FP - À mesure que son information, son autonomie et son intellectualité s’accroissent, chaque Être humain a un besoin de plus en plus pressant d’une conception du monde capable de l’orienter dans ses choix, de le rassurer dans ses peines et ses désarrois. Aujourd’hui, pour la masse du peuple, cette conception du monde n’existe pas ou n’existe plus et, comme disait récemment un sociologue, il ne s’agit plus seulement de donner aux Hommes à travailler et à consommer, il faut leur donner à vivre.
Dans cette optique, deux courants de pensée s’affrontent : le premier est celui de la science expérimentale qui prône les valeurs réelles, tout ce qui existe, tout ce qui est perceptible à l’Homme; le deuxième courant, celui de la religion, fait appel aux valeurs surréelles, au surnaturel, à la foi, à l’intuition, à tout ce qui n’est pas perceptible au moyen de méthodes de sciences expérimentales, dans le but de donner une cohérence au puzzle, pour combler les vides de la science et donner une signification à l’univers, à la vie et à l’Homme.
L’humanité semble composée de deux types d’Hommes, divisés par la prépondérance qu’ils accordent respectivement à l’une ou l’autre partie de leur cerveau : le peléocéphale, cette partie du cerveau qui fait appel à la sensibilité, aux sentiments, à l’intuition, à l’instinct et aux valeurs surréelles; et le néocéphale ou partie du cerveau qui permet la pensée claire, la décision réfléchie, l’efficacité, mais aussi de crimes de la raison, la rationalité analytique et industrielle, le niveau de vie. En acquérant d’énormes pouvoirs sur le réel, le léontocéphale a perdu la compréhension mystique qu’il avait de l’ensemble du réel et cela l’a conduit quelquefois à accepter l’absurde, comme dans les conclusions de certaines sommités de l’intelligentsia qui disent : “La vie n’a pas de sens, l’Homme est de trop dans l’univers”. En acceptant cet absurde-là, on doit accepter que les limites de la science soient aussi celles de la pensée humaine.
Ces deux courants de pensée s’affrontent et le néocéphale semble dominer aujourd’hui, et cela donnerait une prépondérance à la science par rapport à la religion. Nous en venons au grand conflit entre la religion, la science, entre la connaissance et la foi, les valeurs réelles et les valeurs surréelles.
Les valeurs réelles peuvent-elles se passer des valeurs surréelles? La science peut-elle se passer de la religion? Faut-il fusionner les deux?
BdM - La religion n’a pas besoin de la science et la science n’a pas besoin de la religion. Elles ont été indissociables au cours de l’involution, mais l’une n’a pas besoin de l’autre. La science prétexte toute connaissance en relation avec les sens, alors que la religion prétexte toute connaissance en relation avec les aspects intuitifs de l’Homme. Ces deux attitudes sont diamétralement opposées sur le plan technique.
Ce qui fait qu’il y a aujourd’hui une tendance chez le religieux à regarder un peu du côté de la science pour l’évaluer, et chez le scientifique ou certains scientifiques à regarder un peu du côté de l’intuition pour l’évaluer, c’est qu’il y a dans l’Homme une partie qui se fiche de la religion et de la science. Il y a dans l’Homme une partie intelligente qui n’est pas accessible à son ego, mais qui se manifeste à travers ses centres psychiques, son émotivité, à travers aussi la symbolique psychologique de son ego et qui lui fait savoir, d’une façon non qualifiable, mais quelque part certaine, qu’il y a beaucoup plus que la science et la religion.
Le problème de la religion vient du fait qu’elle n’est pas capable d’être parfaitement intelligente, d’où les divisions et le sectarisme. Le problème de la science est qu’elle est trop autoritaire, dogmatique. Mais quand je dis que c’est le problème de l’une ou de l’autre des sphères, je ne veux pas dire que c’est un problème dans le sens existentiel du terme. Je dis que c’est un problème inévitable dans le sens de l’incapacité, pour le scientifique ou pour le religieux, de voir au-delà des limites de sa propre connaissance.
Si le religieux, le spirituel, l’intuitif était capable de voir au-delà des limites de la connaissance profonde de sa sphère, et les scientifiques au-delà des limites de la science présente, alors il y aurait de la place dans le monde pour un tiers personnage, un Homme nouveau qui aurait la capacité de voir et de comprendre parfaitement les limitations de la religion et de les explorer. Cela pourrait affranchir l’Homme de la valeur autoritaire et psychologique, ou psychologico-émotive, que les religions lui ont imposée, et sur le plan mental, de voir la valeur qualificative de la science.
L’Homme réaliserait que la science aussi est en évolution et qu’elle découvrira un jour des paramètres dans l’infrastructure des mondes parallèles, qui conviennent aujourd’hui parfaitement à l’expression symbolique d’une religion qui n’est pas capable d’expliquer scientifiquement ce qu’elle perçoit au niveau de la foi.
Il n’y a pas de problème entre la religion et la science, il y a simplement chez l’Homme une incapacité mentale. Si l’Homme possédait une capacité mentale supérieure, à l’intérieur de laquelle de nouveaux circuits neuroniques étaient développés, il pourrait alors voir d’une façon objective l’importance de la religion, ses limitations symboliques, son but involutif et ses conséquences historiques.
En voyant aussi l’inévitabilité de la science et sa raison d’être matérielle, il pourrait concevoir qu’éventuellement à cause de la synthèse de la conscience supramentale vis-à-vis des deux volets paléo et néo céphales, que ce qui est aujourd’hui scientifique deviendra demain magie, et que ce qui est aujourd’hui religion deviendra demain science.
Lorsque l’Être humain aura réellement compris les lois de l’Énergie, c’est-à-dire quand l’Homme se sera libéré de la conscience cartésienne qui a tendance à donner à l’Énergie une valeur dynamique, l’Homme sera capable de concevoir qu’il y a des domaines, des couches, des sphères d’Énergie où cette dernière n’a aucun dynamisme, où elle n’existe qu’à un niveau qu’on pourrait appeler « the zero energy level », c’est-à-dire à un niveau où elle ne devient active qu’en relation avec un système qui peut la supporter.
Un peu comme nous sommes obligés d’admettre qu’une bactérie ne peut se développer sans un médium. Il y a des Énergies dans le cosmos qui, pour se développer et devenir dynamiques, ont besoin d’un médium, d’une certaine canalisation qui doit être préparée par les forces évolutives.
Alors, ces formes d’Énergie qui deviennent compréhensibles et au service de l’Homme sont éventuellement transformées à un plan inférieur. Elles servent à l’actualisation d’une relation étroite entre l’absolu de la conscience de cette Énergie-là et les aspects relatifs participants d’une conscience qui, sur le plan humain, doit s’auto-organiser afin de donner sur une planète une certaine abondance et une certaine gestion du matériel.
De la même façon, sur le plan de la religion ou des aspects spirituels de la conscience, l’Homme devra un jour, si d’autres réseaux neuroniques sont développés, constater que ce que nous appelons la religion et ses structures symboliques, ses affabulations nécessaires, font partie du gigantesque processus de désinformation nécessaire à la préparation très lente et involutive de l’Homme.
C’est en ce sens qu’il a développé, surtout depuis les derniers siècles, une conscience mentale suffisante pour pouvoir commencer à participer à l’inconnu d’une façon quantitative. Même si l’Homme ne peut pas le voir d’une façon réelle et objective aujourd’hui, il découvrira que le mouvement science-religion ou religion-science est un mouvement pendulaire et qu’il y a un exercice d’infusion de l’une et de l’autre à partir de l’une et de l’autre à mesure que l’Homme évolue.
Pour que l’Homme en arrive à un état, de conscience mentale néocéphale, lui permettant d’actualiser sur le plan matériel des principes d’observation résultant en une science méthodique, il lui a fallu une constante universelle. Cette dernière, qu’il a puisée dans sa religion, n’a pas été perceptible sur le plan philosophique parce qu’elle ne fait pas partie des intuitions catégoriques de sa conscience. Elle vient plutôt des intuitions énergétiques de son intelligence supérieure, encore aujourd’hui non révélable à travers son circuit neuronique insuffisamment développé.
Il existe dans l’Homme une particularité universelle absolue qui lui donne un influx énergétique capable de créer, sur le plan religieux ou sur le plan scientifique, la symbolique caractérielle ou l’orthodoxie mécaniste de la science. Il n’y a aucune différence du point de vue supramental, c’est-à-dire du point de vue de l’influx de cette Énergie mentale supérieure, entre la science et la religion.
La seule différence est que la science s’exerce à éprouver l’Homme sur le plan de l’émotion afin de donner à sa symbolique une valeur didactique alors que la science, au lieu d’éprouver l’Homme sur le plan émotionnel, l’éprouve sur le plan mental afin de donner à son émotion un équilibre à l’intérieur d’une sphère où la matérialité est toujours en contrainte, en constante lutte.
La science et la religion partagent sur le plan de l’information et de la désinformation les mêmes aspects de la réorganisation psychique du mental humain, mais à une échelle qui n’est pas perceptible aujourd’hui, sur le plan de notre expérience psychologique. Il en est ainsi parce que l’Homme ne possède pas encore un troisième cerveau, c’est-à-dire une faculté intelligente qui n’est pas piégée, emprisonnée par la permanence mémorielle du matériel symbolique ou du matériel cartésien méthodique.
Il existe dans l’Homme une réalité qui ne peut pas être super-imposée par infraction. Une réalité qui n’est pas divisible, une réalité qui ne peut pas s’appuyer sur la symbolique pour se rendre évidente à elle-même, ni sur l’orthodoxie mécaniste d’une science qui avance pour retarder en elle-même la valeur réelle d’une dimension, chez l’Homme, qui est infinie, créative et procréative.
Il y a dans l’Homme des éléments qui ne s’objectent pas à la conscientisation par voie spirituelle ou scientifique. Mais ces aspects de l’Homme qui ne s’objectaient ni à la religion ni à la science sont des paramètres qui ne font pas partie de l’organisation mémorielle de son ego. Ils appartiennent à une nouvelle évolution, ils font partie d’un nouvel influx d’Énergie, d’une nouvelle conscience, d’un nouvel Esprit qui n’a ni besoin de science ni de religion pour se supporter par lui-même parce que cet Esprit n’est pas assujetti aux sens pour définir la valeur de sa réalité, comme l’est la religion sur le plan de l’émotion ou comme l’est la science sur le plan intellectuel.
Cette partie de l’Homme qui n’est pas encore défini, qui participe d’un nouveau principe évolutif qu’on pourrait appeler le point oméga de Desjardins, constitue chez l’individu qui en est conscient et qui le vit, une particularité de son mental. Celle-ci lui permet facilement de comprendre la polarité science-religion, mais de ne pas en être affecté sur le plan émotif, ce qui lui permet de réaliser l’importance de la religion et de la science dans le schéma évolutif de l’humanité.
Mais il existe dans l’Homme qui n’est plus particularisé par un aspect ou l’autre de son mental une sorte de liberté qui lui permet d’utiliser certains paramètres symboliques pour commencer à ouvrir, sur le plan de la science par exemple, d’autres avenues d’exploration par lesquelles il pourra, en se servant de paramètres purement scientifiques, intervenir dans la compréhension de la mythologie religieuse.
Prenons le concept de Dieu : c’est un concept spirituel, et non un concept scientifique. Le concept de l’Énergie infinie est un concept scientifique. Si l’Être humain est capable de faire la synthèse du concept spirituel de Dieu en approfondissant la nature de l’Énergie, il en arrivera à pouvoir décoder ce qu’empiriquement, sur les plans émotionnel et mental, il a toujours été obligé d’assumer en tant qu’Être humain.
Quand il sera libéré de l’assujettissement que créent émotivement la religion et mentalement la science, il en arrivera à une troisième étape, synthétique, où il ne sera plus intéressé à une science ou à une religion telles que nous les connaissons, il sera seulement intéressé à créer une nouvelle forme de savoir. Celui-ci sera scientifique, il pourra être exploré à la minute ou à l’instant près par son mental supérieur, de sorte que l’Homme sera capable de définir ce qu’est Dieu et ce que veut dire Énergie au lieu de vivre des mots : Dieu, Énergie, espace, temps, relativité…
Avec son nouveau cortex, il sera capable de définir, par Énergie vibratoire, c’est-à-dire par influx d’Énergie intelligente, les formes qui ont servi auparavant à la catégorisation de son mental pour le définir ou pour le mettre dans une catégorie psycho-symbolico-religieuse ou psycho-intellectuelle-scientifique.
Voilà la prochaine évolution, la nouvelle mutation de l’Homme. Mais tant que l’Homme n’aura pas réalisé que les mots sont à la fois les paramètres qui libèrent son mental et ceux qui l’emprisonnent par la voie de l’émotion, l’Homme ne pourra pas se constituer en une phénoménologie autodidactique qui lui permettra par lui-même de définir à la fois les périmètres infinis de l’évolution et les périmètres particuliers de l’évolution.
Pour que l’Homme puisse comprendre et travailler facilement avec le macrocosme comme avec le microcosme, avec l’infinitude comme le particulier, il lui faut absolument être libre sur le plan mental. C’est-à-dire posséder la capacité de transmuter la forme d’une pensée, travailler à la construction d’idées qui ne sont pas particulièrement averties de l’émotion dans le mental, ou averties d’une pénurie de sensibilité intuitive dans le mental comme l’est la science.
L’Homme doit être absolument total dans sa conversion de l’Énergie mentale pour pouvoir facilement transmuter l’Énergie des formes symboliques qui ont servi à la religion, et transmuter l’Énergie catégorique, méthodique, des formes qui ont servi à l’avancement de la science. En se libérant des limites des deux aspects, il pourra construire sur la planète Terre une science réellement et formellement cosmique, c’est-à-dire formellement créative, issue de son pouvoir régénérateur.
L’Homme doit devenir autogénérateur, régénérateur de toute son Énergie. Il devra le faire sur les plans mental et émotionnel afin d’arriver à une nouvelle constatation de lui-même, qui sera l’expression absolue d’un Moi, qui, sans aucune allégeance avec une mémoire ancienne appartenant à l’involution, créera lui-même sa propre mémoire.
L’Homme doit en arriver un jour à créer sa propre mémoire, après avoir détruit l’ancienne qui l’a retenu par l’émotion ou la spiritualité, ou par le cartésianisme de la science. Si l’Homme n’arrive pas, comme il le fait sur le plan de l’informatique, à programmer son propre cerveau électronique, en somme à se programmer lui-même, il sera toujours programmé par la mémoire de la religion et celle de la science.
Pour que l’Homme parvienne à s’autoprogrammer, à s’autodéfinir, c’est-à-dire à autodéfinir ce qui est interne et externe à lui-même, il ne faut pas qu’il y ait en lui d’ambiguïté. Il ne faut pas qu’il soit arrêté scientifiquement par la religion, ─ je dis ceci d’une façon virtuelle ─, il ne faut pas qu’il soit arrêté scientifiquement par les états intuitifs, et il ne faut pas qu’il soit arrêté intuitivement par les attitudes mentales. Il faut qu’il soit libre. Pour le devenir, il faut qu’il soit libre de la mémoire. Non pas dans le sens de ne pas avoir de mémoire, mais dans celui de ne pas être affecté émotivement par ce qui est mémoriel.
Vous me parlez de Dieu, j’ai une réponse.
Vous me parlez d’espace, j’ai une réponse.
Vous me parlez de temps, j’ai une réponse.
Vous me parlez de feu, j’ai une réponse.
Vous me parlez d’atome, j’ai une réponse.
Je dois avoir une réponse; si je n’ai pas de réponse créée par moi, je vis une réponse qui est mémorielle. Alors je suis limité par la question et je suis limité par la réponse. Si vous me parlez d’atome, je dois être capable de créer le mode d’expression de l’Énergie vécue à travers mes propres circuits, ce qui me permet de créer une forme mentale capable, sur le plan de ma propre conscience, d’élever la conscience de l’atome au niveau où je suis.
Si je suis scientifique et que je travaille avec un niveau de conscience mentale visant à perpétuer la conscience de l’atome pour lui donner une formation qui est réelle, alors je libère la conscience humaine d’une façon d’utiliser ou d’interpréter les modes d’expression, ou d’explosion, ou d’implosion de cette force d’Énergie, pour lui donner une caractéristique qui est réellement universelle et qui demain servira l’Homme. Il en va de même sur le plan de la divinité, des religions, de l’intuition. Si vous me parlez d’âme, il faut que je puisse définir le concept.
La même chose pour les concepts de Dieu, de mort, d’immortalité, d’éternité… Si je ne peux pas les définir, je suis assujetti aux constatations ou aux observations intuitives de l’humanité, qu’elles proviennent des Perses, des Égyptiens, de Babylone, de l’Inde, des chrétiens, des Juifs... Je suis encore perplexe devant tout ce passé, c’est-à-dire que je n’ai pas savouré parfaitement mon absolu. La conscience de l’Homme nouveau est là.
De quel droit puis-je définir?
Comment puis-je prouver ce que je définis?
Un Homme conscient n’a pas à prouver quoi que ce soit, car il n’est pas intéressé à prouver quoi que ce soit. Il est simplement, par Énergie créative, mentale, capable de définir tout ce qui l’intéresse.
La position de la nouvelle époque évolutive vis-à-vis de l’époque involutive consiste en un jeu mental totalement différent. Si vous êtes scientifique ou spirituel, ou religieux, ou encore métaphysique et que vous m’approchez, je vais discuter avec vous les aspects qui font partie de l’organisation psychologique de votre moi en relation avec les constantes et les paramètres de votre propre expérience.
Si vous me parlez de Dieu et vous avez l’autorité de m’en parler parce que vous êtes cardinal, moi j’ai l’autorité parce que je suis content de vous parler de Dieu. Ce n’est pas parce que vous êtes cardinal que moi je ne peux pas vous parler de Dieu. Votre autorité n’est pas un brevet que le gouvernement vous a décerné. Mais si vous pouvez, en tant que cardinal, parler de Dieu avec moi et vivre le cauchemar que je vous ferai vivre probablement, alors notre échange sera plaisant et créatif.
Si vous êtes scientifique, le même phénomène se produira. Il n’y a plus, pour l’Homme conscient, de nécessité d’évaluer psychologiquement ou par rapport à sa mémoire, ou par rapport à l’autorité mondiale, les différentes définitions de la vie, surtout les définitions majeures de l’ordre du cosmique ou de l’infini.
FP - Pour que ce que vous faites crée un effet d’emballement, pour qu’il y ait une répercussion, pour qu’il y ait une continuité, il faut une œuvre.
BdM - L’Homme est l’œuvre. Un Homme qui parle est l’œuvre. La mesure de l’Homme est toujours en fonction des conséquences de son action. La mesure de Victor Hugo, la mesure de Copernic, la mesure de César, la mesure du Nazaréen, la mesure de n’importe qui est toujours en fonction des conséquences. Si l’Homme n’a pas de conséquences dans sa vie, effectivement ce qu’il donne à la vie comme mesure se perdra au cours de l’histoire. On ne fait pas enquête aujourd’hui sur les Hommes qui n’ont pas duré plus que tant de siècles. Il faut être immortel historiquement pour avoir un certain poids.
FP - Mais qu’est-ce qui va faire que vous allez être immortel historiquement et non pas juste une étoile filante dans le firmament de l’histoire?
BdM - Je fais référence au passé seulement. Les Hommes qui ont marqué leur temps étaient immortels historiquement. Les Hommes ont eu quelque chose à apprendre des Hommes pendant l’involution, tandis que l’Homme nouveau n’aura plus quoi que ce soit à apprendre de personne parce que c’est une illusion. Nous avons cela à apprendre, mais nous avons à l’apprendre par nous-mêmes, et non par un autre. Je peux parler durant toute ma vie, mais ce n’est pas parce que je le fais que l’Homme va se conscientiser.
L’époque des jeux psychologiques est terminée, tant sur le plan de la science que sur celui de la religion. J’avertis l’Homme, je dis à ceux qui sont des sommités dans les sphères qu’un jour l’Homme découvrira que l’atome n’est pas constitué comme que nous le concevons aujourd’hui. Que l’atome ne se comporte pas comme un système solaire. Que l’atome n’est pas atomique dans le sens décrit originalement par les Grecs. Que l’atome n’est pas la plus petite particule.
En regardant la recherche qui se fait en science aujourd’hui, on constate qu’il y a depuis un grand nombre d’années un avancement graduel vers la définition de plus en plus difficile, dans le mental des scientifiques, de la réalité atomique. Plus on avance dans l’observation du mouvement atomique, plus on s’aperçoit que nous entrons dans un monde qui reste à découvrir, parce que l’atome n’est pas un tout petit grain de sable. L’atome représente, quelque part au cours de notre expérience, un sous-plan de la matière.
Un sous-plan est un monde parallèle. Le monde structuré que nous connaissons sur le plan de l’expérience n’est que la condensation énergétique de ces univers parallèles. Un jour, dans l’évolution de la science et dans celle du domaine intuitif ou du domaine cinématographique, l’Homme sera dématérialisé et transporté quelque part dans l’espace, en un autre lieu. S’il y a dématérialisation de l’Homme, il y a diffusion totale de son Énergie dans un espace ou dans une sphère quelconque où l’Énergie n’est plus diffuse. Si l’Homme, matériellement, est totalement diffusé, il doit coexister quelque part ailleurs, dans un espace parallèle qui fait partie des sous-plans de la matière de sa conscience.
L’Homme est indestructible. Si la science en arrive à le détruire temporairement pour le dématérialiser, il se reconstruira et sera maintenu intact dans une autre dimension; après il sera ramené dans la dimension matérielle en fonction des principes de cette nouvelle science qui aujourd’hui défie notre imagination.
La science découvrira que l’organisation atomique qui permet à l’Homme de définir l’organisation moléculaire, qui lui permet de structurer la dynamique des cellules, ne fait pas partie de notre conception atomique d’aujourd’hui, mais qu’elle participe d’une autre conception de l’Énergie, atomiquement valorisée à partir du moment où l’Énergie se densifie sur un sous-plan et devient matériellement perceptible ou matériellement dynamique et active. Mais comme sous les sous-plans de la matière cette sorte de manifestation atomique n’existe pas, l’Homme développe ainsi une raison de rêver.
Quand il rêve, son rêve ne fait aucunement partie de l’organisation atomique ou moléculaire de sa conscience. Il fait plutôt partie de l’organisation systémique d’un monde parallèle, beaucoup plus vaste que le monde matériel. La nuit, l’Homme définit, cela lui permet, quand il revient dans son corps matériel le jour, de vivre en harmonie plus définie avec sa réalité parallèle. Voilà pourquoi je dis que, sur le plan de la science comme sur celui de la religion, l’Homme sera obligé un jour de définir.
Les scientifiques sont les premiers à dire que l’Énergie ne se perd pas et ne se construit pas, elle est permanente et se transforme. Si l’Énergie se transforme et que l’Homme est capable de redéfinir un concept, de réorganiser la valeur mentale, morale, émotive d’une pensée, cette Énergie transformative provient d’une des dimensions de l’Homme.
Lorsque l’Homme aura la capacité de s’autodéfinir, il sera capable de définir les limites de la religion, leur donner une extension afin de comprendre que l’organisation des mondes invisibles, des mondes de la spiritualité, du monde des anges et des archanges, représente en fait l’organisation systémique des mondes involutifs qui coordonnent toute l’activité des Êtres biologiques et pensants et des infrastructures sur une planète. Alors l’Homme commencera à prendre conscience des gouvernements invisibles.
Et il en va de même sur le plan de la science. Dès que l’Homme pourra créer des mots qui expliqueront les concepts, il se libérera des limitations psychomentales de la science cartésienne et nous aurons une science réelle.
Il existe une très grande différence entre un concept et un mot. Un concept est un mot ou des mots qui cimentent et bloquent l’Énergie mentale de l’Homme, empêchant ainsi la valorisation constante des synapses. L’Homme doit être libre, et à mesure qu’il avance il doit être comme une carte géographique qui prend de l’expansion. Aussitôt qu’il y a du mémoriel dans l’Homme qui appartient à l’ordre de la mentalité collective, qui n’est pas créative, il y a un arrêt dans l’Homme. Si l’Homme est spirituel, il vit cet arrêt, il devient fanatisé par sa religion; s’il est scientifique, il devient fanatisé par sa science. Là réside le problème de l’Homme.
Il n’y a pas de limite à la science comme il n’y a pas de limite à la religion. Mais il y a une expression extrêmement vaste des domaines de la religion, comme il y a une expression extrêmement vaste des domaines de la science. Un jour, religion et science formeront une seule catégorie d’expérience. Mais lorsque l’Homme sera arrivé à vivre l’unification de ces deux catégories, il sera supramental et il n’y aura plus de limites à sa capacité de constater la limitation absurde de sa vie inconsciente.
Si Sartre est arrivé, avec d’autres, à constater que la vie est absurde, c’est parce que le mental philosophique est absurde. C’est l’absurdité du mental qui crée l’absurde. Vous ne pouvez pas créer d’intelligence à partir de la folie. Vous ne pouvez pas créer d’infinité à partir de la limitation. L’Homme doit définir par lui-même la réalité, mais il ne peut le faire à partir du mémoriel parce que celui-ci constitue pour l’Homme une sécurité psychologique. Le scientifique se sent psychologiquement en sécurité dans son ciment. Le spirituel se sent psychologiquement en sécurité dans son ciment.
Mais l’Homme ne peut pas être en sécurité dans le ciment, il doit être en sécurité dans sa capacité de transmuter le ciment, de lui donner une certaine dynamique, une certaine force vitale. Alors il verra le ciment cesser d’être un carré limitatif pour devenir un mouvement expressif et expansif vers l’infinité.
Un jour j’ai rencontré un philosophe avec qui je parlais de l’âme. Il s’est mis à me dire : “non, non, non, ce n’est pas ainsi qu’il faut voir l’âme”. J’ai dit : “quel droit as-tu de me dire non? Tu peux dire : peut-être! On va voir! Tout d’un coup!” Cette réalisation a changé sa vie. L’Homme se définit toujours en fonction de son intelligence créative. Voilà la prochaine évolution.
Si l’on me parle de temps, je parle de temps. On parle d’espace, je parle d’espace. Einstein dit ceci, moi je dis cela. C’est pas parce qu’Einstein dit telle chose que c’est final.
Prenons la catégorie absolue d’une dévotion à la recherche de la connaissance, à la définition de la réalité. Einstein dit ceci, le pape dit cela. Pourquoi moi, je ne dirais pas autrement... Mais si je veux contester Einstein, il faut que je sois capable de le faire, c’est-à-dire faire face à ses représentants qui font partie du « Scientific Establishment », comme je dois être capable de faire face aux représentants du Vatican, ou de, d’autres religions. Si je ne suis pas capable parce que je fonds, alors j’aurais dû me taire.
FP - Donc on doit contester?
BdM - Contester est une attitude mentale. Je parle d’autodéfinition. Il faut autodéfinir, non pas pour constater ce que nous savons, ─ parce que nous ne pouvons pas savoir ce que nous savons, parce que c’est infini ─, mais pour amener vers le plan matériel, dans notre expérience, ce qui est réel. Sinon nous ne pourrons jamais définir ce qui est réel. Si je dis : Dieu c’est ceci, pensez-vous qu’il va venir chez moi pour me dire : non, je ne suis pas ceci?
Si je définis, à partir d’une conscience créative, les aspects conceptuels, émotionnels, spirituels, psychiques, métaphysiques, parapsychiques de Dieu et que je fais sauter la fondation qui a servi à l’involution, pour créer d’autres paramètres qui serviront demain à la définition d’une nouvelle science, alors je dois pouvoir supporter émotivement ce que je dis. Si je redéfinis ou réorganise la forme mentale de la conception de Dieu, ou si je réorganise la forme scientifique de la conception binaire de l’Énergie, je dois moi-même, en tant qu’Être mental, créatif, supporter la conviction de cette nouvelle définition en relation avec ceux qui vont m’approcher.
Si je suis chez moi, au téléphone, et qu’on m’appelle d’Allemagne pour me parler des expériences qui s’y font en antigravité, je dois être capable de savoir ce qui se passe dans ce laboratoire. Si je dis à ces gens qu’ils font des erreurs dans tel domaine dans leur laboratoire, ils vont me demander comment il se fait que je sache ces choses. Je vais répondre que le fait de savoir ces choses fait partie de la conscience supramentale. Je n’ai pas besoin de me promener en Allemagne pour les savoir.
Je veux faire comprendre qu’il y a dans l’Énergie, dans cette nouvelle Énergie mentale de l’Homme, dans ce restant de cellules inactives, un potentiel infini et absolu. Et celui-ci investit l’Homme avec ce que, dans le passé, il avait investi d’autre, c’est-à-dire les divinités.
L’Homme lui-même est un centre d’Énergie créative, cosmique. Dans sa réalité infinie, derrière la matière et ses sous-plans, il est un Être créateur. Aujourd’hui, il est prêt à le comprendre, alors dans le passé il n’était pas prêt, et même avant sa descente dans la matière il n’était pas prêt. C’est un processus d’évolution et nous en sommes rendus là.
FP - En poussant votre raisonnement à l’extrême limite…
BdM - Ce n’est pas du raisonnement. On ne peut pas raisonner des choses comme celles-là. Elles ne se raisonnent pas. Je vais vous donner la définition du raisonnement : c’est la déformation psychologique de la correction du mental, qui vous permet, sur le plan conceptuel, d’avoir l’impression d’avoir des idées qui se tiennent ensemble.
FP - Donc si j’avais l’impression d’avoir des idées qui se tenaient ensemble et que je portais un jugement de valeur sur ce que vous dites, que je trouve bon ou vrai ce que vous dites, ou faux, ou mauvais, ou mensonger ce que vous dites, de toute manière et d’une façon ou de l’autre je suis englué dans le ciment à ce moment-là?
BdM - Non. D’une façon ou d’une autre, vous n’avez pas le choix parce que ce que je dis, je le dis d’une façon finale. Comme je ne suis pas intéressé à votre opinion, vous êtes cuit. Je parle avec vous parce que je vous aime en tant qu’Homme, mais je ne suis pas intéressé à votre opinion. Je sais aussi que si l’on prend de la colle et qu’on la met sur une planche de bois, même si l’on gratte il en reste toujours un peu.
FP - Face à quelqu’un qui exprime sa dimension ou sa réalité, nous n’avons pas à embarquer positivement ou négativement?
BdM - C’est votre seule sécurité. Parce que si vous me croyez, vous êtes cuit. Et si vous ne me croyez pas, vous êtes en sécurité, mais vous n’avancez pas. Et si vous êtes neutre, alors un jour vous ferez vos propres connexions. Mais il ne faut pas me croire, c’est évident!
FP - Quelles sont vos définitions de la croyance et de la certitude?
Ou de la foi et de la connaissance?
BdM - La foi est une subversion émotive imposée à l’intelligence. C’est une forme d’autorité imposée par un état d’Esprit sans la participation intelligente de l’ego. Elle sert pendant l’involution jusqu’au jour où son besoin cesse. Ce jour-là, l’Homme a de la certitude. Mais si l’on vit de la certitude à l’intérieur de notre foi, la certitude devient de la foi aveugle. C’est dangereux. Parce que du ciment spirituel, c’est beaucoup plus pernicieux que du ciment scientifique. C’est du vrai ciment parce que l’Homme ne traite plus avec les mêmes valeurs : il traite avec la vie, l’âme, la conscience, l’Êtreté.
Tandis qu’au niveau de la science, vous traitez simplement avec la télé, les automobiles, les roquettes sur la lune. Vous pouvez vivre sans télé, mais vous ne pouvez pas vivre sans sentiments internes d’une appartenance à une certaine dimension, sinon vous n’auriez pas de valeurs. Comme vous êtes obligé d’avoir une certaine certitude, c’est à ce moment-là que vous n’avez aucune valeur parce que vous avez donné à cette dimension extraordinairement grande, que vous qualifiez émotivement, toute la valeur de votre certitude. Donc vous vous enlevez de la valeur. L’Homme sera obligé de réaliser que Dieu n’est pas ce qu’il pense, non pas dans le sens réactionnaire de Nietzsche qui dit : Dieu est mort. Cela ne veut rien dire, simplement qu’on s’en occupe plus. Nous sommes rendus à l’âge de la science.
Quand Nietzsche a dit : Dieu est mort, c’était bien plus pour s’attaquer à la chrétienté qu’autre chose. Au lieu de dire que Dieu est mort, il s’agit de dire que Dieu n’est pas ce qu’on pense. Voilà qui est intelligent et créatif.
Si Dieu n’est pas ce qu’on a pensé pendant des milliers d’années, il est quoi?
Maintenant que nous voilà arrivés à ce stade de la nouvelle évolution, nous devons être capables de définir ce que Dieu représente sur le plan de l’évolution cosmique et planétaire.
Sur le plan de l’évolution de l’âme, sur le plan de l’évolution de la matière, sur le plan de l’évolution du royaume animal, végétal, humain, supra-humain, qu’est-ce que Dieu?
Il y a des domaines dans l’expérience mentale de l’Homme où effectivement les scientifiques interviendront un jour, et j’en connais beaucoup qui ne veulent pas se montrer en public. Mais il y a effectivement un besoin, chez l’Être humain scientifique ou spirituel, d’intervenir humainement, catégoriquement, avec des plans d’information qui ne sont pas rattachables à la constitutionnalité psychologique de l’ego. Voilà ce que j’appelle le contact médiumnique avec des plans parallèles. Un jour l’Homme scientifique ou spirituel sera obligé d’utiliser son matériel créatif pour contracter une conversation avec des plans, par voix télépathique mentale, qui ne sont pas régis par les lois de la matière.
Tant que l’Homme n’aura pas fait ce pas, il n’aura pas compris les lois du mensonge, qui font voir jusqu’à quel point la définition conceptuelle de ses pensées est aujourd’hui assujettie à une manipulation télépathique subliminale, subconsciente, qui fait partie de la programmation de son mental humain involutif. L’Être humain reçoit de l’information en relation avec la société, intérieurement et à son insu. Cette information, qui fait partie de la communication avec les circuits universels qui sont des mondes parallèles, est une information qu’il ne connaît pas, qu’il ne peut ni investiguer ni corriger par lui-même.
Voilà pourquoi l’Être humain ne vit qu’un certain pourcentage de l’activité neuronique. Il y a des forces mentales intelligentes dans le cosmos qui ne veulent pas que l’Homme évolue, parce qu’elles doivent se servir de l’Homme pour elles-mêmes évoluer. La plante mange le minéral, l’animal mange la plante, l’Homme mange l’animal, le surhomme mange l’Homme, au niveau de la parole. Sur les plans invisibles, c’est la même chose, les mondes parallèles mangent les mondes matériels, par Énergie.
C’est un écosystème parfait qui constitue un des plus grands mystères de la vie sur Terre. Tant que l’Homme n’aura pas compris ceci, il ne pourra pas, sur le plan spirituel, faire face à la réalité cosmique des concepts involutifs de Dieu; et sur le plan scientifique, il ne pourra pas autodéfinir la réalité de l’Énergie afin de donner une capacité créative qui le libérera du besoin de programmer ses instruments de recherche pour avoir de la connaissance. Tant que l’Homme sera obligé de programmer sa recherche pour avoir de la connaissance, il sera régi par sa mémoire.
Les craintes que nous retrouvons dans les films où le cerveau électronique devient lui-même le maître sont des illusions. Un cerveau électronique ne peut devenir maître que sur le plan quantitatif et non pas sur le plan créatif; c’est une illusion créée par Hollywood pour la vente des films.
Il est possible qu’un cerveau électronique devienne un jour tellement puissant que l’Homme ne pourra plus emmagasiner ou même travailler facilement toute l’information et qu’il sera obligé de se servir d’un sous-traitant mécanisé pour la traiter.
D’ailleurs, c’est la raison d’être de ces machines. Mais qu’un cerveau électronique devienne un jour un être pensant, cela fait partie des options spirituelles, inconscientes, intuitives, programmées dans le mental de l’Homme, pour lui donner l’inquiétude émotionnelle de sa science. Il y a des forces dans l’invisible qui travaillent à perpétuer sur Terre la crainte de l’évolution scientifique de l’Homme.
Le monde est occulte; l’univers est occulte; c’est-à-dire que ce n’est pas aujourd’hui compris. Et cela doit être compris par l’Homme, car celui-ci n’a pas à mourir pour savoir ce qu’est la mort, il doit le savoir quand il est vivant pour que lorsqu’il sera prêt à changer de plan, il n’aille pas dans ces zones occultes, mais qu’il aille plutôt dans celles de l’immortalité. Il y a une science là et seul l’Homme conscient peut la créer. Elle ne peut être rendue, définie que par lui-même, ni par la mémoire de l’humanité, ni par les contacts télépathiques, subliminaux, médiumniques, occultes. Je le dis d’une façon absolue parce que j’ai quinze ans d’expérience dans ce domaine.
Et je le sais tellement que même aujourd’hui quand je travaille avec des médiums, des gens qui sont très clairvoyants, je n’accepte d’information venant d’eux que si je suis prêt à l’accepter. Sinon je force les entités sur les autres plans à changer d’avis. C’est ainsi que l’Homme un jour devra faire. Tant que l’Homme ne sera pas capable de définir sa réalité, il sera sujet à la désinformation.
La désinformation politique ou la désinformation de l’Église, c’est une chose, mais je vous assure que la désinformation télépathique, occulte, interne de l’Homme, c’est une autre, elle empêche l’Homme d’utiliser parfaitement tous ses neurones.
FP - Alors, l’univers pour quoi faire?
L’Homme pour quoi faire?
Questions interdites par la science?
BdM - Non pas questions interdites, mais questions stupides de l’Homme qui est contrôlé dans son mental. Toute question qui vient au mental de l’Homme est, naturellement, sur le plan involutif, stupide, parce que toute question est le produit d’une programmation qui empêche l’Homme de connaître la réponse par lui-même. Si l’Homme n’était pas programmé sur le plan psychologique, s’il avait accès à tout son cerveau, l’Homme n’aurait jamais de questions, il n’aurait que des réponses pour ceux qui ont des questions.
FP - Mais alors que vaut toute la tentative de la philosophie?
BdM - Elle fait partie de cette programmation psychologique de l’Homme qui l’amène graduellement à pouvoir vivre inconsciemment le circuit de l’erreur conditionnée et permanent, afin que des Êtres, sur d’autres plans, puissent utiliser l’Énergie de l’émotion et la pensée humaine et construire des modes d’évolution qui participent de l’organisation interne de leur monde.
FP - Mais si nous n’avons pas de réponses à ces questions, nous sommes obligés d’accepter le point de vue de l’absurde.
BdM - Les réponses à ces questions, nous devons les créer nous-mêmes. L’Homme a les réponses à ses questions, mais il ne peut pas les créer parce qu’il est conditionné par un système mémoriel qui utilise l’Énergie émotive et mentale afin de perpétuer chez l’humanité ce que nous appelons l’ignorance; celle-ci est l’incapacité de savoir et la capacité de simplement conceptualiser des formes qui sont utilisées par les intelligences dans d’autres mondes pour manger de l’Énergie émotionnelle et de la pensée afin que l’Homme devienne prisonnier du monde de la mort; c’est le circuit de l’involution.
Les anciens ont toujours su ceci; les initiés l’ont toujours su; ceux qui ont trempé dans les sciences occultes l’ont toujours su, mais ils ne l’ont jamais compris.
Au XIXe siècle, Kardec a fait des études pendant des années avec des médiums et à la fin de ces recherches il a dit : “il est impossible à un Être humain, de demander une question à un monde parallèle et d’avoir une réponse qui soit de la vérité”. Il avait absolument raison. Steiner aussi a fait des investigations sur les plans parallèles et il est arrivé, après un certain nombre d’années, à ne plus le faire parce qu’il y avait trop de voiles. Le problème de l’Homme est qu’il demande des questions et qu’il ne s’est pas habitué à se donner lui-même les réponses.
FP - Mais c’est parce qu’il n’est pas habitué à vivre dans l’angoisse non plus.
BdM - C’est parce qu’il est trop dans l’angoisse et qu’il n’est pas suffisamment habitué à vivre dans le calme de son mental. Tous les Hommes ont des questions. Les Chinois, les Russes, les Américains, l’Amérique du Sud, toute l’humanité a des questions, mais personne n’a de réponses. L’Homme seul, par lui-même, pour lui-même, peut avoir des réponses.
Mais il n’a pas la colonne vertébrale suffisamment développée pour se donner les réponses, car aussitôt qu’il donne une réponse en public, ─ au contraire du privé ─, le ciel lui tombe sur la tête, il ne peut pas aller à l’école ni à l’université, ses parents sont contre lui... C’est l’histoire de l’humanité, la congestion cérébrale.
Nous vivons dans un pays, le Québec, où il y a une certaine liberté psychologique sur le plan culturel, sur le plan des affinités individuelles vis-à-vis de la conscience collective. Imaginez-vous quelqu’un qui vient de l’Inde ou d’anciens pays; il est presque impossible pour un tel Homme de briser avec le pouvoir mémoriel de ces consciences collectives.
Voilà pourquoi les Hommes qui sortiront de ces consciences raciales vivront de très grands tourments; l’Homme ne peut pas savoir sans offusquer ceux qui pensent comprendre et connaître; c’est impossible.
Une des grandes définitions de la nouvelle réalité de l’Homme : l’Homme, quand il sait, n’est plus intéressé à la connaissance. L’intérêt pour la connaissance est une illusion psychologique de l’ego qui veut stabiliser, dans son mental, certaines formes d’Énergie afin de se donner sur le plan réflectif une constante, une permanence, une normalité; c’est une illusion.
Si vous êtes riche à milliards, si vous avez beaucoup d’argent, vous n’allez pas penser à investir. Si vous êtes intelligent, vous allez vous installer quelque part en Floride. Mais il y a des Hommes qui sont riches et qui passent leur temps à investir; ainsi va l’Être humain.
Les questions sont de l’investissement psychologique dans la survie psychologique du moi, pour l’historicité de la conscience collective, afin que l’Homme soit toujours démesurément atrophié dans son intelligence, pour que l’humanité ait de plus en plus de grands réseaux d’informatiques.
FP - Alors c’est donc le pouvoir de cette conscience collective qui nous empêche de répondre par nous-mêmes?
BdM - Quand vous demandez une question, il s’agit toujours d’une question à laquelle la conscience collective antérieure n’a pas pu répondre. Vous ne demandez jamais de questions que la conscience collective a pu résoudre. Vous êtes toujours assujetti à la mémoire de la conscience collective. À partir du moment où vous demandez une question, vous perdez votre temps.
FP - Autour de vous, il n’y a pas de structures en place. Si vous aviez voulu partir une religion, vous auriez un certain succès, ou un succès certain.
BdM - C’est évident. Mais je n’ai pas la vibration pour faire cela.
FP - Sans structure, il n’y a pas de diffusion de cette information à une échelle mondiale.
BdM - J’ai commencé à écrire, mais je ne suis pas pressé. J’ai des livres, que je prépare. Mon œuvre va se structurer par elle-même. Il y a des gens qui vont lire. Ils vont faire une connexion et continuer. Le monde continue.
FP - Quelle impression pensez-vous que vous faites aux universitaires quand vous parlez?
BdM - Tout dépend de leur attitude mentale, de leur ouverture d’Esprit. Certains me prennent pour un phénomène pathologique, d’autres pour un hurluberlu, d’autres me trouvent sympathique. Cela varie selon les individus... c’est leur problème, pas le mien.
FP - Avez-vous jamais été invité à des congrès scientifiques ou universitaires?
BdM - Je traite toujours avec les scientifiques d’une façon personnelle. Je vais chercher des sommités dans le monde et je les amène chez nous. Je parle, je donne des preuves. Il faut que je donne des preuves. Mais je vais donner les preuves occultes avant de donner des preuves scientifiques. Pour reprendre votre terme, je vais jouer sur leur paléocéphale.
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