FP - J’espère Bernard que vous allez bien, que vous n’avez pas trouvé le temps trop long, de cette introduction. Je ne sais pas si vous avez pu le constater, mais moi le temps me trouble. Les interférences du passé dans le présent, là, ça crée bien de la confusion chez moi. Mais ce qui me trouble le plus, c’est surtout la similitude des évènements qui se répètent dans le temps, et je vous ai amené un exemple ce soir.
Par exemple la similitude entourant l’assassinat de deux présidents : les présidents Abraham Lincoln et John Fitzgerald Kennedy. Les deux s’intéressaient à la condition de vie des noirs, le besoin et l’adoption des droits civiques.
Monsieur Lincoln fut élu en 1860, Monsieur Kennedy fut élu en 1960. La secrétaire de Monsieur Lincoln qui s’appelait Kennedy, l’avisa de ne pas se rendre au théâtre; la secrétaire de monsieur Kennedy qui s’appelait Lincoln l’avisa de ne pas se rendre à Dallas. Les épouses des deux présidents ont perdu des enfants durant leur séjour à la Maison-Blanche.
Les deux présidents ont été atteints un vendredi en présence de leur épouse; les deux présidents ont été atteints à la tête; les deux présidents sont décédés sans jamais reprendre connaissance. Leurs successeurs, tous deux s’appelaient Johnson, étaient démocrates, sudistes et avaient servi au Sénat.
Andrew Johnson est né en 1808, Lyndon Johnson est né en 1908. John Wilkes Booth, l’assassin de Lincoln est né en 1839 et Lee Harvey Oswald, l’assassin de Kennedy est né en 1939. Booth et Oswald étaient deux sudistes favorisant des idées impopulaires. Booth et Oswald ont atteint leurs victimes en dépit de la protection des agents secrets.
Booth et Oswald furent eux-mêmes assassinés avant la tenue de leur procès et les deux meurtriers furent assassinés tout en étant sous une forte protection policière. Les noms John Wilkes Booth et Lee Harvey Oswald totalisent chacun 15 lettres. Les noms Lincoln et Kennedy totalisent chacun 7 lettres. Les noms Andrew Jonhson et Lyndon Jonhson totalisent chacun 13 lettres.
Troublant... troublant les dessous de l’histoire... Est-ce que ça veut dire que l’histoire se répète de façon cyclique, que le monde n’est qu’un théâtre toujours semblable dans son scénario, où seuls les acteurs changent et peut-être un peu le décor? Croyez-vous à l’éternel retour de l’histoire des cycles?
BdM - D’abord, l’histoire, c’est un théâtre pour l’évolution de l’Homme, pour l’expérience de l’Homme. L’Homme, c’est un Être qui vit sa vie dans un cadre d’unidimensionnalité, ce que nous appelons la logique, et la logique ne fait pas partie de la vie; elle fait partie d’une qualité de la pensée humaine, amenée à un très haut niveau de développement par la puissance des sens sur la pensée de l’Homme.
Et des évènements tels que celui que vous lisez sont des évènements créés à partir de l’invisible pour forcer chez l’Homme à se réconcilier avec l’invisible, à se réconcilier avec des dimensions de vie qui ne sont pas sujettes aux lois de la logique, mais qui sont extrêmement organisées sur d’autres plans. Nous les Hommes, nous avons un système sensoriel qui, depuis l’involution, a fait de nous des Êtres de plus en plus enfermés, emprisonnés dans une mortalité.
Donc des Êtres qui, pour comprendre cette mortalité, ont développé de plus en plus une forme de logique qui, en confrontation avec des articles comme ceci, force l’individu, force l’Esprit, force l’intellect à se plier sous le jugement des évènements...
FP - À voir autre chose que des coïncidences?
BdM - Voilà! Et ce n’est pas facile, parce que l’Homme est un être orgueilleux; le mental de l’Homme, le mental humain est un Être orgueilleux, et l’orgueil de l’Homme, ce n’est pas sa faute, l’orgueil de l’Homme est issu du fait qu’il est prisonnier d’une troisième dimension, ou de trois dimensions, et qu’il n’a pas accès à une autre dimension qui pourrait le libérer de cet orgueil, et finalement lui faire voir la juxtaposition des évènements d’un point de vue créatif servant l’évolution de l’humanité.
Le hasard n’existe pas; vous ne pouvez pas forcer l’Homme à croire que le hasard n’existe pas, ça fait partie de son expérience; l’Homme en arrivera éventuellement à réaliser que le hasard n’existe pas. Mais ce n’est pas beaucoup dire que le hasard n’existe pas, parce que si nous regardons la vie d’une façon autre que l’habitude que nous avons de la voir, ou de la regarder, nous voyons que le plan matériel qui est un plan essentiellement spatial est absolument, absolument, coupé des plans immatériels qui sous-tendent l’organisation psychique, vitale de la vie.
Donc nous les Hommes, nous sommes prisonniers de nos sens, et pour en arriver à dépasser cette condition humaine, l’astral, l’invisible, ou les plans mêmes supérieurs de la vie, créent des conditions, programment la vie humaine, programment la vie d’une nation ou des individus, afin que ces nations, ces individus, ou les nations à travers les individus, au cours de l’histoire, puissent en arriver éventuellement à un consensus plus universel de la réalité.
FP - Et que pensez-vous des thèses d’historien comme Jean-Charles Pichon, par exemple, qui a écrit plusieurs volumes sur l’histoire qui se répète, l’éternel retour des cycles, où il reconnaît à travers ses recherches que les évènements qui se sont passés il y a 2000 ans se répètent 2000 après, mais qu’ils ont déjà existé il y a 4000 ans, etc., par le passé, tout en se déplaçant vers l’Ouest.
Autrement dit, ce qui est l’Empire romain est aujourd’hui l’Empire américain; et les mêmes évènements, les mêmes personnages reviennent, posent les mêmes gestes de guerre et de paix à la fois, etc.
BdM - Le « cyclisme » (cycle) historique existe dans ce sens qu’il fait partie de la programmation astrologique de la planète; il fait partie de la programmation astrologique des nations, des individus. La raison pour laquelle le cyclisme existe sur le plan matériel de notre planète, c’est que les Hommes n’ont pas de conscience créative, donc ils sont obligés, au cours des grandes époques, de vivre une sorte d’épuration graduée, pas instantanée totale, mais graduée. Et cette épuration graduée, qui se fait au cours des époques, force les Hommes à constamment reprendre le rythme ou un peu le visage historique d’antan, afin de corriger les abus antérieurs et de raffiner constamment le processus historique.
Effectivement nous pouvons facilement dire que les Américains représentent les Romains, ainsi de suite, sur le plan cyclique, mais dans le fond, ce n’est pas réel, parce que les Américains, la masse de la conscience spirituelle de l’Amérique vient des Atlantes.
Donc les Américains ne sont pas, en eux-mêmes, sur le plan de l’Esprit de la nation, une réincarnation de Rome, mais sur le plan cyclique, astrologique, historique, en ce qui concerne la mécanicité des évènements et de la juxtaposition des puissances politiques, économiques et sociales, nous avons un cyclisme et c’est un cyclisme qui est majeur.
Pour réellement parler de cyclisme, au niveau de l’évolution de la Terre, il faut parler de cyclismes majeurs, il faut parler de cyclismes mineurs. Et les cyclismes mineurs sont beaucoup moins importants que les cyclismes majeurs, parce qu’il ne convient pas, si nous les regardons d’une façon profonde, d’interpréter leur relation historique ou temporelle en fonction d’une nation ancienne, mais en fonction de certaines âmes en évolution, de certaines âmes qui ont vécu une certaine expérience, pour la ramener plus tard à un niveau plus épuré dans un autre local de civilisation qu’on appelle la nation.
Si nous regardons l’Amérique aujourd’hui ou l’Amérique à l’an 2000, quelle est la fonction de l’Amérique aujourd’hui?
La fonction de l’Amérique, sur le plan cosmique du terme, elle est de rapatrier les individus, dans le monde, qui ont été forcés, à travers l’involution, historiquement parlant, de se soumettre à des dictées politiques monarchiques, invitant une relation étroite entre le pouvoir de l’Homme sur l’Homme, et le pouvoir de l’Homme divinement orchestré par les institutions monarchiques des anciennes nations, qu’on appelle le roi ou qu’on appelle la reine. Autrement dit, les rois qui étaient rois par la grâce de Dieu, qui avaient le pouvoir de mort, ainsi de suite.
Donc l’Amérique a arraché, si vous voulez, l’esprit de l’Amérique a arraché, à travers la rébellion individuelle, ses fantaisies historiques, nationalistes, royales, pour créer dans le monde une nouvelle façon de permettre à l’individu de se donner ou de s’octroyer le droit à une vie plus ou moins libre.
En Europe, même sous le signe du communisme ou du socialisme, ceci n’a pas été rendu parce que le communisme ou le socialisme marxiste, que nous retrouvons par exemple en Russie, a changé la forme pour créer un monstre de cette même forme. Le Parti, le Politburo russe est devenu le siège de la royauté qui a, sur l’individu, une grande puissance d’« intervenance » ou d’intervention ou d’influence que nous ne retrouvons pas aux États-Unis.
Donc nous avons une polarité historique créée à partir de 1917 jusqu’à aujourd’hui, en relation avec le mouvement des Amériques; nous avons une polarité qui fait en sorte que le Peuple américain, si vous voulez, à cause de sa puissance financière, politique, ainsi de suite, et militaire, n’est pas perçu dans le monde comme il devrait l’être.
Et c’est pourquoi, d’ailleurs, il y a tellement d’antipathie contre ce peuple; pourtant c’est à cause de ce peuple qu’il y a des individus dans le monde qui peuvent trouver un certain asile, qui peuvent se réconforter à l’intérieur d’une constitution qui, universellement parlant, même s’il y a des failles au niveau de la légalisation de cette institution, constitue pour l’être humain la plus grande activité occulte mentale, créative, qui a été versée ou transmise à travers les Pères de la constitution comme les Jefferson, ainsi de suite, pour donner à l’humanité, finalement, une chance politiquement, économiquement, socialement, de se retrouver dans une atmosphère beaucoup plus saine, celle de l’individualisme; même si ce n’est pas un individualisme intégral, c’est quand même une forme d’individualité qui permet à l’Homme de vivre une sorte de liberté relative sur le plan social.
Donc si nous parlons de cycles, il faut faire attention parce que nous pouvons facilement interpréter le passé ou le présent en terme du passé, et ceci n’est pas une action créative définitive, parce que la vie est un processus. La vie n’est pas un « statu quo », la mécanicité de la problématique événementielle fait partie apparente d’un « statu quo » mécanique que nous retrouvons dans le cyclisme historique. Mais la vie dans le fond, le processus de vie des nations, des peuples de la Terre, est une constante réorganisation du matériel mémoriel d’une humanité servant à la réorganisation constante de l’expérience, pour le bénéfice éventuel de l’individu, d’une façon absolue.
Si nous regardons ou si nous parlons de cyclisme historique, à partir de la mentalité de ceux qui essaient de coincer l’histoire à l’intérieur d’une forme, nous perdons de vue qu’aujourd’hui même, même à partir de 1969, il se crée sur la planète Terre une transmutation profonde des forces historiques, d’abord sur le plan individuel qui, éventuellement, deviendra beaucoup plus présent dans le monde à travers l’activité occulte et invisible de certains Hommes.
Et nous donnons naissance à un nouveau cycle, si vous voulez, qui n’a rien à voir avec l’involution, qui fait partie de l’évolution, qui fait partie du développement intégral de l’Homme, qui n’a rien à voir avec la mécanicité historique des nations, qui a à voir avec le développement d’une conscience supamentale ou une supraconscience élevée à un stade de connaissance, de perception et de compréhension, directement relié avec les pouvoirs télépathiques de l’Homme, avec lesquels il est venu sur le plan matériel en tant qu’Esprit. Pouvoirs télépathiques qu’éventuellement il découvrira au fur et à mesure où il aura compris la mécanicité ou le « statu quo » philosophique de la pensée.
Donc nous ne pouvons plus parler de cyclisme.
Si vous nous demandez : mais peut-être qu’il y a le cyclisme des Atlantes, le cyclisme des races indo-européennes, le cyclisme d’une race nouvelle?
Ça, c’est une façon de parler de l’évolution. Mais ce n’est pas une façon intégrale de comprendre le mouvement de l’Esprit à travers la matière.
FP - Donc c’est l’intelligence supramentale qui va nous affranchir de cette cyclologie-là qui était la particularité de l’involution?
BdM - Très juste, voilà... c’est l’intelligence supramentale, parce que l’intelligence supramentale n’est pas régie par les lois de la logique et elle peut facilement convertir les paramètres mathématiques ou les paramètres extrêmement logiques d’une conscience en voie d’exploration de son potentiel. La conscience supramentale ne fait pas partie de l’organisation psychologique de l’ego, elle fait partie de l’organisation psychique de l’Homme.
Donc automatiquement, lorsque l’Homme aura une conscience supramentale, il sera supraconscient de l’événementiel et il comprendra le mouvement de l’histoire, non pas à la façon des anciens, c’est-à-dire non pas en terme d’un cyclisme qui a tendance à scléroser le processus vital chez l’Homme, mais en fonction d’une progression animique, en fonction d’une progression du matériel évolutif que nous appelons la mémoire, en fonction d’une capacité intégrale éventuelle chez l’Homme de posséder sa propre lumière.
C’est-à-dire de faire descendre en lui-même cette énergie qui fait partie de son orientation cosmique, de son évolution cosmique, et de la faire éclater dans les formes qui ont constitué par le passé sa logique intellectuelle, sa philosophie intellectuelle ou sa perception mentale qui a toujours été une source de complaisance théorique, mais qui n’a jamais servi à l’Homme pour lui donner une réelle compréhension de la dynamique vitale de l’histoire.
FP - Si on fait un parallèle entre la cyclologie collective, donc au niveau de l’histoire, avec le cycle individuel, est-ce que la réincarnation n’est pas une forme de cyclologie aussi qui est appelée à sauter? Est-ce que ce n’est pas le pendant individuel...
BdM - Ce que vous venez de dire, c’est exactement ce que vous émettiez il y a quelques minutes sur le plan historique. La réincarnation, elle est cyclique chez l’Homme pendant l’involution. L’histoire chronométrée cyclique de l’involution fait partie de ce même processus. Et comme je disais : le cyclisme historique, la détermination prétemporelle des évènements vus à travers une astrologie ou une science infuse, par exemple, ou un psychisme ouvert, sera totalement diluée à partir du moment où l’Homme sera capable de faire interférence avec les lois de la gestion de la programmation de la vie sur le plan matériel.
Autrement dit, lorsque l’Homme connaîtra une vie suffisamment intense sur le plan mental pour se dissocier psychologiquement de la mémoire; il fera interférence avec la programmation astrale, donc il mettra une fin intégrale au processus historique, cyclique, autant sur la Terre que dans les éthers invisibles.
Donc la réincarnation n’existera plus; l’Homme n’aura plus à passer de la vie à la mort noire, c’est-à-dire à la perte de la conscience; il n’aura plus simplement à devenir module-mémoire. Il deviendra une continuité de conscience, et il passera du plan matériel au plan éthérique qui est, dans le fond, l’habitat naturel de l’Homme sur la Terre. L’habitat naturel de l’Homme sur la Terre, ce n’est pas le plan matériel. L’habitat naturel de l’Homme sur le plan matériel, c’est l’éther.
Et l’Homme entrera en conversion d’énergie, en conscience de cet éther, de cette dimension, si vous voulez, de vie naturelle, lorsqu’il aura pris conscience de la distance ou de l’illusion, ou de la déformation psychologique de son moi à partir de la puissante vibration du monde de la pensée qui est instituée dans son mental à cause de sa mémoire et qui est maintenue en vie par la neurologie génétique de son cerveau. Ce qui lui donne, en tant qu’Être, la conscience animale intelligente, et l’Homme est beaucoup plus que ça.
L’Homme n’est pas un animal intelligent, l’Homme est un Être... L’Homme... autrement dit pour employer, pour changer, si vous voulez, les termes de place, je dis que pendant l’involution, nous avons assisté à une programmation expérientielle d’un type d’animal intelligent que nous appelons l’Être humain.
Mais l’être humain, ce n’est pas l’Homme; l’Homme est un Esprit matérialisé; l’Homme réel est le produit de la distillation à travers différents plans d’énergie d’une essence qu’on appelle la lumière, et cette essence devient manifestement, mentalement, organisée lorsque l’Homme est conscient. Ça, c’est l’Homme nouveau.
Alors que l’Être humain, l’Être de l’involution est un animal dressé, intelligent, qui a au cours des millénaires développé des facultés émotives à travers le corps astral, qui a développé des facultés intelligentes à travers le mental inférieur, à cause de la mémoire, qui fait partie aussi du règne animal. Donc l’Être humain de l’involution n’a aucune relation avec l’Homme de l’évolution. Ce sont des Êtres qui sont totalement différents, de la même façon que les Atlantes étaient différents des Indo-Européens, l’Homme de l’involution, l’Être humain de l’involution est différent et sera différent de l’Homme de l’évolution parce que la relation psychique entre le Moi universel de l’Homme nouveau sera totalement intégrale.
C’est-à-dire que l’Homme nouveau ne pourra pas se dissocier psychiquement de la nature de son universalité, pour la simple raison que la façon de penser de l’involution lui sera retirée à travers le mécanisme de la mémoire qui, au lieu d’être assujetti au phénomène subjectif de l’ego, sera amené à une conversion créative sous l’égide du Double, sous l’égide de cet Esprit universel qui est l’Homme, pour donner finalement à l’être humain dans sa totalité intégrale, la capacité de pénétrer dans des zones de temps, dans des dimensions qui font partie de son réel. Et qui lui permettront éventuellement de s’associer créativement, en puissance, psychiquement, télépathiquement, telluriquement, dématériellement, avec des Intelligences qui font déjà partie d’une certaine expérience cosmique, des Intelligences qui sont à différents niveaux d’évolution, mais qui n’ont pas besoin de corporalité pour donner à leur essence la primauté animale intelligente que nous, en tant qu’Êtres humains, nous avons de besoin, afin de voir, afin de véhiculer, afin de sentir la conscience de l’ego.
FP - Dans la métaphysique hindoue, l’ésotérisme hindou prétend que les astres eux-mêmes ont leurs cycles, des cycles infiniment plus grands que ceux de l’Homme évidemment, et que la planète aussi est appelée, la Terre est aussi appelée à se métamorphoser; on a l’équivalent dans le christianisme où on nous dit qu’il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre, etc. Est-ce que cette métamorphose de la planète correspond à l’avènement de l’Homme nouveau, l’Homme supramental?
BdM - La métamorphose de la planète correspond à l’évènement de l’Homme nouveau, mais elle ne correspond pas à l’évènement de l’Homme nouveau en fonction de la matérialité de la conscience planétaire.
FP - Est-ce que c’est une condition « sine qua non », le changement... la Terre avec le changement...
BdM - Ce n’est pas une condition « sine qua non »; le plan matériel de la planète, il a été figé dans les astraux-mentaux des mondes supérieurs, donc c’est un monde qui est parfaitement organisé, parfaitement développé, et qui est capable magnétiquement de se soutenir pendant une très longue période de temps, à moins que l’Homme, pour des raisons de bévue ou d’instabilité psychique, détruise sa planète, nucléairement par exemple. Mais même ceci serait arrêté.
Lorsque nous parlons de la conscience de la Terre, nous ne pouvons pas parler de la conscience de la Terre en terme de globe de matérialité; nous devons parler de la conscience de la Terre en terme d’éther immatériel faisant partie de la condition ou de la composition psychique de la planète, et condition psychique qui s’introduit dans l’organisation instantanée de tous les règnes, autant le matériel que le plantaire, que l’animal ou que l’Homme.
Autrement dit, lorsque l’Homme aura accès à l’éthérique, il pourra naturellement infuser conscience dans l’atome, il pourra infuser conscience dans la plante, il pourra infuser conscience dans l’animal, il pourra infuser conscience dans l’Homme; et c’est cette infusion de conscience qui permettra de créer une nouvelle Terre, c’est-à-dire ce que certains initiés ont appelé le paradis terrestre.
C’est-à-dire cet éther de conscience activée par la réorganisation systématique de toute la conscience cellulaire de l’Homme, à partir des plans les plus subtils jusqu’aux plans les plus inférieurs, donc son corps matériel; ceci nous ne pouvons pas l’exprimer de façon cartésienne parce que la logique mentale inférieure de l’Homme ne fait pas partie de la substance psychique mentale supérieure de l’intelligence.
Pour que l’Homme puisse entrer dans la convention, dans la réglementation du savoir à venir, pour que l’Homme puisse entrer dans la conversion de l’énergie mentale pour la juxtaposition des données événementielles futures, il faut qu’il soit totalement libre de la logique, libre de l’impression mentale subjective de sa pensée, pour finalement s’affranchir émotivement des forces psychiques qui créent dans le monde de sa pensée des tendances à penser d’une certaine façon.
Nous les Hommes ou les Êtres humains, nous avons des tendances à penser d’une certaine façon, et nous savons très bien que sur le plan psychique, sur le plan social, lorsqu’un Homme ne pense pas d’une certaine façon, et qu’il devient trop vers la gauche, trop vers la droite, ou qu’il ne correspond pas trop à des idées qui sont historiquement sanctionnées, surtout dans le passé, on se faisait trancher la gorge.
Mais aujourd’hui, l’Homme apprendra avec l’évolution, que plus sa conscience se livrera à elle-même, plus il sera capable en tant qu’ego mental, intelligent, d’absorber une nouvelle vibration dans le plan mental de sa conscience. Il pourra commencer à savoir, c’est-à-dire qu’il pourra commencer à pénétrer dans le domaine invisible du mental et aller chercher de l’information qui fera partie de l’événementiel futur de l’humanité.
Donc ça lui donnera un point de vue, une perspective universelle pour comprendre l’événementiel à travers lequel il devra passer pour en arriver à vivre finalement la transformation de ses corps, pour éclater éventuellement, un jour, dans un domaine qui fait partie de l’éther naturel de l’Être humain.
Donc le problème avec les philosophies ou les métaphysiques orientales, c’est que les métaphysiques orientales sont des métaphysiques astralisées; ce sont des métaphysiques spirituelles, ce sont des métaphysiques qui font du sens philosophiquement, mais qui, ultimement, cosmiquement parlant, supramentalement parlant, en dehors de l’ego parlant, n’ont aucune, aucune valeur, pour la simple raison que l’Homme supramental, l’Homme conscient, l’Homme qui ne vit pas de la pensée, l’Homme qui n’exerce pas le besoin de bénéficier de la pensée pour avoir de la connaissance, sur le plan égoïque, transmute automatiquement la connaissance en une forme éteinte.
C’est-à-dire que la connaissance ne peut plus avoir pour lui de valeur, parce qu’elle ne représente que les aspects, que les appétits, extrêmement élevés de l’astral qui sont renversés ou infusés par programmation dans la conscience de l’Homme, pour lui donner une sorte de perception esthétique de l’infinité, mais à partir d’une forme philosophico-religieuse ou spirituelle, qui, d’une façon ou d’une autre, au cours de l’involution, l’a emprisonné dans une fossilisation. Fossilisation tellement puissante, qu’elle a fait de la philosophie ou de la métaphysique orientale une chose, ou un objet, à laquelle on tend, et l’Homme n’a à tendre vers rien. L’Homme n’a pas à tendre vers quoi que ce soit, puisqu’il est lui-même universel. Et même le terme universel n’a aucune valeur pour un Homme conscient, parce qu’il représente toujours un concept « ad infinitum » qui a pour but de transférer dans le mental de l’Homme une notion infinie d’une particularité indivisible de son évolution. Et ça encore, c’est une forme.
L’Homme de l’involution ne comprend pas, ne réalise pas, que tant qu’il sera obligé de penser pour savoir, il sera obligé de vivre un statut secondaire sur le plan cosmique, sur le plan de l’évolution, sur le plan de l’évolution non pas simplement des nations planétaires, mais aussi des nations archétypes qui font partie de l’évolution systémique des Esprits, autrement dit des Intelligences qui depuis très longtemps ont laissé le corps matériel, parce qu’Elles n’en avaient plus besoin.
Aussitôt que nous employons un terme, qu’il vienne de l’Occident ou qu’il vienne de l’Orient, aussitôt que nous employons un terme pour définir avec une sorte d’intransigeance philosophique, la nature du réel, nous sommes obligés de supporter l’émotivité de ce terme, et de vivre psychologiquement en fonction d’un besoin de nous rassasier psychologiquement de l’infinité, et ça, c’est une illusion et c’est même une souffrance pour un Homme.
FP - Et nous autres, nous vivons en fonction du passé, du présent et de l’avenir, mais est-ce qu’en lui-même, est-ce que ceci n’est pas une illusion, est-ce qu’il n’existe pas un anti-temps?
BdM - L’anti-temps fait partie de l’espace antimatériel; dans l’antimatière l’espace est l’anti-temps, et l’anti-temps de l’antimatière fait partie de la corporation psychique des MOIs, globale, universelle, totalisée dans la dimensionnalité psychique de l’Homme sur le plan de ses cellules, et totalisée sur le plan spirite de l’involution et de l’évolution dans l’organisation systémique des mondes organisationnels qui, eux, s’occupent de construire les schémas d’évolution pour la programmation des évolutions, afin que se perfectionne l’énergie, afin que devienne consciente l’énergie, afin que naisse l’ego, afin que naisse la conscience supramentale, et afin que naissent d’autres consciences plus tard, au fur et à mesure que l’Homme évoluera.
FP - Est-ce que ça veut dire que la source du temps, c’est la pensée, et que l’Esprit est lui-même dans cet anti-temps?
BdM - Voilà! La source du temps, c’est la pensée; c’est la pensée qui crée le temps, et l’Esprit est en dehors du temps, donc il est anti-temps; il est antimatériel et sa conversation de l’énergie à travers l’Homme fait de cet Être une conscience ou un Être conscient.
Mais le problème de l’Homme involutif, c’est que la pensée est tellement lente, elle est tellement opaque, elle est tellement dense, qu’il est obligé, à cause de la coordination des événementiels qu’il n’est pas capable lui-même de vivre instantanément, à cause de la finitude de sa matérialité, à cause de la sensibilité de son mental, à cause de la puissance de ses émotions, l’Homme n’étant pas capable de vivre l’anti-temps dans sa conscience d’une façon instantanée, sinon il éclaterait, il mourrait, donc il est obligé de passer par une phase d’initiation.
C’est-à-dire par une phase où il apprend lentement à se détendre dans le temps psychologique de l’ego, donc à perdre conscience du temps qui est valorisé par sa pensée, pour en arriver finalement à enlever à sa pensée le temps, qui donne à sa pensée la gravité, pour en arriver éventuellement à ne plus vivre d’une pensée personnelle, mais pour en arriver à vivre finalement d’une pensée qui est totalement prépersonnelle.
C’est-à-dire une pensée qui est totalement le produit d’un lien universel, donc il devient totalement télépathique, donc il devient totalement enregistré dans l’instantané sur tous les plans de sa conscience cellulaire, autant mental ou que le plan matériel. Plus cette pensée grandira chez l’Homme, plus éventuellement elle fera éclater l’organisation systématique de ses molécules, et plus l’Homme pourra facilement, au niveau de sa volonté, passer d’un plan à un autre.
Mais tant que l’Homme sera prisonnier de la pensée tel que nous le sommes pendant l’involution, il sera encore dans l’involution; il sera obligé de subir son existence; il ne sera pas dans la vie, il vivra l’existence, et la différence entre la vie et l’existence, elle est très grande.
Le temps est un grand problème pour l’Homme, il fait partie de l’esclavage psychologique de l’ego. Il fait partie aussi de l’impression créée dans son mental par des entités qui utilisent ou qui manipulent la pensée, afin de créer sur le plan matériel une certaine expérience, pour la création de certains modèles de vie. Mais l’Homme, un jour, l’Homme conscient, un jour, qui comprendra les lois de la pensée, ou les lois du mental, ou les lois de l’intelligence, ou les lois de l’Esprit, ou les lois du vide mental, s’assurera de ne plus souffrir du temps. Mais il en arrivera à ne plus souffrir du temps lorsqu’il aura compris l’illusion psychologique de son moi, à travers les pensées qui sont semées dans son mental pour créer constamment la discorde.
FP - Un jeune enfant n’a pas cette préoccupation du temps; est-ce qu’il n’a pas une espèce de conscience d’immortalité jusqu’au moment où, entre le conditionnement ou la notion du temps, où il commence à entrer dans l’existence à ce moment-là?
BdM - Non, parce que même si un enfant est jeune, il n’a pas de pensées conditionnées à la temporalité; il vit quand même un lien avec le plan astral; il vit un contrat avec l’âme, donc il est obligé de vivre sur le plan matériel en tant qu’Être diffus; un enfant, c’est un Être diffus; il n’est pas infusé, il est diffusé. Et ce qui lui permet de vivre une sorte de conscience enfantine qui semble être une sorte de plaisir, de relaxation dans la vie, c’est qu’il n’a pas de responsabilité.
À partir du moment où l’Homme commence à avoir la responsabilité, à partir du moment où l’enfant commence à aller à l’école, qu’il a des devoirs, ainsi de suite, bah bah bah... là il commence à vivre la vie un peu plus sérieusement, et ça grandit, ça grandit, ça grandit, l’ego se développe, la conscience du temps se fait, il a des devoirs à remettre le lundi matin, il a une petite tension, il ne dort pas bien, ainsi de suite.
C’est le fait que l’enfant n’a pas de responsabilité qui élimine chez lui le temps ou qui fait que le temps n’existe pas. Mais à partir du moment où il commence à avoir ou à vivre des responsabilités parce que c’est le processus normal de conscientisation sur le plan planétaire, il commence à prendre conscience du temps. Et l’Homme lui, ben, il est un spécialiste du temps.
FP - Et ce temps qui est le domaine de l’Esprit, donc qui pourrait être par définition de l’Intelligence, cet anti-temps, où se trouve localisée l’Intelligence... je ne suis pas capable d’aller plus loin...
BdM - Je vais vous le dire d’une autre façon pour vous donner une comparaison plus ou moins valable.
FP - Ce que je veux dire, c’est que, comment se fait-il qu’on ne soit pas capable de vivre dans cette conscience qui échappe au temps, dans cet Esprit, dans cette Intelligence; est-ce que ça ne provient pas du fait que l’on vit un temps physiologique où, autrement dit, qu’on est obligé de constater qu’on vieillit, et ça, c’est une réalité; est-ce que c’est une réalité ou c’est ce qui nous rappelle que l’on vit un temps, et c’est peut-être ça qui empêche l’ego d’être en contact avec l’Esprit ou d’être dans le domaine de l’antitemps, la preuve matérielle de son vieillissement?
BdM - La preuve matérielle de notre vieillissement n’a rien à voir avec la réalité de l’Esprit. Si l’Homme était dans la réalité de l’Esprit, il ne sentirait pas qu’il vieillit. Effectivement, corporellement parlant il vieillirait, mais c’est normal, mais il ne vivrait pas la « temporanéité »; il n’essaierait pas de maintenir une sorte de « statu quo » chronologique en ce qui concerne le développement ou l’amortissement de ses cellules, ce qui fait que nous sommes...
La raison, pour vous donner, comme je le disais tout à l’heure, un exemple plus ou moins valable, la raison pour laquelle nous souffrons du temps, c’est parce que nous n’avons pas de conscience. Autrement dit, comme les anciens auraient dit : nous n’avons pas de foi universelle. Un Homme qui aurait une foi universelle, autrement dit, qui aurait une conscience universelle, ne souffrirait pas du temps. C’est le fait que nous n’avons pas de foi universelle que nous souffrons du temps; si nous avions une foi, nous ne souffririons pas du temps.
Le temps, c’est l’esclavage de l’ego, et ça fait partie de l’involution; ça fait partie de la souffrance de l’âme, ça fait partie de la souffrance de l’Homme. Les âmes sur le plan de la mort souffrent du temps. Le temps pour eux, c’est l’espace pour nous sur le plan matériel. Donc le temps converti en dimensionnalité est la même chose.
Nous, nous soufrons du temps spatialement parlant parce que nous avons des sens; les âmes, elles, ne vivent pas sur le plan de la corporalité, donc elles soufrent le temps. Et le temps pour eux, c’est de l’espace, et cet espace est très infini, et un Homme, qui communique avec les entités sur les autres plans, voit très bien que leur grande souffrance, c’est le temps. Donc nous, nous souffrons du temps à cause de notre relation psychique avec le monde de la mort, et nous souffrons aussi du temps à cause de notre incapacité sur le plan humain, sur le plan matériel, de donner à notre créativité la dynamique ou la rythmique que nous voudrions qu’elle ait, parce que nous sommes retenus par les forces astrales en nous. Mais si nous étions conscients, si nous étions en unité intégrale avec notre double, notre réalité, nous ne souffririons pas du temps; le temps n’aurait aucune valeur pour nous. Donc le concept de la mort n’existerait pas, la souffrance du vieillissement n’existerait pas, rien de ceci n’existerait.
Mais il est évident que tant que l’Homme n’a pas accès à l’éther, tant que l’Homme ne peut pas pénétrer ou n’a pas l’expérience de cette dimension, il ne peut pas, de façon absolue, vérifier sa réalité. Mais l’Homme nouveau ne sera pas donné de vérifier la réalité de l’éthérique tant qu’il n’aura pas finalement construit la réalité mentale de son intelligence supérieure. Sinon l’Homme ne pourrait pas évoluer au niveau de la transmutation, parce que lorsqu’on a vu, on n’a plus de doute, mais ce n’est pas parce qu’on a vu, qu’on n’a plus de doute, que les corps se transmutent, donc pour que le corps se transmute et pour que l’Homme puisse passer du matériel à l’éthérique, il faut qu’il y ait conversion intégrale de son mode de penser, de sa façon de penser.
Évidemment la façon de penser dans le monde oriental, elle est beaucoup plus souple, elle est beaucoup plus raffinée, si vous voulez, dans sa métaphysique, que dans le monde occidental. D’un autre côté, elle est piégée par les mêmes choses que l’Homme de l’Occident, dans ce sens que le piège de l’Homme occidental, c’est la logique, c’est le matériel, et le piège de l’Homme oriental, c’est la spiritualité, c’est la même chose. Être en Orient ou être en Occident, nous sommes dans un cas ou dans l’autre, dans la merde.
Donc l’Homme nouveau, l’Homme supramental, l’Homme, de la prochaine évolution, sera une synthèse de l’Occident et de l’Orient... ─ je n’aime même pas le mot synthèse... ─ parce que le mot synthèse implique automatiquement que la troisième pointe du triangle, elle est faite des deux aspects inférieurs, et ça, je n’aime pas ça, parce que lorsque vous prenez une énergie négative ou une énergie positive, ou que vous prenez le concept du bien ou le concept du mal, ou que vous prenez des choses en polarité, il s’agit de les dépasser.
C’est-à-dire, il faut que ces choses ne nous affectent plus sur le plan psychique; donc nous pouvons parler de synthèse parce que synthèse implique nécessairement conversion de deux pour en former finalement un troisième. Mais ce n’est pas conversion de deux pour former un troisième, c’est transmutation de deux pour les éliminer complètement de la conscience du troisième.
Donc il faut faire attention si nous parlons de la synthèse de l’Occident et de l’Orient ou de la synthèse de la pensée spirituelle et de la pensée occidentale rationnelle. Il y a des penseurs au XIXe siècle, au XXe siècle qui ont... Watts, c’est un exemple, qui ont parlé de la synthèse de l’Occident et de l’Orient, et on s’est aperçu que la synthèse de l’Occident ou de la pensée cartésienne ou de la pensée spirituelle de l’Orient ne se fait pas, parce que l’Homme pense.
FP - C’est comme de vouloir réunir la religion et la science…
BdM : Voilà, voilà, il ne s’agit pas de les réunir, il s’agit de les dépasser. Donc à ce moment-là, lorsque l’Homme aura dépassé les conditions psychologiques, philosophiques, historiques, métaphysiques, de la religion et de la science, il sera dans une autre conscience; donc il regardera dans la religion d’aujourd’hui et il verra que c’est un jeu pour les enfants... cosmique. Il verra la science que nous avons aujourd’hui aussi comme un jeu pour les enfants.
Et la prochaine conscience, la conscience de l’évolution qu’Aurobindo a vue, que certains ont vue, que certains aujourd’hui commencent à vivre, cette conscience sera totalement désagrégée du passé de l’involution de l’humanité. Nous ne pouvons plus parler de synthèse.
FP - Qu’est-ce qui vous permet à vous personnellement de travailler avec le temps, de pouvoir dire : je vais faire telle chose dans 4 ans, telle chose dans 15 ans, telle chose dans 18 ans?
BdM - Parce que je vis une expérience mentale qui est totalement télépathique; donc puisque je ne pense pas subjectivement, ce qui me donne le pouvoir de la parole, je vis une communication télépathique; donc si on me dit : bon ben, tu ne commenceras pas à travailler avant 10 ans, qu’est-ce que vous voulez que je fasse, je vais m’obstiner... Donc si on me dit : tu feras telle chose dans 5 ans, dans 2 ans, dans 2 mois, c’est dans 5 ans, dans 2 ans, dans 2 mois...
Tandis que l’Homme, lui, comme il ne bénéficie pas d’un contact télépathique avec lui-même, il peut bénéficier d’un contact télépathique avec l’astral, et ça c’est « touchy », parce que l’astral c’est le monde sublime du mensonge. Il n’y a rien de plus menteur, de plus voilé, de plus occulté, de plus anti-Homme que la mort. Et le pire, c’est qu’ils le savent. Mais les entités ne peuvent rien faire parce que ça fait partie de l’organisation systématique de leur monde; ça prend des Hommes sur le plan matériel pour leur mettre le gruau au nez.
Mais il n’y a pas beaucoup d’Hommes sur le plan matériel qui peuvent s’obstiner mentalement avec des entités décorporalisées, ça fait partie de l’évolution, il y en aura de plus en plus. Et je vous assure qu’au fur et à mesure où il y aura de plus en plus d’Hommes sur le plan matériel, dans un état de conscience suffisamment intégré pour finalement mettre le gruau au nez, aux entités, qui sont dans le fond des Êtres humains décorporalisés dans la mort, à ce moment-là, ces êtres-là commenceront à comprendre les lois de l’intégration, les lois de la fusion, et commenceront petit à petit à cesser de mettre les bois dans les roues à des Hommes qui ont atteint un certain niveau de conscience.
D’ailleurs ils ne pourront plus le faire, parce que la mort est totalement impuissante contre la lumière de l’Homme, et ça, l’Homme, un jour, l’Homme nouveau, le Surhomme devra le savoir. Il le saura. Ça fera partie de sa conscience intégrée. Mais avant que l’Homme en arrive à ce stage, il doit passer par la transmutation de son mental qui fait partie d’un mental involutif; il doit comprendre.
L’Homme doit comprendre les lois de l’Esprit, les lois de la vie, les lois de l’intelligence, les lois de la pensée, le monde de la pensée, la nature de la pensée, de la même façon qu’il comprend les lois de la géométrie, les lois de la trigonométrie. C’est une science de l’Esprit; ce n’est pas une science de la matière, mais c’est une science de l’Esprit, c’est une science absolue.
Et en comprenant cette science, l’Homme pourra vérifier par lui-même, donc éventuellement, l’Homme n’aura plus besoin de personne pour lui dire comment ça fonctionne la psyché, il le saura. Et le sachant, naturellement, il évoluera de façon très très accélérée; le monde de la mort, le monde astral qui fut responsable pendant l’involution de son emprisonnement existentiel n’aura plus de pouvoir sur lui.
Donc à partir de ce moment-là, l’Homme ne connaîtra plus de conscience égoïque; il connaîtra une conscience absolument libre; il n’aura même plus besoin du libre arbitre qui fait partie des conventions cosmiques imposées à l’Homme de l’involution, pour lui donner l’impression qu’il est libre, ce qui est une farce totale et monumentale.
Si l’Homme était libre, il ne passerait pas devant un « building » et se voir sauter la tête avec une brique qui vient de tomber parce que le maçon l’a mal placée. L’illusion du libre arbitre, c’est l’illusion la plus terrible qui a jamais été imposée par l’humanité; je vois que dans les écrits occidentaux ou dans les écrits orientaux, cette illusion elle est maintenue, et même dans de grands livres que je ne veux pas citer en public, on parle du libre arbitre. Il ne s’agit pas pour l’Homme d’avoir un libre arbitre qui est simplement une condition expérientielle programmée dans son mental pour lui donner l’illusion égoïque qu’il est libre, il s’agit pour l’Homme d’être libre. Et être libre veut dire être libre.
Maintenant, vous allez me demander : jusqu’où va la liberté de l’Homme?
La liberté de l’Homme va jusqu’à la composition totale de sa conscience en relation avec l’organisation intégrale des plans, jusqu’à la juxtaposition parfaite et intégrale de son moi cosmique sur la Terre. Être libre, tous les Hommes dans le monde le perçoivent quelque part un peu en eux.
Tous les Hommes ont en eux quelque part cette sorte d’affinité pour ce que devrait représenter la liberté, tous les Hommes. Les moindres Hommes ont un sentiment quelque part très profondément enfoui dans la forêt de leur conscience, les Hommes savent ce que veut dire être libre, mais les Hommes ne sont pas capables de le définir. Et ils ont toujours défini la liberté avec des outils qu’on leur a programmés à travers un mental astralisé.
Donc les Hommes n’ont jamais été capables de définir la liberté à partir du plan matériel, ils ont toujours défini la liberté à partir du plan intuitif astralisé, à travers le corridor subtil des philosophies, des métaphysiques, de l’occultisme, des religions, des spiritualités. C’est l’Homme qui doit définir l’Homme individuellement, pas l’Homme collectivement, l’Homme individuellement qui doit savoir et définir et dire ce que veut dire être libre.
Mais vous ne pouvez pas définir et dire ce que veut dire être libre tant que vous ne l’êtes pas. Lorsque l’Homme sera libre, il pourra dire ce qui ressort de cette liberté. Lorsque l’Homme pourra regarder dans l’éther, il pourra dire ce qui ressort de la réalité des plans invisibles et ce qui ressort de l’illusion de la sensorialité de son corps matériel.
Lorsque l’Homme sera libre, il pourra comprendre ce que veut dire l’immortalité de sa conscience; il pourra comprendre ce que veut dire la mort; il pourra comprendre ce que les morts, ou les entités par programmation, l’invitent à penser, ainsi de suite. L’Homme comprendra TOUT, les mystères n’existeront plus; c’est une insulte à l’intelligence de l’Homme qu’il se fasse dire qu’il y a des mystères de ceci ou qu’il y a des mystères de cela.
Comment voulez-vous que les mystères existent si l’Homme lui-même est Esprit, si l’Homme lui-même est cosmique, si le Double de l’Homme est sa contrepartie universelle, antimatérielle, anti-temporelle, si la totalité de l’organisation psychique, elle est totalement prévue dans la composition cellulaire de ses organes.
Si l’Homme est capable en tant qu’Être, d’être à la mesure du véhicule dont a besoin son Esprit pour remplir une tâche évolutive dans le cosmos à une échelle ou à une autre, qui peut dire à l’Homme qu’il n’est pas libre ou que sa liberté est conditionnelle à telle chose, à telle chose, à telle chose, ou qu’elle soit fragmentée historiquement parlant, ou qu’elle soit divisée psychologiquement parlant, ou qu’elle soit colorée métaphysiquement parlant, occultement parlant, spirituellement parlant, religieusement parlant…
Qui a sur l’Homme l’autorité de ça?
Aucun être dans le cosmos n’a sur l’Homme d’autorité. Et les êtres qui sont suffisamment évolués dans l’univers savent ceci; ça fait partie de la nature de leur Esprit, ça fait partie de la beauté de leur conscience, ça fait partie de la perfection de leur évolution. Il n’y a pas d’autorité sur l’Homme; ce qui a créé l’autorité sur l’Homme, ça a été l’involution, les systèmes qui ont été programmés, à cause du besoin de l’âme de se fortifier, d’évoluer.
Mais sur le dos de qui?
Encore sur le dos de l’Homme!
Moi, j’en ai ras-le-bol que le monde de la mort s’occupe constamment de progresser dans son évolution sur le dos de l’Homme, et l’Homme un jour se réveillera; l’Homme, un jour, prendra conscience de la réalité de son Moi universel; il verra que son moi planétaire fait partie de l’aspect inférieur de ce Moi universel, mais que les deux ensemble sont jumeaux. Mais l’Homme ne pourra pas constamment être chameau de sa réalité...
FP - La liberté, est-ce que ça n’implique pas le respect de soi et le respect des autres?
BdM - La liberté, ça implique tout ce que vous pouvez vous imaginer en tant qu’Homme, de plus grand, de plus beau, de plus noble, de plus pur, de plus réel, de plus vaste. C’est ça la liberté.
Je vais vous donner une autre définition de la liberté.
La liberté, c’est la capacité de la vie de se rendre disponible à l’Homme, pour que l’Homme puisse se rendre disponible à elle.
Qu’est-ce que vous voulez de mieux... c’est ça la liberté…
Vous en voulez une autre?
FP - Je cherche à situer l’ego là-dedans?
BdM - L’ego, c’est une lentille... comment voulez-vous que je boive ce verre d’eau s’il n’y a pas de verre?
L’ego, c’est le verre, la lumière, c’est l’eau; les deux sont UN, ils forment UN.
Nous les Hommes, nous voulons savoir qu’est-ce que c’est de l’eau; nous voulons savoir qu’est-ce que c’est le verre; pour étudier le verre, il faut enlever l’eau.
FP - Est-ce que vous diriez la même chose de la personnalité?
BdM - La personnalité, c’est le mensonge de l’Homme; la personnalité, c’est le mensonge de l’Homme, c’est l’illusion de l’Homme, ce n’est pas la personne de l’Homme. La personnalité, c’est de la mémoire, c’est de l’affectation pour soi, c’est de la diminution de soi. La personnalité c’est l’accumulation des impressions au cours de notre histoire humaine qui ont été fossilisées dans la mémoire.
On vous a dit un jour que vous étiez plein de merde; ah, vous avez de la personnalité, un petit peu de cette personnalité. On vous dit un jour que vous êtes un grand Homme; ah, vous avez un petit peu de cette personnalité. On vous dit un jour que vous êtes gentil; ah, vous avez... C’est ça de la personnalité, on vous dit que vous êtes intelligent; ah, c’est ça de la personnalité.
La personnalité, c’est de la fumée, ça n’a rien à voir avec la personne, ça n’a rien à voir avec l’Esprit, ça a à voir avec la réflexion de l’ego incapable de vivre, de supporter le vide de sa grande conscience, c’est-à-dire de sa grande lumière, c’est-à-dire de sa grande réalité, c’est-à-dire de son grand vide, de son infinité… baba baba baba... C’est ça de la personnalité en « contradistinction » avec de la personne.
Dans de la personne, il n’y a pas d’égoïcité; il y a de la puissance créative, il y a de l’énergie de l’intelligence qui passe, mais il n’y a pas de réflexion égoïque, il n’y a pas d’Êtreté involutive; il y a simplement de l’Êtreté évolutive, il y a de l’unité, il n’y a aucune division, il n’y a aucun partage de valeur. L’Homme qui est dans sa personne n’est pas sur le plan matériel; il est sur un autre plan, mais il se sert du plan matériel pour bénéficier de cette énergie à un niveau d’expérience qui convient à l’évolution de sa personne matérielle. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise.
FP - Donc, vivre de l’intelligence, c’est vivre un vide de pensées?
BdM - Vivre de l’intelligence, c’est apprendre petit à petit à vivre de moins en moins des mensonges de l’ego. Et l’ego, il est très intelligent, il est très doué pour se jouer des tours. L’ego, vous savez, l’ego c’est comme un clown, il se joue des tours, il pleure, il rit...
FP - Parce qu’il écoute ses pensées?
BdM - Parce qu’il vit ses pensées, il ne les écoute pas, il les vit. Si l’ego écoutait ses pensées réellement, là réellement, il dirait : ouais, qu’est-ce que tu me joues encore hein, quel tour; tu veux me jouer un tour... Ce n’est pas intelligent là, ce que tu me dis. Mais l’Homme en tant qu’ego, en tant que lentille, il doit comprendre, il doit réaliser un jour que le phénomène de la pensée, ce n’est pas un phénomène planétaire, c’est un phénomène cosmique.
La pensée, elle part d’ici, elle descend, elle passe dans les éthers astraux de l’Homme, elle se manifeste dans son cerveau et elle devient égoïque, personnelle : c’est moi qui pense. Descartes l’a dit : “Je pense donc je suis!” Ça a été la suprême erreur de la philosophie française... puis tout le monde y croit... Les Français l’on dit, alors tout le monde naturellement...
FP - Et en plus, ils l’ont dit en latin : “Cogito, ergo sum”…
BdM - Et l’Homme découvrira que le phénomène de la pensée, c’est un phénomène en évolution, c’est un phénomène subjectif pour le moment qui est polarisé entre le bien, le mal, ainsi de suite, le vrai, le faux, et il découvrira un jour que le phénomène de la pensée, c’est finalement un phénomène cosmique, mais qui doit être amené à une perfection dans le mental de l’Homme pour que le mental de l’Homme soit et devienne parfait. Donc il faut que l’ego voie à travers le jeu, les illusions, les voiles de la pensée, et ceci fait partie de l’évolution solaire de l’Homme nouveau.
FP - Merci beaucoup Bernard!