la faire descendre sur tous les plans de sa réalité, il faut quand même que quelque part, l’Homme en arrive à prendre conscience de sa réalité, c’est pour ça qu’avec l’évolution l’Homme n’aura plus de maître. L’Homme ne pourra plus croire, l’Homme ne pourra plus utiliser la mémoire de l’humanité pour se donner à lui une sécurité psychologique, parce que l’Homme n’a pas besoin de sécurité psychologique. L’Homme a besoin d’être plein dans son vide.

Mais son vide c’est quoi?

C’est sa réalité. Ce qui donne à sa réalité, qui est vide, un plein ou une plénitude, c’est sa capacité de le manifester, mais c’est pour ça que l’Homme est sur le plan matériel. Il le fait dans de petites choses.

L’Homme quand il mange un bon steak, il ne croit pas qu’il est bon, il sait. Mais aussitôt qu’il s’agit de savoir s’il est bon, que son enfant fasse telle chose ou que lui fasse telle chose, là il commence à entrer encore dans le jeu du pouvoir, dans le jeu de l’idéologie. Qu’est-ce que disent… Qu’est-ce que disent…

Mais vous, qu’est-ce que vous pouvez dire, rien... C’est pourquoi, puisque vous ne pouvez rien dire, ce sont les autres qui le disent pour vous, ce sont les autres qui le font pour vous, ce sont les autres qui vous amènent à la table, à la table de la conscience sociale, à la table d’une mentalité sociale, à la table de la mémoire sociale, à la table de l’ego qui n’est pas réel, donc à la table de l’ego qui se cherche et qui cherche à être heureux. La vie est beaucoup plus simple que çà.

 

 

FP - Je voulais juste une définition simple de la désinformation, de son origine surtout, vous dites que c’est une habitude, mais d’où elle origine cette habitude?

 

BdM - Si je vais là dedans, je suis obligé d’aller dans l’occulte, autrement dit dans les choses qui ne font pas partie de la croyance. La désinformation elle fait partie de l’organisation invisible des mondes parallèles qui font partie de ce que vous appelez les mondes de la mort, qui font partie de l’évolution des entités qui sont dans ces mondes après que l’Homme meurt.

Donc la désinformation est la manipulation, l’interférence, de l’Énergie de l’Homme à travers des plans de vie dont le service, dont la fonction, est de retenir une trop grande descente d’Énergie sur la Terre afin que l’Homme puisse graduellement au cours des siècles, au cours des millénaires, évoluer pour pouvoir un jour en arrivez à ne plus avoir à être désinformé, c’est-à-dire un jour pouvoir en arriver à pouvoir supporter par lui-même, sans aide aucune, à partir de ces plans, la réalité de son Énergie.

Autrement dit la désinformation fait partie du mensonge cosmique, tous les Hommes de la Terre y sont affectés, les plus grands jusqu’aux moindres, et l’Homme nouveau, l’Homme conscient, l’Homme de demain, saura ceci, comprendra ceci, et à partir de ce moment-là la désinformation pour lui n’existera plus, mais à partir du moment où l’Homme ne sera plus « désinformable », il sera « informable »; et un Homme informé ne peut plus revenir dans le passé; un Homme informé ne peut plus vivre sa vie comme l’Homme inconscient le fait; un Homme informé ne peut plus être assujetti à une conscience sociale d’une façon qui le brime; un Homme informé peut être en harmonie avec une conscience sociale, avec une société, mais il ne peut pas être lui-même intérieurement affecté sur le plan psychologique. Autrement dit un Homme qui sait, ne peut pas vendre sa peau à l’ours. Mais pour ceci il faut qu’il soit lui-même amené à sa propre transmutation, et ceci dépend de chaque Homme parce que la Lumière de l’Homme connaît l’Homme.

Les Hommes qui demain en arriveront à cette intégration, ces Hommes sont déjà marqués qu’ils viennent de n’importe quelle race, de n’importe quel pays, de n’importe quelle nation. Ceux qui vivront cette conscience, cette Énergie, réaliseront l’information et ils verront que devenir de plus en plus capables de s’informer soi-même et d’informer les Hommes veut dire devenir de plus en plus capable de supporter la grande lourdeur de cette information et de pouvoir vivre dans la solitude. Il y a une solitude, ce n’est pas une solitude psychologique, c’est une solitude. Moi, je suis solitaire, j’ai des amis, Payotte, d’autres parmi la salle, donc la solitude elle est plaisante, mais je suis seul.

Je ne peux pas aller à vous et vous dire : qu’est-ce que vous pensez de ceci monsieur, qu’est-ce que vous pensez de cela madame. Je ne peux pas faire cela parce que ça va contre la nature de l’intelligence de l’Homme. Mais je peux aller dans la salle et dire : ça, c’est telle chose, ça, c’est telle chose. Mais si l’Homme dit : oui c’est ça! À ce moment-là tous les deux ensemble nous faisons partie d’une nouvelle forme d’évolution. Et c’est comme ça l’évolution de l’Homme. Il n’y a plus de support social.

Donc l’Homme est effectivement un Être qui est contrôlé à partir de l’astral, à partir du monde de la mort, et vous seriez surpris si vous étiez capable de pénétrer ces mondes, de voir jusqu’à quel point ces mondes sont organisés pour la diffamation de l’information. Il n’y a rien de plus extraordinaire, il n’y a rien de plus extraordinairement caché, voilé, que ce que nous appelons le mensonge cosmique.

Donc l’humanité de l’involution est une humanité manipulée, totalement manipulée, et le pire, et le plus dangereux, ce sont les manipulations qui sont faites avec bonne intention. Parce que l’Homme a beaucoup de difficultés, l’Homme peut facilement voir le mal, mais il ne peut pas voir le mal dans le bien. Le mal, c’est catégoriquement perceptible, mais le mal dans le bien, le mal qui se cache dans le bien, l’Homme ne le voit pas. Ça fait partie du mensonge cosmique.

Donc nous sommes des Êtres totalement désinformés et c’est justement pourquoi nous avons été mentalement blanchis, c’est pourquoi les mystères existent. Le mystère de la mort, le mystère de Dieu, le mystère de ci et le mystère de çà; nous avons autant de mystères qu’il y a de choses chez Eaton. Et le pire c’est que chaque Homme, chaque Être humain, en lui-même, quelque part dans sa profondeur, chaque Être humain sait; sait d’une façon absolue qu’il devrait être libre. Chaque Être humain sait, sent, quelque part en lui-même, qu’il devrait avoir la capacité créative de savoir n’importe quoi. Chaque Être humain sait qu’il est dans un sens esclave d’une condition dont il ne connaît pas les bornes. Et ça, c’est la condition imposée à l’Homme de l’involution et c’est çà que l’Homme fera sauter demain; et il le fera sauter par sa rébellion intégrale.

Dans le passé les Hommes qui ont supporté la croyance pour l’évolution de l’Homme ont homogénéisé certains territoires dans le monde, on appelle ça évangéliser. L’Homme conscient n’évangélisera personne et il ne sera pas « évangélisable », il est libre. Donc, regardez bien la croyance. Il y a probablement des gens dans la salle qui, je ne sais pas, dans le passé se sont retenus de venir à mes conférences, parce que la crainte, l’inquiétude, la croyance, allaient contre ce que je disais. Des fois ils viennent deux ans après, trois ans après. Mais avoir peur de qui, ce n’est pas de moi que les Hommes ont peur, les Hommes ont peur d’eux-mêmes.

Qu’est-ce que je suis moi, qu’est-ce que je fais moi, qu’est-ce que je foute moi, je gueule, je parle, je m’amuse, j’instruis, mais c’est l’Homme lui-même qui a peur de lui-même. C’est pour ça que les Hommes ont peur de personnes comme moi et d’autres personnes.

Et je comprends que les Hommes ont peur de personnes comme moi, vous savez pourquoi?

Parce qu’on s’est fait une image de ce que devrait être la réalité. On s’est fait une image de ce que devrait être la connaissance; et l’image que nous nous sommes faite est une image basée sur la croyance, elle n’est pas une image basée sur notre réalité.

Les Hommes, qui sont dans leur réalité dans le monde et qui me rencontrent, me rencontrent avec très grande facilité, parce que ce qu’ils savent, je le sais. La hiérarchisation de la connaissance du savoir n’existe pas dans la réalité. Un Homme qui sait et un autre Homme qui sait, ce sont deux Hommes qui savent. Donc il n’y a pas de pouvoir, il n’y a pas de hiérarchie, c’est universel. Un Homme qui sait qui entend un Homme qui sait, il est obligé de dire : oui, ce que tu dis, c’est çà…

Mais un Homme qui sait qui entend un Homme qui pense qu’il sait, autrement dit qui a la connaissance, l’Homme qui sait est obligé de dire : oui, mais… C’est comme çà… Donc ce n’est pas moi qui est un danger pour l’Homme, c’est l’Homme qui est un danger pour lui-même, parce que lui-même il est désinformé et il vit sa désinformation d’une façon psychologique; donc elle fait partie de l’organisation territoriale de son psyché; donc elle fait partie de l’insécurité de son ego; donc elle fait partie de l’orgueil de son ego; donc elle fait partie de l’attribution dont il jouit de penser qu’il sait.

L’Homme un jour réalisera, l’Homme de demain réalisera que le phénomène de la pensée, sa nature, son essence, sa réalité dépasse de beaucoup toutes les coudées de la psychologie contemporaine. Nous sommes à l’aube de l’intelligence, nous sommes à l’aube de l’intelligence, nous vivrons 2500 années d’évolution sur ce plan, alors vous vous imaginez ce que l’Homme sera demain intelligent. Intelligent n’est pas une faculté psychologique, l’intelligent c’est une faculté psychique, d’ailleurs ce mot-là devait disparaître du vocabulaire de l’Homme parce que lorsque nous parlons d’intelligents nous nous comparons aux animaux.

Donc nous nous donnons un certain statut, statut de quoi?

Les animaux ont leur niveau d’intelligence, l’Homme a son niveau d’intelligence, le surhomme aura son niveau d’intelligence, l’Homme jupitérien aura son niveau d’intelligence.

Il faut que nous cessions de parler d’intelligence comme si nous parlions d’une quantité de patates, d’une quantité de degrés. Il y a de l’éducation qui nous amène à prendre connaissance sur le plan de la mémoire de certaines activités qui dans le passé ont été découvertes par d’autres Hommes; ceci, ce sont des outils, pour nous permettre de travailler la matière, pour nous donner un monde confortable, ceci est bien. Mais lorsque nous tombons dans le domaine de l’Esprit, lorsque nous tombons dans le domaine de l’âme, lorsque nous tombons dans le domaine psychique, lorsque nous tombons dans le domaine de l’ego, de l’êtreté, de la réalité, de l’essence, il n’y a plus d’école sur la Terre.

 

 

FP - Lorsqu’une personne commence à entrer, à goûter un petit peu de son Esprit et qu’elle commence à comprendre ce que vous dites, à le ressentir, à le vibrer comme une confirmation de ce qu’elle sait, elle passe plus ou moins nécessairement par une espèce de phase de désapprentissage au niveau de la mémoire, au niveau de liquider ce qui a été engrangé dans son grenier. Puis là elle est en possession de cette vibration de l’Esprit, mais à un niveau de savoir, mais qui n’est pas exprimé. Et c’est comme si ce savoir lorsqu’il n’est pas exprimé c’est comme s’il ne valait rien en fait, alors il y a donc un mur entre le savoir et le parler de ce savoir-là. Sur quoi l’Esprit peut-il s’appuyer pour passer du savoir à l’expression de ce savoir?

 

BdM - Le savoir se développe, il se raffine, et au fur et à mesure que l’Homme apprend à savoir, il vit le contre-choc. Autrement dit quand un Homme parle, quand il commence à parler à partir de ce savoir, il vit une opposition. Dans la société l’Homme vivra une opposition. Donc l’opposition fait vibrer son centre ici, son plexus solaire, l’opposition fait vibrer en lui ses cordes et lentement il développe de la résistance.

Autrement dit l’Homme développe de la résistance à la connaissance. Ce qui vient de la société, c’est de la connaissance; ce qui vient de lui, c’est le savoir. Et petit à petit au cours des années l’Homme devient de plus en plus adepte à pouvoir supporter le poids de son savoir contre l’influx de la connaissance qui vient de toutes les parties du monde vers lui.

Et ceci l’amène graduellement à prendre de plus en plus d’espace, développer son espace, et développer... et développer... et il vient un temps naturellement avec cette expérience où l’Homme est suffisamment près de lui-même, suffisamment capable de savoir, suffisamment capable de parler, suffisamment capable d’exprimer ce qu’il sait et il est capable de le faire avec de plus en plus de justesse en utilisant de plus en plus le mot juste, de sorte que vient le jour où la parole de l’Homme devient tellement forte, tellement solide, tellement appuyée sur le roc de sa propre réalité, que, quelle que soit la résonance, quels que soient les échos qui se formulent dans le monde en relation avec son savoir, il n’en souffre plus.

Il vient un point, si l’Homme est suffisamment ajusté dans sa vibration, que même les échos n’ont plus la chance de parvenir jusqu’à lui. C’est comme ça que l’Homme découvrira, entrera, dans son savoir. Ceci fait partie de l’évolution de l’Homme, l’Homme ne peut pas entrer dans le savoir par une porte quelconque, il n’y a plus de porte.

L’Homme entre dans le savoir lorsque le choc de réalisation commence à se faire, lorsqu’il commence à prendre conscience qu’il se passe quelque chose en lui, mais la clé pour tous les Hommes de la Terre, c’est la réalisation qu’il y a une limite à la connaissance, que la connaissance, elle est bonne, que la connaissance fait partie de l’involution et qu’il n’y a pas de limite dans le savoir.

Et à partir du moment où l’Homme commence à réaliser qu’il n’y a pas de limite dans le savoir, qu’il y a des limites dans la connaissance, à ce moment-là il commence à supporter cette infinité. Mais nous avons été habitués à ne vivre que dans les limites du savoir, nous appelons ça la raison, nous appelons çà l’opinion publique. Un Homme qui demain matin se lèverait et dirait : moi, Dieu, c’est telle chose, telle chose, telle chose, telle chose, ha! c’est intéressant… L’Homme à ce moment-là commencerait à pouvoir supporter l’Énergie terrible de cette réalisation-là et avec le temps il serait habitué.

Mais ce qui se passe, c’est que si demain matin l’Homme se réveille et dit : ah! Dieu c’est ça, ça, ça, et là il commence à penser qu’il est fou et qu’il va voir le psychologue pour prendre des pilules, mais là c’est fini. Autrement dit il est évident que si l’Homme passe de la connaissance au savoir, il vivra un choc, une sorte de choc, une sorte d’instabilité temporaire, c’est normal.

Mais qu’il soit suffisamment solide, suffisamment intégré, suffisamment capable de supporter cette nouvelle prise de conscience sans aller prendre des aspirines. Qu’il y ait un petit mal de tête, ça c’est normal, mais je veux dire que l’Homme puisse supporter ceci, c’est normal. Vous ne pouvez pas passer d’un stage d’un mental inférieur à un mental supérieur sans vivre une réaction, quelque chose. Mais ce n’est pas tellement pour le moment au niveau de l’Homme, parce qu’il y a des forces dans le monde aujourd’hui qui sont agissantes, qui doivent commencer à ouvrir, à donner des clés.

Donc si l’Homme est dans le monde, qu’il soit de n’importe quelle race et qu’il entend parler, ou qu’on lui dit telle chose, telle chose, si l’Homme est suffisamment sensible et qu’il regarde ce qui est dit dans le monde qui ne fait pas partie de la connaissance, à ce moment-là il apprendra graduellement à ouvrir son Esprit. Une fois que l’Homme commence à ouvrir son Esprit, l’Esprit verse en lui cette Énergie, autrement dit il y a de plus en plus de fusion entre lui et son Esprit, et avec le temps l’Homme commence à entrer dans son Énergie, et à partir de ce moment-là, la vie, même dans le matériel, commence à prendre une nouvelle dimensionnalité.

FP - Au niveau de l’Énergie qu’on accumule par la résistance face à la connaissance de la société où on est en train de se bâtir soi-même, comme si on édifiait en quelque sorte un barrage où on accumule cette résistance. Un jour je pense qu’il faut qu’il y ait une brèche, il faut qu’il y ait une libération de ce savoir-là dans l’expression. Est-ce que l’Esprit ou l’ego de connivence l’un l’autre ne peuvent pas se servir de quelque chose qui pourrait cristalliser  c’est peut-être un grand mot  et qui pourrait cristalliser quelque chose comme de la haine face à ce qui emprisonne l’Esprit?

Supposons que j’ai été toute ma vie une personne plutôt religieuse et puis qu’un jour dans ma conscience ça change et que je m’aperçois que j’ai été infirmé par ces connaissances-là. Est-ce que je peux me servir du point d’appui pour libérer cette Énergie-là simplement? Supposons le cas de la théologie, est-ce que je pourrais développer une espèce de haine face à la théologie pour libérer cette Énergie-là. Autrement dit est-ce que l’Esprit peut se servir d’un support qui va cristalliser une révolte finalement?

 

BdM - Ce qui amènera la révolte dans la vie de l’Homme, cette haine comme vous le dites, cette haine n’est pas une attitude; cette haine fait partie de l’intelligence nouvelle de l’Homme.

 

 

FP - Pas une attitude dans le sens qu’on ne cherche pas, mais cela peut se trouver sur sa route, quelque chose qui déclenche cette Énergie-là qui va la libérer…

 

BdM - Oui mais c’est très important de souligner qu’elle n’est pas attitudinale, cette haine. Elle fait partie de la nouvelle force de l’Homme. Elle fait partie de la nouvelle force de l’Homme, elle fait partie de la réalisation de l’Homme, elle fait partie de la réalisation qu’il s’est fait jouer dans la tête pendant des siècles; autrement dit ça le fâche.

 

 

FP - Ce ne serait pas après le théologien ou la théologie que j’en aurais, ce serait après le concept du libre arbitre que l’Homme à un choix total, etc.

 

BdM - C’est contre les sphères qu’il se fâche. La révolte du nouvel initié, c’est une révolte effectivement occulte, ce n’est pas une révolte psychologique; ça n’est pas une révolte contre les Hommes, parce que tous les Hommes font partie de l’évolution, ils font partie de l’expérience de la conscience cosmique sur le plan matériel. C’est une révolte contre les forces dans l’Homme. Et cette révolte contre les forces dans l’Homme fait partie de la prise de conscience chez l’Homme de son Esprit, mais de son Esprit conditionné, empêché, retardé, diminué, par ces forces en lui qui font partie de ce que j’appelle la symbolique du subconscient, les forces de l’astral. Et c’est là que l’Homme va lutter, que l’Homme va gagner la guerre.

Je vais vous donner un exemple à partir de l’expérience de l’Homme. Admettons par exemple que l’Homme à cause de sa spiritualité, à cause de sa sensibilité, admettons que cet Homme, il est psychique comme il y a des Hommes, dans le monde, qui sont psychiques, je connais des Hommes moi qui lorsqu’ils se couchent le soir, ils vont sur les plans, ils vont sur le plan astral, ils font ce que vous appelez des voyages astraux, et que là sur ces plans ils ont des travaux à faire, et ces pauvres Hommes naïfs, psychiques, qui ont des facultés paranormales, qui pourraient très bien vivre sur le plan matériel, alors qu’au lieu de bien vivre sur le plan matériel, ils vivent bien sur les plans et sur le plan matériel, ils crèvent de faim. Vous savez pourquoi, parce qu’ils ont transposé leurs activités créatives sur un plan parallèle au lieu de vivre ici dans la matière.

Donc ils vont sur ces plans, ils rencontrent des entités et on leur octroie des travaux, on leur dit : toi tu dois faire tel travail pour l’humanité et ces pauvres gueux passent des années et des années et des années à travailler occultement sur des plans pour l’humanité; ils se vident, ils se vident et j’en connais qui aujourd’hui sont tellement vidés qu’ils n’ont plus de santé;  autrement dit ils se sont fait totalement baiser par les forces astrales. Je parle pour des Hommes qui ont un certain niveau d’expérience occulte, mais je dis que la même chose existe pour l’Homme inconscient non « occultifié » dans son mental. L’Homme est un Être qui se fait constamment baiser, et le pire c’est qu’il aime se faire baiser.

 

 

FP - Il ira même jusqu’à payer la vaseline…

 

BdM - Il va même jusqu’à payer la vaseline... je pourrais très bien parler dans le public, mais pourquoi je suis obligé de m’enfermer pendant trois jours dans une salle pour faire des séminaires, parce qu’il y a des choses que je peux faire seulement dans un séminaire, pour faire réellement réaliser, à l’Homme, les dimensions intégralement écœurantes de l’existence matérielle de l’Homme sur le plan matériel; c’est inouï. Je ne peux pas le faire dans un public, mais je peux le faire en privé. Et c’est inouï, c’est inouï, et le pire, on me dit dans ces conférences : mais pourquoi, pourquoi, je dis : ça fait partie de l’involution.

L’Homme a été obligé d’être amené au cours des siècles à passer d’une race à une autre, à une autre, à une autre. Nous avons passé de la première à la cinquième, il y aura la sixième et il y aura la septième, ce n’est pas fini l’évolution de l’Homme. Donc pendant l’involution l’Homme est descendu dans la matière; tout a été fait pour que l’Homme descende dans la matière. L’Homme est tellement aujourd’hui dans la matière qu’il souffre d’être dans la matière et maintenant l’Homme sortira; il doit aller au-delà de, il doit retourner à sa source, à son Énergie.

Mais quand on dit que l’Homme doit retourner à sa source, là on pense à la source spirituelle, l’âme. Toutes les formes quelconques de religion, les sectes, on cherche le gourou dans le monde comme si on cherchait une Mercedes Benz.

Retourner à la source veut dire quoi?

Retourner à la source veut dire : retourner à notre réalité. Vivre notre réalité, même le mot retourner n’est pas bon, parce que si nous utilisons le terme retourner nous impliquons que déjà dans le passé nous étions quelque chose et dans le passé nous étions autre chose.

Ce que l’Homme était durant la période des Atlantes, l’Homme ne le sera jamais; ce que l’Homme était durant la période préadamique, l’Homme ne le sera jamais; parce que l’Homme évolue. Ce que les Atlantes ont fait avec la matière, c’est de la peccadille, ce que l’Homme de demain fera avec la matière, c’est une autre chose; ce qu’il fera au cours de la septième évolution, c’est une autre chose; ce que les extraterrestres font avec la matière, c’est une autre chose; ce que l’Homme fera au-delà des extraterrestres, c’est une autre chose; c’est ça que l’Homme doit comprendre, mais l’Homme ne peut pas le comprendre s’il n’est pas dans son Énergie, sinon il « s’occultifie »; il donne à la vie planétaire, expérimentale de l’involution, tous les droits d’idéologiser son mental; il donne à l’autorité temporelle, spirituelle, ésotérique, occulte, cosmique, métaphysique, toute la merde qui fait partie de l’involution, merde nécessaire, le droit de le garder dedans; c’est ça l’Homme nouveau…

C’est ça qu’il va comprendre; et pour le comprendre d’une façon finalitaire, je fais des séminaires jusqu’au temps où je serai suffisamment certain qu’il y a suffisamment d’instruction de personnes dans le monde pour que ce que je dis ne meure pas, que ce ne soit pas enseveli par les vagues du temps.

Après ça, je peux partir; après ça, je peux faire autre chose, mais jamais ceci ne sera retenu de la conscience de l’Homme, parce que l’Homme est intégral, l’Homme a le droit de savoir, et l’Homme pour la première fois depuis l’involution est capable, finalement, de mettre les yeux à leur place. Donc lorsque je gueule, je ne gueule pas parce que je suis mal engueulé, je gueule pour faire passer une vibration, parce que si je ne gueulais pas, ce serait trop philosophique.

C’est pour ça que je ne vais pas en France, parce que si je vais en France et que je gueule, je ferais exactement la même chose que votre chanteur a faite, il a cassé son violon pour que l’on s’arrête et qu’on écoute, c’est ça qu’il a fait; comment il s’appelle… Charlebois, s’il n’avait pas cassé son violon, sa guitare je ne sais pas ce qu’il fait le bonhomme, s’il n’avait pas créé un choc dans ce crisse de pays, il ne se serait rien passé et aujourd’hui on n’aurait même pas commencé à écouter les chanteurs québécois, pourquoi, parce que… je ne le dirai pas. Donc, ce que Charlebois a fait avec sa guitare, moi je le fais avec ma gueule.

 

 

FP - C’est cette Énergie-là que je cherchais à identifier

 

BdM - C’est la même Énergie qui a passé dans Charlebois, peut-être que Charlebois ne peut pas se l’expliquer comme moi je pourrais le lui expliquer, mais je suis sûr qu’à un certain moment quand quelques Français ont dit qu’il lui a passé dans le corps à Charlebois, 200 000 volts d’Hydro-Québec, ça lui a brûlé le cul, il a fait sauter la baraque. Il est fini le temps de la diplomatie en ce qui concerne le savoir, il est fini; nous ne pouvons plus jaser, s’amuser, faire les clowns avec des formes qui appartiennent au monde du théâtre.

 

 

FP - On a mis le doigt dessus là, ce que j’appelais la haine, ça peut être de l’écœurement, une situation de saturation totale, mais c’est ça qui va déclencher cette Énergie-là, amener à la parole

 

BdM - C’est juste, l’Homme sera obligé, l’Homme vivra la révolte, mais la révolte viendra de lui, elle ne viendra pas de l’extérieur de lui. C’est inouï, moi je suis tanné, je suis fatigué d’être seul à parler comme je parle. Il y a des centaines, il y a des milliers d’Hommes qui sont infirmés dans leurs paroles, qui ont la sensibilité, qui ont toutes les cordes, mais qui n’ont pas vécu cette connexion avec leur feu, c’est plein. Je connais le président d’un pays aujourd’hui en Amérique du Sud qui a cette sensibilité extraordinaire, qui veut faire des choses pour son peuple, et qui est paralysé par ces forces astrales en lui. C’est incroyable, et si ce bonhomme pouvait faire la connexion avec lui-même, il pourrait faire des choses extraordinaires… Et c’est toujours la même situation dans tous les domaines de la vie. C’est une nouvelle évolution, c’est une nouvelle évolution, « it’s a new ball game ». C’est une nouvelle science du mental.

Il n’y a plus de spiritualisation dans le mental de l’Homme conscient, il n’y a plus de philosophie, c’est l’Énergie, le feu. Comme Jean XXIII disait : les fils de la Lumière souffriront de grandes souffrances, autrement dit les fils de la Lumière supporteront ce feu, cette Énergie, qui est leur Esprit, leur double, appelez ça comme vous voulez, qui passera à travers la forme qui pendant l’involution a servi de moule pour le développement de la conscience de l’Homme, mais aujourd’hui, demain, l’Homme fera sauter le moule et il aura devant lui l’expérience créative de sa science, de son Énergie, de son mental absolument extraordinaire.

L’Homme est un Être total, il doit se perfectionner; il se perfectionnera, mais il est total; il a été divisé, mais il n’est pas divisible. Et ceux dans le monde, les autorités, les idéologies, qui divisent l’Homme, divisent automatiquement l’Homme contre lui-même, divisent les Hommes contre eux-mêmes, et ils forment des blocs de nations qui sont séparées et divisées contre elles-mêmes, et c’est ce qui crée dans notre monde la situation terrible de notre inconscience politique.

Et la plus grande réalisation de l’Homme conscient sera de réaliser, de comprendre, que la vie, la vie, la vie, libre, réelle, elle est pour toi, en relation avec l’autre qui l’a, en relation avec l’autre qui l’a, mais elle n’est pas pour une forme quelconque de communion mondiale. C’est une illusion, c’est une illusion.

D’ailleurs ce sera une des grandes réalisations de l’Homme nouveau. La vie de l’Homme conscient, elle est pour lui en relation avec ceux qui sont sur sa vibration; elle n’est pas cette vie pour être partagée, elle n’est pas partageable, elle n’est pas partageable; l’Homme ne peut pas partager l’émotivité de son mental dans le monde, parce qu’il se passe telle chose là ou telle chose là, ceci fait partie du karma de l’humanité.

Et les gouvernements aujourd’hui, s’ils ne sont pas suffisamment intelligents pour aider, dans leurs fonctions involutives, les gouvernements ou les populations involutives, c’est le problème de ces peuples et de ces gouvernements, ce n’est pas le problème de l’Homme conscient. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise…

 

 

FP - Une dernière question, le phénomène OVNI, est-ce que c’est un phénomène de colonisation psychique?

 

BdM - Le phénomène OVNI est un phénomène de changement éventuellement dans la conscience planétaire de l’Homme; mais pour les races de l’involution future, le phénomène OVNI ne fait pas partie de l’expérience consciente de l’Homme de demain, il fait partie de l’expérience inconsciente des masses, dans le monde, qui doivent continuer à évoluer pour progresser sur le plan de l’évolution de l’âme, il ne fait pas partie de l’expérience de ceux qui passeront à l’éthérique.

 

 

FP - Est-ce qu’il y a de la désinformation à travers ces manifestations?

 

BdM - Il y a beaucoup de désinformation, c’est pourquoi l’Homme devra être informé, c’est-à-dire l’Homme devra pouvoir savoir par lui-même, sinon il sera testé encore et le même phénomène, que nous avons connu pendant les périodes anciennes de la protohistoire, continuera. L’Homme doit être un jour suffisamment dans son Énergie pour pouvoir communiquer avec ses intelligences d’une façon télépathique et sur un même plan, ne jamais être en dessous, mais toujours à la même égalité, sur le même plan.

Ces Êtres ont des choses à apprendre lorsqu’ils viendront sur cette planète, ils ont des choses en relation avec l’Homme qui aura passé d’un stage d’évolution à un autre. La seule raison pourquoi je ne parle pas de ce phénomène c’est parce que ce n’est pas le temps que je parle de ce phénomène. D’ailleurs ce n’est pas nécessaire. Nous avons suffisamment de choses à apprendre sur notre plan psychologique en ce qui concerne notre réalité, avant de commencer à traiter avec des choses dont nous ferions des formes ou des mémoires pour nous appesantir encore plus dans l’inconscient.

L’Homme doit prendre soin de lui-même, il doit intégrer sa propre Énergie, il doit devenir un avec lui-même. Lorsque l’Homme sera un avec lui-même, il saura quelles sont ces choses, il saura quoi faire s’il entre en contact avec elles, et il y a beaucoup de temps. Que l’Homme s’occupe de ses oignons.

 

 

FP - Bernard de Montréal, merci!

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