dimanche 4 juin 2023

FP006 La conscience intégrale

 FP - D’après Aurobindo, il y a quatre échelons qui conduisent de l’intellect de l’intelligence humaine au supramental. Le premier échelon est le mental supérieur; le deuxième, le mental illuminé; le troisième, le mental intuitif; et le quatrième, le mental surmental. Il dit aussi que la descente du surmental ne suffit pas à transformer entièrement l’inconscient; seule la force supramentale est capable de le faire.

Est-ce que vous pouvez expliquer ce que sont ces quatre échelons qui précèdent la venue du supramental?

 

BdM - Les Hommes vivront le supramental d’une façon probablement différente, les uns des autres. Moi j’ai vécu la fusion en fonction de mon expérience, les Hommes vivront leur conscientisation en fonction de la leur. Je ne peux pas facilement parler de l’expérience de l’Homme en la comparant à la mienne.

Ce qu’on appelle la conscience supramentale est une conscience qui devient de plus en plus perfectionnée à mesure que l’Homme passe par les étapes que vous avez nommées, et que je vais examiner une après l’autre. Le mental supérieur est un mental qui commence à percer l’intelligence, mais en fonction d’une aide spirituelle qui lui vient des hauts mondes de l’astral.

Autrement dit, dans le mental supérieur il y a encore beaucoup de spiritualité. Celle-ci est bonne parce qu’elle permet à l’Homme de développer une très grande intuition, ce qui l’amène éventuellement à pouvoir reconnaître qu’il y a, entre lui et la réalité, des étapes évolutives, des étapes de progression. Le mental illuminé est le haut mental spirituel, où souvent des Êtres mystiques vont connaître une certaine dimension de l’intelligence, tout en demeurant prisonniers de cette illumination.

Le mental illuminé concerne surtout les Orientaux, les Hindous, etc. L’Homme doit connaître une très grande souffrance pour pouvoir sortir de ce mental illuminé et faire une connexion entre l’Énergie et sa vie humaine. Si l’Homme vit le mental illuminé en fonction d’une initiation astrale, comme celle que nous avons connue pendant l’involution, il peut alors devenir un très grand mystique, sans pouvoir, finalement, en arriver à percer ce que j’appelle le mensonge cosmique.

Il sera un grand sage. Mais la sagesse ne suffit pas. L’Homme doit avoir éventuellement un très grand discernement. La sagesse est la rencontre entre le mental humain et les sphères astrales de haute évolution; elle représente les plus hauts niveaux d’exploitation psychique qu’aura connus l’Homme pendant l’involution.

Pendant l’évolution, l’Homme devra développer un très grand discernement, c’est-à-dire en arriver à être capable de contester toutes les formes de connaissance qui existent dans son mental historique. Pour ce faire, il sera obligé de voir à travers les formes d’intuition, les formes d’illumination et les formes de la connaissance de l’intelligence, en fonction de l’imposition d’une certaine Énergie de l’intelligence sur le plan humain. Ainsi, l’Homme en arrivera à être libre, c’est-à-dire à ne plus être assujetti aux lois cosmiques du libre arbitre. Sinon, il ne pourra jamais sortir d’un plan de vie.

Ce n’est pas final pour un Être humain d’être un maître spirituel. Un Être humain doit devenir cosmiquement libre, c’est-à-dire capable d’intérioriser son Énergie et de l’extérioriser, donc de commander au monde de la mort. Si l’Homme est incapable de le faire, il est assujetti au monde de la mort.

Si celui-ci est hiérarchisé dans une sphère qui est de très haute vibration, le maître spirituel n’aura pas le pouvoir de contrôler les infusions de cette Énergie sur Terre, et ne pourra pas amener l’Homme à être intelligent. Il pourra amener l’Homme à être très sage, jusqu’à lui faire vivre un certain état d’illumination, mais il ne l’amènera pas à avoir un discernement total.

Le discernement est important parce que l’Homme découvrira, au cours de l’évolution future, que le rôle qui a été joué pendant l’involution par les forces lucifériennes doit être complètement transmuté afin que l’Homme devienne libre. Il pourra ainsi prendre les rênes de sa propre évolution et de sa propre destinée jusqu’à en arriver finalement à immortaliser sa matière.

Les forces lucifériennes ─ je ne parle pas des forces lucifériennes dans le contexte courant auquel se réfèrent les Hommes de l’involution, je parle plutôt des forces de la descente de l’Énergie sur les plans inférieurs de la conscience  sont des forces qui exercent sur l’Homme, à travers le plan astral, un très grand pouvoir. Et ces forces ne sont pas intéressées à lâcher ce pouvoir, parce qu’elles se nourrissent de l’Homme.

Pour que l’Homme en arrive à vivre de la conscience supramentale, il faut qu’il puisse contester le pouvoir hiérarchisé de ces forces et neutraliser sur Terre, dans sa vie et dans sa conscience, leur présence à travers le symbole. Soit le symbole utilisé dans la pensée consciente ou semi-consciente, soit le symbole utilisé dans le monde du rêve, ou soit le symbole utilisé afin de cacher un peu le réel.

Le concept du mensonge cosmique, par exemple, qui est né de l’instruction donnée dans la province de Québec, est totalement neuf dans le monde. Il ne fait pas partie des écoles ésotériques ou des centres de conscience avancée, ni en Inde ni en Occident. Ce concept est très important, et l’Homme en comprendra la portée à partir du moment où il aura cessé de chercher l’illumination, car chercher l’illumination est un piège qui fait partie de la très grande qualité d’âme de l’Homme. L’Homme conscient, supramental, l’Homme de demain, vivra une conscience où l’âme sera totalement transmutée, il vivra en fonction de la fusion de son Énergie avec ses centres inférieurs.

L’âme, c’est de la mémoire et cette mémoire est bonne; comme elle est expérimentale, elle a servi à donner à l’Homme un pouvoir de descente dans la matière. Mais l’Homme, un jour, refusera le pouvoir de descente dans la matière, afin d’immortaliser sa conscience et d’aller continuer l’évolution du cosmos sur d’autres plans physico-éthériques.

Le mental intuitif, troisième échelon, est un mental qui sert à spiritualiser l’Homme et à le faire avancer. C’est un niveau mental dangereux parce qu’à travers le mental intuitif, l’Homme se fait servir des plats. C’est-à-dire qu’il se fait donner des idées, se fait servir des pensées qui sont sous le contrôle d’entités plus ou moins évoluées sur le plan spirituel. Lorsque je parle de plan spirituel, je parle d’une façon qui est caractéristique.

 

 

FP - Que reprochez-vous à fa spiritualité? Et quelle est votre définition de fa spiritualité?

BdM - Je ne reproche rien à la spiritualité. Je dis simplement que la spiritualité c’est l’activité, sur le plan humain, du monde de la mort. Faites descendre, sur le plan humain, une Énergie mentale qui fait partie du monde de la mort et vous avez de la spiritualité. Celle-ci, dans sa nature essentielle, en ce qui concerne l’évolution de l’Homme futur, est une forme d’ignorance naïve, mais essentielle à l’évolution qui a permis à l’Homme de passer du stade animal à un stade plus avancé. Demain, la spiritualité sera totalement neutralisée par la conscience supramentale de l’Être humain.

Quand on me demande si je suis un Être spirituel, je suis obligé de dire que je suis un Être intelligent, je ne peux pas répondre autrement, parce que dans la formulation d’une Énergie à travers une conscience supramentale, l’ego n’a pas de choix. L’ego n’est pas capable de jouer avec les formes pour leur donner une conviction quelconque. Un Homme conscient, qui possède une conscience supramentale, vit egoïquement son intelligence en relation avec la fusion de l’Énergie, et non en relation avec la réflexion de l’Énergie à travers le mental inférieur, intuitif ou supérieur.

L’Homme conscient, lorsqu’il est arrivé à un certain niveau de fusion, n’est pas capable de jouer avec les mots; il ne peut pas dire : je vais lui faire plaisir, je vais lui dire que je suis spirituel. Je ne peux pas faire plaisir à l’ignorance. Je suis obligé de parler à l’ignorance de l’Homme en fonction du savoir. L’ignorance ne veut pas dire que l’Homme est stupide. De l’intelligence supramentale, c’est comme un bambou, cela ne se plie pas, mais cela permet de voir facilement les besoins de l’ignorance.

La conscience supramentale peut ajuster ce qu’elle dit en fonction de ce que l’Homme a besoin de savoir. Si je parle de Dieu à un théologien, si je parle de Dieu à un prêtre, si je parle de Dieu à un Homme très religieux, si je parle de Dieu à ma mère, si je parle de Dieu à l’Homme, à différents niveaux d’évolution, je lui parlerai de Dieu à différents niveaux d’évolution. J’emploie le terme Dieu parce qu’il intéresse tout le monde, il est universel. Si je l’emploie, je dois toujours employer la définition de ce qu’on appelle Dieu en relation avec la conscience supramentale.

Si je parle de Dieu à un physicien ou à un médecin, je vais constamment créer une nouvelle forme pour qu’elle puisse s’adapter au mental de l’Homme qui reçoit cette information.

 

 

FP - Lorsqu’une personne fait allusion à la spiritualité, comprenez-vous qu’elle fait allusion à un summum dans l’évolution?

 

BdM - Oui, mais il s’agit d’une illusion astrale. La spiritualité n’est pas le summum de l’évolution, elle est seulement le début de la conscience. Il faut comprendre que, à la fin du XXsiècle, alors que nous passons de la cinquième à la sixième race racine, le principe de l’intelligence descend sur Terre. La conscience supramentale est le principe de l’intelligence sur Terre.

Le Nazaréen a apporté, avec lui, le principe de l’amour, et le principe de l’intelligence viendra sur Terre avec l’évolution de la conscience supramentale. L’Homme d’aujourd’hui ne peut pas s’attendre à vivre de l’intelligence ou d’une intelligence créative de cette Énergie, parallèlement avec le mémoriel qu’il a connu au cours de l’involution.

C’est comme si nous demandions aux races indo-européennes, qui sont parties de l’activité des rishis, de vivre la conscience humaine de la même façon que les Atlantes l’ont vécue, ou aux Atlantes de vivre leur conscience astrale de la même façon que les Êtres hyperboréens l’ont vécue.

Chaque race racine vit sa conscience d’une façon qui lui est propre. Les hyperboréens ont vécu leur conscience à leur façon, les Atlantes à leur façon, les Indo-Européens, les races, les sous-races à leur façon. L’Homme de la sixième race vivra sa conscience à sa façon, et de même pour celui de la septième race.

La conscience évolue et elle devient la mesure de l’approximation entre l’infinité et la descente de l’Énergie dans la matière, l’expression constante d’un nouvel âge, d’une nouvelle époque. Si un Homme fait partie d’une nouvelle époque, il ne peut pas surimposer sa conscience sur une époque antérieure. Il peut l’élever, lui donner des contours ou lui donner une autre configuration. Il peut dire : Dieu, dans la nouvelle époque où nous entrons, veut dire telle chose; espace, Énergie, matière, spiritualité, monde de la mort, veulent dire telle chose, telle chose, telle chose.

Nous ne sommes plus à l’âge des fils d’Adam. Nous sommes à l’âge des fils du Melchisédech. Lorsque l’Homme commence à faire partie de la famille des Melchisédechs, à ce moment-là il ne peut plus retourner en arrière pour avoir accès à la confirmation psychologique et émotive de son savoir. Il est obligé de vivre son savoir, de le porter sur ses épaules, un peu comme Prométhée devait le faire.

Des gens viennent me voir et me disent : je ne suis pas d’accord avec ceci, ou je ne suis pas d’accord avec cela, ou encore je trouve que c’est trop difficile... Les Hommes ne peuvent pas être d’accord avec quoi que ce soit, parce qu’être d’accord avec quelque chose c’est emprunter à une autre personne quelque chose que nous-mêmes nous ne connaissons pas.

Dire, moi, je ne suis pas d’accord avec ça, fait partie d’une prérogative psychologique, c’est-à-dire d’une couche de notre propre ignorance. Lorsque l’Homme sera conscient, il n’aura pas à être d’accord avec quoi que ce soit, parce qu’il ne pourra pas croire.

Ce qui nous amène à dire : moi je ne suis pas d’accord avec ceci, ou avec cela, c’est parce qu’on veut croire quelque chose qui nous convient.

Mais le réel ne convient pas à l’ego subjectif, il convient seulement à l’ego fusionné avec son Énergie. La vie mentale supérieure dans le réel est une vie en elle-même, c’est une vie qui n’est plus personnalisable. Voilà d’ailleurs pourquoi l’Homme qui entre dans une conscience supramentale perd ce qu’on appelle la personnalité, pour développer ce qu’on appelle de la personne…

Plus il a de personnes moins il a de personnalité.

Moins il a de personnalité, moins il a de mémoire.

Plus il a de personnalité plus il a de mémoire.

Plus il a de personnes, plus il y a d’union entre cette Énergie et lui-même.

Plus la matière inférieure est liée à la matière supérieure, plus il y a unification dans l’Homme, et plus il y a d’évolution possible en ce qui concerne la conscience humaine.

 

 

FP - Est-ce qu’on peut dire que plus il y a de personnes, plus il y a d’Esprit, et moins il y a de matière?

 

BdM - Très juste.

 

 

FP - La matière devient-elle alors récessive?

 

BdM - Éventuellement, la matière deviendra totalement récessive et cela amènera l’Homme nouveau, le surhomme, à l’immortalité, parce que la matière sera totalement récessive. À cause de la transmutation de l’âme, à cause du développement d’un corps éthérique vital, qui sera l’expression parfaite de son corps matériel, l’Homme pourra continuer son évolution sur un autre plan, invisible, mais à l’intérieur duquel il maintiendra une conscience totale, alors la mort n’existera plus. Ce sera une mort blanche, et non plus une mort noire. L’Homme ne retournera plus au monde de l’astral. Le Nazaréen est un exemple de ceci, en dématérialisant son corps, il est passé d’un plan à un autre.

 

 

FP - D’après Aurobindo, la dernière étape qui conduit au supramental est le surmental. Il dit que la descente du surmental ne suffit pas à transformer entièrement l’inconscience, seule la force supramentale est capable de le faire. Alors, qu’est-ce que le surmental?

 

BdM - Le surmental est la conscience que possède l’Homme de la conscience supramentale. Et un jour, le surmental doit être suffisamment puissant pour être égalisé. Aurobindo a parlé prophétiquement, au cours de ce siècle, de ce que nous vivons aujourd’hui. Sa fonction, sur le plan matériel, n’était pas d’exprimer et de donner une instruction en rapport avec les lois mécaniques de la psychologie humaine. Elle était plutôt d’expliquer philosophiquement l’aventure future de l’humanité. Il l’a très bien fait. Nous sommes arrivés à un stade où il appartient à l’Homme d’expliquer la mécanique essentielle de sa survie psychique.

Dès lors, nous sommes obligés de prendre les termes de Aurobindo, surmental, mental, mental supérieur, mental supramental, et de les expliquer en fonction de ce que nous sommes, et non pas en fonction des aspects intuitifs et philosophiques de sa conscience très élevée. Nous, Hommes conscients, qui avançons dans cette nouvelle contrée et cette nouvelle époque de la conscience supramentale, nous sommes obligés d’expliquer la conscience supramentale non pas en fonction des vœux émotifs et spirituels de l’Homme qui veut aller vers ceci, mais en fonction de ce que l’Homme découvre et à mesure qu’il livre le combat entre les forces de la conscience supramentale et les forces de son mental supérieur, ou de son surmental; il doit y avoir un équilibre.

S’il n’y a pas d’équilibre dans le mental de l’Homme, les forces supramentales deviennent trop grandes, et l’Homme devient automatiquement un initié, il vit une initiation. L’Homme mettra lui-même fin à son initiation, et pour y parvenir, il devra posséder un surmental suffisamment puissant pour être égal à la conscience supramentale.

L’Homme de demain, qui aura une conscience dite supramentale parfaitement équilibrée, aura intégré sa fusion et ne pourra plus être contrôlé par l’Énergie très puissante de sa conscience supramentale. Alors nous pourrons dire que la conscience, cette intelligence cosmique qui est sur Terre, est égalisée avec la conscience mortelle de l’Homme. Elle n’est pas supérieure à la conscience mortelle de l’Homme, elle est égale avec lui.

À ce moment-là, l’Homme est capable de prendre conscience, et peut déclencher lui-même les événements dans la vie. Mais il ne peut pas prendre conscience en fonction de son ego. Il ne peut prendre conscience que lorsqu’il devient nécessaire, pour lui, sur le plan humain, d’établir une coordination parfaite entre son surmental et le mental supérieur, ou conscience supramentale. Il ne faut pas qu’il y ait de déséquilibre entre le haut et le bas.

Les anciens ont dit : Ce qui est en haut est en bas”, mais les anciens n’ont pas dit que ce qui est en haut contrôle ce qui est en bas. Dans la nouvelle évolution, ce qui est en bas doit contrôler ce qui est en haut, afin que le pouvoir descende sur Terre.

Pour que l’Homme en arrive demain à vivre d’une conscience supramentale parfaitement égalisée, parfaitement équilibrée, il faut qu’il ait suffisamment de rayonnement dans ses neurones pour pouvoir, d’une façon instantanée, reconnaître tous les mirages créés par l’Énergie supramentale à travers la forme. Il devra voir à travers le mensonge cosmique, c’est-à-dire qu’il devra voir non seulement les illusions, mais aussi les voiles.

Les Hommes en évolution future peuvent vivre des illusions. Les initiés ne vivent pas d’illusions; ils vivent des voiles. L’Homme qui se conscientise doit en arriver à voir à travers les illusions, les initiés qui viendront sur la planète seront obligés de voir à travers les voiles.

Il est plus difficile de voir à travers les voiles qu’à travers les illusions, parce que les illusions font partie de l’ego, et les voiles font partie de l’intelligence. Les voiles sont mis dans l’Homme par l’intelligence supramentale.

L’Homme doit en arriver, un jour, à avoir un surmental suffisamment aiguisé pour voir à travers les voiles. Lorsque l’Homme voit à travers les voiles, il ne peut plus souffrir sur la Terre, parce qu’alors il contrôle son Énergie. Il devient de ce fait capable de déclencher sur Terre les événements nécessaires à sa survie, autant matérielle que psychique, émotionnelle et mentale.

Il peut à ce moment-là passer du stade de l’Homme à celui du surhomme, passer du monde de la mort noire au monde de la mort blanche. À la fin de son mandat sur le plan matériel, il sera capable d’éteindre les feux psychiques de sa conscience anémique, et donner finalement à sa conscience éthérique pleins pouvoirs sur sa matière, jusqu’à passer à l’immortalité.

 

 

FP - Lorsque les gens sortent de ce séminaire que vous donnez, après avoir reçu votre instruction, sortent-ils sur l’un de ces quatre échelons? Sont-ils en mesure de percevoir le mensonge cosmique?

 

BdM - Non. La seule raison pour laquelle je donne des séminaires, c’est pour établir un centre d’Énergie dans le monde occidental. Lorsque ce centre d’Énergie sera suffisamment établi  ce qui s’en vient , à ce moment-là je n’aurai plus besoin de donner de séminaires. D’autres personnes pourront alors continuer, car il y aura suffisamment de mémoire créative pour que des gens puissent bénéficier de ce qui a été dit, de ces clés.

Souvent je l’ai dit aux gens : je ne donne pas un séminaire pour vous donner de la connaissance, je vous donne un séminaire simplement pour faire vibrer une partie de vous que vous ne connaissez pas. Une partie de votre intelligence dont vous n’êtes pas conscient. Il y a en vous des choses que vous savez, mais que vous ne réalisez pas; des choses que vous savez, mais qui tombent si on vous dit que ce n’est pas vrai. Parce que votre ego n’est pas suffisamment conscient, centrique, pour réaliser que vous savez cela, et que cela doit rester ainsi.

Les séminaires donnent des clés à l’Homme pour lui faire comprendre la mécanicité de son ego, celle de son Esprit, celle de ses émotions, etc. Lorsque l’Homme sort de ce séminaire, après trois jours, il a une vibration différente, parce que la parole est vibratoire.

Cette vibration engendre un changement vibratoire dans le mental et, au cours des mois et des années, ce changement que l’Homme ne peut pas mettre de côté parce qu’il fait partie d’une conscience supérieure en lui, qui n’est pas éveillée à son ego, mais qui est vitale, c’est cette Énergie qui lentement travaille, travaille et travaille.

L’Homme ne peut pas vivre cette Énergie sans savoir ce qui se passe, sinon il deviendrait fou. Voilà une des raisons qui justifient l’existence d’un centre d’Énergie ici, qui explique cette Énergie. Si l’Homme vivait cette conscientisation au niveau du supramental, il faudrait qu’il la vive dans un état de fusion instantanée pour ne pas craquer, mais alors il paie le prix de l’initié. Il perd la personnalité, il perd la mémoire, comme moi, je l’ai perdue en 1969, il devient complètement régi par cette Énergie.

Éventuellement, il en arrive à égaliser le pouvoir de cette Énergie avec le pouvoir de son mental. Mais les Hommes n’ont pas tous la même capacité de souffrir le martyre mental. Ceux qui ont la capacité, sur le plan évolutif, de souffrir ce martyre mental, viennent sur la planète et font une certaine instruction, avec laquelle l’Homme peut ensuite vivre; ils ouvrent un chemin dans la forêt.

Après, avec ces clés qu’ils apportent, l’Homme peut reconnaître ce qu’il sait. Il ne s’agit pas de venir dans un séminaire et croire qu’après on comprend; comprendre est une illusion; savoir est réel. Il n’y a rien à comprendre quand on sait. Moi, je ne comprends rien; je peux expliquer tout, mais je ne comprends rien. Comprendre appartient au mental inférieur, c’est une perte de temps.

Donc si tu comprends, tu cherches à comprendre. Si tu cherches à comprendre, tu veux en comprendre plus et plus, et tu deviens malade de comprendre. Comme le chien qui court après sa queue. Il faut éventuellement que l’Homme passe à une autre étape d’évolution de conscience, où il n’est plus affairé à comprendre, mais simplement affairé à créer mentalement, ceci, c’est savoir; c’est fatigant comprendre.

Quand je suis revenu de la jungle, en 1969, j’étais un jour devant un petit aquarium, dans une pharmacie ─ je n’étais pas habitué à mon état mental, je commençais à vivre de cette communication intense de savoir qui n’arrêtait pas, mes centres n’étaient pas balancés , je demandais à cette force, à cette intelligence, de me parler des petits poissons. Et elle m’a parlé des petits poissons pendant cinq heures. Vous vous imaginez, se faire parler de petits poissons pendant cinq heures… le mental devient gros comme ça!

Ensuite, cette intelligence, cette force m’a dit : Ne me demande jamais de questions sur les petits poissons. Si tu as à parler des petits poissons, tu parleras sur les petits poissons pendant dix jours, si tu veux, au moins cela ne restera pas dans ta tête”; j’ai compris, mais il me fallait vivre l’expérience.

Un Homme conscient n’est pas intéressé à comprendre, il sait. En sachant, il parle, donc il apprend. Moi, quand je parle à la salle, j’apprends des choses. C’est intéressant. Mais je ne peux pas garder ce que je dis dans la tête.

 

 

FP - Je vous demanderais de me dire si vous êtes d’accord avec l’énoncé suivant qui sort tout droit du scientisme ésotérique : il n’y a qu’une seule substance cosmique racine dans l’univers, fonctionnant en sept états fondamentaux de vibration :

1. la matière;

2. l’éther;

3. la Lumière;

4. l’intelligence;

5. le feu;

6. l’espace;

7. l’Esprit.

Et de ces sept états, la matière est le plus dense et l’Esprit le plus raréfié. La matière est de l’Esprit cristallisé, l’Esprit est de la matière énergisée. Pouvez-vous expliquer ces sept plans : matière, éther…

 

BdM - La matière est la condensation de l’Esprit. De la matière, c’est de l’Esprit. Pourquoi la matière est-elle matière, c’est-à-dire pourquoi est-elle percevable seulement par les sens? Parce que, si elle n’était pas percevable par les sens, l’Homme ne pourrait pas exister. Pour que l’Homme existe, il faut qu’il y ait de la sensorialité. On n’existe pas sur les autres plans, on est. Pour qu’il y ait existence, il faut que l’Homme perçoive, et pour qu’il perçoive, il faut qu’il ait un système sensoriel relié à des sens qui lui permettent de sentir, c’est-à-dire de vibrer à la matière au même taux vibratoire qu’elle.

À partir du moment où l’Homme cesse de vibrer à la matière au même taux vibratoire qu’elle, il passe à travers elle. Il faut alors que le taux vibratoire des sens changent. 

L’éther est le monde réel de la matière, le sous-plan de la matière. L’éther contient toutes les matières, il est un univers qui, sans être infini, contient sept infinités. La première infinité de l’éther est le temps. La deuxième est le taux vibratoire de la matière. Une autre infinité est la courbe universelle.

Einstein et des scientifiques ont dit que l’univers est constamment en expansion, qu’il contient toujours la même quantité d’Énergie, mais qu’il est en expansion, comme une balloune. C’est une illusion, et je vais vous dire pourquoi. L’univers c’est quelque chose qui est en mouvement dans une spirale. Si l’on prenait tout notre univers  ce que nous appelons l’univers , on verrait qu’il avance constamment dans une spirale. Ce qui donne aux scientifiques l’impression que l’univers est quelque chose qui est toujours grandissant, c’est que le mouvement de l’univers, dans cette spirale, est infini.

Quand je parle de la courbe universelle de notre univers, celle-ci représente en fait un des premiers mouvements aléphiques. Les mouvements aléphiques sont un quatrième aspect de l’infinité de l’éther. Si nous parlons du mouvement aléphique, nous commençons à parler de Dieu, mais nous ne parlons pas du dieu des religions. Le mouvement aléphique est la représentation, à l’échelle mondiale des mondes, d’une conscience qui a le pouvoir d’interpréter instantanément le mouvement de son futur, de son passé et de son avenir, mais en dehors du temps. Lorsque nous voulons comprendre Dieu,  ce que nous appelons Dieu , nous sommes obligés de prendre conscience d’une réalité qui n’est pas dans le temps, c’est-à-dire qui n’est pas dans le passé, le futur et le présent.

Pour nous il est très difficile de comprendre que quelque chose existe en dehors du présent, parce que lorsque nous avons conscience de quelque chose, nous sommes obligés de donner à cette conscience la valeur d’un présent, afin de pouvoir, psychologiquement, nous identifier avec elle.

Mais lorsque nous parlons du mouvement aléphique, nous sommes obligés de comprendre que la nature du présent, telle que nous la connaissons, ne fait pas partie de la nature de ce qu’on appelle Dieu. Elle ne fait partie que du mouvement de cette Énergie à travers un monde qu’on appelle l’astral. Le présent, le futur et le passé font partie de la conversion de l’Énergie aléphique sur un plan inférieur, qui redonne à l’Homme une conscience évolutive. Si cette Énergie descendait à travers le plan astral et ne donnait pas à l’Homme une conscience du présent, du passé ou du futur, l’Homme ne pourrait pas exister.

 

 

FP - C’est comme une réflexion, un cliché …

 

BdM - Ce que vous appelez réflexion est le mouvement de cette Énergie sur un plan très inférieur. Comme cette Énergie demeure en dehors de ce mouvement, elle est en dehors du présent, du passé et du futur. Voilà pourquoi, lorsque nous parlons de conscience cosmique, nous sommes obligés de parler de cette conscience ou de ce mouvement aléphique, mais en dehors du temps.

Il faut comprendre ce qu’est le temps. Le temps n’est pas du temps. Il l’est pour nous parce que nous réfléchissons psychologiquement à l’événement qui crée, par son mouvement, un différentiel d’Énergie sur le plan émotionnel et mental.

Mais en fait le temps, en dehors du présent, du futur et du passé, n’existe pas, pourquoi?

Parce que si le temps existait, il y aurait différenciation dans l’Énergie. S’il y avait différenciation dans l’Énergie, il y aurait automatiquement ce que nous appelons, en science, un voltage.

Et s’il y avait voltage, il y aurait polarité dans le cosmos : un pôle supérieur et un pôle inférieur. La compression de l’Énergie serait alors tellement grande qu’il ne pourrait pas y avoir de création. S’il y avait du temps, il n’y aurait donc pas de création. Pour qu’il y ait création, il ne faudrait pas qu’il y ait de temps. Mais pour qu’il y ait création, il faut qu’il y ait un temps créé par des étapes inférieures de la création, afin qu’il y ait existence.

 

 

FP - C’est une durée, alors?

 

BdM - En effet.

 

 

FP - Pouvez-vous nous dire un mot sur la Lumière?

 

BdM - La Lumière est une caractéristique du mouvement aléphique,  vous diriez du mouvement divin, pour employer un terme qui n’est pas juste , en dehors du temps, permettant à la conscience universelle des mondes, dans sa totalité, de pouvoir engendrer et s’engendrer. S’il n’y avait pas de Lumière, il n’y aurait pas de mouvement.

Il y a une relation directe entre la Lumière et le mouvement. La Lumière est la qualité psychique, autrement dit la qualité spirite, ou la qualité Esprit, du mouvement. ─ Je veux entrer dans cette subtilité pour vous faire comprendre que tous les mots doivent être intérieurement contestés dans leur valeur mémorielle, afin que nous puissions en arriver à faire ressortir des mots, une science. ─ La Lumière est une qualité de la conscience aléphique, mais dans son mouvement. Si vous enlevez la Lumière, il n’y a pas de mouvement; si la Lumière est, il y a mouvement.

Mais qu’est-ce qui vient avant, le mouvement ou la Lumière?

La Lumière vient avant le mouvement, pour une simple raison : c’est qu’il n’y a pas seulement un aleph, il y en a sept. Et les sept alephs se chargent et se déchargent de leurs Énergies.

Dans un certain mode d’époque, un aleph crée la Lumière; dans un autre mode d’époque, un aleph crée le mouvement; dans un autre mode d’époque, un aleph créera la synthèse de la Lumière et du mouvement; dans un autre mode d’époque, la Lumière et le mouvement, dans leur synthèse, seront détruits pour la création de ce que les hindous appellent des « Mahan vantara », autrement dit pour la régénération et la résurrection des mondes.

Nous ne pouvons pas donner à la conscience aléphique, ou divine, une particularité absolue. Nous devons lui donner une particularité qui sert à engendrer dans les mondes différentes époques, différentes périodes de création. Ceci fait partie de ce que nous appelons, les Hommes, l’infinité, et qui s’appelle, sur d’autres plans, l’éternité.

L’éternité est la résurrection, sur le plan de la conscience atomique, des corps qui sont déjà morts dans l’astral, de certaines mémoires qui ne font pas partie de l’expérience, mais plutôt du mouvement des cellules, c’est-à-dire du mouvement de la conscience atomique de ces Êtres.

Cette couche d’Énergie, dans les mondes de l’immortalité, devient aussi des mondes. Dans le cosmos, tout est interpénétrable, ce qui explique pourquoi il y a très peu d’Êtres qui sont éternels. Beaucoup d’Êtres sont immortels, beaucoup d’Êtres sont mortels, mais peu d’Êtres sont éternels.

Plus le cosmos évolue, moins il y a de mortels, plus il y a d’immortels, plus il y a d’éternels. Au stade où nous sommes aujourd’hui, il y a très peu d’immortels, beaucoup de mortels, et très très peu d’éternels.

Quand nous parlons d’évolution des cosmos, des mondes, nous parlons de l’évolution de la mortalité à l’immortalité à l’éternité. Et lorsque la phase de la mortalité, de l’immortalité, et de l’éternité sera terminée, tous les Êtres, toutes les consciences feront un. Alors le mouvement n’existera plus comme il existe aujourd’hui, il y aura un autre mouvement. Voilà pourquoi je dis qu’il ne faut pas penser à ces choses, car penser à ces choses, c’est penser infiniment à des choses. Et si vous pensez infiniment à des choses, vous perdez la raison.

Il s’agit de comprendre que le phénomène de la pensée, de la question et de la réponse, est un phénomène psychologique et non un phénomène de la réalité. Cela n’a rien à voir avec la conscience supramentale, car ce phénomène relève de la conscience inférieure de l’Homme. Il fait partie de l’involution, de l’expérience psychologique de l’Homme, de l’ego.

Un jour l’Homme doit passer à une autre étape d’évolution où, n’ayant plus besoin de penser, il ne cherche pas à penser : il sait. Il transforme cette Énergie et l’amène à travers son cerveau, son appareil psychique, sur le plan matériel, pour donner un sens à sa vie, afin de comprendre les mystères de la vie. Une fois que l’Homme comprend les mystères de la vie, il peut en arriver à comprendre les mystères de la science, les mystères de la matière, etc. Ainsi commence une nouvelle époque d’évolution.

Il y a des points subtils que, à la fin du XXsiècle, nous serons obligés de reconnaître. J’en nomme un par exemple. L’Homme doit, lentement, apprendre à corriger sa façon de penser. Il doit commencer à réaliser que sa façon de penser, de voir, de sentir, elle est peut-être réelle. Afin de pouvoir commencer à assumer le rôle de savoir. Si vous sentez quelque chose, si vous percevez quelque chose, ou voyez des choses d’une certaine façon, et que vous faites face à une constellation d’opinions, vous serez toujours obligés de vous retirer de votre savoir pour ne vivre que d’une juxtaposition, d’une liaison ou d’une aliénation avec ceci.

En tant qu’individu, l’Homme ne peut pas se permettre de créer des confréries psychologiques ou émotives ou psychiques avec le savoir de l’humanité, car l’humanité est dans l’ignorance à l’échelle mondiale, dans tous les domaines de la vie humaine. Ignorance ne veut pas dire que l’Homme n’a pas développé un intellect. Ignorance veut dire un aspect de la vérité qui est vu à travers le mental inférieur de l’Homme.

Si l’Homme a la capacité, à cause du fait qu’il est Lumière, de corriger cette vision des choses et de lui-même, ce rapport entre lui-même et la réalité, il le fera s’il est suffisamment évolué pour le faire, mais en le faisant il sera obligé de vivre la solitude de son savoir et d’échanger son savoir avec d’autres qui seront sur sa longueur d’ondes, ce qui neutralisera sa solitude. L’Homme de la nouvelle évolution ne peut pas se permettre de chercher une confirmation de ce qu’il sait à travers l’historicité mémorielle de l’involution. Il doit faire attention à cela.

On me demande souvent s’il existe des méthodes pour arriver à la conscience supramentale. Il y a des méthodes pour arriver au Ciel, c’est autre chose, car nos écoles ésotériques nous ont donné des méthodes depuis que l’Homme est Homme. Mais la conscience supramentale, elle, descend dans l’Homme, et celui-ci ne peut pas la forcer. Elle descend si elle choisit de se diffuser dans le monde en tant qu’instruction, et l’Homme a des clés pour reconnaître les mécanismes en lui qui empêchent cette descente.

Si la conscience supramentale descend en lui, l’Homme n’a qu’une chose à faire : continuer à vivre. À mesure qu’il avance, il prend conscience, et conscience, et conscience. Il n’y a pas de méthode dans l’évolution de la conscience supramentale, car elle ne fait pas partie de l’involution et ne peut pas amener l’Homme à des expériences spirituo-mystiques. Elle amène l’Homme à une conscience scientifique du cosmos invisible et matériel.

 

 

FP - II n’y a pas même une préparation?

 

BdM - Il Y a des Hommes dans le monde qui sont prêts, et un jour ils entreront en contact avec les clés dont ils ont besoin pour continuer. Le hasard n’existe pas. Si un Homme est en Afrique et qu’il est prêt, il est prêt. Quelque part, dans le temps, il sera amené à rencontrer quelqu’un qui lui donnera des clés. Nous n’avons pas besoin, sur le plan humain, de nous inquiéter de notre avenir, en ce qui concerne l’évolution de la conscience humaine.

Tout est là, le hasard n’existe pas. Tous les Hommes ont leur temps. L’évolution de la conscience supramentale n’est pas cette recherche ou cette course à la spiritualité que nous avons connue au cours des années 30. Cette course faisait partie de la désaffectation des masses avec le mémoriel humain qui avait aliéné l’Homme de sa réalité. Il y a effectivement sur Terre de grands Hommes, de grands maîtres, mais être un maître n’est pas assez, l’Homme doit être quelque chose d’autre.

 

 

FP - Pour vous, qu’est-ce qu’un Homme intégral?

 

BdM - Un Homme qui n’a plus besoin de savoir rien, parce qu’il sait, et qui n’est plus sous l’illusion de la question et de la réponse. Tant que l’Homme est assujetti aux mécanismes psychologiques de la question et de la réponse, il est esclave de l’astral. Que ce soit du haut astral ou du bas astral est sans importance. Tant que l’Homme est poussé, à cause de sa sensibilité et de sa spiritualité, à rechercher la question et la réponse, il est assujetti dans sa conscience et ne peut être intégral, car il ne peut pas fusionner avec son Énergie.

Quand un Homme fusionne avec son Énergie, il n’a plus besoin du mécanisme de la question et de la réponse; alors il devient créatif et, dans la sphère où il œuvre, il peut rendre à l’humanité, des services qui coïncident avec le pouvoir de cette intelligence créative, sans être assujetti à la recherche spirituelle. Cette dernière, demain, fera partie de l’antiquité de l’humanité.

Les religions et les sciences cartésiennes se combattent, et un jour elles devront se synthétiser. L’Homme doit connaître la synthèse, il doit comprendre la valeur de la science et celle de la religion, sans être prisonnier ni de l’une ni de l’autre. Si l’Homme comprend la valeur de la science, il est observateur de la science; s’il comprend la valeur de la religion, il est observateur de l’évolution spirituelle et psychique des Hommes. Mais lui doit demeurer en dehors de ceci afin d’entrer dans un autre domaine de l’évolution.

 

 

FP - Mais il existe déjà des religions scientifiques aujourd’hui…

 

BdM - Elles font partie de la synthèse, de plus en plus.

 

 

FP - J’ai ici un exemple de ce qui représente la fine pointe de leurs affirmations. Cela provient d’une des religions scientifiques qui font une percée extraordinaire dans le monde entier. « La fréquence nutationnelle, c’est la rapidité par laquelle une unité cellulaire oscille ou vibre sur son axe. Tout plan ou dimension, dans l’univers, est différencié par la fréquence nutationnelle, ou vibratoire de l’unité cellulaire. Quand il y a changement dans la fréquence nutationnelle, le caractère de base de la substance change aussi. »

Question : si nous étions capables de maîtriser parfaitement les quatre premiers plans que l’on vient de citer, matière, éther, Lumière et intelligence, pourrions-nous vivre au-delà de la mort et de la réincarnation?

Question : Notre intelligence s’ouvrirait-elle à toute connaissance atteignable à la conscience humaine, à une conscience intégrale?

 

BdM - La réponse est oui. D’ailleurs vous décrivez justement la nouvelle évolution.

 

 

FP - Il s’agit d’un exemple de religion à base scientifique d’aujourd’hui, et c’est fait par une réunion de savants du monde entier.

 

BdM - Les savants qui font partie de cette religion, ou de cette école, sont des Êtres de demain qui essaient aujourd’hui de se libérer des contraintes psychologiques de la science moderne. Ils sont tous des Êtres marginaux. Ceux que je connais souffrent de leur incapacité à faire reconnaître avec vitalité leur science dans les centres universitaires et scientifiques. Cette science-religion fait partie de leur évolution spirituelle, de leur recherche, de leurs affirmations.

Elle les amènera un jour à reconnaître que, au niveau de cette sixième race racine où l’Homme est capable d’entrer en contact avec les éthers à volonté, toutes les dispositions qui leur permettent aujourd’hui d’affirmer intuitivement un certain plan de connaissance ou une certaine délimitation de la connaissance future appartiendront déjà à la conscience humaine.

Lorsque l’Homme sera conscientisé, qu’il aura vécu le passage et pris conscience de sa relation avec l’éther, ce qui aujourd’hui est un précepte de la nouvelle religion scientifique deviendra simplement une expression créative de son mental. Il y a une différence majeure entre la définition des réalités subtiles des différentes formes de matière, et la capacité, à l’Homme, intégralement, d’altérer ces matières.

Aujourd’hui ces Hommes sont au niveau de la recherche intuitive, demain ils seront au niveau de l’action; alors nous connaîtrons, sur la Terre, une nouvelle civilisation, mais totalement occulte. Celle-ci, non comprise par les profanes, sera vécue par ceux qui font partie de la nouvelle génération des Hommes conscients.

 

 

FP - La conscience supramentale s’achemine maintenant vers une conscience intégrale. Va-t-on voir de nouveaux pouvoirs de conscience, de nouvelles facultés, se développer chez l’Homme intégral?

 

BdM - Les facultés psychiques de l’Homme nouveau sont déjà en lui. Mais elles sont contrôlées, c’est-à-dire maintenues dans un état de non-affirmation, afin d’empêcher que l’Homme nouveau ne détruise la civilisation qui existe aujourd’hui.

 

 

FP - Pour précipiter l’avènement de la sienne?

 

BdM - Exact. Pour empêcher que l’Homme nouveau ne précipite les choses et qu’il crée dans le monde un chaos terrible, il y a un temps. Même si ces forces sont dans l’Homme, prêtes à être exercées, l’Homme ne pourra s’en servir que lorsqu’il sera parfaitement équilibré dans son Énergie. Tout ceci coïncide cosmiquement avec l’évolution et ses événements. C’est un tout.

 

 

FP - Quelle est la place de la personnalité et de l’impersonnalité chez l’Homme intégral?

 

BdM - Chez l’Homme intégral, la personnalité est quelque chose que l’on regarde de l’extérieur. Et la personne, ou l’impersonnalité, c’est ce que l’on vit. Il y a des gens dans la salle qui me regardent, ils peuvent me donner une personnalité; elle vient de l’extérieur. Comme je ne vis pas ce que l’on me donne, je vis de l’intérieur, je vis l’impersonnalité. L’impersonnalité est personnelle à l’Homme, elle n’est pas perceptible de l’extérieur.

Si je veux faire le clown pour une raison quelconque, je peux faire le clown : je me crée une personnalité. Si l’on ne comprend pas ce qui se passe, on dira que je suis impoli. Mais si l’on comprend ce que je veux dire, on comprend autre chose. L’Homme qui est dans sa personne peut faire ce qu’il veut avec sa personne extériorisée. Il peut créer n’importe quelle personnalité pour faire un contact, amener quelque chose dans le monde.

 

 

FP - On vous a entendu récemment parler de la « coultoure » européenne, etc., et vous étiez très à l’aise dans cette composition. Mais on vous reproche parfois d’être vulgaire.

 

BdM - Je suis parfois vulgaire parce que la vulgarité me permet de créer des chocs, qui brisent finalement la surface psychologique de l’ego. Si je parle en grand académicien, avec des grands mots et les doigts en l’air, je ne vais rien donner. Mais si je suis un peu vulgaire, je crée une autre vibration. Ces différentes formes de langage, ces différentes expressions, je les utilise.

Mais cela fait partie de mon travail. Je travaille toujours et j’aime beaucoup l’Homme; tout en le respectant, je suis obligé souvent de travailler au-dessus de sa tête. De faire quelque chose que lui ne fait pas, que lui ne ferait pas, ou que moi je ne devrais pas faire dans la position sociale, ou occulte, que je tiens.

 

 

FP - Êtes-vous dangereux pour l’Homme egoïque?

 

BdM - Oui, parce que je le mets sur la « sellette ». Je le fais pour lui donner quelque chose, sinon je passe à côté. Quand l’Homme est dans sa conscience supramentale, il fait toutes sortes de choses pour l’Homme.

Si je fais quelque chose, je le fais d’une façon qui convient à son ego. Parfois je m’arrête sur la rue, je rencontre une personne et lui conte sa vie, pourquoi?

Non pas pour qu’elle reconnaisse quelque chose, car ce que je lui dis est trop vite pour elle, et j’ai le temps de m’en aller. Mais deux mois plus tard, elle va réaliser qu’elle a rencontré un drôle de bonhomme sur la rue Sainte-Catherine, et qu’il lui a dit que son fils allait mourir dans deux semaines, ou dans deux mois, à telle date. Alors elle fait une connexion, et cela éveille quelque chose en elle. Alors, c’est cela de la conscience, c’est toujours là.

Un jour, j’étais allé dans un restaurant et j’avais dit à la serveuse que son fils de 18 ans était anémique. Elle est repartie, m’a apporté mon spaghetti et ne m’en a pas reparlé. Deux semaines plus tard, je suis retourné et elle m’a dit : « C’est vous qui m’aviez dit que mon fils était anémique? » Il lui avait fallu deux semaines pour le réaliser. Je suis sûr que cette expérience a éveillé en elle quelque chose, parce que la conscience travaille toujours. Si je parle souvent d’une façon dure ou grossière, ce n’est pas par manque de sensibilité; c’est pour créer une vibration qui me permet de me rapprocher de l’Homme.

 

 

FP - Donc la phase ultime du développement de la conscience intégrale, est-ce que le corps de l’Homme deviendra un instrument fidèle de l’Esprit? Est-ce qu’il va avoir une santé, une force ou une durée, une perfection sous contrôle, pour une libération de la souffrance?

 

BdM - Les Hommes qui vont passer d’un état de conscience à un autre sont marqués. Tout est su. Ces Hommes auront la force de passer à travers tous les événements qui les amèneront à cette conscience supramentale. Même si, au cours de cette initiation, ils vivront des périodes difficiles où le corps semble prendre des coups, éventuellement il y aura réajustement de leur Énergie, égalisation de ce qui est intérieur et extérieur. Il n’y a pas de hasard, il n’y a pas de perte. Les Hommes de la nouvelle évolution, de quelque pays qu’ils soient, sont marqués.

Tout est su.

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