FP - J’aimerais savoir qu’est-ce qui est à l’origine de ce conflit entre ce que les gens voudraient être et ce qu’ils sont; comment ça se fait que ça fait tellement souffrir; qu’est-ce qu’on peut faire?
BdM - Çà c’est une bonne question parce que c’est une question qui dans le fond est à la base de ce que l’on pourrait appeler l’impuissance de l’Homme. Nous, quand nous venons sur le plan matériel, quand l’Homme s’incarne, il ne réalise pas, on ne lui dit pas, l’éducation ne lui dit pas, les sciences contemporaines ne lui disent pas qu’il est programmé.
L’Être humain vient sur la planète Terre pour une certaine expérience. Il ne le sait pas et il grandit pendant des années de temps dans le cadre de cette programmation. Et c’est très difficile pour nous les Hommes de concevoir que nous sommes programmés parce que nous avons l’impression, et qu’on nous a dit que nous avons un libre arbitre. Et le concept du libre arbitre et de la programmation de l’incarnation, la programmation planétaire, c’est une contradiction chez l’Homme et philosophiquement il n’est pas capable de résoudre cette contradiction.
Donc l’Homme vient au monde, il est programmé, autrement dit il s’achemine en fonction du pays où il est né, en fonction des parents qu’il a, en fonction de ses talents, ainsi de suite, mais des talents dont il ne connaît pas toute la réserve. Il avance dans la vie et il s’aperçoit que la vie, surtout lorsqu’il sort de l’école, il s’aperçoit que la vie ne tourne pas aussi rond qu’on le disait quand il était jeune.
Et là, la lutte de l’individu commence, l’anxiété existentielle commence, et cette anxiété existentielle peut durer toute une vie. De temps à autre l’individu peut avoir de l’aide, des conseils, des psychologues, ses amis, mais l’anxiété elle est toujours là assise au fond de l’âme. Et l’Homme n’est pas capable de l’éliminer, il n’est pas capable de la comprendre, il n’est pas capable de la saisir, il n’est pas capable de la cerner, il n’est pas capable de prendre conscience de son potentiel et il ne vit que dans son impuissance; et ça pendant des années.
Et les hommes et les femmes souffrent dans leur propre sphère de cette condition. Ceci a existé sur notre planète depuis des millénaires. Autrement dit, la programmation de l’Homme fait partie de l’involution, et à la fin du XXe siècle il se trouve que l’humanité, l’Homme, commence à avoir des outils d’étude pour comprendre les mécanismes intérieurs de cette programmation, et pour se libérer de cette programmation, pour en arriver éventuellement à prendre le dessus du dessous.
Autrement dit, pour en arriver éventuellement à pouvoir résoudre l’énigme de sa programmation planétaire. Mais il se produit ceci : c’est que, ce que nous appelons psychologiquement l’ego, cette trame d’émotion et de mentalité inférieure, est justement le matériel utilisé dans la programmation pour la création de l’anxiété existentielle de l’Homme. Autrement dit, pour ce que nous appelons l’expérience de l’âme. Et nous parlons de l’âme, et nous parlons de l’intelligence de l’Esprit, mais l’Homme n’a pas de définition des deux; l’Homme ne connaît pas la différence entre les deux. Pour lui, l’âme et l’Esprit, c’est la même chose; et c’est une très grave erreur.
C’est une très grave erreur parce que c’est très important pour l’Homme de savoir qu’est-ce que c’est l’âme, qu’est-ce que c’est l’Esprit, quelle est la fonction de l’âme, quelle est la fonction de l’Esprit, si l’Homme veut comprendre les mécanismes de l’ego.
Donc l’Homme n’a pas de science exacte pour lui faire comprendre les mécanismes de l’âme, la fonction de l’âme, la fonction de l’Esprit. Donc il ne peut pas facilement comprendre sa programmation planétaire, parce que pour lui, l’âme est la source de lui-même, lorsqu’en fait c’est son Esprit qui est la source de lui-même, et l’âme n’est que le mécanisme mémoriel accumulatif au cours des âges, au cours des incarnations, qui sert à la programmation et qui sert lentement au cours des âges à amener l’Homme à un état suffisamment élevé, pour passer du stage de la conscience anémique, autrement dit la conscience planétaire, autrement dit de la conscience du libre arbitre existentiel, à un niveau de conscience mentale supérieure où il vit la connexion avec son propre Esprit; c’est-à-dire sa propre énergie créative qui l’amène naturellement, éventuellement à sortir de cette programmation anémique, planétaire, existentielle, pour en arriver à être finalement créatif.
Mais l’ego, lui, conditionné selon la race, la culture, la civilisation, la famille, les conditions événementielles, les chocs de vie, ainsi de suite, souvent les incapacités matérielles, physiques, l’ego n’est pas capable par lui-même de connaître les lois de son Esprit. L’ego ne peut que subir les lois de son âme.
Donc la partie mentale de l’Homme, la partie supérieure mentale de l’Homme, la partie de l’Homme qui est l’expression de son troisième cerveau, que j’appelle le cerveau éthérique, cette partie de l’Homme n’est pas fonctionnelle, parce que l’Homme fonctionne seulement sur la base de deux cerveaux. Le cerveau matériel, rationnel, et l’aspect intuitif de ce même cerveau. Et l’Homme ne sait pas qu’il a un troisième cerveau. Et il ne veut pas le savoir parce que la science, le savoir de l’existence de ce troisième cerveau, fait partie de la nouvelle conscience de l’humanité, de l’évolution.
Donc pendant l’involution l’Homme ne peut pas savoir qu’il possède un troisième cerveau, parce qu’il n’est pas capable de penser à ceci. Donc pour qu’il sache qu’il possède une troisième faculté, il est obligé de vivre sa condition mentale, psychologique, egoïque à un autre niveau. Ceci demande de sa part, un réajustement psychologique total de sa personnalité et l’Homme ne peut pas vivre un réajustement total de sa personnalité en fonction de la connexion avec son troisième cerveau, parce qu’il ne possède pas les outils pendant l’involution.
Donc l’outillage de l’Homme, la conversion de l’Homme du deuxième au troisième cerveau, elle commence, elle a commencé depuis simplement quelques années dans le monde occidental et elle fait partie de la croissance de la conscience supérieure de l’Homme, le passage de l’involution à l’évolution et la réorganisation totale psychique de l’Être humain, pour que l’Homme en arrive un jour à ne plus vivre sa vie d’une façon expérimentale, mais de la vivre d’une façon créative. C’est-à-dire ne plus vivre sa vie d’une façon totalement anxieuse sur le plan existentiel, philosophique, spirituel, mais de la vivre d’une façon créative, c’est-à-dire en connaissance de cause, c’est-à-dire au-delà des lois de causalité événementielle, planétaire, qui caractérise notre involution.
Autrement dit, l’Homme est un Être qui est totalement et absolument ignorant des facultés internes de sa conscience supérieure qui puisse lui permettre de comprendre les mécanismes subjectifs de son egoïcité. Donc cette définition d’un problème humain, comme des milliards d’autres définitions qui existent dans notre monde, cette définition sous-tend, invite, l’Homme de la Terre, quelque part au cours de l’évolution, à réaliser que les lois de la vie ne peuvent pas être comprises par l’Homme selon les anciennes lois de la vie.
Autrement dit, l’Homme ne veut pas connaître les lois de la vie en fonction des lois de l’involution parce que les lois de l’involution ne font pas partie des lois de la vie, elles font partie des lois de la mort, elles font partie des lois de la vie expérimentale de l’Homme sur la Terre, elles font partie des lois de la programmation, elles font partie du mystère de l’Homme.
Il n’y a pas de mystère dans l’Homme, mais il y a des mystères dans l’Homme quand l’Homme n’est pas réel, c’est-à-dire quand l’Homme n’a pas accès à toute la dimensionnalité, à la triade de ses propositions philosophiques. Et la triade de ses propositions philosophiques, c’est sa capacité instantanée de pouvoir utiliser la logique, l’intuition, ou une conscience supérieure qui supervise la logique et l’intuition afin d’avoir une idée précise, coordonnée, intelligente, supra-involutive de sa conscience humaine. Ceci, c’est ce que j’appelle l’identité. Et l’Être humain n’a pas d’identité, il vit de ce que l’on appelle une personnalité.
Mais l’Être humain n’a pas de personne, il a de la personnalité. La personnalité est le tableau selon lequel, son émotivité, sa mémoire, sa faculté de penser, est le produit graduel, accumulatif, insidieux, ouvert, implicite, de ce que j’appelle l’endoctrinement idéologique de l’Homme. L’Homme est un Être endoctriné idéologiquement dans le monde entier, dans toutes les races, dans toutes les civilisations, dans toutes les cultures, dans tous les arts, par toutes les sphères d’activités mentales supérieures de l’Homme; que ce soit la politique, la religion, l’économie, la psychologie, la philosophie, la métaphysique, l’occulte, l’Homme est un Être endoctriné parce que l’Homme n’est pas capable d’utiliser le fond de lui-même pour renverser la surface de lui-même.
Donc, l’Homme n’est pas capable d’utiliser un niveau de conscience supérieure pour créer des pensées qui ne sont pas entachées, qui ne sont pas « vilifiées », qui ne sont pas diminuées, qui ne sont pas expérimentales. Donc l’Homme vit toute sa vie à l’intérieur d’une personnalité, il ne connaît jamais sa personne, donc il est obligé pour continuer à vivre, de se créer, de s’acheter, des élixirs de vie. Les élixirs de vie dans notre société nous les connaissons, ils font partie de la société de consommation.
Donc l’Homme pour vivre au-dessus de lui-même, il est obligé de supporter l’idéologie démocratiquement. S’il supporte l’idéologie d’une façon communiste, il souffre, c’est ouvertement crédible. Mais dans une société ouverte, démocratique, comme nous retrouvons ici et en Europe, l’Homme est obligé de subir l’idéologie démocratiquement et l’Homme ne réalise même pas que toute forme d’idéologie, c’est-à-dire toute forme d’opinion, c’est-à-dire toute forme de pensée, qui ne vient pas de lui, est effectivement un contaminant, qui l’empêche d’utiliser son troisième cerveau, qui le force à utiliser l’intuitif ou le relationnel, donc à se pendre.
Donc l’Homme est un mort-vivant sur la planète Terre et il court aux prêtres, aux gourous, aux gouzous, aux maîtres, il court dans toutes les directions de la vie, il cherche le conseil, il cherche la pierre philosophale, il cherche quelque part quelqu’un qui va lui donner la clé et il ne réalise pas que lui-même est son propre maître.
Donc en parcourant les sentiers de la recherche, philosophique, spirituelle, occulte, métaphysique, n’importe quelle recherche, il s’aperçoit quelque part que cette recherche mène dans un cul-de-sac et ce cul-de-sac c’est lui-même. Autrement dit, c’est cette situation interne où il réalise qu’il n’y a plus d’avenue dans le monde pour lui, que la seule avenue dans le monde elle est en lui et qu’à Rome il y a un sentier, que ce sentier, il doit lui-même le découvrir et qu’aujourd’hui à la fin du XXe siècle nous avons des outils, parce que l’évolution de la conscience éthérique commence, donc nous avons les outils aujourd’hui pour finalement détruire, mettre à mort, ce que nous appelons, ce que nous avons appelé, ce que nous avons renchéri d’appeler pendant l’involution, le mystère de l’Homme, comme le mystère de Dieu, comme le mystère du cosmos, comme le mystère des religions, comme le mystère de la politique, comme le mystère de la vie, les mystères n’existent pas.
La seule raison pour laquelle l’Homme vit des mystères, c’est parce que l’Homme n’est pas dans son intelligence. Donc il est obligé forcément de vivre une conscience psychologique totalement atrophiée. Mais vous arrivez à l’Homme et vous lui dites : écoute bonhomme, la vie, ça fonctionne comme ça et l’Homme lui, il panique parce que lorsqu’un Homme se fait dire par un Homme qui possède une conscience intégrale, lorsqu’un Homme se fait dire que les lois de l’involution ne font plus partie du jeu de l’évolution, là il panique parce que son ego, sa conscience, les forces internes de son âme luttent pour la préservation du pouvoir idéologique à travers toute la commensurabilité de son psychisme nerveux.
L’Homme veut, l’Homme cherche, il y a des Hommes dans le monde qui cherchent la vérité depuis des années de temps. Mais aussitôt que l’Homme est mis face à face avec le concret, le concret créatif, d’une science universelle, créative, fondée par l’Homme à travers ses souffrances mutatives, l’Homme craint… L’Homme craint… Et l’Homme tant qu’il craindra, tant qu’il craindra ce qu’il sait, tant qu’il craindra ce qui sait, il ne pourra jamais savoir ce qu’il sait, parce que les autres lutteront toujours idéologiquement pour lui faire admettre que ce qu’il sait, ce n’est pas sûr.
Autrement dit la fameuse contestation qui existe dans l’arène de la conscience humaine à tous les niveaux, enfants, parents, patrons, organisations, gouvernements, ainsi de suite, toutes les formes quelconques d’autorité dans le monde lutteront toujours pour le pouvoir parce que les formes d’autorité dans le monde se servent de l’ignorance absolue de l’Homme pour maintenir le pouvoir de leur idéologie sur le plan matériel; c’est normal; donc il ne faut pas leur en vouloir.
Mais l’Homme, l’individu, qui en arrive un jour à commencer à sentir son identité, c’est-à-dire le rapport étroit entre son mental, son émotion, sa conscience supérieure, autrement dit son Esprit, cet Homme ne peut plus se permettre de douter qu’il sait. Mais ce n’est pas facile, ne pas douter ce que l’on sait, parce que chaque fois que l’on doute ce que l’on sait, chaque fois que l’on doute ce que l’on sait, chaque fois on souffre… ce n’est pas facile…
Pour que l’Homme puisse réellement vivre ce qu’il sait, pas ce que l’autre Homme sait, pas ce que l’autre Homme dit. Pour que l’Homme lui-même, l’individu, qu’il soit paysan ou architecte, ou ingénieur, ou médecin, pour que l’Homme puisse vivre ce qu’il sait, il a besoin de la force, c’est-à-dire qu’il a besoin de sa propre lumière. Donc il a besoin de son propre Esprit. Donc il a graduellement de moins en moins besoin de se poser des questions sur ce qu’il sait. Et à partir du moment où l’Homme est capable de commencer à comprendre le principe, que tous les Hommes de la Terre savent quelque chose, il n’y a pas un Homme dans le monde qui ne sait pas quelque chose.
Mais lorsque les Hommes dans le monde, qu’ils soient petits ou grands, sauront qu’ils savent quelque chose et qu’ils auront la force interne de supporter sur leurs épaules ce qu’ils savent devant la confrontation, devant la lutte, dans l’arène idéologique de la confrontation, ces Hommes commenceront lentement à grandir parce que leur propre lumière sera leur propre soleil, donc les légumes pousseront.
Mais l’Homme, c’est un Être qui a été tellement assujetti à l’idéologie qu’il est devenu totalement endoctriné et il est devenu totalement endoctrinable et il n’est plus capable aujourd’hui de prendre sur lui la disposition de sa propre autorité. Parce que son ego, c’est-à-dire sa mentalité inférieure, son émotivité, a la mémoire d’avoir vécu dans le passé la désapprobation de ceux, de celles ou de sphères autour de lui.
Donc l’Homme au lieu de grandir, parce que l’Homme avait des parents, l’Homme avait de l’éducation, l’Homme avait des systèmes, au lieu de grandir l’Homme dans un système où on disait oui monsieur ce que vous dites c’est ça, on disait ce que tu sais c’est pas ça. C’est de la niaiserie. Donc l’Homme a grandi avec le complexe de la niaiserie. Il a développé le complexe de la niaiserie et il a amené le complexe de la niaiserie à un taux de grand perfectionnement, il l’a amené même dans les universités la niaiserie, et il a fait de la niaiserie une sorte de demi-dieu.
Et comme tout le monde accepte la niaiserie mondialement, l’Homme lui, l’ego qui savait n’a plus la force de se tenir devant la collectivité de la niaiserie mondiale. Donc l’Homme a perdu le contact avec son Esprit, il a gardé le contact avec l’âme, autrement dit, il a gardé le contact avec toutes ses modalités d’expériences antérieures qui faisaient de lui un Être expérimental.
Et aujourd’hui à la fin du XXe siècle, il n’existe plus dans l’Homme de centre d’énergie mentale suffisamment avancé, développé, pour que l’Homme puisse regarder ce qui se passe sur le plan de l’idéologie à tous les niveaux et dire : oui ça, c’est bon; ça, c’est bon; ça, c’est pas bon; ça, c’est bon; ça, c’est pas bon… Aussitôt qu’il dit : ça, c’est pas bon, l’autre qui vient et dit : ouin, ouin, ça, c’est bon et il dit : ouin, ouin, çà, c’est bon.
C’est ça le problème de l’Homme, et il existe à toutes les échelles de notre civilisation. Il existe dans toutes les cultures, dans toutes les races, et l’évolution future de l’humanité qui durera 2500 années, elle se fera sur la Terre, sur un plan individuel. Ne cherchez jamais d’évolution collective dans la prochaine évolution, vous allez perdre votre temps.
L’évolution future de l’humanité, en contradiction avec l’involution, sera une évolution totalement intégrale, personnelle, et l’Homme sera obligé, sera amené, par sa propre énergie en relation avec des sciences que nous connaîtrons demain, à réaliser qu’il possède en lui un Esprit, c’est-à-dire un centre d’énergie créative qui est en dehors des mondes de l’astral, et que ce centre d’énergie utilise la forme pour la conversion sur le plan matériel de son idéologie psychologique afin que lui puisse avoir, en tant qu’Être expérimental, une conscience egoïque, c’est la seule raison.
Mais demain l’Homme sera amené à convertir cette énergie programmée, cette mémoire, cette dissolution psychologique du moi, cette inversion de la caractéristique réelle de son Être en une forme pensée, en une forme d’opinion, en une forme d’idéologie qui caractérise son moi intellectualisé et la qualité émotive de son moi animal.
L’Homme en est rendu à ce point là, et c’est ce qui se passera dans les siècles qui viennent. Mais ce sera sur une base expérimentale nouvelle, c’est-à-dire que l’Homme en arrivera finalement à pouvoir vivre, sentir, suffisamment sa force pour que la première fois depuis le début de l’humanité, l’Homme puisse en arriver à avoir une conscience intégrale de ce qu’il est.
Et lorsque l’Homme aura la conscience intégrale de ce qu’il est, et lorsque l’Homme saura, lorsque l’Homme pourra parler, lorsque l’Homme aura ajouté à la simple façon de jaser une capacité créative d’interpréter instantanément ce qu’il sait, pour le bénéfice de la répartition de ce qu’il sait dans le monde, l’Homme pourra s’instruire en parlant, et cette connaissance nouvelle, supramentale, se répandra dans le monde selon son rythme, selon les temps et selon les occasions. Mais l’Homme finalement aura commencé à vivre et à connaître son identité réelle. Autrement dit on ne parlera plus de la personnalité, on parlera de la personne de l’Homme.
Donc tant que l’Homme vit de la personnalité, il compare, et le grand malaise, la grande maladie de l’Être humain sur notre planète, c’est la comparaison. Le juif qui se compare au chrétien, le chrétien à l’arabe, l’arabe aux témoins de Jéhovah. Dans la politique c’est la même chose, le capitaliste qui se compare au communiste, nous passons notre vie à nous comparer, nous passons notre vie à nous comparer. Et se comparer, ça fait partie de la phénoménologie psychologique existentielle de l’Homme, et c’est la construction des mécanismes de construction même de son anxiété existentielle.
Les psychologues, les gens de science, les gens qui s’occupent de l’Esprit, les gens qui s’occupent de cet aspect du mental doivent un jour commencer à faire des études approfondies de certains petits mots, tel la comparaison. Il y a une science à découvrir dans le mot comparaison. Pourquoi on se compare, et tous les Hommes se comparent, et quand un Homme dit ce qu’il sait, ce qu’il sent, même s’il le dit d’une façon qui n’est pas parfaite, parce qu’il n’a pas encore la parole. Quand un Homme parle ce qu’il sait, ha! il y a une petite vibration dans son mental qui le fait se comparer, surtout si l’autre devant lui a une capacité des paroles plus grande. L’Homme n’est pas capable de réaliser qu’il est un absolu.
Et l’Homme ne peut pas réaliser qu’il est un absolu parce que pendant l’involution on a jamais osé, d’ailleurs ça n’a jamais été su en dehors de la spiritualisation de cette forme, que l’Homme est un absolu, et l’Homme est un absolu. Nous ne savons pas qu’est-ce que c’est un absolu, parce que lorsque nous pensons à des termes, lorsque nous pensons à des mots, nous pensons à des mots avec toujours la coloration idéologique, qui nous a précédée pendant l’involution.
Donc un absolu nous ne savons pas ce que c’est. Un absolu c’est un rapport étroit sur une échelle d’évolution entre ce que l’Homme est en dehors des sphères astrales, c’est-à-dire en dehors du monde de la mort, et ce qu’il est en tant que réceptacle sur le plan matériel; çà c’est un absolu. Et chaque Homme, chaque Être humain sur la planète possède une conscience inconsciente de son absolu. Et c’est ça qui permet à des Hommes de savoir, de sentir, qu’ils ont de la valeur, qu’ils sont quelque chose, même s’ils ne sont pas capables de le manifester.
Et c’est justement le fait qu’ils ne sont pas capables de le manifester parce qu’ils ne sont pas suffisamment ajustés à cet absolu, à cette énergie qui fait partie d’eux qui les construit mentalement, émotionnellement, vitalement, physiquement, et sur les autres plans qu’ils ne sont pas capables de goûter de leurs qualités créatives, donc qu’ils vivent sur la Terre pendant des années ce sentiment de ne pas être à la hauteur de ce qu’ils sont. Ça donne une petite idée.
FP - Donc lorsqu’on essaie d’évaluer notre vie ou nos réalisations, on fait l’erreur de comparer l’actuel à l’idéal, le réel à l’imaginaire…
BdM - Nous avons idéologiquement été amenés à évaluer.
L’Homme évalue sa vie, évaluer quoi?
L’Homme évalue sa vie parce qu’il est dans la merde et il compare sa merde avec la merde des autres. C’est pour ça que l’Homme évalue sa vie.
Quand l’Homme va aux toilettes pour chier, est-ce qu’il évalue sa merde... il est bien. Quand l’Homme mange, il n’évalue pas son steak, mais aussitôt que l’Homme passe de l’activité purement astroanimale de sa conscience et qu’il cause sur les plans mentaux de son expérience psychologique, là il évalue. Il se compare, et c’est sa faiblesse, c’est sa mortalité. L’Homme n’a pas à s’évaluer, s’évaluer à quoi, à partir du moment où l’Homme s’évalue il meurt, à partir du moment où l’Homme s’évalue il meurt parce qu’il prend la valeur d’un autre et il essaie de la copier. Quelle stupidité… L’Homme est un Être intégral, il est un absolu en lui-même qui n’est pas manifesté.
Donc l’Homme en s’évaluant, en se comparant, parce que c’est une façon de se comparer, ça fait partie de la quantification de se comparer, l’Homme en faisant ceci, il perd conscience de lui-même et il veut commencer à émuler les autres.
Et qu’est-ce qui se passe quand l’Homme émule les autres?
Là, il s’en va dans la direction des autres.
Alors dans un temps, toutes les femmes portent des petites jupes courtes, on porte toutes des petites jupes courtes. Dans un autre temps, tous les Hommes ont des grandes moustaches, ah, on porte tous des grandes moustaches, même si on a l’air cave avec une grande moustache. Dans un autre temps, ça fait pas à tout le monde une grande moustache…
FP - Il y en a à qui ça fait…
BdM - Et moi j’ai toujours dit dans le public, il n’y a rien de neuf dans ce que je dis, tout le monde le sait, mais tout le monde ne vit pas ce qu’ils savent. C’est pour ça que je n’ai pas de sympathie pour l’Homme. L’Homme sait, mais il ne vit pas ce qu’il sait. Je n’ai de la sympathique que pour l’Homme qui commence à voir qu’il sait et qui dit : Bernard c’est ça… Je dis : oui c’est ça. Bernard c’est ça, oui c’est ça… C’est ça qui me fâche… On m’a demandé dernièrement d’aller en France pour donner des conférences…
Vous croyez que je vais aller en France pour donner des conférences?
Jamais!…
FP - Tant mieux! Si je veux comprendre ce que je suis, que ce soit agréable ou déplaisant, tout ce qui est mythe, idéal, imaginaire…
BdM - Vous ne pouvez pas comprendre ce que vous êtes dans un instantané, à moins de vivre une fusion instantanée, mais l’Homme peut comprendre ce qu’il est au fur et à mesure qu’il apprend à vivre avec ce qu’il est et cesser de comparer ce qu’il est avec ce que les autres sont.
FP - Donc il faut que j’arrête de projeter mon moi dans un futur…
BdM - Il faut que l’Homme cesse de projeter son moi, qu’il le vive son moi, qu’il le vive avec son imperfection son moi, et en le vivant avec son imperfection, il deviendra intelligent de son moi, son moi s’ajustera, son mental s’ajustera, l’émotion s’ajustera et l’Homme s’ajustera. Donc l’Homme deviendra conscient.
FP - Comment est-ce qu’on peut vivre au-delà de la loi de causalité?
BdM - L’Homme vit au-delà de la loi de causalité lorsqu’il commence à être libre. C’est-à-dire lorsqu’il commence à vivre une vie qui est totalement intégrée. Une vie intégrée c’est une vie où son Esprit, son Double, appelez çà comme vous voulez, sa nature essentiellement lumière commence à fonctionner en parfaite harmonie avec le côté psychomatériel de son Être, c’est une unité. À ce moment-là l’Homme ne vit plus la loi de causalité, il vit une loi de créativité.
La loi de causalité c’est une loi de cause à effet, c’est une loi qui fait en sorte que l’Homme fait telle chose pour vivre, telle chose pour vivre, telle chose pour vivre, telle chose, mais dans cette causalité-là il y a toujours la réprobation de la conscience expérimentale, il y a toujours la souffrance, il y a toujours le fait que l’Homme est obligé de passer de la cause à l’effet pour ne récolter que la merde de l’effet.
Il faut un jour que l’Homme puisse se lever le matin, se coucher le soir, se lever le matin, se coucher le soir, pendant des années et toujours sentir que demain il ne va pas y avoir une tuile qui lui tombe sur la tête.
Mais l’Homme s’est construit une cathédrale de tuiles. L’Homme blâme la vie… Il s’est construit une cathédrale de tuiles, il est très grand artiste et certaines tuiles sont un peu lousses. Il y a certaines tuiles qui seront lousses demain; et il vit dans cette cathédrale toute la journée; et de temps à autre il y a une tuile qui tombe; et il est fâché; et il ne réalise pas que cette tuile, il l’a placée là il y a des années. Il ne réalise pas qu’à cause de son émotivité, sa subjectivité, tout, tout, tout, tout ce qui fait partie de la stupidité humaine rationalisée qu’on appelle intelligence, tout ceci il l’a construit lentement pendant des années.
Et finalement, effectivement l’Homme s’est construit une cathédrale magnifique et il vit dans cette cathédrale au lieu de vivre dans le ciel de sa propre conscience. Au lieu qu’il y ait un firmament autour de lui, c’est une cathédrale, et il y a une belle mosaïque, et elle tombe, de sorte que tous les jours de notre vie nous vivons des tensions, nous vivons des tuiles. Imaginez-vous que l’Homme qui vit des tuiles pendant des années et des années, naturellement il devient nerveux, c’est normal.
FP - Donc on n’a pas à épouser aucun modèle collectif de vie, quel qu’il soit. On ne doit pas vivre ni dans l’espoir du succès ni même dans la crainte de l’échec. Tout ça, ce sont des choses à évacuer.
BdM - Vivre d’espoir c’est symptomatique de la domination de l’idéologie à travers la drogue qu’elle donne, qu’elle dispense à l’Homme, pour le soulager, pour le garder encore plus dans son absence de volonté; espoir de quoi?
Moi, si je veux quelque chose, je le veux; espoir de quoi?
Attendre qu’on me tende la main?
L’Homme doit vivre d’intelligence pure et de volonté pure, à ce moment-là il n’a plus besoin d’espoir. L’espoir c’est bon pour les pauvres d’Esprit, c’est bon pour ceux qui n’ont pas le régime humain sous le contrôle. L’Homme doit en arriver un jour à avoir la vie par les gosses au lieu que ce soit la vie qui l’ait lui par les gosses. C’est ça l’espoir…
FP - On parle des gosses de France ... les gosses du Québec…
BdM - C’est pour ça que je ne vais pas en France, parce qu’on ne comprendrait pas ce que je veux dire… Et l’Homme ne réalise pas jusqu’à quel point, jusqu’à quel point, il est, il a été idéologisé. Il faut réellement voir l’évolution de l’Homme, comprendre l’évolution de l’Homme, comprendre les aspects occultes de l’Homme, pour voir jusqu’à quel point l’Homme est un Être absolument idéologisé. Heureusement qu’il y a toujours en lui quelque chose qui vibre, sinon s’il n’y avait pas dans l’Homme cette partie de lui qui est indestructible, historiquement par toutes les idéologies, si l’Homme n’avait pas ça, l’Homme aujourd’hui serait totalement robotisé. Mais la civilisation, les nécessités idéologiques de la civilisation, ces nécessités doivent faire partie et être utilisées par l’Homme pour son bien être personnel.
Mais l’Homme ne doit pas être utilisé par la civilisation. C’est l’Homme qui doit utiliser la civilisation, c’est l’Homme qui crée la civilisation, c’est l’Homme qui crée les gouvernements, c’est l’Homme qui crée les idéologies, ces idéologies doivent le servir, si elles ne le servent pas, l’Homme devient un esclave de l’idéologie et il perd totalement conscience. Et c’est ce qui se produit, c’est ce qui s’est produit pendant des siècles de l’involution; et à la fin du XXe siècle heureusement que l’humanité entre dans un nouveau cycle d’évolution, parce que l’Homme avec ce que nous vivons d’idéologies dans le monde, l’Homme dans quelques générations se détruirait.
Donc à la fin d’un cycle il y a une nouvelle vibration, une nouvelle énergie; et cette énergie amène l’Homme plus loin, comme elle l’a fait dans le passé; elle l’a fait passer de l’Atlantide aux races indo-européennes jusqu’à aujourd’hui; et d’aujourd’hui à une autre race qui viendra. Il n’y a pas un gouvernement, il n’y a pas une race, il n’y a pas une culture, il n’y a pas une civilisation, il n’y a pas une idéologie, il n’y a pas un système spirituel, religieux, métaphysique occulte, qui peut empêcher ça parce que les forces de la vie ne font pas partie de l’organisation systématique des forces de la mort.
Les forces de la vie sont des forces totalement en dehors, totalement libres, de ce que nous appelons les forces de la mort occultement, c’est-à-dire de ces forces qui font partie de la gestion émotive et mentale de l’humanité en tant que race expérimentale. Et l’Homme un jour devra savoir que sa race est une race expérimentale. Mais l’Homme doit en arriver finalement, un jour, à cesser de chercher dans le monde des Hommes qui vont lui apporter de la lumière. L’Homme, il l’a sa propre lumière et qu’il s’habitue à la vivre, à la sentir. S’il y a des gens qui peuvent expliquer des choses, tant mieux. Mais au moins que l’Homme puisse percevoir qu’il est quelque chose.
Et à partir du moment où il commencera à percevoir qu’il est quelque chose, il cessera de se faire idéologiser. Il n’y a pas de remède, il n’y a pas de méthode pour l’évolution de l’Homme. C’est une illusion de l’involution. Tous les Hommes sur la planète, qu’ils viennent de n’importe quel pays du monde, de n’importe quel coin, de n’importe quel temple, seront obligés de passer par la transmutation de leur mental. Tous… C’est une loi cosmique et il n’y a rien à faire. Tous les Hommes de la Terre, ceux qui sont prêts à en arriver à passer de l’involution à l’évolution seront obligés un jour de faire face à leur identité, c’est-à-dire de supporter sur leurs épaules le lourd poids du savoir; sans crainte; croyez-moi même pas…
Nous avons dans la province de Québec une situation qui ne se reflète pas, qui ne se réfléchit aucunement dans le monde. Nous avons été pendant des années amenés par différents mécanismes, à prendre conscience de certaines choses au-delà de l’idéologie. Richard Glenn l’a fait avec moi pendant des années de temps; moi je le fais avec vous; il y a d’autres personnes qui le font; c’est à l’Homme dans le monde de commencer à regarder des choses qui sont mises à un certain niveau dans le public, pour qu’eux puissent finalement voir qu’ils ne sont pas seuls.
Et lorsque l’Homme saura qu’il n’est pas seul, là, à ce moment-là, il réalisera qu’il y a beaucoup d’Hommes, des milliers d’Hommes, sur la planète Terre qui eux aussi ne sont pas seuls, avec lesquels ils peuvent communiquer, parler.
Mais il y a une loi en ce qui concerne l’identité de l’Homme et cette loi, c’est celle-ci : à partir du moment où l’Homme se compare à un autre, à partir du moment où l’Homme évalue ce qu’il sait, à partir du moment où l’Homme n’est pas capable de subir, de prendre sur ses épaules ce qu’il sait, et le faire avancer dans sa propre expérience, l’Homme ne peut pas réellement entrer dans sa propre conscience…
Bah! Oui, il va aller rencontrer des maîtres, il va aller dans des écoles, il va passer des années à étudier, mais étudier quoi?
Encore de l’idéologie.
FP - Qu’est-ce que vous pensez de cette phrase qui revient comme un leitmotiv permanent, en ce moment on entend toujours dire que le XXe siècle, XXIe siècle ou l’ère du verseau, sera spirituel ou elle ne sera pas.
BdM - L’ère du verseau sera une ère spirituelle parce qu’il est évident que l’humanité ne peut pas avancer dans un bloc. De la même façon, si nous regardons simplement le phénomène des extra-terrestres qui viennent vers notre planète, il est évident que l’humanité ne peut pas subir de choc trop grand avant un certain temps; il est évident que l’Homme est un Être qui est à la fois animal et intelligent; il est évident que l’Homme vit sa vie d’une façon émotive à 95 %; il est évident que l’Homme n’est pas capable d’avancer et de transmuter sa nature de l’extérieur.
Donc il y a des hommes, des femmes, dans le monde qui sont prêts à ceci; ils sont venus ici; ils sont prêts à ceci; il y a des Hommes qui vont passer à la conscience expérimentale, de la conscience expérimentale à la conscience créative, mais ils sont dans le monde, ils le seront dans leur propre temps.
Mais ce sera une évolution individuelle, le reste de l’humanité va continuer à évoluer et cette humanité au XXIe siècle sera une humanité de plus en plus spirituelle et ce sera bon que d’humanité soit spirituelle après sa grande décadence matérialiste. Mais les Hommes qui vivront cette conscience unitaire, qui vivront cette connexion avec eux-mêmes, qui auront ces centres d’énergies ouverts avec des plans qui font partie de leur propre intégralité cosmique, ces Hommes ne feront pas partie de l’évolution de l’humanité spirituelle.
Ces Hommes un jour, quelque part dans le temps, seront amenés à être en contact avec des intelligences qui font partie de dimensions parallèles, qui travailleront avec l’humanité, et ces Hommes travailleront à l’évolution de l’humanité, mais d’une façon totalement occulte, ils ne feront pas partie de l’évolution de la Terre. Ce serait impossible, ils sauront trop de choses.
Plus on sait, plus l’Homme saura, plus il pourra, plus il pourra, plus il sera obligé de cacher ce qu’il peut; plus il sera obligé de cacher ce qu’il peut, plus il sera amené à manifester ce qu’il sait, dans des conditions qui font partie de la nouvelle cosmogenèse de notre planète qui n’a jamais été écrite et que personne ne connaît.
L’Homme écrira sa propre cosmogenèse, l’Homme écrira sa propre connaissance des lois d’évolution biologique, génétique; l’Homme écrira sa propre connaissance des lois de l’atome; l’Homme écrira sa propre connaissance des lois de la construction des vaisseaux interplanétaires; l’Homme écrira ses lois de science; l’Homme n’étudiera plus rendu à ce stage-là. Étudier, ça fait partie de l’involution; c’est une perte de temps nécessaire.
Mais les conditions sont des conditions vibratoires, ce sont des conditions cosmiques. Nous ne sommes pas habitués à ces conditions. Nous sommes en train d’apprendre à connaître ces conditions. Mais ces conditions ne font pas partie, ne font pas partie, de la conscience humaine planétaire expérimentale; elles font partie d’une autre conscience, elles font partie de l’actualisation sur la Terre du troisième cerveau humain; elles font partie de l’éveil de la conscience moléculaire de l’Homme; elles font partie de l’éveil de la conscience cellulaire de l’Homme, Aurobindo avait raison.
Nous, quand nous regardons l’avenir, 200 ans, 300 ans, 500 ans, nous avons tendance à projeter. L’Homme projette, il le fait en affaire, il le fait dans tous les domaines de la vie, l’Homme projette. L’évolution cosmo-scientifique-occulte de la planète Terre au XXIe siècle ne sera pas projetable parce qu’elle ne fait pas partie du désir humain.
Autrement dit pour vous dire dans un autre terme, la fusion de l’Homme nouveau sur la Terre sera son secret, la fusion sera son secret. Plus il y aura d’Hommes sur la planète Terre en fusion, plus le secret sera dévoilé parce que plus d’Hommes pourront partager le sceau de cette connaissance, le poids de cette connaissance et la très grande valeur créative de ce savoir.
La projection… l’Homme dans 200 ans, 300 ans, 500 ans, mille ans, l’évolution jupitérienne, jamais l’Homme sur le plan de l’ego, autrement dit de sa conscience expérimentale, ne pourra projeter ceci. Je défie qui que ce soit d’écrire un livre sur l’évolution de l’humanité consciente, supramentale, fusionnée, du XXIe siècle. Je défie n’importe qui… Donc ce que nous avons, ce que nous rencontrons d’informations dans le monde, à tous les niveaux de l’ésotérisme mondial, c’est simplement une explication de ce que l’Homme spirituel, l’humanité spirituelle, vivra demain et non pas ce qu’une humanité occulte cosmoscientifique de demain connaîtra.
FP - Cette humanité-là, la dernière que vous venez de citer, aura certainement évacué à son tour cette affaire de comparaison. Parce que s’il doit y avoir un contact entre deux civilisations intergalactiques et que cette faculté de se comparer subsiste encore, il est bien certain qu’on va être asservi encore une fois.
BdM - Se comparer, c’est une condition psychologique de l’ego; se comparer, c’est déjà admettre que nous sommes rien; se comparer, c’est déjà négatif. Vous avez déjà vu un petit chien, tout petit, vous le placez devant un gros doberman, il ne se compare pas, mais ce qu’il peut japper; mais si le petit chien se comparait au doberman, il aurait la queue entre les deux jambes; il ne se compare pas, il ne se compare pas; si le petit chien jappe, le doberman s’en va. Et l’Homme lui, il se compare, il se compare, il se compare…
Donc nous finissons avec des egos, des omelettes d’egos. Nous finissons par des egos au lieu d’être des egos solides monolithiques, non, nous spiritualisons nos egos, nous avons des egos comme du jello, et nous osons avec nos egos jello, critiquer les Hommes inconscients dans le monde qui construisent des maisons, qui construisent des ponts, qui font de la science, qui font des choses; nous critiquons les gens qui font des choses, puis nous disons : ah lui, il est matérialiste. Nous, nous sommes spiritualistes, quelle maudite différence y a-t-il entre la merde et l’emmerdement… il n’y en a pas…
Donc l’Homme a besoin d’être intelligent, autrement dit il y a une triade : le matérialisme, le matériel fait partie de la conscience de l’Homme; le spirituel fait partie de la conscience de l’Homme; et le spirituel et le matériel sont sur une même ligne horizontale; l’intelligence cosmique, elle est ici, et c’est elle qui fait la synthèse. Nous, nous avons mis le matériel ici et le spirituel là. Depuis ce temps-là nous sommes dans la merde.
FP - On a mis l’intelligence au milieu, entre les deux.
BdM - Même pas, parce qu’il n’y en a pas d’intelligence. L’Homme n’a pas d’intelligence, l’Homme aura de l’intelligence quand il saura ce qu’il est, à ce moment-là l’Homme aura une intelligence pure, l’intelligence que nous avons c’est simplement une intelligence expérimentale. Nous avons mis le matériel ici, nous avons mis le spirituel ici, la matière et le ciel. Et un jour l’Homme sera obligé de mettre ceci sur un point horizontal, réaliser que le matériel fait partie d’un plan, le spirituel d’un plan et que sa conscience ici unit les deux et utilise les deux d’une façon intelligente.
Donc l’Homme avec son intelligence créative de demain pourra utiliser la matière pour comprendre les mondes de la mort; il pourra faire une synthèse de ces deux mondes, de ces deux plans. Donc il y aura sur le plan matériel une nouvelle conscience, une nouvelle civilisation. Et ceci, ça fait partie des secrets de l’évolution. Il est temps que l’Homme cesse et que l’Homme comprenne... Je sais, on me demande depuis très longtemps et je parle depuis très longtemps d’écrire des livres. J’en ai marre d’écrire des livres, je ne veux pas écrire, mais je vais écrire parce que je suis obligé d’écrire. Il y a des livres que j’aimerais écrire. J’aimerais écrire des livres ésotériques occultes, j’aimerai écrire des romans occultes ésotériques.
Je suis obligé d’écrire un livre sur l’idéologie pour avertir, faire comprendre d’abord à l’Homme, les mécanismes subtils de l’idéologie à tous les niveaux. Ensuite l’Homme pourra aller dans des choses plus sérieuses, mais il faut qu’il comprenne l’importance de l’idéologie dans sa vie et qu’il voit que toute sa vie, toute sa composition psychologique, avec tout le respect qu’on peut avoir pour l’évolution et la progression de son intellect, toute cette condition psychologique est idéologique; elle n’est pas réelle.
FP - Ça fait encore partie de l’idéal par définition, une projection dans le futur du moi.
BdM - Qu’est-ce que c’est l’idéal?
Vous savez qu’est-ce que c’est l’idéal?
FP - Une espèce de fuite.
BdM - Non, ce n’est pas une fuite l’idéal; l’idéal c’est une perception intelligente de ce qu’on ne peut pas faire. Vous comprenez comment l’Homme est mal foutu. Il a ici, je parle de la triade, il a ici cette intelligence en lui, son Esprit, il y a ici l’âme, il y a ici la matière, mais il y a toujours cette petite vibration, c’est çà l’idéal et l’Homme n’a jamais pu, n’a jamais été capable, de réaliser l’idéal parce qu’il n’a jamais compris que le monde de la matière et le monde spirituel doit pas être comme çà, il doit être comme ça. Une fois que l’Homme voit le monde de la vie comme ça, les mystères n’existent plus, l’idéal n’existe plus, il n’y a que la réalité.
FP - Il n’y a plus de conflit entre ce qui est puis ce qui devrait être.
BdM - Il n’y a plus de conflit, pourquoi y aurait-il conflit entre matérialité et spiritualité… pourquoi?
Je vais vous le dire pourquoi : parce que dans le monde spirituel, ce que nous appelons le monde spirituel, le jeu, la game, la partie, c’est une partie involutive; c’est une partie qui sert à conditionner, à programmer, l’Être humain malgré sa science, malgré son savoir, malgré son intelligence, malgré la conscience de son ego.
Tout initié qui va sur les plans, tout initié qui communique avec les plans, tout Homme, qui est capable de défier les connaissances occultes des plans, sait que les plans font partie de la gestion du matériel subconscient de la conscience humaine. Ceci faisait partie des lois de l’involution, ce fut nécessaire pendant l’involution, dans l’évolution ce sera changé.
FP - Mais pourquoi est-ce que tout est polarisé?
BdM - Tout est polarisé, parce que la jonction entre l’Esprit et l’espace de sa propre lumière ne peut pas être faite en dehors de la forme, parce que l’Homme de notre temps, l’Homme de la prochaine évolution pense. Penser ce n’est pas normal… Communiquer… Moi je parle avec vous, moi je parle avec vous. Supposons que vous, vous n’êtes plus sur le plan matériel, je continue à parler avec vous, mais moi, supposant que je suis inconscient, que je ne connais pas les lois occultes de la vie, et que vous, un jour vous partez…
Là je pense, vous, vous êtes selon votre niveau d’évolution, vous êtes « plugué » quelque part sur un plan, vous tombez dans le même piège expérimental, donc vous êtes obligé au lieu de dire : bonjour, Bernard, comment ça va? Demain tu vas aller à la campagne au lieu de dire çà, vous allez dire : demain je vais aller à la campagne. Au lieu de me dire d’une façon claire et nette : Bernard demain après-midi tu vas perdre ta job. Vous me dites : demain après-midi je vais perdre ma job. Ce n’est plus pareil, avant on communiquait, là vous m’emmerdez, parce que vous là vous n’avez pas le pouvoir de faire autre chose, parce que vous êtes assujetti aux mêmes lois de l’involution sur le plan de la mort.
Donc il n’y a pas de différence entre être sur le plan de la vie matérielle ou être sur le plan de la mort c’est la même chose, tu es niaiseux ici, tu arrives de l’autre bord niaiseux. Et nous nous pensons que quand on arrive de l’autre bord, on est « smart ». Donc l’Homme qui est conscient et qui communique avec les plans, automatiquement il est obligé de leur dire : foutez-moi la paix; il est obligé de leur dire : c’est l’Homme qui sait dans la matière, mais en fusion.
Mais c’est dur pour l’Homme de comprendre qu’il peut connaître autant les lois de la vie que les lois de la mort quand il est dans son corps matériel, pourquoi?
Parce qu’il se compare…
Et pourquoi?
Parce qu’il a toujours cru.
Kardec avait raison, ne demandez rien au monde de la spiritualité, vous n’aurez jamais de vérité. Regardez la vérité, l’Homme aujourd’hui cherche la vérité pour s’éloigner du mensonge.
La vérité c’est quoi?
C’est la qualité du mensonge cosmique… c’est de la désinformation.
Les Arabes ont leur vérité, les juifs ont leur vérité, les témoins de Jéhovah ont leur vérité, « make up your fucking mind ». Et l’Homme le sait, il le sait, mais il ne le sait pas.
FP - C’est diviser pour mieux régner.
BdM - Voilà! Vous pensez que si vous êtes spirituel, vous êtes en contact avec les plans, vous êtes un profès quelconque, vous êtes un psychique quelconque, on va vous « tuner » selon votre job, l’autre selon sa job, alors on finit avec 4, 5, prophètes.
Et la vérité, ça fait partie de quoi?
C’est l’extension dans le mental de la polarité entre la matière, et l’Esprit, et la spiritualité.
Si c’était comme çà, l’Homme ne souffrirait pas de vérité, il saurait. Vous vous me racontez une salade, je le sais que vous me racontez une salade, c’est final, je n’ai pas besoin de dire que tu ne me racontes pas la vérité.
Cette maudite recherche de la vérité... C’est écrit sur tous les murs, sur tous les papiers, sur toutes les surfaces de la vie de l’Homme. La vérité, la vérité, tout le monde cherche la vérité, tout le monde crève dans la vérité. Et ensuite après 10 ans, 15 ans, là nous avons un déblocage de vérité. C’est comme une diarrhée, là ce n’est plus de la vérité, on s’aperçoit qu’il y avait du mensonge, ainsi de suite…
Et l’Homme a vécu çà depuis des siècles. Socrate, les Grecs, les Amérindiens, tout le monde, les Égyptiens, les Romains, les gens du moyen âge, la renaissance, l’inquisition, quand est-ce que l’Homme va comprendre que la vérité, ça n’existe pas; qu’il y a simplement dans la vie des faits scientifiquement percevables que nous retrouvons dans la science, que nous retrouvons dans l’expression logique, intelligente d’un fait; et il y a le réel.
FP - Est-ce qu’il existe quelque chose qui ne soit pas polarisé?
BdM - La seule chose qui n’est pas polarisée c’est le savoir parce que le savoir ne fait pas partie de l’ego. Ce n’est pas polarisé le savoir. C’est pas de ta faute si tu sais. Mais aussitôt que c’est de ta faute, c’est final. Quand c’est pas de ta faute ben ce n’est pas de ta faute. L’Homme qui sait, ce n’est pas de sa faute.
FP - Donc dans le savoir il n’existe pas de comparaison?
BdM - Dans le savoir il n’y a pas de comparaison; dans le savoir il y a simplement de la synthèse; dans le savoir il n’y a pas de question; dans le savoir il n’y a pas de réflexion; dans le savoir il n’y a pas de pensée; le savoir c’est vibratoire; ce n’est pas psychologique; ça peut passer et prendre une forme pour qu’il soit rendu, c’est évident, faut que les choses se disent. Mais chaque Homme a cette vibration en lui, tous les Hommes ont cette vibration en eux, mais elle est colorée.
Elle est colorée parce que, quand tu étais petit bonhomme, on te disait : ah, mais tu n’as pas des conversations des adultes, ce n’est pas de tes affaires; tu es ben sans dessein de parler de même. Ensuite on va à l’école, on va à l’université, là c’est le prof dans toute sa gloire et le petit étudiant dans toute sa merde qui veut devenir demain dans toute sa gloire.
Comment voulez-vous que l’Homme, l’étudiant, ait sa gloire demain si le prof ne lui donne pas un peu de sa gloire. Et ça continue comme ça à toutes les échelles de toutes les hiérarchies d’expériences humaines dans le monde.
FP - Est-ce que vous considérez que des questions sur la finalité de l’univers, la finalité de l’Homme, est-ce que vous considérez que ça fait partie d’une certaine forme de pollution dans le mental?
BdM - Mais oui! Mais oui! L’Homme doit apprendre à vivre dans son présent, il ne doit pas regarder trop loin, ça donne quoi, c’est de la curiosité.
Vous savez qu’est-ce que c’est de la curiosité?
C’est une vibration qui vient du monde astral pour créer dans l’Homme une pensée suffisamment forte pour qu’il soit confus.
Alors imaginez-vous si l’Homme a la curiosité de choses qui concernent des infinités, des alephs, des constructions extrasystémiques, les trous noirs, la vitesse de l’Esprit, les rapports entre l’Esprit et l’énergie originale, et l’Homme va commencer à penser à çà… Il capote… Alors les autres plans qui veulent le faire capoter, c’est ce qu’ils font, c’est la job de la mort de faire mourir la vie pour que la vie retourne à la mort. C’est un cercle vicieux. Curiosité de quoi…
Si on veut s’amuser, si on relaxe, vous n’avez pas de curiosité, on prend un petit café puis des fois on aime çà se parler de quelque chose, alors là on parle de ces choses-là. La curiosité, c’est malsain et c’est l’énergie utilisée dans l’astral pour faire avancer l’Homme selon la courbe de l’involution. Et c’est une énergie nécessaire parce qu’avec la curiosité l’Homme a réussi à progresser. Mais il a progressé jusqu’au point où il est en train de se détruire.
FP - Bernard de Montréal, merci beaucoup!
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