FP - Une majorité de nos grands philosophes contemporains n’ont jamais réussi à faire une synthèse harmonieuse des systèmes dualistes : synthèse entre l’être et le néant; Dieu et le diable, pour Jean Paul Sartre par exemple, et c’est dans cette impasse que se trouve engagée toute la pensée occidentale depuis Aristote jusqu’à nos jours.
Donc l’Homme du XXe siècle, au stade de conscience primitive et expérimentale où il se trouve, est prisonnier des différents aspects de la polarité : tels que le bien et le mal, le raisonnable et l’irraisonnable, la logique et l’illogique, etc.
Dans le développement de la conscience du réel, y a-t-il, Bernard de Montréal, une place pour une perception synthétique du rationnel et de l’irrationnel?
BdM - Le rationalisme, c’est une conception que l’Homme possède de l’ordre dans les choses. Plus l’Homme devient conscient, plus l’ordre rationaliste, sur le plan mental, est changé pour un autre ordre qui englobe à la fois les vertus de l’ordre rationnel, mais aussi le pouvoir de l’ordre créatif du mental supérieur, c’est une synthèse.
Tant que l’Homme fonctionne sur le plan de l’ordre rationaliste, il bloque en lui l’énergie créative qui crée constamment, comme une fontaine, un nouvel ordre. Et ça, c’est dangereux parce qu’éventuellement, l’Homme arrive à la limite de l’ordre rationaliste. Il y a une limite, c’est-à-dire qu’une fois que le rationalisme a mis de l’ordre dans les choses, la vie continue, il y a une mutation; il y a une transformation profonde; il y a d’autres forces qui entrent en jeu, et l’Homme doit être capable d’absorber ces autres forces, afin de créer dans sa vie, ou dans la vie sociale ou individuelle, une dynamique suffisamment créative et régénérative pour empêcher, éventuellement, que nous soyons emprisonnés dans l’impuissance catatonique que crée la fossilisation de nos idées.
Dans le passé, lorsqu’une civilisation arrivait à son sommet, lorsqu’une civilisation était impuissante à se régénérer, elle écroulait. L’ordre cartésianisme, logique, de cette civilisation-là, ne pouvait plus s’adapter à un nouveau temps, parce qu’il y avait épuisement des forces créatives de cette civilisation. Les Romains ont connu ceci, les Grecs, ainsi de suite. Et nous sommes en train, nous aussi, à la fin du XXe siècle, d’arriver à cette même situation, où nous ne sommes plus capables de créer un ordre nouveau.
Regardez dans le domaine de la politique, aujourd’hui nous vivons dans une constante et perpétuelle polarité entre deux systèmes de vie, politique, économique, totalement opposés. Une à tendance très libéralisante, l’autre à tendance très dominatrice. Et là, où ces deux politiques se confrontent dans un carrefour d’ultimatum ou dans un carrefour de situations qui ne peuvent plus être assujettis à de l’intelligence créative, nous avons la possibilité d’autodestruction.
Si l’Homme, ou quand l’Homme, ou quand les gouvernements... parce que les gouvernements sont faits par l’Homme... si l’Homme arrive, un jour, à être créatif, lorsque viendra le point dans son expérience à tous les niveaux, que ce soit scientifique, économique, politique, où il sentira de l’embouteillage, il y aura suffisamment de créativité en lui pour faire débloquer ceci, pour créer un ordre nouveau.
Donc la logique, ce qui est ordonné à partir des conceptions mentales idéologiques de l’Homme, éventuellement, étreint le cerveau humain, empêche que l’Homme puisse dépasser les conditions planétaires et très prématurées de sa destruction.
C’est l’Homme, lui-même, qui doit créer dans le monde les forces nécessaires à constamment renouveler son patrimoine.
Mais si l’Homme se laisse rendre prisonnier par un ordre logique, l’ordre logique russe, l’ordre logique américain, comment voulez-vous que nous puissions survivre dans un temps où les ultimatums ont dépassé le stage du glaive et de l’épée, dans un temps où les ultimatums sont, et font partie de, la guerre de l’espace.
Toute science, à quelque niveau que ce soit, doit être fondée sur l’intelligence, et il n’y a pas… L’Homme... d’ailleurs l’Homme, l’Homme du XXe siècle, l’Homme de l’involution, n’a pas connu encore le cycle de l’intelligence, c’est nouveau. Il a connu le cycle de l’intellect, du mental inférieur, mais il n’a pas connu le cycle du mental supérieur, où il puise dans son Esprit, dans son Intelligence, les ressources infinies lui permettant d’ajuster constamment la trame de son expérience matérielle.
Et toutes les sciences, toutes les activités de l’Homme, toutes les activités politiques, économiques de l’Homme, sont assujetties à ce même problème. C’est pour ça qu’aujourd’hui nous vivons dans un monde extrêmement angoissé, parce que l’Homme sent de plus en plus qu’il n’est plus maître chez lui; il n’est plus maître sur sa planète. Et ça, ça crée une angoisse mondiale; ça crée une angoisse qui est vécue sur le plan individuel; ça crée une angoisse que l’on vit quand on regarde la télévision, ainsi de suite.
Et un jour, il faut que l’Homme dépasse ceci, mais l’Homme ne dépassera pas ceci dans des conditions faciles, parce que tout ceci fait partie de l’ordre du jour; ça fait partie des conditions de l’expérience de la conscience expérimentale de l’Homme. C’est pourquoi l’Homme devra, comme disent les Américains, s’élever par ses propres forces, “by his own bootstraps” (par ses propres moyens). L’Homme devra s’élever par ses propres forces, et il ne pourra plus, éventuellement, s’assujettir à des forces extérieures ou internes qu’il ne comprend pas, qu’il ne contrôle pas.
L’intelligence, c’est nouveau sur la Terre, nous entrons présentement dans le cycle de l’intelligence, qui est un cycle évolutif; qui est un cycle qui n’a rien à faire avec la spiritualité; qui est un cycle qui n’a rien à faire avec la matérialité; qui est un cycle qui fusionne ou qui fait la synthèse du spirituel ou de l’interne avec le matériel. Il faut que l’Homme puisse intégrer l’interne avec le matériel.
Donc, les Hommes se sont occupés beaucoup du matériel; aujourd’hui les Hommes s’occupent beaucoup du spirituel; quand je dis les Hommes, je parle d’un certain nombre de jeunes dans le monde, mais il faut qu’il y ait une synthèse de ceci, parce que l’Homme peut être aussi prisonnier du matériel qu’il peut l’être du spirituel. Il n’y a pas d’intelligence dans le spirituel, il y a du sentiment, il n’y a pas d’intelligence créative dans le matériel; il y a simplement l’adaptation psychologique des concepts scientifiques à l’ordre du jour.
L’Homme a besoin d’intelligence, c’est-à-dire qu’il a besoin de vie dans le mental, une vie qui n’est pas assise sur les fondations pythagoréennes d’une pensée, qui n’est plus suffisante pour lui. L’Homme a besoin de réellement comprendre la nature de ses dimensions, et d’élever son pouvoir créatif afin qu’il puisse, individuellement d’abord, être conscient.
Ensuite, au cours des siècles, il y aura un réajustement naturellement, parce que ses forces créatives en lui seront très grandes, donc elles créeront, au fur et à mesure que l’humanité avance, des conditions permettant à la civilisation, qui est retardataire, de prendre un nouvel embranchement, une nouvelle évolution. Mais c’est très important pour l’Homme, aujourd’hui, de consolider sa nature, et d’abaisser les parois qui séparent sa réalité de son intellect, les parois qui séparent la réalité de son intelligence créative, de son ego.
Et pour qu’il puisse abaisser ces parois, il faut qu’il prenne conscience qu’il est beaucoup plus que ce qu’il croit être. Il faut qu’il prenne conscience que la réalité est beaucoup plus occulte qu’il ne le croit et que la réalité n’est pas assujettissable à des dimensions de mesure psychologique.
Ce n’est pas l’Homme qui a formé le cosmos, c’est l’Esprit dans l’Homme coloré qui lui a donné la civilisation, mais il faut un jour que l’Homme ait un Esprit pur, c’est-à-dire un Esprit qui est cristal, un Esprit qui n’est pas coloré par les déformations psychologiques de sa race, de sa nation, de sa culture, de son milieu social, de sa civilisation, ou des formes dans sa civilisation qui ont aidé, dans le passé, à élever la conscience primitive de l’Homme involutif.
FP - Donc, que ce soit la civilisation occidentale ou orientale…
BdM - Ça n’a aucune importance…
FP - Elles vont avoir à faire face toutes les deux à un déchirement, à une révision totale de leurs concepts?
BdM - Très juste! Parce qu’il y a des concepts dans la civilisation occidentale comme il y en a dans la civilisation orientale. La civilisation orientale est beaucoup plus spiritualisante que la civilisation occidentale qui est beaucoup plus matérialiste, et l’Homme doit créer une nouvelle, une troisième civilisation qui fait la synthèse des deux, qui puise dans le matériel interne de ce qui est intuitif, intérieur à l’Homme, et qui puise dans ce qui est externe, mécaniste, que nous avons créé, pour que nous puissions bénéficier de tous les aspects de l’Homme, les aspects intuitifs, créatifs, sages, et les aspects mécanistes, dynamiques et actifs.
FP - Mais ça, ça ne veut pas dire que c’est dans la fusion de la pensée orientale et occidentale que naîtra cette troisième voie…
BdM - Non, non, parce qu’il y a des faiblesses dans la pensée orientale; d’ailleurs, il y a d’énormes faiblesses dans la pensée orientale, comme il y a d’énormes faiblesses dans la pensée occidentale. La grande faiblesse de la pensée orientale, c’est qu’elle fonde tout sur un absolu qui est en dehors de l’Homme; elle fonde tout sur un absolu intelligent qui contrôle le cosmos; elle fonde tout sur une sorte de Dieu qui n’est pas comme notre Dieu, mais qui régente.
L’Homme fait partie de la régence, l’Homme fait partie de la hiérarchie, mais il n’a pas le pouvoir de reconnaître qu’il fait partie de la hiérarchie; et lorsque l’Homme aura le pouvoir de reconnaître qu’il fait partie de la hiérarchie, il sera autonome dans sa conscience. À ce moment-là, il pourra faire sur le plan matériel et sur d’autres plans, des choses qui conviennent à son intelligence et à la limite de ses fonctions occultes, cosmiques, sur la Terre. L’Homme sera dans le pouvoir de sa conscience.
Mais d’ici à ce temps-là, il sera, soit prisonniers d’une forme involutive de conscience ascendante, comme nous retrouvons dans l’Orient, ou il sera prisonnier d’une forme de conscience descendante comme nous retrouvons dans le monde occidental, donc la séparation des Hommes se fera. Vous aurez une humanité qui va vers une étrange forme de spiritualisation afin de se droguer le mental, l’esprit, et une autre partie de l’humanité qui s’intéressera simplement à la télévision et à la machine de course pour se droguer aussi sur le plan mental et sur le plan émotionnel.
L’intelligence, c’est une force qui est absolue dans l’Homme; elle est absolue, vous ne pouvez pas séparer une Intelligence; vous ne pouvez pas discuter avec de l’Intelligence; vous ne pouvez pas vous approprier de l’Intelligence; vous ne pouvez pas vous croire intelligent; vous ne pouvez pas penser que vous êtes intelligent; vous ne pouvez pas assumer le rôle intelligent qui est manifesté à travers votre parole, quand l’Homme est dans son intelligence.
L’intelligence fait partie des forces dans l’univers qui sont canalisées à travers l’ego, lorsque l’ego est capable de supporter le poids de cette énergie contre tous les obstacles qui font partie de sa mémoire, en tant qu’Homme appartenant à une civilisation, une culture, une race, une religion, une métaphysique, une psychologie, quoi que ce soit.
FP - Donc, l’Orient va chercher un refuge dans le temps et l’Occident dans de l’espace…
BdM - L’Orient pour le moment va chercher un refuge dans la matière que produit l’Occident, et l’Occident va chercher un refuge dans les idées que produit l’Orient, et les deux se cherchent. L’oriental, aujourd’hui, devient de plus en plus intéressé à ce qui se passe dans le monde occidental, et l’occidental devient de plus en plus intéressé à ce qui se passe dans le monde oriental, et chacun dans la maison de l’autre.
L’Homme doit être dans sa propre maison. L’Occidental doit être aussi bien chez lui que dans l’Orient; l’oriental doit être aussi bien chez lui, je veux dire en lui-même, que dans le monde occidental. La dualité, la polarité... d’ailleurs nous sommes des êtres qui... si vous savez que la constitution de l’Homme, la constitution psychologique de l’Homme ─ et ceci peut être très très bien expliqué par les psychologues ─ est fondée sur le mécanisme de la polarité.
Et la polarité, c’est un des grands phénomènes qui existent dans le cosmos; c’est ce phénomène qui permet à l’énergie d’aller d’un côté ou de l’autre. Et les êtres qui sont encore dans la phase d’une conscience primitive expérimentale sont prisonniers de ce mécanisme-là. On est soit prisonniers du bon ou du mauvais, du bien et du mal, du charitable ou de son absence. On est toujours prisonniers de quelque chose, on n’est jamais intelligents dans notre action; on n’est jamais sans émotion dans notre mental.
Donc nous souffrons constamment de moralité, et lorsque nous souffrons de moralité, nous amenuisons nos forces; nous diminuons notre pouvoir dans la vie; nous éteignons, en nous, notre intelligence et nous nous assujettissons à des forces, en nous, qui sont occultes, dont nous ne comprenons pas encore les lois de cause et d’effet. Et nous devenons des êtres de plus en plus perturbés; ce qui crée la perturbation chez l’Homme, c’est dans la polarité. Si l’Homme n’avait pas de polarité, il ne vivrait pas la perturbation.
FP - Et qu’est-ce qui permet de sortir de la polarité?
BdM - Ce qui permet de sortir de la polarité, c’est la réalisation, éventuellement, que l’Intelligence comprend à la fois le bien et le mal, le bon et le mauvais, le pour et le contre. L’Intelligence est une faculté supramentale, ce n’est pas une faculté mentale, c’est une faculté supramentale; elle fait partie des hauts niveaux de la conscience de l’Homme, et elle seule, cette Intelligence, peut comprendre la polarité.
Un Homme, qui est dans son intelligence, peut très bien comprendre la polarité qui existe entre l’arabe et le juif, entre une secte hindoue contre une autre, une politique communiste contre une politique capitaliste. Un Homme qui est dans son Intelligence ne peut pas appartenir à des factions, parce qu’il n’est pas divisible. Ce qui crée la polarité dans l’Homme, c’est le fait qu’il est divisible, et ce qui nourrit cette divisibilité, c’est la polarité, donc c’est un cercle vicieux.
Donc l’Homme n’est jamais capable de sortir de ce cercle; il n’est jamais capable d’être lui-même et de voir qu’effectivement, il y a de très très grandes choses qui peuvent être construites dans un système à forme communiste, comme nous connaissons, comme il y a de grandes choses qui peuvent être construites dans un système à forme capitaliste ou “free enterprise” (libre entreprise) comme nous connaissons. Autrement dit, dans chaque polarité il y a des aspects qui sont valables et créatifs, mais ils ne sont pas universels. Il y a dans le mal des bonnes choses, comme il y a dans le bien des bonnes choses.
Je vous donne un exemple du mal à l’intérieur duquel il y a des bonnes choses : il y a des gens qui, par exemple, pendant des années, vont assujettir leur vie, leur famille, à de la boisson. Un jour ils ont un accident; un accident ça fait partie du mal, mais ça les redresse, ils cessent de boire, la famille devient heureuse; et dans l’autre côté, c’est la même chose; et c’est l’intelligence qui peut faire la
synthèse des deux.
Nous n’avons pas, pendant l’involution, été éduqués, au niveau de la civilisation, en fonction de l’intelligence créative; nous avons été éduqués, au niveau de la civilisation, en fonction du pragmatisme moral, civique, étique, de notre société; et ceci a créé des remous, a créé des changements qui ont amené l’Homme aujourd’hui à une sorte de psychologie beaucoup plus libre qu’auparavant. Mais à l’intérieur de la liberté que nous possédons aujourd’hui, il y a énormément de violence, donc nous souffrons aussi de notre liberté, parce qu’elle est fausse, elle n’est pas réelle.
FP - Tant que l’Homme n’est pas capable de faire la synthèse donc des polarités, il goûte à l’expérience...
BdM - L’Homme n’est pas capable de faire la synthèse de la polarité donc il vit d’expérience; et un jour l’Homme devra cesser de vivre d’expérience. On ne peut pas perpétuellement vivre d’expérience, il faut qu’un Homme puisse faire quelque chose dans la vie, savoir et en connaître les lois de conséquence, pendant cent ans, cinquante ans, deux cents ans, trois cents ans.
Mais pour que l’Homme puisse vivre et connaître les lois de conséquence de son action dans une vie, il faut qu’il soit conscient, c’est-à-dire qu’il faut qu’il soit dans son Intelligence; c’est-à-dire qu’il faut qu’il ait résolu le problème de la polarité; il faut qu’il soit en dehors des limites psychologiques de son ego, sinon, il n’y a pas de porte de sortie, et c’est ça, l’involution.
C’est pour ça que ceux qui connaîtront la conscience supramentale ─ ou la prochaine évolution ─ qui réaliseront comment l’Homme est, au cours des générations qui viendront, seront obligés de rentrer dans toute la trame subtile de leur ego; connaître, comprendre, saisir, voir, et ce n’est pas facile...
Moi, je connais des gens qui sont suffisamment avancés en conscience, qui ont une belle conscience, qui ont conscience de leur ego qu’ils voient, mais ils voient après, ils ont fait le mouvement, ensuite ils voient. Ils ne sont pas capables de voir dans l’instantanéité, leur mouvement; ils font le mouvement, ils font une erreur, ensuite ils voient, ensuite ils changent, donc il y a progression, c’est bon.
Mais l’Homme devrait être capable de voir instantanément, comprendre instantanément son action, réaliser instantanément son action. Mais pour qu’il puisse faire ceci, vivre ceci, il faut qu’il soit lucide, mais nous ne sommes pas lucides, nous n’avons pas de lucidité, nous ne savons pas que la lucidité, c’est la qualité de l’Intelligence. Et pour en arriver à une lucidité, ben, il faut développer du discernement, et du discernement, ce n’est pas facile parce que, déjà, notre conscience est assujettie à des formes extraordinairement complexes qui bloquent constamment notre créativité; des formes qui dominent notre vie mentale, notre vie émotionnelle.
Essayez de dire à une petite fille qui est en amour à 18 ans; son cavalier vient de la laisser... essayez de lui dire que lorsqu’il y en a un de perdu, il y en a dix de retrouvés! Pourtant elle le sait, elle le sait que c’est pas la fin du monde, mais pour elle, c’est la fin du monde.
FP - D’où vient l’exaspération, lorsqu’on se conscientise, on vit une certaine forme d’exaspération?
BdM - L’exaspération quand on se conscientise vient du fait qu’on devient fatigué d’être manipulé, et c’est pour ça qu’un jour, l’Homme devient un doberman. On devient tellement fatigué d’être manipulé; on devient tellement fatigué d’être stupide; on devient tellement fatigué de se voir impuissant dans notre propre vie; on devient tellement fatigué de sentir qu’on n’a pas, en nous, de puissance, qu’on se sent exaspéré. Et cette exaspération fait partie du travail qui se fait en nous, donc elle est bonne!
FP - Est-ce que les gouvernements ne vivent pas le même genre d’exaspération?
BdM - Les gouvernements vivent une sorte d’exaspération, mais les gouvernements sont gérés par des Hommes inconscients, donc l’exaspération politique, c’est une exaspération qui relève encore de l’impuissance de l’ego de rendre hommage à l’Homme, mais ceci, c’est normal. Je suis sûr que beaucoup de politiciens, en tout cas ceux qui sont suffisamment sensibles pour avoir de grandes visions, sentent ou vivent l’exaspération, mais c’est une autre sorte d’exaspération.
Les politiciens sont exaspérés contre les masses, ils sont exaspérés contre les journalistes qui interprètent mal ce qu’ils disent ou qui interprètent bien ce qu’ils disent. Les politiciens sont exaspérés en fonction de l’horizontal, tandis que l’Homme conscient est exaspéré en vertical, et l’exaspération en vertical, elle est très puissante, elle est très grande, très profonde, elle affecte le système nerveux, elle change le système nerveux.
Un Homme qui se conscientise voit son système nerveux changer au cours des années. Il n’est plus le même. Il ne faut pas trop jouer avec ses nerfs, parce qu’il a la puissance vibratoire de réellement déchirer les voiles. Mais d’un autre côté, il a aussi la capacité de contenir son énergie, parce qu’il est suffisamment conscient et lucide pour savoir et comprendre que lui, c’est lui, sa vie, c’est sa vie, et la vie des autres doit être respectée parfaitement et intégralement, ainsi de suite.
FP - On parle beaucoup, en ce moment, d’œcuménisme au niveau du rassemblement des religions, des églises, etc., et puis d’un gouvernement mondial au niveau des différentes patries, des différents pays, est-ce que c’est une utopie?
BdM - Quand l’Homme met en marche de grandes idées, comme l’œcuménisme, ainsi de suite, ça fait partie du fait, ou c’est parce qu’il sent qu’il perd la bataille. L’Église, aujourd’hui, a besoin de se réunir; il y a bien des aspects dans toute la mécanique interne, politique, de l’Église. L’Église a de très bonnes idées, a de très grandes idées pour l’Homme, mais ce sont les idées de l’Église; et les idées de l’Église sont les idées des Hommes; et les idées des Hommes sont colorées par la nature inconsciente de l’Homme.
Il y a des forces dans le cosmos qui vont s’abattre sur la planète Terre, au cours des prochaines générations, qui ne sont pas des Hommes, et ce sont ces forces qui créeront l’universalité de l’humanité. Les Hommes ne réussiront jamais à créer à partir de leur propre force, l’universalité d’un gouvernement mondial ou l’universalité d’une religion.
Ça, ça fait partie de toutes les contraintes psychologiques imposées sur les systèmes présentement, qui ont besoin, réellement, d’aller chercher dans le monde le plus d’unanimité possible. Ça fait partie du côté pas créatif nécessairement, mais du côté...
FP - Se serrer les coudes…
BdM - C’est ça! Du côté socialisant de l’Homme! Il y a des grandes forces socialisantes qui se créent, c’est très bon. Mais ce qui va créer dans le monde l’intégration des nations, l’intégration des peuples, des races, ce sont des forces qui font partie du cosmos et qui, aujourd’hui, surveillent l’évolution et la progression de l’humanité, et qui vont venir vers l’Homme lorsque l’Homme sera prêt. Et ces forces sont occultes, elles font partie des mondes parallèles, elles font partie des puissances qui ont mis l’Homme sur la Terre.
L’Homme n’est pas venu sur la Terre comme un champignon, il y a eu des conditions qui ont permis que l’Homme évolue sur la Terre; il y a eu des conditions qui ont permis une transmutation, une mutation de l’Homme, à un certain moment de l’histoire humaine. Les noirs ne sont pas noirs parce qu’ils sont en Afrique et qu’il fait chaud; les jaunes ne sont pas jaunes parce qu’ils mangent du riz; donc la caractéristique des races va beaucoup plus loin que ça.
Et les forces, les pères de l’Homme, un jour, viendront sur la Terre, et il y a de temps à autre des incursions dans notre atmosphère, de ces forces. Et ce n’est pas le temps pour que l’Homme entre en contact officiel avec ces intelligences, parce que l’Homme est encore trop primitif dans sa conscience émotionnelle. Il faut qu’il y ait une certaine instruction dans le monde; il faut qu’il y ait certaines données, certaines sciences données à l’Homme d’abord, pour que l’Homme puisse savoir, demain, ce qui se passe quand viendront ces contacts.
FP - Alors, le temps n’est pas venu encore de lever le voile sur ces conditions...
BdM - Non, le temps n’est pas venu. Jean XXIII a levé un peu le voile sur ces choses; ce qu’il a écrit a été transposé dans un livre par Pier Carpi; il y a des aspects là-dedans qu’il faut bien voir naturellement, parce que lorsque nous lisons des faits ou des articles ou des idées émanant d’un cerveau tel que celui de Jean XXIII, qui faisait partie de sociétés ésotériques occultes, il faut savoir comprendre l’occulte. On ne peut pas prendre l’occulte ou l’ésotérique ou le symbolisme ésotérique d’une façon cartésienne; tout est caché.
Les Hommes qui font des choses et qui expliquent à l’Homme des choses qui font partie des voiles de la grande réalisation future, cachent ces choses, afin de ne pas trop embraser la conscience humaine. Un pape a une très grande portée sur le plan de l’influence dans le monde, il a une très grande responsabilité. Un pape ne peut pas se permettre de dire ce qu’il veut à tout coin de la Terre.
Donc, il y a des Hommes qui sont plus libres; il y a des ésotéristes, il y a des écrivains ésotériques qui font des recherches dans ce domaine-là, qui peuvent, parce qu’ils n’ont pas la responsabilité sociomondiale de leurs idées. Et ces gens-là peuvent jeter un peu de clarté sur tout le domaine subtil et voilé des relations entre l’Homme et les mondes parallèles dans les prochaines générations. Et c’est ceci qui fera croître la pâte humaine.
FP - En attendant, dans la genèse du supramental ou de cette conscience du réel qui s’impose, quelles vont être les étapes ou quelles sont déjà les étapes que l’on vit aujourd’hui, qu’on peut discerner, dans les changements, dans les rapports?
BdM - Les Hommes, les gens qui sont un peu plus près d’eux-mêmes, les gens qui ont une sorte de conscience marginale, qui sentent depuis longtemps en eux certaines choses, ainsi de suite, vont s’apercevoir dans les générations ou dans les temps qui viennent, qu’il y a effectivement des nouveaux courants d’idées, des courants d’idées suffisamment solides pour ne pas être éclaboussés par le rationalisme, des pensées suffisamment puissantes pour étrangler le rationalisme.
Et les Hommes qui ont cette faculté de sentir et de percevoir dans certains pays, parce que ces courants d’idées vont se manifester dans toutes les nations du monde, ces gens-là, éventuellement, verront qu’il y a une relation entre ces idées et une sorte de force mondiale, universelle. Et éventuellement, ils graviteront petit à petit vers le centre de cette force-là, et ils rencontreront, dans ce mouvement, des gens qui ont, comme eux, l’affinité vibratoire pour pouvoir comprendre et sentir ce qui ne se comprend pas au niveau intellectuel.
Et ce seront ces gens-là qui seront les nouveaux affranchis, mais ils devront souffrir... Vous savez que le pape Jean XXIII disait que les fils de la lumière souffriront de très grandes souffrances. Et pour ne pas paraphraser ce qu’il a très bien dit, je vous assure que l’Homme nouveau, l’Homme qui fera partie de ces forces nouvelles en lui, sur la Terre, souffrira de grandes souffrances.
Parce que dans le mouvement de la conscience supramentale, l’évolution de la conscience supramentale, il y aura naturellement chez l’Homme une « transfixation » psychologique de sa réalité, c’est-à-dire qu’il sera obligé de transposer sa réalité dans une terre nouvelle sans savoir d’avance si elle est bonne. Et ceci demande énormément de courage parce que l’Homme qui se voit obligé de « transfixer » sa réalité dans une expérience qui est en dehors du matérialisme cartésien, ou en dehors du mysticisme spirituel que nous connaissons, est obligé de vivre seul son expérience, et il n’est plus capable, à un certain moment, de reculer, parce qu’il sait déjà trop ce qu’il sait. Et sachant trop ce qu’il sait, il est obligé d’avancer seul, et comme le disait le grand Rudolf Steiner : “Vient un point dans la vie de l’Homme où il doit être sa propre lumière et s’avancer lui-même dans les espaces absolus de sa conscience”.
FP - Et il découvre son terrain au fur et à mesure qu’il avance, il n’a pas de … d’espérance...
BdM - Il découvre son terrain au fur et à mesure qu’il avance, il comprend; il connaît son terrain au fur et à mesure qu’il avance, et il pose le pied sur le sol au fur et à mesure qu’il a le pied pour le poser. Il ne peut pas poser ce pied tant que le pied n’est pas défait avant. Donc, il avance, et quand il avance, il enlève le pied derrière, il le pose devant, il l’enlève, il le pose devant.
L’Homme conscient, l’Homme supramental qui monte une échelle, quand il a monté sur une échelle, il brise celle d’en dessous, il monte, il enlève un palier, il monte, il enlève… Lorsqu’il est rendu en haut sur son échelle, il n’y a plus en dessous de lui aucune sécurité autre que le palier sur lequel il est. Et un jour, il sera même capable d’enlever ce palier, à ce moment-là il sera totalement conscient. Il sera dans le vide de son mental, et à ce moment-là il n’aura plus besoin de penser. La pensée, c’est le dernier des paliers que devra éliminer l’Homme de sa conscience, mais il ne pourra pas éliminer ceci d’une façon volontaire. Ceci s’éliminera naturellement, parce qu’il n’aura plus besoin de penser.
FP - Quels sont les bastions ou les aspects psychologiques qui résisteront le plus à l’assaut des forces supramentales?
BdM - Ce qui résistera le plus à l’assaut des forces supramentales, ce sera l’émotion dans le mental. L’émotion, toute émotion dans le mental, toute l’émotion dans une idée, toute émotion dans un concept, toute émotion sera l’obstacle à cette évolution.
Je vous donne un exemple : prenons l’expérience de l’Homme, par exemple, qui commence à vivre la dépolarisation de son mental sur le plan occulte; lorsque ces forces entrent en lui, il s’aperçoit à un certain moment que des pensées lui viennent, et les pensées qui lui viennent, il doit être capable d’aller au-delà, donc selon sa constitution psychologique, selon son émotivité, sa culture, sa race, ainsi de suite. Supposons, par exemple, qu’il est très très plongé dans des sectes ésotériques ou des sectes occultes de certaines sciences, bon, à un certain moment il sera obligé de faire sauter la forme.
Si on lui dit par exemple, ou s’il a été enseigné pendant des années de temps que telle forme est absolue, il sera obligé de la faire sauter. Et lorsqu’il l’aura fait sauter, il aura compris que cette forme était simplement une forme lui permettant d’aller plus loin dans son évolution. Donc il entrera dans le vide de son mental, et étant dans le vide de son mental, il aura accès à son énergie, c’est-à-dire il sera dans son intelligence, donc il n’aura plus besoin de se servir à la mémoire de l’humanité ou d’être manipulé par les forces internes occultes qui font partie du jardinage de l’Homme, qui font partie de l’involution.
Il sera libre, il sera un Surhomme, c’est-à-dire un Homme qui ne sera plus affecté par les forces planétaires; il aura passé à travers l’initiation solaire; il aura concrétisé ce que l’Homme pendant le siècle ou les siècles auparavant, avait toujours considéré comme une utopie ou un idéalisme. Ça n’existe pas de l’utopie, ça n’existe pas de l’idéalisme.
De l’idéalisme ou de l’utopie, c’est simplement une conversion de l’impossibilité à travers le mental de l’Homme qui n’est pas capable de se servir du pouvoir de son intelligence pour neutraliser l’émotion dans son mental. C’est une illusion, l’utopie, comme l’idéalisme. Ce sont des formes…
L’Homme doit être, et être, c’est être! Et être, c’est être! Il n’y pas de condition dans ÊTRE, ce n’est pas l’êtreté “sartrienne” (de Sartre); ce n’est pas l’êtreté des philosophes qui essaient par le jeu des mots de rentrer plus profondément dans le jeu des mots, afin de connaître plus profondément la mécanique des jeux des mots, pour être, finalement, inévitablement, emprisonné et empoisonné par les mots, jusqu’à en écrire des briques sur le mot.
Les idées sont simplement des aspects de l’intelligence créative à travers le mental inférieur de l’Homme pour lui permettre de prendre conscience qu’il est quelque chose, mais l’Homme n’a pas besoin d’idées pour ÊTRE, il EST. Mais il se questionne dans son Êtreté; donc il a besoin d’idées pour se convertir à une réalité beaucoup plus près de lui-même, réalité qui est toujours « illusive » (illusoire) parce qu’elle n’est pas réelle.
La vie, elle est simple et elle est complexe; il faut la comprendre dans sa complexité; il faut la vivre dans sa simplicité; et tout ce qui est rationnel fait partie de l’aspect complexe de la vie. L’Homme doit aller à la conscience supramentale pour voir et connaître, et comprendre le côté simple de la vie, ensuite il peut apprécier le complexe.
Moi, je peux avoir beaucoup de plaisir à regarder un livre; je ne lis pas un livre, je regarde; quand je regarde le livre, que je lis les paroles dans le livre, je regarde avec mon Esprit ce que je lis; je ne lis pour mon Esprit ce que je vois. Je ne suis pas intéressé à ce que je lis, je suis intéressé à voir ce que l’autre dit, pour voir si ce qu’il dit convient avec ce que je sais; si ça ne convient pas avec ce que je sais, je mets de coté, je ne perds pas mon temps.
Mais nous n’avons pas suffisante sécurité en nous-mêmes pour mettre de côté le livre, nous continuons avec. Donc nous tombons dans le même marasme que celui qui a écrit le livre, et nous finissons par être des Hommes qui sont de plus en plus incapables de vivre de notre propre énergie.
Un Homme devrait être capable de voir un livre et de dire : “Ouais, c’est bien ça, ce qu’il a dit, le type, c’est bien; ah! Ça, c’est conditionnel; ça, ouais, papa papa papa; ça, c’est bien, ça, c’est bien...”
Un Homme devrait être capable d’être un juge à son propre tribunal. Un Homme devrait être capable de voir dans les formes utilisées par ceux qui écrivent, par ceux qui disent, des conditions, au moins si quelqu’un…
Moi, je connais énormément de personnes qui ont écrit des livres, et je peux voir que wooop! La personne a dit quelque chose; ce n’est pas final ce qu’il a dit aujourd’hui, il le dira d’une autre façon dans deux ans, mais au moins il a dit quelque chose aujourd’hui qui est véritable.
Il y a une différence entre le véritable et le vrai. Il ne faut pas se méprendre : le véritable fait partie de l’intelligence qui a l’apparence du vrai parce que c’est bien fait, c’est bien dit, c’est bien créé; mais dans l’intelligence, dans le véritable, il n’y a pas de vrai ou de faux; l’Homme n’a pas besoin de vrai ou de faux; l’Homme a besoin de l’intelligence qui voit le vrai ou le faux, qui met de côté le faux, qui prend le vrai sous conditions temporaires.
Mais nous les Hommes, nous avons tendance à prendre le vrai et à mettre de côté le faux; il y en a qui prennent le faux et qui mettent de côté le vrai, d’où le combat sur la Terre, la polarité entre les Hommes, la division entre les Hommes.
Nous n’avons pas de synthèse dans l’intelligence, parce que nous n’avons pas reconnu que nous sommes les seuls à pouvoir juger ce qui est réel. Nous sommes les Hommes... l’Homme est le seul à pouvoir juger de ce qui est réel, non pas les institutions.
La fonction des institutions, ce n’est pas d’établir ce qui est réel pour l’Homme, c’est de bien balancer le patrimoine.
La fonction du gouvernement, ce n’est pas de dire que le système capitaliste, il est plus réel que le système communiste.
Le système capitaliste, sa fonction, c’est de permettre la libre entreprise.
Le système communiste, c’est de permettre l’organisation sociale du patrimoine en fonction d’un devenir quelconque espéré idéalement par les Hommes, jusqu’à tant qu’il y ait des changements qui créent une fusion de ces deux aspects.
Mais si nous nous méprenons dans le vrai et le faux, que nous demeurons prisonniers constants... d’ailleurs ce sera le combat de l’Homme… l’Homme qui ira vers la conscience supramentale souffrira pendant des années du vrai et du faux.
Moi, j’ai des amis, qui sont près de moi et qui souffrent encore du vrai et du faux, ils souffrent encore du vrai et du faux. Ils sont encore insécures dans le réel; ce n’est pas facile de vivre le réel; le réel, ça déboussole au début. Mais lorsque l’Homme est dans le réel, ensuite il découvre le vrai Nord. Et lorsque l’Homme est dans le réel, il n’a plus besoin de perdre son temps à discuter les grandes théories de l’histoire, ou des grandes connaissances de l’humanité, il est dans le réel, il voit... Il dit oui, oui... le complexe d’Œdipe, ouais ouais, c’est bon, ça va... T’as eu des problèmes avec ton père quand t’étais jeune, ça t’a marqué... ouais, ouais... Évidemment, t’as eu des problèmes avec ton père quand t’étais jeune, ça t’a marqué…
Mais un Homme qui rentre dans la conscience, quels que soient les problèmes qu’il a eus avec son père ou son frère quand il était jeune, ça n’a plus d’importance.
C’est là que la psychologie, un jour, devra commencer à voir les choses d’une façon autre. Un Homme qui se conscientise... pensez-vous que moi, j’ai eu une vie facile quand j’étais jeune… je n’ai pas eu une vie facile, les Hommes tels que moi n’ont pas une vie facile, « anyway ».
La vie devient facile quand tu la rends facile au cours des années, avec la Volonté et l’Intelligence créative. Si j’avais été né dans une belle famille, si mon père avait été médecin ou politicien, imaginez-vous si j’avais été le petit gars de Trudeau, ah, ça aurait été « gorlo » (inusité) ma chance, mais je ne serais pas Bernard de Montréal…
Parce que pour en arriver à décrocher notre vie, notre propre trophée, pour en arriver à couler dans l’acier de notre propre souffrance, l’épée dont on a de besoin pour travailler, il faut que nous vivions des vies auparavant qui soient difficiles, c’est normal…
Mais si je commence à m’apitoyer parce que j’ai eu des problèmes avec mon père, que j’ai eu des problèmes avec ma mère, que j’ai eu des problèmes avec mes cousins ou mes cousines, que je suis né dans une ville au lieu d'une autre…
À ce moment-là, je me réduis à quoi?
Je me réduis à de la mémoire.
Un Homme qui se conscientise, quel que soit son passé, peut passer à la conscience; regardez votre vie; un Homme qui se conscientise, qui rentre dans son intelligence, son passé a simplement servi à conditionner son futur. Mais ce qui se produit, c’est que nous, aujourd’hui, notre passé nous marque. Nous ne devons pas être marqués par notre passé. Nous devons utiliser notre passé pour ce qu’il nous a donné de bon, c’est-à-dire pour ce qu’il nous a permis de devenir de plus en plus individuel, de plus en plus nous-mêmes, de plus en plus fortunés, parce que plus le passé a été difficile pour l’Homme, pour l’individu, plus il devient pour lui, quand il se conscientise, de l’or avec lequel il peut marchander.
Ce ne sont pas les Hommes qui ont la facilité financière, la facilité politique, la facilité ci et ci, qui peuvent réellement rentrer dans les grands domaines de la conscience cosmique, parce qu’il y a une souffrance profonde.
Donc le passé de l’Homme, quel que fût le passé de l’Homme, quel que fût le propre du passé de l’Homme, le passé de l’Homme, s’il est conscient, s’il est intelligent, s’il a de la force intérieure, au lieu d’être simplement un être émotivement enveloppé dans de l’insécurité, le passé de l’Homme, quel qu’il fût, devient demain sa force, et éventuellement le matériel qui le mènera à sa puissance.
FP - Et quant à vous, Bernard de Montréal, combien de temps allez-vous rester au Québec, travailler au niveau du Québec?
BdM - Combien de temps quoi?
FP - Combien de temps pensez-vous travailler encore au Québec, est-ce que vous avez l’intention d’étendre votre travail?
BdM - Je vais étendre, je ne peux pas me permettre de m’empêche d’étendre, mais je vais étendre de plus en plus facilement. Rendu au point où j’en suis dans la vie, je ne veux plus travailler, mais je veux continuer à œuvrer; je ne veux plus me fatiguer, parce que je n’ai plus les forces. Donc je dois me reposer de mon initiation, mais je créerai des conditions permettant que ce que j’ai à dire se diffuse, dans différents pays, dans différentes langues, sous différentes formes.
Moi, je ne suis pas attaché au temps, cinquante ans, pour moi, c’est très court. Donc je fais mon travail petit à petit, mais pas clopin-clopant, galopin galopant……
……coupure……
…… en parler, créer des formes dans le mental de l’Homme, donc je n’en parle pas, nais je le regarde de loin.
Je suis content d’œuvrer dans la province de Québec, parce que la province de Québec est une terre nouvelle, pour ce genre de conscience, pour ce genre d’instruction, pour ce genre d’idées, et Dieu sait si des idées j’en ai; je n’ai même pas commencé à parler, comme je dis toujours.
Et, je sais, comme beaucoup de gens d’ailleurs savent, que l’orient se retourne vers le Québec, et que le monde se retournera vers le Québec sur le plan de la nouvelle constitution psychologique de l’Homme nouveau.
La constitution psychologique de l’Homme nouveau renversera les rôles de l’Homme vis-à-vis la société, et créera un Homme totalement et parfaitement individualisé, et respectant intégralement le social. Mais cet Homme sera suffisamment intelligent pour ne pas être emprisonné dans une forme sociale qui ne convient pas à la liberté de son intelligence.
Et ceci sera une des grandes manifestations de l’Homme nouveau; il sera libre, mais équilibré; et il pourra vivre en équilibre avec le social, mais il ne sera plus assujetti à la botte du social. Et la raison, c’est qu’il développera des possibilités créatives très grandes et de plus en plus différentes de ce que nous avons connu dans le passé, parce que l’infrastructure psychologique de son mental sera altérée. Vous changez le mental de l’Homme, et automatiquement il ne fonctionne plus de la même façon.
Le problème de l’Homme, aujourd’hui dans la société moderne, c’est que son mental est tellement appauvri, à cause de la pression sociale qui existe, qu’il n’a plus de souffle, il n’a même plus la capacité de penser comment vivre sa vie d’une autre façon; il a la crainte de changer sa façon de vivre.
Regardez le phénomène de la carrière. La carrière, c’est un phénomène moderne, c’est un phénomène du XXe siècle la carrière, on parle de carrière. Et pour certains Hommes, la carrière, c’est une vraie carrière...
FP - Il sont condamnés aux travaux forcés…
BdM - Oui, il y a des Hommes qui sont prisonniers de leur carrière. Vous vous imaginez quand vous travaillez pendant vingt-cinq ans dans une compagnie, vous avez 45 ans, que vous n’avez pas suffisante intelligence créative pour créer une nouvelle condition de vie et que la compagnie ferme ses portes, parce qu’elle est située à Saint-Lin, et que c’est un petit village…
FP -À côté de saint éloigné…
NdM - Oui, à côté de saint éloigné, que la famille, elle est toute là. Quand on est jeune, on a beaucoup d’élasticité, quand on arrive à un certain âge, on en a moins, et si on se conscientise à un certain âge, il faut être très très très présent et réellement apprendre à conserver et à faire fructifier ce que l’on a. Si on spiritualise ce que l’on a, on le perdra.
FP - J’aimerais ça que vous nous parliez du travail encore, le travail…
BdM - Le travail, c’est très important… Pour l’Homme, le travail est très important parce qu’il lui permet temporairement, pendant les heures de travail, de ne pas être assujetti à la pression que créent en lui les forces à travers son mental dénué de lucidité. Les anciens disaient : “l’oisiveté, ce n’est pas bon”, c’est la même chose.
Et plus l’Homme se conscientise, plus le travail est important; et plus il se conscientise, plus il est dur, parce que quand l’Homme se conscientise et qu’il travaille dans une boîte, et qu’il voit de plus en plus tous les aspects inférieurs de conscience de la boîte, ça prend énormément de force intérieure, de lucidité, de volonté, de caractère, pour continuer à travailler dans la boîte jusqu’au moment où il pourra changer de boîte, pour éventuellement s’ouvrir sa propre boîte.
Mais s’il laisse son travail, parce qu’il trouve trop dur de travailler dans une boîte avec des gens qu’il considère inconscients, il se verra énormément déficient dans les mois à venir, dans les années à venir; il se verra dans une situation très difficile, et il réalisera qu’il n’avait pas la volonté de développer une résistance contre les vibrations inférieures de ceux qui travaillent avec lui dans la boîte.
Il faut être solide pour se conscientiser; d’ailleurs ceux qui se conscientiseront et qui passeront, quand je parle de conscientisés, je parle de conscientisés, je ne parle pas de personnes qui fraternisent avec la conscience, je parle de ceux qui vont dans la conscience. Ces Hommes-là devront être forts, et vous verrez, vous réaliserez quand vous les rencontrerez qu’ils sont forts; il y a de la force, elle n’est pas ajustée, mais ils sont forts, ils sont solides.
Et l’Homme nouveau sera solide, il sera comme un Gibraltar; il ne sera pas faible, il ne sera pas emmuré dans une sorte d’onctuosité spirituo-philosophique, ésothérique; il sera solide, il sera comme un pieu.
L’Homme nouveau est réellement un chevalier et il marquera l’histoire, parce que sa conscience chevaleresque sera tellement éclatante dans un milieu barbare, qu’il ne pourra pas passer inaperçu.
C’est dans un nouvel âge que nous entrons, et nous le verrons au XXIe siècle; c’est définitivement un nouvel âge qui verra la fracturation de toutes nos idées, qui verra la division de nos polarités, et qui verra la confrontation à tous les niveaux, les niveaux les plus subtils, les plus obscurs, de ce que nous appelons le bien et le mal, le bon et le mauvais. Et l’Homme devra être au-dessus de ça, pour ne pas être frappé, taché, affecté émotivement par l’impuissance des Hommes.
L’Être supramental, c’est un Être neuf; il n’a jamais existé sur la Terre; il existera sur la Terre, et il sera amené à la conscience par ses propres forces; il ne sera pas amené à la conscience à cause d’une relation horizontale avec les sociétés humaines; ce seront des forces, en lui, qui travailleront, qui travailleront, et qui travailleront, et qui, éventuellement, fusionneront avec lui jusqu’à ce qu’il soit parfaitement intégré, et qu’il reprenne le contrôle de sa destinée.
L’Homme doit prendre le contrôle de sa destinée, et prendre le contrôle de sa destinée, c’est être capable de voir ce que nous ferons dans vingt ans, vingt-cinq ans, trente ans, quarante ans… Quand l’Homme sait qu’est-ce qu’il fera dans quarante ans, vous pouvez dire qu’il prend le contrôle de sa destinée. Mais si l’Homme sort de l’Hôtel et qu’une brique lui tombe sur la tête, il n’est pas conscient.
Donc, dans le domaine de la conscientisation, dans le domaine de l’Homme nouveau, dans le domaine de tout ceci, moi, je déteste des mots, le mot conscience me fait frémir, le mot... le mot... tous les mots... je déteste les mots… mais en tous cas je dois les employer pour parler, mais je sais une chose, que dans mon travail livresque, où, maintenant, je suis en train de pénétrer de plus en plus dans le domaine insolite de l’intelligence, je m’aperçois que l’Homme seul a le pouvoir de savoir, et qu’il ne peut pas savoir autrement que par lui-même.
Et au fur et à mesure que l’Homme grandira, et qu’il parlera, et qu’il écrira, et qu’il fera des choses dans tel domaine ou tel domaine, il s’apercevra que la relation, entre la science et la conscience, est une relation occulte; elle n’est plus une relation intellectuelle.
Et ceux qui entreront dans ce cercle, qui feront partie de cette relation entre la science, et l’Homme, et l‘Intelligence, seront tellement avancés en science qu’ils seront obligés de se cacher de la face du monde et d’exprimer dans le monde de la matière leur science à partir des fondements des montagnes et à l’intérieur des mers.
Ils ne pourront pas œuvrer dans les hautes citadelles des organisations monopolistiques que nous trouvons dans les villes, ou que nous retrouvons dans les universités, ou dans les « encampements » des différentes sociétés scientifiques qui essaient de faire éclater les secrets de la matière.
Je sais que l’Homme nouveau ne vivra pas conjointement de façon parallèle avec l’Homme ancien, qu’il aura une très grande influence dans le monde à travers des mécanismes qui lui seront propres, qui feront partie de l’évolution de sa conscience, et que sa science sera totalement extraterrestre, dans ce sens qu’elle sera absolument le produit d’une invasion sur toutes les lois de la science mécaniste que nous connaissons.
Tout sera renversé; l’antimatière sera comprise; les lois de la vitalité seront comprises; le cellulaire sera transmuté en métaglobules; et lorsque le cellulaire sera transmuté en métaglobules, l’Homme sera capable de créer des modèles qui serviront à l’actualisation dans ces centres de recherches de formes de robots qui seront extrêmement avancés, qui répondront télépathiquement à la volonté de l’Homme, et qui serviront à manier des substances dangereuses d’une radioactivité qui sera découverte dans ce temps-là.
La science sera totalement nouvelle, et l’Homme, tel que nous le connaissons aujourd’hui sur le plan de sa civilisation, de sa science, de ses races, de ses cultures, ne sera plus le même, mais l’Homme nouveau ne pourra pas coexister avec l’Homme ancien, il y aura une séparation. L’Homme ancien va par là, l’Homme nouveau ira par là, et ceux qui seront frappés de cette énergie, qui vivront de cette énergie, parce que ce sera le temps dans leur plan de vie de vivre et de connaître cette énergie, naturellement, de façon très naturelle, iront dans le monde, là où ils doivent aller, pour rencontrer et travailler avec ceux des pères du gouvernement invisible, parce que le gouvernement invisible sera le gouvernement qui surveillera le gouvernement mondial.
Le gouvernement mondial sera la structure ouverte; le gouvernement invisible sera la structure interne et occulte. Et ceux qui feront partie de ce gouvernement invisible utiliseront des moyens qui sont totalement occultes, pour travailler en relation avec l’évolution de l’humanité, afin d’amener l’humanité dans toutes ses races et toutes ses nations, au cours des deux milles cinq cents prochaines années, à un niveau de conscience supérieur, pour que l’Homme, rendu à l’âge de la septième race racine, puisse commencer lentement à se séparer de son corps matériel, à ne plus avoir besoin de son corps matériel, pour que la planète, à la fin de cette période qui ne durera pas très longtemps, peut-être cent cinquante ans, soit libérée complètement du fardeau de la conscience humaine. Ce qui permettra, à ce moment-là, l’évolution d’une autre conscience, dont je ne peux pas parler aujourd’hui, mais que j’expliquerai plus tard, probablement dans d’autres conférences.
Nous devons considérer le cosmos comme un genre de phénomène de télescopie, et plus l’Homme entrera dans l’Intelligence, plus il verra que ce que nous appelons aujourd’hui de l’intelligence, ce n’est pas de l’Intelligence, ce n’est simplement qu’une forme de myopie nous permettant de vivre consciemment une opinion de nous-mêmes.
FP - En attendant, vous continuez à donner votre instruction au Québec, et à donner des séminaires d’une façon régulière…
BdM - Oui, en attendant je continue, je continue… d’une façon fatiguée, lasse un peu, mais je continue, parce que quand je parle, je m’énergise; c’est quand j’arrête de parler que je me couche. Et quand je parle, ben je m’énergise, et je peux parler longtemps.
Mais vient un temps, dans la vie d’un Homme, où il doit ajuster sa vie à d’autres choses; je ne peux pas constamment donner des séminaires et constamment être dans le public; il faut qu’il ait d’autres personnes, éventuellement, qui prennent la relève, qui continuent ce que moi, j’ai commencé. Et lorsque ceci sera fait, à ce moment-là, moi, je pourrai relâcher de ce que je fais, sachant que ce que je devais commencer est commencé, et je pourrais aller à d’autres choses.
Mais nous ne devons pas nous décourager, parce que nous vivons dans une province qui est marquée. Le Québec, c’est une province marquée; c’est une région marquée du globe, et elle est très marquée, elle est profondément marquée, et sa marque est grande. C’est pour ça que nous avons une certaine liberté dans cette province de parler de choses qui, dans le passé, n’étaient véhiculées que par certains cercles ou certaines écoles, et que nous sommes aussi capables d’aller au-delà de ce qui dans le passé avait été véhiculé, pour réellement amener l’Homme à se confronter à lui-même.
La raison, souvent, pour laquelle je parle de certaines façons, ou que je crée certaines impressions dans le mental, c’est pour amener l’Homme à se réveiller et à réaliser qu’il EST, en potentiel. Qu’il y a en lui une très grande réserve d’énergie, mais qu’il doit toucher cette réserve, et ce qui l’empêchera de toucher à cette réserve, c’est la crainte.
La crainte, c’est totalement inférieur et ça fait partie des notions imposées dans le mental de l’Homme par des forces qui agissent à travers son âme, pour le maintenir dans la domination. Il n’y a rien de plus dangereux que la crainte; je parle de la crainte interne, je ne parle pas de l’Homme qui utilise la crainte pour se protéger, mais je parle de la crainte interne, il n’y a rien de plus dangereux, parce que c’est la crainte qui empêche l’Homme de réellement connaître ses limites.
L’Homme n’a pas de limites, il y en a naturellement, mais il n’y en a pas. Autrement dit, les limites de l’Homme sont tellement vastes qu’il peut, à travers de ses limites, vivre énormément. Et s’il ne suffit pas d’une vie matérielle pour vivre toute sa conscience, il peut la vivre sur un autre plan.
Donc l’Homme est un Être absolument extraordinaire qui est multidimensionnel, et qui ne peut pas se permettre, éventuellement naturellement, qu’il ne peut pas se permettre de douter qu’il sait, même s’il sait un petit peu. Si le psychologue sait un petit peu, et qu’il met ce petit peu qu’il sait de côté, pour plaire à l’association, il n’est pas un vrai psychologue; il n’est pas un scientifique de l’Esprit. Il est simplement quelqu’un qui utilise son talent psychologique pour investiguer le comportement de l’Homme, mais il n’est pas un Être à part entière, même s’il est au début de ce petit savoir.
Un Homme, qui a un petit savoir, doit réaliser que ce petit savoir fructifie, s’il ne le met pas de côté; aucun Homme ne peut perdre son savoir. Un Homme peut perdre ses idées, il peut perdre ses convictions, parce que le savoir, c’est très puissant. Mais un Homme qui a du savoir, qu’il soit petit ou qu’il soit grand comme ceci, ne peut pas le perdre, et s’il s’empêche d’utiliser son savoir, parce qu’il préfère vivre, ou demeurer dans les marais de l’incertitude psychologique, à ce moment-là, il n’est pas un vrai psychologue. Il va pouvoir aider, parce qu’il a de la bonne volonté, mais il peut dispenser, mais il ne peut pas créer une nouvelle psychologie; il ne pourra pas informer son malade, parce qu’il n’y a pas un malade mental qui est comme l’autre. Il n’y a pas de règle universelle pour la maladie mentale.
L’Esprit ce n’est jamais malade, c’est toujours le pouvoir de l’âme à travers l’ego; l’Esprit ce n’est jamais malade. Quand vous êtes fou, vous mourrez, vous arrivez de l’autre bord, vous êtes clair, c’est ici…
Donc, si l’Homme, si le psychologue est capable de créer un lien avec son malade, et de parler avec son malade à travers le truchement de ses entités qui sont en lui, que le malade ne réalise pas ou que le malade sait, parce qu’il y a beaucoup de malades qui ne sont pas fous, à ce moment-là, le malade, parce que le psychologue, il est sur place, il travaille là, dans la chambre, le malade, après quelques mois, il reviendra de sa maladie. Mais au lieu d’être un légume, il deviendra un fruit.
FP - Est-ce qu’on va vous revoir encore en public?
BdM - Je ne sais pas… ça dépend du public…
FP - Si ça dépend de vous, est-ce que vous voulez revoir Bernard de Montréal?
Applaudissements de la salle…
BdM - Je voudrais laisser, avant que nous cessions cette conférence… moi, je ne peux pas dire à l’Homme : croyez-moi, parce que je ne fais pas partie d’un même temps. Je ne fais pas partie d’une même conscience; je ne fonctionne pas de la même façon que l’Homme ancien… Donc ces formules utilisées dans le passé, pour moi, elles n’ont pas de sens.
Et comme je connais les dangers de la croyance, dangers énormes, je m’évite, constamment dans ma vie, de demander qu’on me croie. J’aime bien qu’on écoute ce que j’ai à dire, mais je ne demande pas qu’on me croie, il ne faut pas croire, jamais, on écoute. Et si on sait, comme celui qui sait, il y a une connexion qui se fait, parce que je parle à l’Esprit, je ne parle pas à l’intellect.
Mais il y a une chose que je veux laisser dans le public comme étant une condition ultime et absolue en ce qui concerne l’évolution de l’Homme : c’est de ne jamais avoir peur. Le moment où l’Homme a peur, ou il vit de la crainte, il s’assujettit à lui-même; donc, il ne peut pas se rencontrer; il ne peut pas entrer en lui-même.
Et si j’avais la capacité, si j’avais le droit, de donner à l’Homme une preuve absolue de ce que je suis, de ce que je fais, je le ferais, pour lui éviter la souffrance qui vient de la crainte et la perte de temps.
Donc, si je suis un ami de l’Homme, et que je parle à l’Homme d’une façon différente, parce que je ne fais pas partie d’un même temps, je souhaite que tous ceux qui m’écoutent, que ce soit directement ou indirectement, dans le monde, qu’ils apprennent à ne pas avoir peur, mais qu’ils ne croient pas.
Si vous ne croyez pas… c’est dur comprendre ceci… il y a des gens qui vont dire : “ben oui, mais si on vous écoute, pis vous dites de pas croire, qu’est-ce qu’on fait?” Vous n’avez pas besoin de croire pour m’écouter. Quand vous lisez les journaux, vous ne croyez pas tout ce qui est lu, mais vous vous informez des nouvelles.
Donc, si l’Homme est capable d’apprendre à ne pas croire... c’est une habitude, croire. Si vous, vous me dites quelque chose et que c’est intelligent, je le comprends, je n’ai pas à m’assujettir à ce que vous dites par la croyance. C’est intelligent, je dis : ouais, c’est intelligent… c’est ça… je le sais… Si je le sais, vous le savez, ben on le sait ensemble, on n’a pas besoin de se croire.
Et si l’Homme est capable, un jour, de comprendre ceci : qu’il n’a pas besoin de croire pour comprendre, et qu’il n’a pas besoin d’avoir peur, s’il est suffisamment près de lui-même, à ce moment-là, l’Homme ira loin dans l’évolution, mais ce sera la condition.
L’Homme ne peut pas défaire ce qui a été fait pendant des milliers d’années, sans subir le choc de la crainte et le doute que crée la crainte, mais l’Homme peut diminuer le choc que crée la crainte et le doute qui vit en lui, si quelqu’un, dans le monde, quelqu’un qu’il peut aimer, ou quelqu’un qu’il peut comprendre, ou quelqu’un qu’il peut saisir, lui fait réaliser que c’est extrêmement important, pour nous les Hommes de la Terre, de ne pas craindre.
FP - Merci beaucoup, Bernard!
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