mercredi 7 juin 2023

 FP - Pour l’Homme qui se conscientise, il devient aujourd’hui pratiquement impossible de répondre à des questions aussi fondamentales, que la question la plus ancienne, peut-être la plus fondamentale, à savoir : qui suis-je? Il en est de même pour l’injonction socratique : connais-toi, toi-même. Et, ne serait-il pas possible de mettre un ordre virtuel dans ce chaos qui, si l’on s’en tient aux religions par exemple, vont répondre à la question : qui suis-je? Par : je suis un corps physique, animé par une âme, et éventuellement un Esprit. Mais je ne suis pas capable de faire la différence entre l’âme et l’Esprit, je n’ai pas d’information là-dessus.

Si l’on s’en tient aux systèmes de classification hindous, je suis, non plus deux corps ou trois, mais sept : corps physique, corps vital, astral ou émotionnel, mental inférieur et mental supérieur que les hindous appellent causal, et le corps « atmique » et bouddhique. Il y a maintenant en plus, pour ajouter à notre confusion, les psychologues qui nous parlent de l’inconscient, du subconscient, de la conscience et certains même ont parlé de supra-conscience. Est-ce qu’il est possible pour vous, d’établir des équivalences, de remettre de l’ordre ou de faire un système, d’établir un système de comparaison entre ces différentes classifications, ces différentes fonctions ou ces différentes compositions de l’Homme, à partir, peut-être, du corps physique, vous-même, comment est-ce que vous voyez ça?

 


BdM - Les questions philosophiques de l’Homme vis-à-vis lui-même, à quelque niveau qu’elles soient, demeurent toujours et demeureront toujours des questions philosophiques. Donc, si l’Homme essaie de prendre conscience virtuellement de sa réalité, en fonction de sa matérialité et de ses autres principes, la conscience de cette réalité, qu’il essaie de développer, est toujours une conscience qui est philosophique, donc qui amène l’Homme à penser certaines catégories d’état, et ces catégories d’état ne sont qu’une forme conceptuelle de la réalité.

La conscience, ce que nous connaîtrons dans l’avenir comme de la conscience, ce n’est pas un état philosophique; ce n’est pas un état mental à l’intérieur duquel la philosophie vient à l’aide de l’Homme, pour résoudre les problèmes de l’Homme. La conscience, c’est le mouvement, à travers l’Homme, à travers ses principes, d’une énergie, énergie qui évolue en fonction de ses principes, c’est-à-dire qui passe à travers certains centres d’énergie et qui est décodée, transformée et amenée à la conscience de l’Homme.

L’Homme n’a pas besoin de « philosophiser » sa réalité pour être réel. Il n’a pas besoin de « philosophiser » sur les catégories existentielles ou paranormales de sa conscience, pour être réel. C’est une illusion mentale, psychologique, spirituelle, de l’Homme ancien. Ça fait partie de l’activité du mental inférieur de l’Homme, et la conscience elle, lorsqu’elle sera en évolution sur le plan matériel, cette nouvelle conscience, la conscience du nouvel Homme, ne sera pas forcée pour s’intégrer ou pour être intégrée, à questionner l’origine, la nature, les catégories, ou l’organisation systémique, de l’Homme.

Socrate et ceux qui ont posé les questions, vis-à-vis soi-même, sont des Hommes qui ont cherché à venir ou à revenir à la source, afin de pouvoir donner à la source une catégorie existentielle. Mais çà, ça fait partie de l’involution. Dans l’avenir, l’Homme de la nouvelle évolution ne pourra même plus penser aux questions philosophiques de l’Homme ancien; il n’aura plus cette capacité, parce qu’il ne fonctionnera plus ainsi.

Donc, sa conscience, sa conscience supramentale, sa conscience paranormale, sa conscience universelle, sa conscience intégrée, sera elle-même l’activité créative, générative, d’une énergie à travers ses centres, et ceci fera éclater, chez l’Homme, le besoin de développer une échelle comparative de ses principes; ceci fera éclater, chez l’Homme, le besoin de pouvoir découvrir, au niveau de son mental, à travers le monde des concepts, des idées qui conviennent à la structure énergétique de son psychisme, c’est une illusion…

 

 

FP - Je comprends votre…

 

BdM - La plante ne se demande pas si elle possède des fleurs, si elle possède des feuilles, si elle possède des pistils; la plante, elle est intégrale. Nous devons en arriver à renverser la vapeur de la conscience humaine. Nous ne pouvons pas continuellement exposer, pour des raisons philosophiques, des catégories qui décrivent certains aspects particuliers de l’organisation interne de l’Homme.

Ça donne quoi, à l’Homme, de parler d’un plan causal, s’il n’est pas dessus?

Ça donne quoi, à l’Homme, de parler d’un plan astral, s’il n’est pas dedans?

Ça donne quoi, à l’Homme, de parler d’un plan mental, s’il n’en connaît pas l’infinité?

Autrement dit, l’Homme ne fonctionne pas à la limite ou en dehors de sa mentation, il fonctionne toujours à l’intérieur de sa mentation.

Donc, il n’a aucune faculté de conscience qui relève du contact direct entre ses principes et sa réalité humaine, donc, il fait de la philosophie. L’Homme parle avant le temps. L’Homme regarde avec le mental, avant le temps.

L’Homme doit en arriver à vivre sa conscience sur le plan matériel; s’il change de plan, il la vit sur ce plan, s’il change de plan, il la vit sur ce plan, s’il change de plan, il la vit sur un autre plan. Mais, il doit en arriver à ne pas « philosophiser » sur la nature ou les structures internes de son organisation psychique, c’est une perte de temps…

Vous, vous êtes dans la matière, vous fonctionnez aujourd’hui dans la matière; si demain, vous allez sur un autre plan, vous fonctionnez en raison de cet autre plan, mais si vous passez votre vie à questionner ou à vouloir arriver à l’origine de l’Homme ou à votre origine en pensant à des catégories existentielles, ou à des catégories de conscience, ou à des catégories de principes, ça ne vous apportera rien, ça ne fera de vous qu’un philosophe.

Et l’Homme doit dépasser le stage de la philosophie; il doit dépasser le stage de la manipulation des concepts pour le bénéfice personnel, spirituel, de son ego assoiffé de connaissances. L’Homme doit en arriver à vivre l’intégration de l’énergie avec ses principes, et si cette énergie élève le taux vibratoire de ses centres, automatiquement l’Homme passe d’une phase de conscience à une autre phase de conscience, à une autre phase de conscience.

Donc, dans le nouveau cycle d’évolution, toutes les doctrines philosophiques, ésotériques, occultes, de l’humanité, qui conviennent à la nature psychologique de l’Homme, de ce temps-là ou de ces temps-là, seront totalement renversées, parce que l’Homme lui-même n’aura plus besoin de ces doctrines, ou de ces concepts, ou de ces formes de pensée, pour en arriver à vivre une conscience qui soit intégrale à la manifestation énergétique et vibratoire de l’énergie.

C’est un peu comme le phénomène de l’automobile, il y a des gens qui vont apprendre à conduire l’automobile, ils vont passer des tests, ils vont lire les manuels assidûment, mais ça prendra peut-être quatre, cinq années avant que le bonhomme lui-même, réellement, conduise l’automobile bien, qu’il la connaisse bien l’automobile. Ce n’est pas en lisant le matériel dans le livre qu’il va bien connaître l’automobile, mais après l’expérience de quelques années, il va bien connaître l’automobile. Et même dans ce temps-là, il fera des choses, dans l’automobile, qu’il ne ferait pas s’il lisait le livre. C’est la même chose au niveau de l’Homme.

Nous avons essayé pendant des millénaires, de lire l’Homme philosophiquement; nous avons essayé de le comprendre en fonction de la lecture que nous avions et en relation avec les expériences antérieures et occultes de certains Hommes, qui nous ont fourni de l’information, ceci est bien. Mais l’information que ces Hommes nous ont fournie, les Hommes qui ont réalisé l’aspect causal de l’Homme, les Hommes qui ont réalisé l’aspect astral de l’Homme, les Hommes qui ont réalisé différents aspects internes et occultes de l’Homme, ce qu’ils ont réalisé, ils l’ont réalisé pour eux-mêmes, monsieur.

Et nous, nous venons ensuite, étudier ce que ces Hommes ont vécu en tant que conscience, et nous voulons vivre la même chose, nous voulons faire la même chose. Et c’est très très subtil, non pas le danger de ceci, mais la perte d’énergie de ceci. L’Homme a une vie à vivre. Les Hommes qui ont la capacité créative, le pouvoir évolutif de passer d’un plan de conscience à un autre, ils vont passer d’un plan de conscience à un autre.

Ce n’est pas en recherchant les catégories matérielles de l’Homme ou psychiques de l’Homme qu’ils vont en arriver à cette conscience. La conscience domine l’évolution de l’Homme. Ce n’est pas l’Homme qui s’impose ou qui se donne ou qui va chercher, dans l’évolution, ce qu’il a lu dans les livres.

Donc, en ce qui me concerne, toutes les envolées philosophiques, toutes les questions philosophiques de l’Homme ancien, malgré leur beauté, leur profondeur, étaient des questions philosophiques posées par des Hommes qui étaient eux-mêmes à la pointe de leur propre expérience, et qui donnaient à l’Homme une sorte de vision sur son devenir. Mais l’évolution de l’Homme ancien n’est pas comme aujourd’hui. Pendant l’involution, il y avait des maîtres; il y avait des Hommes qui enseignaient à l’Homme comment en arriver à certaines expériences internes.

Mais dans la future évolution de l’Homme, ce ne sera pas ainsi. Il n’y aura pas de maîtres qui vont enseigner à l’Homme comment en arriver à l’expérience interne, parce que l’expérience interne va être totalement transformée, puisque les catégories de pensée, les modes de pensée, les façons de penser, les expressions de la conscience à travers l’Homme ancien ne seront plus là pour donner à l’Homme l’illusion d’être sur un plan ou la réalité d’être sur un plan qui est illusoire.

L’Homme sera dans une autre conscience; donc, les conditions anciennes de nos questions, dans l’avenir, elles ne seront plus pour l’Homme importantes, parce que l’Homme n’aura plus la même conscience, c’est-à-dire qu’il n’aura plus la même relation, sur le plan égoïque et sur le plan de l’énergie, qu’il avait auparavant.

Auparavant, lorsque l’Homme était sur le plan de l’ego, il fonctionnait en relation avec le monde de la pensée qui était déjà conditionné par des intelligences dans les plans parallèles.

Mais, dans la prochaine évolution, les pensées qui viendront au cerveau de l’Homme seront des pensées évaluées par l’Homme, gardées par l’Homme ou mises de côté par l’Homme. C’est l’Homme lui-même qui aura la faculté d’évaluer ce qui lui vient comme information. Et, même les pensées qui lui viendront, comme de l’information interne, ne changeront absolument rien à sa nature. Je prends ma propre expérience; moi, je me considère un Homme conscient, j’ai vécu une expérience en 1969 de fusion, et plus j’avance dans le temps, plus j’avance dans le temps, moins je me préoccupe de la nature de l’Homme.

Quand je parle de l’Homme, je parle de moi-même, je ne me préoccupe plus de ma nature, pourquoi?

Parce que j’ai perdu la faculté inférieure de la pensée subjective, qui a toujours été, à la fois pour l’Homme, son mouvement vers l’avant et à la fois son mouvement vers l’arrière.

 

 

FP - Je comprends et j’accepte votre point de vue, mais je constate aussi le décalage qu’il peut y avoir entre votre point de vue qui est, par rapport au nôtre, celui de l’avenir, mais dans le temps présent, dans notre progression à nous, tenant compte du décalage qu’il peut y avoir entre un Homme qui est passé par le stade de la fusion à l’intégration, et l’Homme ancien ou l’Homme qui est en train de se conscientiser, il a tout de même besoin de repères ou de jalons sur sa route, sur son chemin.

 

BdM - Les jalons dont l’Homme a besoin sur son chemin, ce sont les jalons qui lui seront donnés au fur et à mesure qu’il entrera en contact avec des Hommes, sur la Terre, qui ne font pas partie de l’ancienne évolution. Tant que l’Homme sera en contact, sur la Terre, avec des Hommes qui font partie de l’ancienne évolution, les jalons qu’il verra sur sa route, ce seront des jalons qui sont entachés du passé. Donc, ce seront des jalons qui le garderont encore à l’intérieur de la limite de l’Homme spirituel, qui recherche une voie pour l’évolution de sa conscience. C’est l’une des grandes illusions de l’Homme spirituel…

Le temps de l’intégration, ou le temps de la fusion, ou le temps de la réunion entre l’énergie et l’Homme, ne demande pas à l’Homme s’il est prêt ou non; l’Homme, il a déjà été préparé; le mouvement involutif de l’Homme vers la recherche socratique l’a préparé au cours de son expérience antérieure. Maintenant, il y a des Hommes, sur la Terre, qui sont prêts à la fusion.

Une fois que l’Homme est prêt à la fusion, il est amené à dépasser toutes les conditions antérieures de son involution, même si ces conditions antérieures étaient spirituellement positives, pour l’amener à rompre complètement avec ces données, c’est-à-dire pour l’amener à ne vivre que de l’énergie en lui, au lieu de vivre philosophiquement attaché à des fils invisibles qui sont des pensées qui relèvent, dans le passé historique de l’Homme, de certaines expériences, de certains modes d’expérience qui, au cours de l’évolution future, seront repassés, ressassés et réajustés, afin que l’Homme ne soit plus prisonnier d’aucune forme d’illusion concernant la constitutionnalité de ces plans invisibles.

Ce n’est pas parce que les anciens ont dit, ont parlé du plan causal, ou que les anciens ont parlé du plan mental inférieur, ou que les anciens ont parlé du plan astral, ou que les anciens ont parlé de tels plans, que la nature de l’Homme, elle est ainsi. Ce n’est pas parce que les anciens ont établi la nature ésotérique ou occulte de l’Homme, que l’Homme nouveau découvrira une même réalité. Ce n’est pas parce qu’il y a eu continuité dans la pensée ésotérique ou occulte ou métaphysique pendant des milliers d’années, pendant l’involution, que dans l’évolution la même pensée existera.

FP - N’y a-t-il pas, au moins au niveau du vocabulaire ou de la transmission de l’information, une nécessité d’établir des points de repères? Simplement, lorsque vous parlez et que vous faites allusion au corps astral ou au corps mental, il faut que, pour moi, il y ait une représentation dans mon mental à moi, pour pouvoir situer ce que vous dites.

 

BdM - Oui, lorsque j’emploie des termes ou des catégories, vous permettant de vous situer vis-à-vis ce que je dis, dans le fond, vous ne vous situez pas vis-à-vis ce que je dis, vous employez simplement un concept et vous utilisez ce concept pour véhiculer, à travers votre propre énergie, une autre énergie qui vous permet d’aller plus loin dans la constatation des faits qui font partie de la créativité de votre intelligence.

Vous n’êtes pas un philosophe; ce n’est pas la qualité de votre Esprit de faire de la philosophie. Si vous étiez philosophe, nous ne serions pas ensemble. Je considère que vous avez un Esprit créatif, qui se sert de la mémoire ancienne pour amener, vers l’Homme, de la connaissance, lui permettant ainsi d’ajuster lentement, graduellement, au cours des années, la connaissance ancienne avec l’instruction nouvelle, c’est-à-dire l’apport entre l’énergie et le mental qui vient dans le temps nouveau et qui fait partie de mon activité pour le temps présent.

Les mots dont nous nous servons, les mots que nous utilisons sont simplement des formes; ce ne sont pas les formes qui sont, pour nous, importantes, parce que plus nous allons avancer, plus nous allons défaire les formes qu’aujourd’hui, nous utilisons pour nous conformer à l’ancienneté. Et c’est ça, que j’essaie de faire comprendre.

Je vous donne un exemple : nous parlons du plan mental… Non, parlons du plan causal, pour faire plaisir à ceux qui sont avancés dans l’occultisme. Le plan causal, pour l’Homme occulte, c’est la relation entre le mental et un certain niveau d’énergie qui est directement ou très près du plan de la matière. Ça, c’est la constatation psychologique, occulte, de l’Homme ancien.

Mais, si nous allons plus loin dans le temps et que nous vérifions qu’est-ce que c’est le plan causal, nous sommes obligés d’utiliser, pour le vérifier, pour en parler, pour le constater, des formes d’énergie, c’est-à-dire des pensées qui ne sont pas assujetties, d’aucune façon, à l’entendement primitif de la conscience astrale de l’Homme.

Pour réellement savoir qu’est-ce que c’est le plan causal, pour en comprendre toutes les coordonnées, pour pouvoir en réaliser les aspects à partir de la parole, sans nécessairement y avoir accès sur le plan de l’expérience, nous sommes obligés, d’abord, d’en avoir l’expérience. Vous ne pouvez pas avoir l’expérience de quelque chose et en parler simplement en paroles et établir une conjugaison parfaite entre la parole et l’expérience.

Donc, il nous faut, en tant qu’Homme, savoir que tous les Hommes ont un plan d’activité de conscience qu’on appelle le plan d’activité de conscience causal, tous les Hommes… Mais, qu’est-ce qui empêche les Hommes de savoir ou d’avoir accès à ce plan d’activité, dit causal, c’est le fait qu’ils n’ont pas la parole pour éliminer, de leur conscience, la pensée matérielle, sensorielle, inférieure, qui bloque leur capacité de s’introduire, par le mental, dans ce plan d’énergie et d’aller chercher l’information dont ils ont besoin pour expliquer ce plan-là.

Et ayant expliqué ce plan-là, ensuite ils ont la vibration pour intégrer la même énergie. Donc, ils se savent eux-mêmes, ils se connaissent eux-mêmes, en fonction de ce plan-là.

Donc, la recherche socratique, le mouvement socratique qui veut que l’Homme se sache lui-même n’existe plus. L’Homme n’a pas à se savoir lui-même. Se savoir lui-même, c’est une façon de penser qui fait partie de l’activité astrale, sur le mental de l’Homme, qui n’a pas pris conscience de la réalité causale de son Esprit. Donc, automatiquement, se chercher soi-même, qui dans le passé était bon philosophiquement pour l’évolution de l’humanité, l’évolution des systèmes religieux, philosophiques et métaphysiques... pour l’Homme de l’avenir, ça n’existera plus.

Parce que, se chercher soi-même, ça veut dire quoi?

Ça veut dire essayer de trouver, dans la conscience de l’Homme, de notre propre conscience à soi, les aspects qui sont absolus.

Et, l’Homme ne peut pas arriver à la découverte des aspects, en lui-même, qui sont absolus, en passant par des moyens qui sont absolument relatifs; il est obligé de vivre la relation avec l’absolu. Et, vivre la relation, pour l’Homme nouveau, avec l’absolu, c’est être en relation étroite, directe, avec l’énergie qui soutient tous ces supposés plans de conscience. Et lorsque l’énergie soutient ces plans de conscience et éventuellement descend et élève le taux vibratoire de la conscience mentale de l’Homme, à ce moment-là, l’Homme, il se sait.

Mais, qu’est-ce que ça veut dire, pour un Homme conscient, de se savoir?

Moi, si vous me dites : est-ce que vous vous savez?

Est-ce que vous vous connaissez?

Vous êtes supposé être un Homme conscient?

Je vous dirai : moi, je suis, je suis ce que je suis. Je n’ai pas le temps, je n’ai pas d’énergie à perdre à me demander si ce que je suis, c’est ce que je devrais être. Je suis ce que je suis, autrement dit, il n’y a plus d’espace entre ma réalité sur les autres plans et ma réalité sur ce plan-ci. Et c’est ça qui répond à la question philosophique socratique.

 

 

FP - Mais d’où vient alors l’interrogation : qui suis-je?

 

BdM - L’interrogation qui suis-je, elle vient de l’imposition, de l’implantation, dans le plan mental de l’Homme, d’une pensée qui fait partie de l’activité de certaines intelligences sur d’autres plans qui s’occupent de l’évolution de l’Homme. Ce sont les intelligences sur les autres plans qui s’occupent de l’évolution de l’Homme pendant des millénaires. Mais, vient un point où l’Homme doit s’occuper de sa propre évolution.

Mais, quand est-ce que l’Homme s’occupe de sa propre évolution?

Quand est-ce que l’Homme ne vit plus, n’a plus besoin de vivre des implantations ou une programmation mentale dans son cerveau?

 

 

FP - Quand il ne s’interroge plus...

 

BdM - C’est quand il ne s’interroge plus. Et vous dites ceci avec facilité, mais je vous assure que ne plus s’interroger, ne pas s’interroger, ne pas être capable de s’interroger, c’est, pour l’ego, le test de sa relation avec son énergie, et c’est à la fois pour l’Homme, la réalisation instantanée qu’il est présent sur tous les plans; donc, il n’a pas à se casser la tête.

Ne pas se casser la tête, parce qu’il est sur tous les plans. Et si le taux vibratoire de ses énergies change, il se trouve sur le plan, et le taux vibratoire de l’énergie change encore, il se trouve sur un autre plan. Mais, quand il est sur ces plans, il n’a plus à vérifier où il est, il le sait; il n’a plus à s’interroger où il est, il le sait; il est intégré. Et c’est ça, la nouvelle évolution.

J’ai beaucoup de respect pour les anciens qui ont posé ces questions fondamentales; ça faisait partie du devenir de l’Homme; ça faisait partie de l’ignorance de l’Homme; ça faisait partie de la solitude de l’Homme; ça faisait partie de la recherche de l’Homme; ça faisait partie du fait que l’Homme était, inconsciemment, manipulé par d’autres plans, qui lui donnaient des pensées créatives, des pensées suffisamment hautes en vibration pour amener l’humanité à se sortir de la situation plus primitive qu’elle était ou qu’elle vivait auparavant; ça faisait partie de l’involution.

Mais l’Homme de demain, l’Homme de la nouvelle évolution, ne sera pas alourdi, dans sa vie, par cette fameuse question socratique : “connais-toi, toi-même.

Regardez Shakespeare. Shakespeare dit : “être ou ne pas être, « that is the question », être ou ne pas être; c’est une question existentielle. C’est une question existentielle qui était tellement importante pour l’Homme, parce qu’elle existe dans tous les Hommes, qu’elle est devenue presque une question de principe de vie dans le monde occidental.

Mais dans le fond, être ou ne pas être, ça n’a aucune importance pour un Homme conscient; parce qu’un Homme qui est conscient, il est « anyway », il est au-dessus de la question, d’être ou de ne pas être. Un Homme inconscient, il est obligé de se poser la question d’être ou de ne pas être, parce qu’il n’est pas. Mais s’il était, il ne se poserait jamais cette question. Donc, cette question de principe de vie philosophique qui a été posée par Shakespeare, elle n’a aucune importance pour un Homme conscient, mais elle a beaucoup d’importance philosophique pour l’Homme inconscient.

Et c’est la même chose pour toutes les questions; les questions viennent d’où?

Les questions ne viennent pas de l’Homme; les questions sont implantées dans le mental de l’Homme.

Si l’Homme était conscient, il n’aurait pas de question. S’il avait à étudier quelque chose, s’il avait à découvrir quelque chose, s’il avait à savoir quelque chose, il le dirait, il le dirait. Un Homme conscient, un Homme qui est créatif, un Homme qui est intégré, il ne demande pas de question, il parle. Et d’ailleurs, c’est par la parole que l’Homme nouveau répondra aux questions des Hommes, c’est par la parole. Il n’aura pas lui-même de question puisqu’il sera intégré, puisqu’il sera dans son énergie, puisqu’il n’y aura pas de division en lui, entre le plan de tel nom, le plan de tel nom et le plan de tel nom.

 

 

FP - Mais, l’Homme qui, aujourd’hui, vit une conscience primitive, expérimentale, il est fasciné par les mots, des mots tels que, Esprit ou astral.

 

BdM - Mais oui, mais il est fasciné par les mots, c’est normal… Ce n’est pas de ma faute si l’Homme est fasciné par les mots. Je suis en train de lui dire, à l’Homme, qu’il en arrive un jour à se défasciner. L’Homme doit, un jour, ne plus être fasciné par quoi que ce soit. S’il est fasciné par les mots, ça fait partie de son expérience. Je ne peux pas, moi, parce que l’Homme est fasciné par les mots, continuer sa fascination. Je ne peux pas aider à sa fascination, sinon je continue le mouvement de l’involution. Donc, je dois changer la polarité de la fascination. Je dois l’amener à réaliser que la fascination n’est qu’une habitude d’esprit que vit l’Homme, parce qu’il n’est pas suffisamment dans son énergie.

S’il était dans son énergie, il ne serait jamais fasciné; fasciné de quoi?

Si l’Homme fait partie de la vie, il a à être fasciné par quoi?

Il fait déjà partie de la vie; il est dans la vie; il est peut-être même un maître de la vie; un maître de la vie n’est pas fasciné par la vie.

La fascination de la vie, la fascination par la vie, ça fait partie de l’expérience existentielle de l’Homme qui se pose une question ou qui pose une question devant l’infinité, parce qu’il n’est pas capable de répondre à l’infinité. Si l’Homme savait qu’est-ce que c’est l’infinité; s’il était capable de parler de l’infinité; s’il était capable de répondre à des questions vis-à-vis l’infinité, l’Homme n’aurait jamais de questions fascinantes dans son mental. Il aurait des réponses merveilleuses, mais il n’aurait jamais de questions fascinantes.

Donc, l’Homme doit en arriver à avoir des réponses merveilleuses, mais jamais de questions fascinantes. À ce moment-là, il brisera avec l’involution; il se séparera des maîtres qui ont fait un très grand travail; il se séparera des doctrines qui ont été nécessaires et il entrera dans son énergie. Donc, il entrera dans l’énergie de l’intelligence au lieu de se gâter le palais avec des concepts intelligents. Il y a une grande différence entre l’énergie de l’intelligence et les concepts intelligents. Les concepts font partie de l’involution. L’énergie de l’intelligence fait partie de l’évolution.

Et lorsqu’un Homme est dans l’intelligence créative, lorsqu’il est dans son énergie créative, automatiquement, sa conscience, elle est amenée à ouvrir des horizons, donc à créer ce que nous appelons, entre parenthèses, de l’intelligence ou une phénoménologie de l’intelligence. Mais, l’Homme lui-même n’est pas pris, épris, fasciné par de l’intelligence, par des idées ou par des concepts.

 

 

FP - Oh, mais sans même aller jusqu’à se gaver de concepts, tout simplement au niveau du vocabulaire, est-ce qu’il n’y aurait pas avantage à expliquer les mots qui les fascinent pour désamorcer leur charge émotive qu’ils contiennent et peut-être supprimer cette tour de Babel du vocabulaire, aujourd’hui? On n’a plus de moyen de communication, puisqu’il y a de tels décalages entre chaque concept. Est-ce qu’il ne serait pas préférable, à ce moment-là de les reclarifier?

 

BdM - Vous dites que nous n’avons pas de moyen de communication, parce qu’il y a tellement de décalages entre les concepts. Ce n’est pas la raison pour laquelle nous n’avons pas de moyen de communication. Chaque Homme possède, en lui, ce qu’on pourrait appeler une intelligence intuitive, c’est-à-dire une intelligence qui est réellement vibratoire, chaque Homme, tous les Hommes.

Et les Hommes, un jour, doivent en arriver à pouvoir vivre, sentir, percevoir, cette intelligence intuitive ou vibratoire. Mais, s’ils font ça, quels que soient les concepts, ils ne seront pas retardés dans leur mouvement de conscientisation. Mais si les Hommes croient, parce que les concepts sont définis, qu’il y a une plus grande universalité dans la définition des concepts, que ceci les amènera à une conscience supérieure, c’est une très grande illusion. Ce n’est pas par le concept que l’Homme sera amené à la conscience, ce sera par la sensibilité vibratoire de son Être à la forme du concept, ce n’est pas le concept, le concept n’est qu’une forme. Si l’Homme s’attache à la forme, il perd contact avec son énergie.

Et c’est pourquoi, je ne peux pas, moi, aller dans la direction d’expliquer ou de faire plaisir à l’Homme et d’expliquer le concept du causal, le concept de l’astral, le concept du mental inférieur, le concept du plan bouddhique; parce que ça donne rien… C’est une perte de temps…

Si je fais ceci, je ne fais qu’aggraver la situation, je ne fais qu’étendre la tache d’huile, elle est déjà suffisamment étendue. Il y a suffisamment de personnes qui ont écrit sur ces concepts, pourquoi moi?

 

 

FP - Il y en a peut-être un peu trop.

 

BdM - Il y en a peut-être trop, alors pourquoi moi je le ferais?

Il y en a en masse… C’est plein… Et nous en sommes rendus à un point où c’est le mouvement opposé que nous devons faire; et c’est ça que nous devons comprendre; nous devons faire le mouvement opposé. Je n’ai rien contre l’explication du plan causal, je vais l’expliquer selon ma vibration.

 

 

FP - Mais selon votre vibration.

 

BdM - Selon ma vibration, donc je risque encore, automatiquement, d’agrandir la tache d’huile.

 

 

FP - Le danger, c’est qu’on épouse, à ce moment-là, votre concept ou votre vibration.

 

BdM - Ah, voilà! Exactement... Exactement… Donc, si moi, à cause du fait que j’ai une capacité de parler qui n’est pas normale, je commence à parler du plan ci, du plan ça, donc on va avoir tendance à épouser un mode de pensée ou un mode d’explication, donc on fera une autre philosophie avec ce que moi je dit; je ne veux pas ça. Je veux, finalement, amener l’Homme à réaliser qu’il n’a pas besoin de ça. Que ça, c’est plaisant pour le mental, ça fait partie du corps de désirs de l’esprit de l’Homme; ça lui permet de se relaxer pendant qu’il est en recherche.

 

 

FP - Jusqu’à un certain point.

 

BdM - Mais lorsqu’il est dans sa vibration, il n’a plus besoin de ça. Je regardais cette semaine un livre; un livre dont j’ai parlé dans le public; un livre que je considère un grand livre dans le monde. J’ai ouvert le volume et je l’ai refermé; j’avais le goût de vomir. Et je n’avais pas le goût de vomir parce que ce n’est pas un grand livre; j’avais le goût de vomir parce que je suis trop au-delà de la forme. Je ne suis plus capable d’absorber la forme conceptuelle, parce que je vois à travers.

Donc, étant ce que je suis, je fais le partage des choses et je dis : ce livre, pour l’Homme qui est encore au stage de la recherche socratique, il est fameux, et en même temps, je dis : celui qui en arrivera un jour à être dans sa vibration, dans son intelligence interne, intuitive, il sera obligé lui aussi de le fermer. J’ai fait des tests avec des gens qui étaient très, très, pâmés de ce livre, qui enseignaient ce livre, qui en parlaient dans le public de ce livre, qui voulaient même en faire une école de ce livre, et je disais : dans deux ans, vous fermerez le livre.

Et effectivement, aujourd’hui, ils ferment le livre. Et c’est ça que l’Homme doit comprendre. Il doit comprendre qu’une échelle contient des valeurs, et que rendu à un certain niveau de l’évolution sur l’échelle, tu n’as plus besoin de ces concepts. Ils ont servi dans le passé, et dans le nouveau temps, l’Homme ne peut pas véhiculer la même énergie à travers des formes qui sont soit parallèles, ou même plus exactes, parce que ça ne sert plus.

Vous savez que la différence entre la conscience supramentale de la nouvelle évolution fait partie du mystère de l’Homme. Donc, la conscience supramentale, ce que nous appelons aujourd’hui la conscience supramentale, pour lui donner un nom simplement, fait partie du mystère de l’Homme. Et si ça fait partie du mystère de l’Homme, ça veut dire que l’Homme, au fur et à mesure qu’il avancera en sensibilité interne, qu’il avancera vis-à-vis l’évolution, découvrira des aspects de ce mystère, et il découvrira, à l’intérieur de ces aspects, des facettes de la réalité qu’il n’aurait jamais pu, auparavant, s’imaginer au niveau ou sur le plan conceptuel.

Et quand je parle de ceci, je parle en fonction de ce que nous appelons le mot Dieu, en fonction de ce que nous appelons le temps, l’espace, le feu, le magnétisme, l’âme, l’Esprit, l’atome. L’Homme découvrira, au fur et à mesure qu’il sera capable de supporter le vide, c’est-à-dire simplement l’énergie, sans concept, sans besoin de concept, il découvrira la réalité par la parole et il ira dans les plans de la réalité par le mouvement de son corps causal, entre parenthèses…

 

 

FP - Est-ce que la découverte de la compréhension de ces phénomènes, que vous avez cités, amène l’Homme à une vision multiple ou bien unitaire?

 

BdM - Elle amène l’Homme à une vision à la fois multiple et à la fois unitaire, mais elle est multiple d’abord. Il faut se méfier de la vision unitaire des choses. La vision unitaire des choses est une vision, que recherche ou qu’a recherché l’Homme spirituel, afin d’unifier le cosmos. Tandis que l’Homme conscient, l’Homme supramental, n’est pas intéressé à unifier le cosmos, puisqu’il est présent sur un plan à la fois et sur sept plans à la fois.

Donc, s’il est présent sur un plan à la fois, c’est-à-dire qu’il y a en lui une manifestation de son énergie maximale sur ce plan-là; s’il est présent sur sept plans à la fois, c’est qu’il y a division entre les plans pour récupération sur un plan, afin qu’un plan serve à l’évolution et que les autres plans servent à la maintenance temporaire des liens universels entre les plans les plus subtils et le plan le plus dense, pour qu’il y ait vie sur ce plan-là.

Donc, l’Homme conscient de demain aura une vue multiple d’abord, c’est-à-dire qu’il sera capable de voir d’une façon très, très, vaste, la relation entre toutes les choses, mais une relation entre toutes les choses qui permettra aux choses de maintenir l’aspect figuratif de leur conjonction temporelle à l’intérieur de la matière des plans où ils seront situés. Tandis que dans le passé, l’Homme cherchait, à cause de son état spirituel, à unifier toutes ces choses, et il l’a fait à travers la drogue, c’était la même chose.

Il a essayé d’unifier les choses, et pourquoi l’Homme veut unifier les choses?

Parce que lui-même n’est pas un. Si l’Homme était un, il ne chercherait pas à unifier les choses; il chercherait à faire exploser dans le cosmos les choses, à vérifier et à regarder l’interrelationnel entre les choses, afin de pouvoir mieux participer, sur le plan de la dynamique évolutive, à la construction des mondes en relation un avec l’autre, afin de pouvoir donner plus d’expansion à l’espace et de permettre ainsi au temps de relancer ces fonctions en relation avec la bioconscience de l’Homme.

Tandis que dans le passé, l’Homme cherchait plutôt l’unification des choses, parce que lui était désuni. Tandis que l’Homme nouveau sera intégré, donc il sera lui-même unifié. Donc, étant unifié, il cherchera plutôt à vivre et à bénéficier de la multiplicité des choses. Et, c’est pourquoi je dis que dans l’évolution future, la conscience de l’Homme sera différente. La recherche spirituelle socratique de l’Homme sera différente.

Autant l’Homme ancien, l’Homme de l’involution a cherché à unifier, autant l’Homme nouveau de l’évolution bénéficiera de la multiplicité et cherchera, dans la construction interne de tous ses aspects, des clés à la légende de la science.

Et ayant trouvé les clés à la légende de la science, il découvrira des mesures d’Êtreté sur tous les plans, en relation avec tous les organismes, en relation avec tous les plans des sous-plans, et il pourra ainsi construire une science cosmique qui lui permettra, à ce moment-là, de bénéficier des sept plans de la création.

 

 

FP - Donc, la vision unitaire répond encore une fois à une tentative de l’ego de se sécuriser.

 

BdM - Mais oui, mais oui, la vision unitaire, c’est une tentative de l’ego de se sécuriser, vous l’avez bien dit, et personne ne peut le dire mieux que vous... C’est ça!

 

 

FP - Et le fait de vouloir mettre de l’ordre ou de catégoriser les concepts également, ça revient un petit peu à ça.

 

BdM - La même chose…

 

 

FP - Et donc ce chaos, cet aspect chaotique de la pensée est peut-être nécessaire pour arriver à un certain seuil de saturation ou d’explosion.

 

BdM - Oui, à un seuil de saturation. Un Homme qui est conscient, si vous lui arrivez avec un concept, il sentira la limite du concept; il verra la valeur du concept, parce que tous les concepts ont une valeur, mais il ne perdra pas d’énergie égoïque à vous dire : j’ai un autre concept, mieux que celui-là. Donc, si vous, pour satisfaire votre mouvement spirituel, votre mouvement philosophique, vous êtes arrivé à bénéficier de certains concepts, pourquoi vous les enlever... Donc, un Homme conscient prendra les concepts que vous lui présentez et il dira : oui, oui, c’est intéressant, bah bah, bah bah… Et s’il rencontre un autre Homme qui fait la même démarche que vous, il dira : oui, oui, ça va…

Donc, l’universalité de la conscience de l’Homme, quelle est sa beauté?

Sa beauté réside dans le fait qu’elle est capable de s’adapter à tous les concepts.

Donc, il ne s’agit pas de changer les concepts, il s’agit de réaliser que chaque concept a une fonction vibratoire qui s’adapte à un niveau d’évolution. Donc, il y a des concepts qui sont très bons pour certains Hommes; d’autres concepts qui sont très bons pour certains Hommes; d’autres concepts qui sont très bons pour certains Hommes. Je vais vous dire que dans le monde occidental, un des Hommes qui a fait le plus pour la manifestation, pour la descente, pour la diffusion de l’ésotérisme, de la pensée ésotérique, ça a été Lopsang Rampa.

 

 

FP - Oui, parce qu’il a été capable de vulgariser l’ésotérisme.

 

BdM - Ah! Voilà! Mais nombreux sont ceux qui diraient : ben ce que Lopsang Rampa a écrit... Le point n’est pas là, le point est que Lopsang Rampa a développé des idées, des concepts, pour l’Homme de la rue; et il y a d’autres concepts pour l’Homme du trottoir; il y a d’autres concepts pour l’Homme de la maison; il y a d’autres concepts pour l’Homme dans l’opinion; il y a d’autres concepts pour l’Homme dans la tour d’ivoire. Et l’Homme qui est dans l’espace mental, qui est libre, qui est conscient, n’a plus de concepts. Il se sert de tous les concepts, il dit : oui, c’est bien, c’est intéressant… Oui, c’est bien, c’est intéressant… Et c’est ça qu’il faut découvrir.

Il ne faut pas unifier la connaissance, il faut la rendre créative à travers sa multiplicité. Il faut être capable de regarder les concepts de l’Orient, les concepts de l’Occident et voir à l’intérieur de ces concepts, à travers la créativité du mental, leurs fonctions créatives à leur niveau, mais ne jamais être prisonniers des concepts occidentaux ou des concepts orientaux, sinon nous sommes des esclaves; sinon nous sommes des suiveux; sinon nous n’avons aucune intelligence créative.

Mais, si nous sommes capables de regarder tous les concepts dans le monde, toutes les philosophies, toutes les psychologies, toutes les métaphysiques, toutes les doctrines occultes, et pouvoir jouer avec ces concepts, et s’en servir pour ceux qui en ont besoin, il dira : ben écoutez, j’ai un concept pour vous qui est intéressant; pour vous, ça prend un certain concept; pour vous, ça prend un autre concept; pour vous, Monsieur, ça prend un tel concept. Là, c’est ça, de l’intelligence créative.

C’est pourquoi je dis : de l’intelligence, ce n’est pas de l’intelligence; de l’intelligence, c’est le mouvement de l’énergie à travers le mental. Donc, si nous nous occupons de nous, sur le plan de la conscience, en fonction de l’énergie à travers le mental, ce n’est plus important que la connaissance soit unifiée dans le monde, elle ne le sera jamais.

La connaissance ne peut pas être unifiée, puisque la connaissance sert à désunifier. La fonction de la connaissance, c’est de séparer les catégories, les multiplicités, afin de permettre que dans certains quartiers il y a une certaine évolution, parce qu’il y a un certain tempérament, parce qu’il y a une certaine vibration; une certaine évolution dans un autre quartier, parce qu’il y a un certain tempérament et un certain caractère.

La race noire va évoluer avec certains concepts; la race jaune avec certains concepts; la race blanche avec certains concepts; l’Homme gêné avec certains concepts; l’Homme spirituel avec certains concepts; l’intellectuel avec certains concepts; le mathématicien avec certains concepts; le scientifique pur avec certains concepts.

Donc, tous les Hommes ont besoin de différentes sortes de concepts. Il ne s’agit pas, pour nous les Hommes, d’unifier les concepts, il s’agit, pour nous les Hommes, de réaliser un jour que les concepts ne sont que des formes qui servent au passage de l’énergie et qui s’adaptent, selon les individus, à la coloration de leur personnalité. Une fois que l’Homme a dépassé ce stage, parce qu’il est en fusion, parce qu’il est en intégration, à ce moment-là, il aime tous les concepts, il se sent à l’aise sur tous les plans et il est capable de se servir de tous les concepts.

Et il est capable d’aller sur tous les plans pour servir et pour aider à l’évolution de l’Homme, pourquoi?

Parce que son ego, son ego n’est plus impliqué.

La recherche socratique, elle est terminée. L’Homme n’a plus rien à découvrir; tout est là… Donc, il prend ce qui est là, il fait, avec ce qui est là, ce qu’il doit faire; et ce qu’il doit faire dépend de sa vibration; dépend de la relation entre son énergie et son mental; dépend de l’intégration de son énergie; et c’est ça, l’Homme nouveau.

Donc, attendez-vous pas à l’unification de la connaissance, il n’y en aura jamais. Mais, il y aura universalisation de l’intelligence. Ah, ça, ce n’est pas pareil… Universaliser l’intelligence, que l’universalité de l’intelligence soit, ça fait partie de l’évolution. Et elle sera facile au fur et à mesure qu’il y aura de plus en plus d’Hommes conscients universellement. Mais, attendez-vous pas à l’universalité de la connaissance, parce que la connaissance ne fait pas partie de la conscience; la connaissance fait partie du mode d’expression de l’énergie à travers le mental pour le bénéfice émotif, astral, de l’Homme inconscient.

Un Homme conscient n’est pas intéressé à la connaissance. Il ne peut pas être intéressé à la connaissance parce qu’il n’a plus de faculté réflective; il n’a plus la capacité de demander des questions. Si un Homme n’a plus de capacité de demander des questions, comment voulez-vous qu’il s’intéresse à la connaissance. Il n’a simplement que la faculté gratuite qui fait partie de l’intégration de son énergie avec son ego, de manifester l’énergie de l’intelligence, donc de donner à l’Homme ce que nous appelons de l’instruction, c’est-à-dire expliquer à l’Homme comment fonctionne l’Homme psychiquement, mentalement, émotivement, vitalement, physiquement, astralement, causalement, ainsi de suite…

 

 

FP - Et, pour cela, il faut quand même qu’il se serve des concepts, mais il doit les détruire après s’en être servi...

 

BdM - Oui, effectivement, il doit les détruire, parce que l’énergie de l’intelligence, elle est infinie. Les concepts sont relatifs. Et plus l’Homme avance dans l’énergie de l’intelligence, plus il en arrive à l’infinité; plus il découvre l’infinité, plus il découvre l’absolu; plus il découvre l’absolu, plus il comprend l’absolu; plus il comprend l’absolu, plus il est dans l’absolu; plus il est dans l’absolu, plus il veut faire sauter ce qui est relatif, et qui empêche l’Homme d’en arriver au même point. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise...

 

 

FP - Alors, la difficulté doit résider dans la perception que vous avez, absolue, et dans la communication à ceux qui ont une perception très relative, très fragmentaire, incomplète...

 

BdM - Oui, oui, mais la difficulté, elle n’est pas nécessairement dans le concept, elle est dans le fait que le concept existe. Et comme le concept existe, il a naturellement des tendances à créer, dans l’émotivité, et dans l’ego, et dans les parties inférieures de l’Homme, une question. L’Homme est intéressé à qu’est-ce que c’est l’absolu, mais, l’Homme conscient n’est pas intéressé à qu’est-ce que c’est l’absolu, il fait partie de l’absolu. La conscience, ça fait partie de l’absolu. Il y a séparation, dans l’Homme inconscient, entre sa conscience et son énergie. Tandis que dans l’Homme conscient, il n’y a pas de séparation; donc comme il n’y a pas de séparation, il ne souffre pas de claustrophobie.

 

 

FP - Il y a un aspect qui est fatigant dans la recherche de l’Homme qui se conscientise, et puis il y a à la fois un intérêt, pour lui. C’est comme quelque chose qui le tiendrait en vie. Alors…

 

BdM - C’est très juste… C’est très juste…

Mais, vous savez pourquoi il y a un intérêt?

Parce qu’il n’a pas découvert le manque d’intérêt.

 

 

FP - J’allais vous demander, c’était quoi votre intérêt à ce moment-là, vital? S’il n’y avait plus de question, s’il n’y avait plus de recherche… Ce n’est pas remplacé par rien...

 

BdM - Ce n’est pas moi, qui vis sur le plan de la question ou de la recherche, ce sont les Hommes. J’ai contact avec les Hommes; les Hommes me parlent; les Hommes me demandent des questions; je réponds. Mais moi, personnellement, je ne suis pas impliqué. Je ne souffre pas; on ne peut pas souffrir de parler. On peut souffrir de demander des questions; moi, je ne souffre pas de demander des questions. J’aime parler, c’est tout.

Ce n’est pas moi qui ai le problème de la question, c’est l’Homme. Mais, comme je suis suffisamment intégré dans mon énergie, je lui donne les réponses à ses questions, tant que je veux. Si un jour, je veux arrêter, j’arrête. Mais moi, je ne vis pas sur le plan de la question.

 

 

FP - Mais pour que vous ayez du crédit, comme vous dites que vous n’êtes pas intéressé à la question ou que vous fonctionnez sans la question, pour que vous ayez du crédit, il faut que vous soyez capable d’expliquer les questions, de donner des réponses vis-à-vis de l’Homme, sans quoi on va vous dire que vous ascendez ça.

 

BdM - Oui, mais oui, exactement, c’est justement pourquoi j’ai du crédit, parce que je suis capable de répondre aux questions. Mais moi, personnellement, je ne suis pas impliqué dans les questions. Qu’on me demande des questions, je vais parler, je vais répondre, mais moi, égoïquement parlant, humainement parlant, je ne suis pas impliqué dans les questions. Si j’étais impliqué dans les questions, je ne pourrais pas donner les réponses.

Si je cherchais dans ma tête, si je cherchais des questions, si j’essayais de comprendre des choses, je ne pourrais pas répondre. Vous ne pouvez pas répondre à ce que vous ne pouvez pas comprendre. Vous pouvez répondre à ce que vous n’essayez pas de comprendre, mais que vous comprenez, parce que justement vous êtes en dehors de la forme de la question.

Elle est là, la liberté de l’Homme; elle est là, la liberté du mental de l’Homme. Il est là, le pouvoir de l’intelligence créative de l’Homme, et ce pouvoir, il fait partie de tous les Hommes, il est universel. Aucun Homme ne le possède plus qu’un autre, mais un Homme peut le posséder avant un autre.

 

 

FP - Mais qui aurait de l’intérêt pour finalement arriver, après une longue quête, après une longue recherche intérieure, arriver au bord d’un gouffre, au bord du vide. Quel est l’intérêt?

 

BdM - Un Homme qui arrive sur le bord du gouffre après une grande recherche intérieure, il réalise quelque chose; il réalise le vide, il réalise la nécessité de son expérience intérieure, qui l’a amené à ce point; il réalise que c’est le gouffre qui est important et non pas le pavé. C’est le gouffre… C’est le vide…

Et l’Homme a peur du vide; il n’est pas confortable devant le vide, parce qu’on lui a toujours dit qu’il y avait quelque chose au bout de la route. Il y avait quelque chose, mais on ne lui a pas dit quoi.

On ne lui a pas dit : cherche mon bonhomme, vas-y, casse-toi les reins pendant vingt ans, cinquante ans, quarante ans et au bout de la route, tu vas arriver à rien.

 

 

FP - On ne lui a jamais dit ça...

 

BdM - On lui a dit : Vas-y, va au bout de la route, tu auras la clé. Mais lui, le bonhomme, il est resté avec le concept de la clé, donc pour lui, il a l’impression qu’au bout de la route, il y a quelque chose de tangible, de solide, pour son ego, lorsqu’en fait, au bout de la route, il y a quelque chose de tangible pour son Esprit, mais pas pour son ego. Et c’est ça le choc que vivra l’Homme de l’involution qui entrera dans le nouveau cycle.

Et tous les Hommes devront vivre la même chose. Qu’ils soient de l’Orient ou qu’ils soient de l’Occident, ils seront obligés d’en arriver au bout de la route et de réaliser que l’involution fait partie de la programmation de l’Homme; que tous les concepts, toutes les formes, ont été créés pour ce perfectionnement de l’Homme, et que lorsque l’Homme prend ses ailes, il développe le pouvoir de voler seul, parce que justement il a coupé ses liens, ses relations avec les dieux.

Qu’est-ce que ça veut dire, couper sa relation avec les dieux?

Ça veut dire couper sa relation avec toutes les formes possibles et imaginables de pensées qui donnent, à l’ego, la sécurité de croire qu’il est sur la bonne voie.

 

 

FP - C’est déjà la question qui le hante : Père, pourquoi m’as-tu abandonné?

 

BdM - Ah! Même le Christ l’a vécue, “pourquoi m’as-tu abandonné? Très juste…

 

 

FP - Pourriez-vous nous parler de…

 

BdM - S’il n’avait pas été abandonné, il n’aurait pas passé à l’autre plan.

 

 

FP - C’est ce que je voulais vous demander.

 

BdM - Il n’aurait pas passé, et nous ne pouvons pas comprendre ceci, parce que nous sommes rationnels, nous avons, les Hommes, des têtes de cochon. Nous croyons que la vie, la vie telle que nous la concevons, nous doit quelque chose. La vie ne nous doit rien, la vie, c’est la vie. Autrement dit, la vie, c’est le mouvement, dans le temps et l’espace, d’une quantité infinie et incroyable d’énergie alimentée, soutenue, canalisée, par des intelligences sur différents plans.

Et tout ça, pour le bénéfice de quoi?

Pour le bénéfice du perfectionnement entre l’énergie et les plans ou la matière; c’est ça, la vie…

Donc, l’Homme qui arrive à un point dans sa vie, où il est capable de réaliser ceci, avec pleine froideur mentale réaliser ceci, il ne peut le faire que s’il met de côté ses maudits concepts, ses idées préconçues, ses idées qui cajolent son ego, ses idées qui donnent à son ego le support psychologique, ses idées qui donnent à son ego l’impression que ça devrait être ainsi et non pas ainsi. C’est ainsi, et non pas ainsi.

Et tous les Hommes le découvriront, et c’est là que se fait le choix entre les Hommes inconscients et les Hommes conscients.

C’est là que s’opère sur la Terre, la descente de ce que j’appelle la conscience supramentale, qui naît de quoi?

Qui naît de la descente de la volonté et de l’intelligence de l’Homme ou qui naît de la naissance de la volonté et de l’intelligence de l’Homme, c’est-à-dire qui naît de la capacité, chez l’ego, de devenir parfaitement lucide, lucide.

La lucidité de l’Homme, c’est quelque chose qu’il ira chercher dans son expérience, avec le temps, lorsqu’il aura découvert que tout ce qui fait partie de son mental, de ses pensées, de ses idées, n’est que du matériel fixé dans son mental par des intelligences sur d’autres plans qui œuvrent pour l’involution, qui ne veulent pas perdre le pouvoir; qui vivent, qui évoluent, qui travaillent, qui se servent de l’énergie mentale et émotive de l’Homme, pour la fabrication, dans leur propre monde, du matériel nécessaire à leur évolution. Les plans sont interconnectés. Vous regardez bien dans la matière, vous avez la fourmi, vous avez le chat, vous avez la souris, vous avez toutes sortes d’animaux qui se mangent, qui s’entre-mangent, qui se supportent et qui créent un système écologique. C’est la même chose dans le monde de l’invisible.

Tous les systèmes se supportent mutuellement, et à partir du moment où l’Homme réalise ceci, que tous les systèmes se supportent mutuellement pour leur propre évolution, et que lui réalise ceci d’une façon absolue, c’est-à-dire intégrale, c’est-à-dire sans émotion dans le mental, l’Homme, il fait partie d’une nouvelle évolution. Il devient un maître de la vie, et un jour il aura une capacité vibrante tellement grande, qu’il sera exactement comme sont ces Hommes qui viennent d’autres parties de la galaxie. Il sera automatiquement un Être qui aura le pouvoir sur la matière.

Donc, il sera le produit enfanté par la souffrance; il sera la réalisation, sur le plan humain, de la condensation dans la matière de cette énergie à travers la volonté et l’intelligence lucide, mais non pas à travers le désir spirituel de l’Homme qui poursuit, depuis des millénaires, la recherche socratique. Socrate a amené l’Homme à la fin du XXe siècle, et à la fin du XXe siècle, l’Homme détruira tous les temples de l’ancienne pensée, pour ériger sur sa propre fondation, dans sa propre conscience, non pas un temple, mais l’épée qui sera capable de couper à travers tous les voiles qui, dans le passé, ont servi à son invitation à la matière, pour finalement le libérer de la matière, pour qu’il en arrive, un jour, à être réel, c’est-à-dire à être un Homme capable de vivre de l’intégration de son énergie sur tous les plans, selon le plan où il doit lui-même s’exécuter en tant que vie, de force de vie et d’intelligence de vie.

 

 

FP - Est-ce que c’est ça, la liberté?

 

BdM - Ce que nous appelons la liberté, c’est ça. La liberté, ce n’est pas le libre arbitre. La liberté, c’est l’appointement dans la matière de la volonté et de l’intelligence lucide pour le bénéfice de l’Homme, en relation avec les Hommes, pour le bénéfice éventuel de l’évolution à long terme, et pour le bénéfice personnel de l’Homme à court terme. C’est ça, la liberté. C’est une force créative dans l’Homme, mais que l’Homme ne pourra vivre, que l’Homme ne pourra exercer, que lorsqu’il aura réellement compris les lois de la vie, c’est-à-dire les lois de la conscience planétaire expérimentale.

 

 

FP - Et le libre arbitre, alors?

BdM - À ce moment-là, l’Homme réalisera que le libre arbitre de l’ancienneté est une illusion et que sa liberté englobe le libre arbitre. Être libre, c’est plus grand que le libre arbitre. La liberté de l’Homme, la liberté réelle de l’Homme conscient, elle est plus grande cette liberté, elle englobe le libre arbitre.

FP042 Personnalité réelle et apparente

 FP - Il va peut-être falloir définir le concept même de l’ego. On m’a fait remarquer, que dernièrement dans le film Exit, un médium expliquait ce que c’était que l’ego et il faisait une différence entre deux egos. Un ego qui était sur le plan physique, puis un autre ego, le grand moi ou le vrai moi, quelque part, ailleurs là. Est-ce que vous pouvez nous clarifier le concept de l’ego, en rapport avec la personnalité?

 

BdM - Bon…

 

 

FP - Vous allez être obligé de parler de nous autres puisque vous n’avez pas d’ego. Avez-vous un ego?

 

BdM - Bon, si on parle de l’ego sur le plan de l’involution, il faut parler de voile de l’ego. Parce que parler simplement d’ego, ça veut rien dire. De l’ego, autrement dit, de la conscience égoique, c’est une conscience qui est voilée. C’est une conscience où l’Esprit de l’Homme n’est pas parfaitement ajusté à l’énergie de son double.

Le double, c’est une énergie, qui n’est pas personnifiée, qui est prépersonnelle, si vous voulez, c’est une énergie pure, c’est de l’intelligence pure. L’Esprit de l’Homme, c’est aussi une énergie, mais qui a la faculté de se personnifier, donc, qui a la faculté de devenir égoïque. Mais, au cours de l’involution, à cause de l’institutionnalisation de la connaissance, à cause de l’institutionnalisation de la mémoire, à cause de la mémoire, l’Homme ne vit pas sur le plan de son Esprit d’une façon parfaite, parce que son Esprit n’est pas en harmonie vibratoire parfaite avec le Double. Donc, il se produit chez l’Homme une phénoménalisation psychologique qu’on appelle, l’ego, une conscience égoïque.

 

 

FP - Quelles sont les conséquences du fait que la personne n’est pas en harmonie avec son Esprit ou avec son Double, au niveau de l’ego?

 

BdM - L’Homme n’est pas en harmonie avec son Double parce que l’Esprit, autrement dit l’Homme, l’Esprit de l’Homme, au lieu de fonder sa nature sur le rapport étroit avec l’énergie créative du Double, fonde sa nature sur les influences extérieures de la société dans lequel il vit. Donc, l’Homme accumule graduellement au cours de son expérience, ce que l’on peut appeler des égrégores d’énergie, c’est-à-dire, des formes d’énergie dans le mental, des formes d’énergie qui créent un état émotif qui est inférieur à sa réalité, donc qui ne constitue pas pour lui en tant qu’Être une valeur réelle de sa conscience, mais qui constitue pour lui en tant qu’Être une valeur irréelle, subjective, planétaire, conditionnée de sa conscience.

De sorte qu’il est impossible pour l’Homme en tant qu’Être, en tant qu’Esprit dans un corps matériel, de bénéficier d’une énergie créative, c’est-à-dire de sa proximité avec le Double, d’une façon parfaite. De sorte que l’Homme, en tant qu’Esprit, vit beaucoup plus une conscience extérieure à lui-même qu’une conscience intérieure à lui-même.

Il n’a pas d’intégralité, donc, il n’a pas d’identité; il ne vit que sur le plan de la personnalité, il n’est pas une personne. Il n’est pas identique à sa réalité qui est le produit de la fusion, de l’interrelation, entre l’énergie créative du Double et son Esprit, c’est-à-dire, sa nature.

 

 

FP - Est-ce que ça veut dire que l’ego est le produit d’une accumulation de mémoires ou d’expériences?

 

BdM - L’ego est définitivement le produit d’une accumulation de mémoires et d’expériences qui n’ont pas été filtrées par la lumière de l’Homme, par son Double. Donc, comme cette expérience n’a pas été filtrée, elle n’est pas ajustée; l’Homme connaît, vit, subit, des voiles sur sa conscience. Ces voiles sont de la conscience égoique, ils sont de l’ego planétaire, au lieu que l’Homme possède un ego créatif universel, il vit, il est assujetti à un ego subjectif planétaire.

 

 

FP - Pourquoi a-t-il fallu que l’on développe un ego?

 

BdM - Pour en arriver éventuellement à un stage d’évolution où l’Homme, pouvant connaître la fusion avec son énergie créative, puisse ne pas être dominé par cette énergie, mais l’utiliser d’une façon qui soit identique avec ses propres possibilités.

Sinon, si l’Homme était en contact avec le Double sans avoir développé d’ego, l’Homme serait simplement une extension dans la matière du Double. Donc, il ne serait pas devenu un véhicule d’expériences cosmiques pour le Double, pas plus que le Double serait devenu pour lui un véhicule d’expériences universel, pour la conversion de son énergie égoïque en énergie universelle.

 

 

FP - Bon, aujourd’hui il y a deux espèces d’écoles de pensée qui se confrontent au niveau de l’ego; il va y avoir les motivateurs, les gens qui donnent des cours de développement de la personnalité, qui vont mettre l’ego en valeur; il faut le développer. Et vous avez beaucoup, en contrepartie, d’esprits métaphysiciens ou d’ésotérisme, qui, eux autres, veulent totalement anéantir, annihiler l’ego. Où, y a-t-il une juste mesure entre ces deux groupes?

 

BdM - Les deux groupes ont un point d’appui solide, en ce qui concerne leur perception. Les motivateurs ont un point solide, dans ce sens que l’Homme doit être capable de développer des facultés psychologiques, qui lui permettent de se motiver sur le plan matériel en fonction de ses besoins, ainsi de suite. Mais la motivation psychologique de l’Homme n’est pas une source de conscience pour lui, elle est simplement une source de développement de ses facultés, en fonction de sa capacité en tant qu’Être de bien balancer son état émotif avec son état mental.

Les métaphysiciens par contre, les occultistes, les ésotéristes, sont dans une autre polarité. Eux veulent que l’Homme perde son ego, mais si l’Homme perd son ego, à ce moment-là, il devient spiritualisé, il devient mystique, donc il ne peut plus rien faire sur le plan matériel, il n’est plus motivable.

Donc, il doit se faire une synthèse entre la motivation psychologique de l’ego et la démystification de la conscience psychologique que font les métaphysiciens et les occultistes, pour que l’Homme en arrive finalement à une synthèse des deux.

L’Homme, c’est un être qui doit d’abord vivre sur le plan matériel. Donc, comme il doit vivre sur le plan matériel, il doit pouvoir, sur le plan matériel, utiliser ses facultés extérieures et internes dans une mesure parfaite, c’est-à-dire qu’il doit, en tant qu’ego planétaire, comprendre les illusions de son moi, donc avoir une plus grande conscience.

Et L’Homme qui est métaphysicien ou qui est métaphysique ou qui est occulte doit comprendre la nature de la conscience spirituelle de l’ego. Parce que s’il ne comprend pas la nature de la conscience spirituelle de l’ego, à ce moment-là, il perd conscience psychologique, donc, il devient assujetti à des forces astrales puissantes, qui, elles, éventuellement le domineront et feront de cet Être-là, fondamentalement un Être végétatif, c’est-à-dire un Être qui va opter, qui va attendre, qui va vouloir vivre des expériences d’un autre ordre, mais qu’il ne pourra jamais intégrer.

Donc, les deux écoles, ces deux écoles de pensée, ont une valeur, mais leur valeur n’est pas synthétisée. L’Homme nouveau, l’Homme conscient, doit comprendre l’importance de l’ego; les Hommes, sur la Terre, doivent conserver un ego solide, mais un ego qui n’est pas confus, un ego qui n’est pas embrouillable, si vous voulez, un ego que l’on ne peut pas conditionner. À ce moment-là, l’Homme, sur le plan matériel, peut se servir de ce qui est dans la matière et faire de cette matière des choses qui lui sont bénéfiques.

Dans l’autre mesure, les Hommes qui sont occultes, les Hommes qui cherchent, dans le domaine métaphysique de la connaissance, ne doivent pas tomber ou sombrer dans l’illusion spirituelle de leurs recherches. Parce qu’à ce moment-là, ils sont astralisés par des forces occultes en eux, des forces qui sont extrêmement subtiles, des forces qui peuvent facilement les manipuler, et à ce moment-là, ces Hommes perdent contact avec la matière, dirigent leur attention ou leur vision vers des mondes invisibles, vers des mondes parallèles et perdent leur conscience égoique. 

L’Homme nouveau, lui, n’aura plus besoin de se motiver, parce qu’il aura dépassé la conscience psychologique de l’ego. L’Homme nouveau n’aura plus besoin de s’assujettir à une réforme spirituelle, parce qu’il aura compris les lois occultes de la pensée, donc, les lois occultes de l’astral, et à ce moment-là, il se créera chez l’Homme une synthèse, c’est-à-dire une faculté chez lui de réaliser qu’il y a constamment une lutte entre le Double et l’Esprit, et cette lutte, c’est l’Homme lui-même, qui éventuellement devra la gagner.

C’est lui qui deviendra victorieux, dans ce sens que, c’est lui qui comprendra les jeux du Double, c’est-à-dire les jeux du mouvement de la lumière à travers l’ego, et qui en même temps sera suffisamment mûr pour protéger son Esprit de ce travail constant que fait le Double à son insu ou à sa connaissance quand il est conscient, parce qu’un Homme qui est conscient, ou qui devient conscient, effectivement commence à comprendre le jeu de la pensée.

Donc, à ce moment-là, l’ego, lui, son Esprit égoifié, autrement dit, rendu mental, intelligent, s’aperçoit du jeu du Double à travers toute la conscience humaine. Et éventuellement, l’Homme en arrive à pouvoir comprendre, reconnaître, les jeux de la pensée et éliminer de sa conscience égoique les voiles que crée le mouvement de l’énergie du Double à travers sa pensée subjective.

À ce moment-là, l’Homme possède un ego, il possède un ego qui est lumineux, il possède une lentille à travers laquelle la lumière passe et qui lui permet de vivre, sur le plan matériel, une vie égale à lui-même, égale à ses besoins, et de vivre sur d’autres plans, selon son évolution, encore dans une mesure qui est égale à lui-même, c’est-à-dire, égale à sa fusion.

Donc, je crois qu’il y a un danger double dans le concept de la motivation, comme il y a un danger double dans le concept de la spiritualité. Si nous nous occupons simplement de nous motiver humainement, nous perdons conscience intérieure, nous nous occupons simplement des choses matérielles. Si par contre, nous voulons nous instruire, nous voulons développer une connaissance interne à partir des nouveaux outils qui font partie de la science occulte; nous tombons dans la trappe, nous risquons de perdre notre conscience égoique, de spiritualiser notre mental, et de plus en plus, sans nous en rendre compte, être influencé de l’intérieur.

Donc, dans les deux cas, il y a le danger de l’influence. Si un Homme est influencé par la société, c’est un moindre mal, mais, si un Homme est influencé par des forces occultes en lui qu’il n’a pas domptées, des forces qu’il ne comprend pas, des forces sur lesquelles il n’a pas le pouvoir absolu, à ce moment-là, il ne peut pas bénéficier parfaitement de la relation du Double et de l’Esprit, donc il ne peut pas bénéficier de la fusion, donc il ne peut pas bénéficier de son identité; il ne peut pas avoir d’identité en lui, il ne peut pas être intégral sur le plan matériel et universel sur le plan psychique.

 

 

FP - Comment les forces astrales utilisent concrètement l’ego à des fins manipulatoires?

 

BdM - Bon, les forces astrales font partie du monde de la mort; donc ce sont des plans où évoluent des intelligences qui ont eu l’expérience matérielle; elles ont leur travail, elles ont leurs fonctions, et ces forces-là sont en constante relation avec l’Homme, en général sur le plan subliminal. C’est seulement à la fin du XXe siècle, en relation avec les nouvelles connaissances que l’humanité commence à avoir, que l’Homme découvrira qu’il existe une science occulte de l’Esprit, c’est-à-dire une science occulte de la pensée.

Et c’est à la fin du XXe siècle que l’Homme commencera à connaître les jeux de la pensée, la mécanique, la science de la pensée. Et connaissant cette science, il verra qu’effectivement il s’exerce en lui, sur le plan psychologique, une influence subliminale qui se traduit par la manifestation de certaines pensées, qui créent, en conséquence, un mouvement vibratoire dans le plexus solaire. Et cette énergie dans le plexus solaire a tendance à émotiver le mental, et lorsqu’il y a de l’émotion dans le mental humain, automatiquement l’Homme est régi par les lois astrales, il ne peut pas faire autrement.

Il se crée en lui de la confusion, il se crée en lui une incapacité d’être ce que j’appelle lucide. Autrement dit, l’Homme n’est pas capable de voir de façon absolue la relation intérieure entre la valeur psychologique de son moi et la valeur intégrale et universelle de son Esprit.

Donc, automatiquement il est assujetti à une forme d’expérience spirituelle ou occulte, qu’il devra un jour complètement briser afin de se sortir d’une sorte d’initiation, autrement dit, afin d’en arriver, éventuellement, à avoir le pouvoir intégral de sa pensée, à posséder sa pensée comme nous possédons la matière.

Et lorsque l’Homme possédera sa pensée, comme il possède la matière, il sera parfaitement intégré dans l’énergie du mental, donc il ne subira plus l’influence du Double à travers l’astral de son mental, il ne sera plus, non plus, assiégé par les entités dans l’astral, qui se servent comme des vampires, de sa pensée, à cause de son émotivité; l’Homme sera libre. Donc, il n’aura plus besoin de se terrer, si vous voulez, dans le concept illusoire, mais extrêmement essentiel de l’involution, celui qu’on appelle le libre arbitre; il deviendra un être libre...

Il y a une personne ce soir, qui est venue à moi et qui m’a demandé, qui me disait : j’avais l’intention d’aller en vacances cette semaine, et ça me disait dans ma tête : ne pars pas.

Et la personne me demande : quelle est la différence entre l’intuition et le savoir?

C’est très difficile pour les gens, qui se font dire dans leur tête : ne va pas en vacances. Ça, c’est de l’astralisation; ça, ce sont des entités sur les autres plans qui jouent constamment avec le Double, avec l’ego, qui créent toujours de la confusion. Donc, lui, l’ego, qui n’est pas conscient, qui cherche à le devenir, est pris entre ce qu’il veut faire et ce qu’il reçoit dans le mental, et c’est la situation des Hommes à l’échelle planétaire. Donc je lui ai dit : Madame, partez en vacances, point final…

Donc, dans le fond, elle était contente de partir en vacances; elle était beaucoup plus contente de partir en vacances que d’écouter l’entité dans sa tête qui lui disait de ne pas le faire. Et si les Hommes savaient réellement ne pas succomber à l’astralisation de leur mental, les Hommes développeraient une très grande volonté. Donc, à partir de ce moment-là, il n’aurait plus besoin de motivation.

Et, de la même façon, il jetterait par la fenêtre leur Esprit inconscient, les illusions subtiles de l’astral, que j’appelle les pensées subjectives. Donc, il ne serait pas occultement manipulé, donc il vivrait, il connaîtrait la synthèse de l’intérieur et de l’extérieur, il connaîtrait la synthèse du mental qui est une source de mensonge, comme il connaîtrait la synthèse du mental qui est le point de départ de leur volonté, que nous essayons de trouver dans la motivation.

 

 

FP - Est-ce que ça veut dire que l’ego est constamment insécure?

 

BdM - L’ego est constamment insécure, parce que l’ego, sur le plan de l’évolution cosmique de l’Homme, doit en arriver un jour à être en fusion avec le Double. Donc, naturellement, l’ego étant ce qu’il est, c’est-à-dire une partie de l’Homme, qui n’est pas parfaitement ajusté à son Esprit, qui, lui-même, n’est pas parfaitement ajusté au Double, parce que l’ego, lui, à cause de sa nature, fait constamment interférence entre les courants subtils du Double à travers l’Esprit. Donc, nous avons un Homme qui n’est pas capable de se connaître lui-même; donc, nous avons un Homme qui souffre pendant des années de son identité, donc, qui vit et qui se rattache constamment à sa personnalité.

Et nous, dans la société, nous continuons, pour toutes sortes de raisons, de parler de la personnalité, de la personnalité, de la personnalité… La personnalité n’est que l’aspect inférieur de l’Homme; son aspect intégral, son aspect supérieur, son aspect éventuel, c’est de la personne. Une fois que l’Homme a une personne, il n’a plus besoin de personnalité; il a une chose plus grande que la partie. Une fois que l’Homme a de la personne, qu’il est dans sa personne, qu’il est dans son identité, la personnalité, qui ne représente que les reflets subjectifs de l’ego incapable de comprendre les manipulations subtiles de l’astral, disparaît. Donc à ce moment-là, l’Homme, il est libre.

 

 

FP - Est-ce qu’on peut faire un rapport entre personnalité et personne et substance et essence?

 

BdM - Oui, parce que la personnalité fait partie de l’involution. Pendant l’involution, l’Homme a développé sa personnalité, ce qui était très bon, mais il a développé sa personnalité en fonction des manipulations psychiques de l’ego. L’Homme a développé sa personnalité à tous les niveaux; nous avons développé notre personnalité en relation avec les philosophies; nous avons développé nos personnalités en fonction des systèmes religieux, des religions, de la métaphysique, de l’occultisme. Autrement dit, nous avons développé nos personnalités en relation avec ce qui existe dans le monde inférieur de l’Homme, c’est-à-dire, en fonction de la mémoire involutive de l’humanité.

Mais à partir du moment où l’Homme va passer de l’involution, c’est-à-dire de la personnalité à la personne, à ce moment-là, l’Homme n’aura plus besoin de se reconnaître ou de vivre sa personnalité, parce que la personnalité n’est pas suffisante pour un être conscient.

 

 

FP - Mais, quel rôle jouent respectivement l’ego, l’Esprit et le Double dans l’acquisition de la personne?

 

BdM - Le Double… dans le développement de la personne, le Double travaille à la transmutation de l’Esprit pour l’éventuelle récognition de la part de l’ego, des jeux qui existent entre le Double et l’Esprit.

Donc le double étant une source de lumière, l’Esprit étant l’essence de l’Homme, ces deux aspects, travaillant ensemble, représentent l’union entre le cosmique et le planétaire. Donc, lui, l’ego, qui est, si vous voulez, la conséquence de ce mouvement d’énergie, représente la personnalité humaine. Plus le travail se fait entre le Double et l’Esprit, plus l’Homme sur le plan de l’Esprit, autrement dit, plus l’Homme sur le plan du mental devient intelligent des mouvements du Double à travers son énergie, plus l’Homme devient conscient, c’est-à-dire plus il se d’égoïfise, plus le coefficient psychique de son être grandit et plus la conscience psychologique de l’ego disparaît pour ne donner, éventuellement, à l’Homme, qu’une essence pure, c’est-à-dire, un ego qui est purement créatif, au lieu d’un ego réflectif; c’est ça, la différence entre la personnalité et la personne.

Vous me demandez si j’ai un ego. Il doit y avoir en moi, certainement, un centre de gravité mental qui me permet, sur le plan humain, de vivre une conscience pour le bénéfice de mes corps, de mes principes humains. Ceci, c’est de l’égoïcité, mais c’est de l’égoïcité qui n’est pas réflective, c’est de l’égoïcité créative.

Si je vis un obstacle dans ma vie d’Homme, parlons du plan matériel, je le détruis, je le fais sauter, parce qu’il appartient à l’Homme de ne pas se nuire à lui-même; il appartient à l’Homme d’avoir la puissance interne qui naît de sa propre lucidité, c’est-à-dire de sa fusion, autrement dit qui est l’expression dans sa personne. Mais ceci devient de plus en plus possible dans la mesure où nous sommes capables d’éliminer de notre mental l’émotion qui fait partie de la nature astrale animale de l’Homme.

Dans la mesure où l’Homme deviendra de plus en plus centrique, de plus en plus mental, de plus en plus conversant dans la nature de l’Esprit, il sera très facile pour lui de voir les jeux subtils qui se font dans son ego, jeux qui utilisent constamment l’émotion, qui trafiquent constamment avec des formes pensées, qui font de son égoïcité, une égoïcité personnalisée, au lieu d’une égoïcité personnifiée.

 

 

FP - Donc une conscience égoïque, c’est un petit peu comme une personnalité de compromis bâtie sur des équivoques, qui utilise les compromis…

 

BdM - Effectivement, c’est très juste d’ailleurs, ce que vous dites. Une conscience égoïque, c’est une conscience qui fonde sa dynamique sur les compromis intérieurs et extérieurs. En général, dans la société humaine, parmi les nations, chez les Hommes inconscients, les compromis sont le résultat de la fabulation psychologique de la conscience de la masse en relation avec l’ego individuel.

Donc les Hommes ne sont pas capables, parce qu’ils ne sont pas lucides, ils n’ont pas la personne, les Hommes ne sont pas capables de vivre leur conscience, c’est-à-dire leur vie en fonction de leur intelligence; ils la vivent, ils la partagent, entre l’intelligence, ou les paramètres de l’intelligence, de la connaissance humaine.

Et c’est sur le plan moral que nous découvrons le plus cette déformation de la réalité humaine, selon la race, selon la nation, selon la culture, selon les temps, les époques; nous vivons une émotivité dans le mental qui nous rattache à la conscience planétaire.

Donc nous ne pouvons pas, en tant qu’Homme, bénéficier de notre Êtreté; donc nous ne sommes pas des personnes, nous sommes des numéros, c’est-à-dire des personnalités.

À partir du moment où l’Homme passera de l’involution à l’évolution, il comprendra le jeu de ceci, donc il commencera petit à petit, à se désintoxifier de ces paramètres, de ces compromis, qui font partie du pouvoir d’influence de la conscience sociale sur son ego. Mais il y aura un autre danger, là où la porte de l’inconscience, ou la porte occulte avait été fermée, maintenant elle s’ouvrira, l’Homme deviendra psychique.

L’Homme, au lieu de travailler avec les éléments ou les paramètres d’une conscience sociale, historiquement conditionnée, maintenue par le pouvoir temporel, l’Homme entrera en conversion avec d’autres communautés, mais cette fois avec des communautés invisibles : le monde de l’Esprit, le monde des Esprits, le monde des entités, qui, eux aussi, obéissent à une régimentation, de la même façon que nous sur le plan humain nous obéissons à une régimentation historique.

Donc, le pouvoir que subit l’Homme dans sa conscience involutive sur le plan matériel, en relation avec la conscience sociale, il le vivra, cette fois, ce pouvoir, sur le plan occulte. Et ce sera encore plus dangereux, parce que ce sera encore plus subtil. Nous pouvons toujours nous opposer à des opinions humaines, parce que nous sommes franchement sur un même pied d’égalité.

Si un Homme veut s’opposer à l’opinion d’un ecclésiaste, il peut le faire. Nous sommes des Hommes, nous portons tous des vêtements, nous allons tous aux toilettes, donc le curé n’est pas plus divin que l’Homme.

Mais, lorsque l’Homme, qui porte des vêtements, commence à entrer en communication verbale avec des entités qui n’en ont pas, qui n’ont pas de corps, qui sont simplement de l’Esprit, l’Homme a tendance à donner à ces entités, à ces mondes, un pouvoir sur lui.

Et c’est là que l’Homme, qui passera de l’involution à l’évolution, verra qu’il devient nécessaire, éventuellement, de dépasser le niveau motivationnel psychologique de l’ego et de dépasser le niveau occulte, psychique, ésotérique, des entités, pour en arriver finalement à la synthèse de ces deux façons de vivre mentalement les lois de la pensée.

À ce moment-là, l’Homme sera capable de passer de l’involution à l’évolution, c’est-à-dire de la personnalité à la personne. Il sera lucide de plus en plus, et éventuellement, l’Homme ne pourra plus recevoir dans son mental des pensées idiotes, des pensées qui se serviront de son émotivité pour le retarder sur le plan psychologique humain.

Et il ne pourra pas non plus recevoir des pensées qui sont extrêmement occultifiées par les Esprits ou les entités, parce qu’il verra à travers le jeu du mental, et c’est ça que donnera à l’Homme la conscience ou la psychologie supramentale de demain, l’Homme sera réellement un être intégral.

D’ailleurs, dans mon livre que je suis en train de travailler, le titre que je donnerai à ce livre, c’est : L’Homme intégral. Autrement dit, l’Homme qui a compris parfaitement la disposition psychologique de l’ego face à la conscience planétaire, et l’Homme qui a compris parfaitement les mécanismes subtils, occultes, de son infrastructure psychologique sur le plan de l’Esprit, à travers le monde de sa pensée, et qui a finalement réussi à convertir autant l’opinion mondiale dirigée vers lui, que l’opinion occulte forcée sur lui, pour en arriver finalement à la synthèse de son ego, à la synthèse de son moi, c’est-à-dire, à la réalisation que l’Homme représente, cosmiquement parlant, à la fois un aspect cosmique universel éternel, qui est le Double, à la fois un aspect universel planétaire, qui est son Esprit, dans la mesure où cet Esprit n’est pas contaminé par la mémoire du peuple ou de la race ou de la nation et qu’il n’est pas non plus assujetti, empoisonné, et j’irais même jusqu’à dire possédé par des entités qui font partie de l’évolution astrale.

Le grand danger que je remarque aujourd’hui, surtout aux États-Unis, au Canada aussi, c’est qu’il se produit un phénomène dans le monde, j’appelle ça le phénomène des speakers. Il y a des Hommes dans le monde, ou des femmes, qui ont des facultés médiumniques très avancées; ils passent dans des états de transe et un personnage, entre en eux, communique à travers eux, dans différentes langues, en allemand, en français, ainsi de suite. Et nous avons des individus sensibles, qui sont à la recherche de certains points de références absolues, qui vont vers ces êtres et qui se font dire telle chose, telle chose, par ces speakers.

Et l’Homme découvrira un jour qu’une entité, qu’un mort, quel que soit son niveau d’évolution, même si c’est un maître, maîtremaître, sur les plans spirituels, dans la mesure où une entité est morte, elle n’est pas dans la fusion de sa lumière; elle peut être sur de très hauts plans astraux de la lumière astrale, dont elle a un pouvoir, effectivement, de conditionnement de la conscience humaine.

Mais l’Homme, un jour, sera obligé, forcé, s’il va très loin dans la conscience, autrement dit, s’il passe réellement de la personnalité à la personne, il sera obligé, un jour, de réaliser que la lucidité, l’intelligence créative, l’intelligence absolue, la connaissance parfaite des mondes matériels et des mondes invisibles ne peut se faire sur une planète expérimentale en évolution que dans la mesure où l’Homme est capable de supporter la lumière du Double à travers l’ego de l’Esprit, autrement dit, dans la mesure où l’Homme est capable de réellement décoder, déchiffrer, voir à travers les voiles, autant des opinions humaines qui viennent vers lui sur le plan horizontal que les opinions occultes psychiques des entités qui viennent vers lui à partir des plans astraux.

Et aujourd’hui, à cause de ce qui se passe sur le plan cosmique, parce que nous sommes à un stage où effectivement les mondes immatériels sont en train de réaliser qu’il se passe des choses étranges sur la terre, où l’Homme est en train de reprendre possession de son terrain psychique, de sa réalité, de sa nature... Ces Êtres-là sont en train d’ouvrir des centres d’énergie sur la terre dans différentes nations et nous voyons de plus en plus d’individus qui sont affabulés par ces expertises et qui tombent dans une trappe temporaire, je l’espère, trappe extrêmement puissante, pourquoi? Parce que l’ego humain, tant qu’il est inconscient, n’a pas la puissance mentale, il n’a pas la lucidité pour contredire ou pour aller plus loin, ou pour voir à travers les limitations même du monde de la mort.

La seule façon pour un Homme de connaître l’invisibilité des mondes, les lois des mondes invisibles, comme les lois du monde matériel, c’est en relation avec l’énergie créative de son intelligence, donc en relation avec le Double qui est absolument éternel, qui n’a pas de personnalité, qui est prépersonnel, qui est en dehors du temps. Mais pour ça, il faut que l’Homme soit sur le plan psychologique de l’ego, autrement dit, sur le plan de son Esprit, capable d’absorber cette énergie. Mais cette énergie ne peut pas pénétrer en lui, elle ne peut pas être absorbée en lui, tant que lui ne lutte pas contre sa propre déformation de l’énergie. Parce que, quand l’Homme vit la descente de l’énergie dans son plan mental, il se crée en lui de l’émotivité et l’Homme, naturellement, à cause qu’il est un être involutif, vit le doute.

C’est très difficile pour l’Homme de s’imaginer qu’il est un être qui a le droit, et qui a le pouvoir, et qui a la mission sur le plan matériel, de savoir, parce que l’Homme a toujours vécu en dehors de ceci. L’Homme a toujours vécu en périphérie d’un savoir, soit mondial, collectif historique, qu’on appelle le savoir des institutions spirituelles ou temporelles où il a vécu en fonction d’un savoir occulte, ce que nous retrouvons chez les initiés.

Donc, dans un cas ou dans l’autre, en relation avec la matérialité de sa conscience ou en relation avec l’immatérialité de sa conscience, l’Homme a toujours été incapable de se suffire parfaitement à lui-même sur le plan du savoir. Il n’a jamais été capable d’absorber, d’assumer, la responsabilité de supporter ce qu’il sait contre les conventions historiques planétaires, ou les nouvelles diversions, de l’Esprit, inculquées dans son mental, infusées dans son mental par des entités qui veulent encore maintenir sur la Terre le pouvoir astral.

 

 

FP - Et aussi d’assumer le poids de la responsabilité de ce qu’il ne sait pas...

 

BdM - Voilà, voilà, assumer le poids de la responsabilité de ce qu’il ne sait pas. Et vous dites quelque chose qui est intéressant, parce que c’est une illusion que l’Homme ne sache pas, l’Homme sait. La seule raison pour laquelle l’Homme ne sait pas, c’est parce qu’il n’est pas capable d’assumer la responsabilité de ce qu’il sait. Si l’Homme était capable d’assumer la responsabilité de ce qu’il sait, il saurait. Comme il n’est pas capable, il ne peut pas savoir.

Donc, nous voyons que l’Homme en évolution, l’Homme qui passe de la personnalité à la personne, doit en arriver, éventuellement, sur le plan égoïque, de traverser une barrière psychologique face à la constitution psychologique de son moi, pour en arriver, éventuellement, sur une étendue infinie, c’est-à-dire, sur une capacité intégrale de voir, de parler, de réaliser et d’entendre ce qu’il est, ce qu’il sait, et de ne pas plier l’échine quand il arrive dans le monde et qu’il parle de quelque chose qu’il n’a jamais parlé, de quelque chose qu’il ne sait pas tant qu’il ne l’a pas parlé. Et c’est ça qui fait que l’Homme involutif, aujourd’hui, vit une très grande période de confusion.

Et c’est pourquoi les Hommes qui vont vers des Êtres qui exercent une certaine médiumnité, des Êtres qui sont en contact avec les plans subtils, ces Hommes sont absolument fascinés. Et l’Homme ne peut pas se permettre d’être fasciné; être fasciné, c’est perdre sa propre puissance. Que l’Homme puisse apprécier, ça, c’est une chose. Que l’on vienne vers moi dans la nuit, je suis content, j’aime ça recevoir des intelligences ou des entités, parler avec elles, mais que l’on ne vienne pas, dans la nuit, me parler pour m’emmerder; c’est ça, la différence.

Autrement dit, il faut que l’Homme soit suffisamment conscient pour réaliser que de l’intelligence, qu’elle soit incorporée dans la matière ou qu’elle soit décorporalisée, elle demeure toujours de l’intelligence. Si elle est intelligente dans un sens absolu, l’Homme pourra facilement converser avec elle, parce qu’il aura la capacité intégrale de voir à travers la polarisation de la pensée ou de la parole.

Mais si elle n’est pas intelligente et parce qu’elle vient des plans invisibles et qu’elle s’impose à l’Homme par des truchements de canalisation psychique, à ce moment-là l’Homme est dans une situation extrêmement dangereuse, et c’est ce qui se produit dans le monde aujourd’hui.

Et je dirais même que la pointe de l’anse de mon travail dans le monde, c’est justement de démystifier ça, autant de démystifier le pouvoir de la conscience collective sur l’Homme égoïque planétaire, que de démystifier le pouvoir de la conscience occulte, ésotérique, sur l’Homme sensible, métaphysique.

Et à partir de ce moment-là, nous aurons accès à des dimensions du savoir qui font partie de l’Homme en intégration, l’Homme dans la personne et à ce moment-là les forces retardataires, autant sur le plan matériel que sur les plans psychiques, se retireront et l’Homme deviendra de plus en plus libre. Mais l’Homme aura à payer le prix, c’est-à-dire, comme vous disiez, celui d’être capable de supporter ce qu’il sait.

 

 

FP - En attendant qu’il soit permis d’ouvrir un dialogue de personne à personne, d’où proviennent les conflits perpétuels d’ego à ego? Les guerres d’ego? Les affrontements de personnalité dans les rapports de patron/employé, gendre/belle-mère, conjoints, etc. Pourquoi ceci? À qui ça profite? Et comment y mettre fin?

 

BdM - Les guerres d’ego profitent toujours à l’astral, elles profitent toujours à l’invisible. Donc, les guerres d’ego profitant à l’invisible renforcissent l’invisible, et l’Homme est toujours le perdant. La raison pour laquelle l’Homme vit constamment des conflits de personnalités dans son milieu, c’est parce que l’Homme n’est pas suffisamment conscient.

S’il était conscient, il serait réellement neutre dans sa conscience humaine. Ce qui est à la base des conflits entre les personnalités, c’est que les Hommes n’ont pas de sécurité réelle, ils sont insécures. Donc, pour parer contre leur insécurité, ils manifestent une fausse sécurité; donc, automatiquement, un Homme manifeste une fausse sécurité; l’autre Homme manifeste une fausse sécurité, donc vous avez une guerre.

Si les Hommes étaient sécures, c’est-à-dire, si les Hommes avaient conscience qu’ils n’ont rien à prouver, qu’ils sont simplement sur le plan matériel pour manifester créativement leur intelligence, il y aurait un échange extraordinaire entre ces deux Hommes, et au lieu d’avoir une guerre, vous auriez réellement une paix. Mais pour ceci, il faut que les Hommes soient conscients, il faut qu’ils passent de la personnalité à la personne, il faut qu’un jour les Hommes en arrivent à sentir qu’ils n’ont rien à prouver dans le monde.

À partir du moment où vous n’avez rien à prouver dans le monde, vous ne créez pas d’angoisses dans le monde; vous ne créez pas des hiérarchisations de pouvoir dans le monde; vous ne laissez pas, dans le monde, l’impression que vous êtes plus intelligent que le monde; vous ne faites que manifester dans le monde une énergie créative qui est tellement neutre, que le monde, lui, s’intéresse et dit : Ah, c’est intéressant, je n’avais pas vu ça comme ça.

Mais, si vous arrivez dans le monde et vous dites au monde : Ah ben, c’est comme ça, et c’est comme-ci, c’est comme ça, c’est comme-ci, c’est comme ça… c’est moi qui a raison, vous n’avez pas compris… à ce moment-là, vous frustrez le monde, et vous-même vous n’avez pas compris, donc vous vous imaginez un Homme qui n’a pas compris, qui dit à un autre Homme qui n’a pas compris, quel des deux va comprendre le mieux que les deux n’ont rien compris…

 

 

FP - Ça c’est des dialogues de métaphysiciens…

 

BdM - Voilà…

 

 

FP - Je vais vous donner un exemple que j’ai vécu récemment, vous allez me décoder ceci. C’est l’été et il fait très chaud; on se couche, ma femme et moi, et il fait assez chaud qu’on allume le ventilateur, on le met en route. Vers trois, quatre heures du matin, il fait assez frette que là, je me lève et puis je vais l’arrêter, le ventilateur. Le matin, on se réveille, puis je dis à ma femme : “ Il a fait chaud une partie de la nuit, il a fallu que me lève après ça parce qu’il faisait trop froid et il a fallu que j’arrête le ventilateur… ” Et là, elle me regarde et dit : “ comment ça? C’est moi qui me suis levée et qui a éteint le ventilateur. ” Et moi, je suis persuadé que c’est moi, j’ai regardé l’heure, trois heures quarante-cinq. Et elle dit : “ La même chose pour moi, je me suis levée, j’ai regardé l’heure, trois heures quarante-cinq, c’est impossible… ” Donc, on commence à s’affronter, à savoir lequel des deux a raison, et j’ai raison et elle a raison, mordicus; il n’y a pas personne qui va démordre de son point de vue. C’est quoi, cette game-là?

 

BdM - Ça fait partie encore des « games » de la personnalité... si… si…

 

 

FP - Alors, comme c’est insoluble, on en arrive à un cul-de-sac, où on dit coup donc, on s’est levés tous les deux, on a une illusion ou une hallucination. Mais en tout cas, on s’aperçoit qu’il y a là du matériel pour de la confrontation, qui est ridicule, ridicule...

 

BdM - D’ailleurs, c’est comme ça que ça fonctionne à travers les personnalités, c’est toujours comme ça…

 

 

FP - Mais il faut bien qu’un des deux ait halluciné, ma femme, entre parenthèses… Non, mais, dix ans après, ça continue, qui est-ce qui s’est levé? C’est fort ça, hein?

 

BdM - Et ça, c’est simplement pour un ventilateur, imaginez-vous pour une guerre.

 

 

FP - Ça fait qu’aujourd’hui, on utilise cette expérience-là, initiatique dans un sens, lorsqu’on voit un conflit qui peut naître entre nous, de personnalité, d’ego, etc. Il suffit de dire un mot magique : ventilateur! on vient de comprendre tout de suite qu’il y a quelque chose qui se passe sur les autres plans pour des broutilles, pour un prétexte, pour créer une guerre d’ego; à ce moment-là, c’est comme si on venait de pisser sur la mèche, le pétard ne peut pas exploser; on a retenu cette expérience-là. Mais, d’où viennent ces expériences-là et à quel but?

 

BdM - Ces expériences-là font parties du travail que fait le Double à travers l’Esprit pour neutraliser l’Esprit, pour toujours neutraliser l’Esprit face à la confrontation, face à l’illusion d’avoir raison, ainsi de suite. Ça fait partie du perfectionnement de la relation entre le Double et l’Esprit; ça fait partie de ce que j’appelle le « tuning », si vous voulez, de l’ego; ça fait partie de rendre l’ego réellement neutre, réellement lucide, réellement translucide…

 

 

FP - Donc, il enlève à la personnalité la prérogative d’être une forte personnalité.

 

BdM - Voilà… Voilà…

 

FP - Qui veut avoir raison…

 

BdM - Voilà... Voilà… Et ceci, c’est un mécanisme qui est constamment utilisé sur le plan de l’évolution. L’Homme nouveau verra que constamment le Double cherche à enlever à la personnalité cette force qu’elle croit avoir, pour en arriver, finalement, à transformer cette force qui est subjective, illusoire, en une force ou en une puissance réelle que l’Homme aura sur le plan de sa personne.

 

 

FP - Quant à vous, est-ce que vous préférez avoir un contact avec une personne qu’on définit comme ayant une forte personnalité ou avec une personne qu’on définit comme n’ayant pas de personnalité?

 

BdM - Ce que j’aime, c’est de rencontrer des gens qui ont de bonnes vibrations. Il y a des gens, que je connais, qui ont une forte personnalité, mais s’ils ont une forte personnalité et qu’ils ont une bonne vibration, c’est plaisant.

Je connais des gens qui ont une faible personnalité, mais qui ont de bonnes vibrations, donc ce sont des gens plaisants. C’est la vibration, pour moi, qui compte, ce ne sont pas les rapports entre moi et les gens. Si les gens ont une bonne personnalité, c’est-à-dire une forte personnalité et qu’ils ont une bonne vibration, c’est plaisant. Donc, la force de la personnalité fait partie de la nature de l’individu.

Dans l’autre cas, vous avez l’individu qui n’a pas une forte personnalité, mais qui a aussi une très bonne vibration… Une des personnes dans ma vie, que je connais étroitement, qui est près de moi, comme ma sœur, elle n’a pas une forte personnalité, mais elle a une très belle vibration, et c’est la beauté de sa vibration qui fait que cette personne-là, elle est dans ma vie comme si elle était ma sœur.

Mais si nous regardons les gens en fonction de la force de la personnalité ou en fonction de la faiblesse de la personnalité, nous perdons conscience des gens; nous nous occupons simplement de ce qu’ils peuvent nous donner ou ne pas nous donner. Nous aimons les gens qui ont de fortes personnalités, parce qu’ils peuvent nous donner quelque chose; nous n’aimons pas les gens qui ont des personnalités dites faibles, parce qu’ils nous donnent moins, et ce n’est pas comme ça qu’il faut regarder les personnalités.

Il faut regarder les personnalités sur le plan de l’Esprit, sur le plan de la vibration. Vous avez des gens qui ont de fortes personnalités, ah, ils vous donnent quelque chose, mais ils ont une bonne vibration, ça va. Mais si vous avez une forte personnalité qui a une mauvaise vibration, il faut la mettre de côté. Si vous avez une faible personnalité qui n’a pas une bonne vibration, je la mets de côté.

 

 

FP - Comment reconnaissez-vous une personne qui s’approche de vous avec de l’ego? Quelle est votre attitude face à une personne qui avance avec beaucoup d’ego?

 

BdM - Pour moi, une personne qui avance vers moi avec beaucoup d’ego, c’est une personne qui manque de sensibilité vibratoire. La lumière, elle ne passe pas, c’est simplement de l’Esprit…

 

 

FP - Retors…

 

BdM - Retors… Mais si la personne a un ego fort et que la lumière passe, je sens simplement de la force créative, à ce moment-là, c’est intéressant.  Mais si c’est de l’ego retors, cette fausse force qui peut craquer, qu’on peut faire craquer comme ça, ce n’est pas plaisant, je n’ai pas de plaisir.

Et ça se sent, on devient extrêmement vibrant. Que la personne parle ou qu’elle ne parle pas, on le sent, ça devient essentiellement vibratoire.

C’est pourquoi un Homme qui est suffisamment conscient de l’énergie, de sa propre énergie, il est obligé, au cours de son évolution, de ses mouvements dans le monde social, de mettre de côté des gens, et de faire venir à lui des gens ou de s’allier avec des gens, parce qu’il souffrirait trop, ce serait constamment de la souffrance.

 

 

FP - Vous disiez tout à l’heure que l’ego doit finir par en arriver à être lumineux ou transparent. Comment est-ce qu’une personne dans son expérience, par quel tour de force est-ce qu’un ego peut devenir transparent? Quel est le prix ou ça coûte combien?

 

BdM - Un ego devient transparent dans la mesure où un ego a un Esprit évolué; plus l’Esprit est évolué, plus l’ego a de la transparence. Il y a des Êtres qui ont des Esprits extrêmement évolués, donc il y a de la transparence chez ses êtres. Et ce n’est pas fini l’évolution d’accord, mais il y a déjà de la transparence, nous sentons cette vibration.

 

 

FP - Bon, et la personne qui en est le plus démunie, comment est-ce que cette opacité va voler en éclats, dans sa vie?

 

BdM - Elle va voler en éclats en relation avec l’expérience, en relation avec les souffrances, en relation avec son mouvement, son expérience interne, et elle apprendra ses illusions, donc l’ego, la cuirasse, la carapace, brisera; il y aura souffrance pour qu’il y ait éventuellement transparence. Si l’Homme doit évoluer, comme tous les Hommes, d’ailleurs, doivent évoluer au cours des siècles, effectivement, l’ego vivra quelque part le craquement pour devenir réellement transparent, lucide, pour que cette lumière passe, pour que l’on puisse sentir cette sensibilité intérieure.

 

 

FP - Une personne qui a beaucoup de culture, beaucoup de connaissances intellectuelles, un gros bagage, est-ce que ça va être pour elle une facilité ou un handicap de rendre son ego transparent?

 

BdM - Ça dépend de son niveau d’évolution d’Esprit. Une personne qui a un grand Esprit, quelle que soit sa culture, même si elle est très très cultivée, vous sentirez toujours la lumière à travers l’Esprit. Mais si la personne est extrêmement cultivée parce qu’elle se cultive pour ne pas se sentir décultivée, à ce moment-là, mais là, vous sentirez simplement de la culture; c’est ce qu’on appelle des intellectuels; c’est ce qu’on appelle des gens qui sont réellement constipés; ce sont des gens qui veulent simplement se manifester psychologiquement pour émettre leurs opinions. Vous sentez constamment la lutte, avec ses gens; vous ne sentez pas le plaisir de bénéficier de ce qu’ils ont appris; vous sentez constamment cette lutte de vouloir prouver, de prouver; c’est fatigant, ça.

Moi, je connais des gens qui sont très cultivés, et qui ont beaucoup d’Esprit, donc vous ne sentez plus la culture de façon psychologique; vous la sentez simplement comme étant une forme, un outil, utilisé par leur Esprit pour se manifester créativement d’une façon intéressante.

FP - Bien, et une personne qui n’a pas eu d’éducation, qui n’a pas de bagage intellectuel…

 

BdM - Vous pouvez avoir le même problème. La personne qui n’a pas d’éducation, elle, va se sentir non cultivée, donc elle va se sentir toute petite…

 

 

FP - C’est ça recroquevillée…

 

BdM - Toute recroquevillée, et ça, c’est une autre illusion, c’est polarisé. Que vous ayez beaucoup de culture ou moins de culture, vous pouvez, toutes les deux, être dans la même situation.

 

 

FP - Mais, comment est-ce qu’on peut établir un rapport égalitaire entre une très forte personnalité et puis une personne qui n’a pas conscience de son potentiel ou qui ne l’affirme pas, ne l’affiche pas? Comment est-ce que ces gens-là pourraient être sur une longueur d’onde commune et communiquer?

 

BdM - Dans la mesure où les deux ont suffisamment d’Esprit pour se respecter sur le plan sensibilité, sur le plan vibratoire, et non pas simplement s’affronter sur le plan psychologique de la forme-pensée qu’ils utilisent par la parole. Moi, je rencontre des fois ce qu’on appelle des intellectuels ou des gens qui sont très versés dans les sciences, et moi j’ai toujours le même problème; on peut difficilement croire que je puisse parler de ceci ou de cela, de ceci ou de cela, sans avoir passé par des études sans fin.

 

 

FP - Hun hun.

 

BdM - Et je connais un psychologue à Montréal, un Homme que je respecte beaucoup d’ailleurs, qui a une belle intelligence, belle sensibilité, et quand je l’ai rencontré au début, il ne pouvait pas croire qu’il est possible à un Homme de parler de n’importe quoi. Maintenant, c’est facile, parce que la preuve a été convaincante, mais dans ce temps-là, c’était difficile pour lui.

Et ça, c’est un problème que, probablement, l’Homme de demain aura à vivre face aux scientifiques, parce que ce n’est pas normal. Pourtant c’est très normal; l’Homme devrait pouvoir avoir accès à sa propre lumière qui est sans fin; il devrait pouvoir avoir accès au savoir, mais il ne peut pas avoir accès au savoir s’il y a trop d’égoïcité, s’il est trop opaque, sinon il se prendrait pour un autre et vous sentiriez l’ego gros comme le bras; il deviendrait absolument enorgueilli de lui-même.

Il n’y a rien de plus oppressant, il n’y a rien de plus laid, de plus astral, qu’un Homme qui se projette dans le monde comme étant intelligent. Qu’un Homme se projette dans le monde en tant qu’Être créatif, ça, c’est une chose, mais qu’un Homme se projette dans le monde en tant qu’Être étant intelligent, ça pue énormément de l’orgueil, ça pue énormément de la vanité. Naturellement, s’il a une position sociale, s’il est chef d’entreprise ou s’il est chef d’un département, il a l’autorité qui lui permet de maintenir cette pression. Mais les Êtres autour de lui ne l’apprécieront pas; ils vont simplement le « toffer ».

 

 

FP - Hun hun...

 

BdM - Pour avoir leur salaire à la fin de la semaine.

 

 

FP - Comment est-ce que vous voyez ça dans les couples qui se sont affrontés au niveau des personnalités pendant cinq ans, dix ans, quinze ans… Pis qui finalement, n’en arrive à aucune solution que celle de prendre de la distance. On voit ça de plus en plus, non pas une séparation, non pas un divorce, mais de prendre de la distance. L’un des deux va aller habiter à deux, ou trois kilomètres de là, par exemple. Ils vont se donner du temps, pour affronter ce qu’ils appellent leurs propres insécurités, autrement dit, ne plus fonctionner comme des béquilles mutuelles. Est-ce que vous trouvez ça correct?

 

BdM - Ça peut être un jeu… Autrement dit, si vous prenez un couple et vous demandez aux deux partenaires si un aime l’autre et l’autre aime l’autre. Et si un est capable de dire : Oui, j’aime mon mari, ou j’aime ma femme. Mais qu’ils ne sont pas capables de vivre leur vie, c’est parce qu’ils vivent quelque part des illusions. Si un dit : Non, je n’aime plus mon mari, je n’aime plus ma femme, ça, c’est une chose.

 

 

FP - Il reste encore à définir de façon authentique ce que ça veut dire aimer dans ce cas-là…

 

BdM - Oui, effectivement, ça, c’est une autre chose…

 

 

FP - Hun hun…

 

BdM - Intéressante aussi. Mais si un dit : Oui, je l’aime ma femme, ou j’aime mon mari, mais nous ne pouvons pas vivre ensemble pour telle raison, c’est parce qu’ils se font astraliser. Je respecterai dans un couple quelqu’un qui me dit : je n’aime pas ma femme, elle est très gentille, papapa papapa… mais je n’aime pas ma femme, elle est gentille, mais je ne l’aime pas. Mais si on me dit : J’aime ma femme, mais je ne peux pas vivre avec elle parce que bah bah bah… elle a du poil sur les jambes, à ce moment-là je ne peux pas…

 

 

FP - Et alors, à ce moment-là, est-ce que vous accréditez le fait que ces personnes prennent de la distance pour vivre ou confronter leurs insécurités?

 

BdM - Dans les deux cas ils le feront. Si un partenaire dans un couple aime sa femme ou son mari et n’est pas capable de continuer dans l’expérience de cet amour pour des raisons de personnalité, à ce moment-là, ils vivront de l’expérience. Dans l’autre cas, si l’un n’aime pas l’autre, ils se sépareront, encore pour des niveaux d’expériences. Mais le problème dans le couple, surtout dans l’ère où nous sommes aujourd’hui, c’est que les personnalités se font astraliser à un point extraordinaire; c’est un jeu de l’astral puissant, pour créer la souffrance. Nous sommes dans le siècle de la solitude.

La solitude, si vous allez dans certains pays, aux États-Unis, c’est extraordinaire la solitude. Plus je vois d’Américains… je connais un ami, dernièrement, cinquante ans, cinquante-cinq ans, et il est retourné chez lui pour le divorce… Quand on est jeune, on ne souffre pas tellement de ça, parce que quand on est jeune, on peut se créer toutes sortes de situations.

Mais rendu à un certain âge, la solitude, ça peut être très pesant, pourquoi?

Parce qu’il y a de la personnalité qui n’a pas passé à la personne. Si un Être est capable de dire : Oui, je l’aime ma femme, et qu’il n’est pas capable de vivre sa vie avec elle, ou avec lui, c’est parce qu’il y a, quelque part, de l’expérience à vivre.

 

 

FP - Est-ce que cette expérience ne peut pas déboucher sur de l’autonomie?

 

BdM - Cette expérience peut déboucher sur de l’autonomie, mais de l’autonomie peut être une béquille, une illusion psychologique de l’ego, parce qu’on parle tellement aujourd’hui, d’autonomie d’autonomie, d’autonomie… Les gens sont devenus tellement autonomes, que nous sommes des Êtres solitaires; nous sommes devenus des mangeurs de solitude. La solitude, ce n’est pas plaisant, ce n’est pas grand.

Comment voulez-vous qu’un être mental vivre de la solitude?

Le couple, la relation entre le mâle et la femelle, ça fait partie de la nature des choses. Que vous ne soyez pas marié à un Homme, mais que vous ayez au moins un petit chien, au moins, ça, c’est un couple, il se passe quelque chose, un perroquet… Mais que vous n’ayez rien dans la vie, seulement un cendrier, c’est une piètre existence.

Donc, si vous me dites : Je n’ai pas de femme, je n’ai pas de mari, mais j’ai un petit chien, bien je dirai : Vous êtes heureux, vous êtes chanceux. Mais c’est quand je rencontre des êtres qui n’ont même pas un petit chien, à ce moment-là je regarde dans leurs yeux et je vois une grande solitude; je vois le trou noir, dans l’œil, il n’y a plus de coloration, il n’y a plus de vie, il n’y a plus d’échanges. Et le mental ne peut pas se développer parce qu’un Homme ne peut pas développer son mental seul, il faut au moins qu’il parle avec le petit chien.

 

 

FP - Merci beaucoup, Bernard!

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