FP - Bonsoir! Il va sans dire, mais encore mieux en le précisant, que je ne suis pas Bernard de Montréal, je suis François de Ahuntsic. Bernard de Montréal, vous l’avez à côté de vous en photo. Vaut d’ailleurs mieux l’avoir en photo qu’à côté de soi en chair et en os, et en Esprit.
Bernard, ce soir, je vous inviterais à nous entretenir d’un sujet, qui a une dimension universelle, qui est celui de la pensée. On assiste, depuis quelques années, voire quelques décennies, à une pénétration massive de la pensée orientale en Occident, et ceci, on peut le constater, ou on peut voir cette progression et son importance au travers les différentes écoles de pensées hindoues, les centres de yoga et de méditation, qui s’ouvrent et qui poussent un peu partout, à travers la province, comme des champignons. Et ceci sous l’impulsion des maîtres de la pensée orientale et de leur littérature spirituelle et métaphysique.
Face à cet énorme pouvoir d’attraction, c’est un peu tout l’Occident qui bat en retraite et qui s’interroge et qui se pose des questions, à savoir, est-ce que la pensée occidentale est aujourd’hui incapable de résoudre les problèmes existentiels de l’Homme, n’est-elle pas, en quelque sorte, trop figée dans ses dogmes? En fait, est-elle devenue incapable de répondre aux impératifs nouveaux de l’évolution?
Bref, comment réussira-t-elle à sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve plongée et cela depuis une époque très lointaine; on pourrait remonter, je pense, aux racines mêmes de la civilisation, c’est-à-dire à l’époque grecque où des Hommes comme les penseurs, des philosophes comme Aristote, que nous avons mis sur un piédestal et qui ont été récupérés à la fois par la science, par notre science et nos religions. Des Hommes, comme Aristote, qui sont à l’origine de cette confusion qu’ils ont engendrée eux-mêmes par des doctrines telles que la doctrine aristotélicienne qui est fondée sur la division binaire, c’est-à-dire entre la séparation entre le bien et le mal, le ciel et l’enfer, la vie et la mort.
Et on voit que l’influence de cette pensée millénaire subsiste encore aujourd’hui et finit même par troubler des esprits très brillants de nos penseurs contemporains, et je ne citerai pour exemple que Sartre qui n’a jamais été capable de trouver une synthèse harmonieuse entre l’ÊTRE et le néant, pris dans cette pensée dualiste.
Aujourd’hui, au XXe siècle et surtout depuis le début de ce XXe siècle, il y a deux grands courants de pensée qui s’affrontent ou deux thèses principales : il y a premièrement celle de la société théosophique avec Helena Petrovna Blavatsky qui souhaite voir l’Occident et l’Orient marier leurs deux pensées, les fusionner; et il y a la thèse qui est celle de Rudolf Steiner et du mouvement anthroposophique qui prétend que l’Occident a des racines très profondément enfouies dans le sol de sa civilisation, et que c’est en creusant à la recherche de ses racines qu’on pourrait trouver une pensée authentique, et authentiquement occidentale sans avoir besoin de marier les deux courants d’idées.
Peut-être fait-il allusion aux prédécesseurs d’Aristote, c’est-à-dire Héraclite et Socrate qui avaient une vision plus sereine, plus universelle peut-être au niveau de la pensée, et d’ailleurs ces Hommes disaient : “les chemins qui montent sont aussi les chemins qui descendent”; ils avaient une vision plus unitaire, moins dualiste.
Alors la question que je vous poserais en premier, ce serait : Bernard de Montréal, êtes-vous en faveur de l’une ou de l’autre de ces deux thèses? Si oui, laquelle; et si non, pourquoi?
BdM - Bon... si nous voulons comprendre la situation de l’Homme d’aujourd’hui; la situation de l’Homme moderne; la situation de l’Homme qui a évolué; la situation de l’Homme qui ne vit plus sa mentalité comme il la vivait il y a des milliers d’années; la situation de l’Homme qui devient de moins en moins assujettie à ce que je pourrais appeler la conspiration spirituelle; à la situation de l’Homme qui devient de moins en moins assujettie à l’anéantissement psychologique de la dualité cartésienne; autrement dit, si nous parlons à l’Homme de demain; si nous parlons à une nouvelle conscience, sur la Terre, que nous pouvons appeler conscience supramentale, nous sommes obligés de parler d’une façon nouvelle, c’est-à-dire d’une façon qui n’est pas enregistrée dans le passé de l’humanité.
Nous ne pouvons plus, aujourd’hui au stage où nous en sommes rendus, continuer à vivre des effluves de la pensée, à la fois occidentale et à la fois orientale, ancienne. Nous devons commencer à vivre d’une nouvelle pensée, à nous nourrir d’une nouvelle pensée, c’est-à-dire créer une nouvelle pensée. Il ne s’agit plus, pour nous les Hommes, de vivre de la mémoire de l’humanité, qu’elle soit occidentale ou qu’elle soit orientale.
Nous devons, à partir du moment où nous entrons dans une phase nouvelle d’évolution, c’est-à-dire dans une nouvelle époque du mental humain qui, effectivement, créera une nouvelle dimension de la pensée, nous sommes obligés de créer une nouvelle pensée.
FP - Bien, mais peut-être, avant d’enterrer la pensée occidentale ou orientale, nous pourrions faire une autopsie…
BdM - Non, laissez-moi finir, vous reviendrez avec votre question quand j’aurai fini, parce que je ne veux pas perdre le fil. Si aujourd’hui, nous ne comprenons pas la mécanique de la pensée, si aujourd’hui, nous ne comprenons pas comment se crée la pensée, nous ne pouvons pas apprécier la pensée ancienne, qu’elle soit occidentale ou orientale, en fonction de la nouvelle.
Le problème, de l’Homme nouveau de la nouvelle époque, ce n’est pas le passé, c’est le fait qu’il ne connaît pas la mécanicité de la pensée. Et à cause de cette ignorance, il est obligé, il n’a pas de choix que de vivre, que de se nourrir d’une pensée ancienne occidentale ou orientale, mais dans un cas ou dans un autre, il est prisonnier.
Que vous soyez orientaliste ou que vous soyez occidentaliste, vous êtes prisonnier de la pensée à partir du moment où vous n’êtes plus capable de la détruire pour la remplacer par une nouvelle, parce qu’à ce moment-là vous êtes obligé de vivre de la limitation psychologique d’une ancienne humanité qui fondait la pensée à partir du point, dans son mental, où elle était capable de contempler la réalité.
Tandis que l’Homme nouveau, le prochain Homme sur la Terre, l’Homme qui aura défoncé le mur de la contemplation pour arriver sur le rivage si vous voulez, ou au seuil de la créativité mentale, cet Homme ne peut plus se nourrir d’une pensée orientale ou d’une pensée occidentale à partir de la mémoire. Il peut apprécier la pensée orientale, il peut apprécier la pensée occidentale, mais il ne peut plus se nourrir de ces deux pensées à partir de la mémoire; il peut se nourrir d’une pensée à partir de son propre mental, c’est-à-dire à partir du point, dans sa vie mentale, où il est capable de dissocier, de ces deux pensées, la dualité.
Donc le problème de l’Homme aujourd’hui, et le problème auquel il fera face dans l’évolution future, dans la nouvelle époque, sera un problème de dualité. La pensée occidentale a beaucoup utilisé la dualité, c’est-à-dire que la dualité l’a créée, afin de donner à l’Homme une capacité de contempler les deux aspects de l’Énergie mentale, c’est-à-dire le pôle positif, le pôle négatif, qui réfléchit dans une symbolique peut donner à l’Homme des valeurs mentales positives et négatives qui ont été ensuite reprises par les religions ou les métaphysiques donnant naissance à une contemplation du bien et du mal.
Ceci a donné naissance au développement social d’une moralité sociale sur le plan de la civilisation afin d’engendrer chez l’Homme, chez l’humanité, des mœurs qui pouvaient permettre à l’humanité de continuer son évolution sans trop se meurtrir.
Mais sur le plan de l’évolution de la nouvelle époque, cette dualité dans le mental de l’Homme ne pourra plus exister pour la simple raison que dans le monde de l’Homme, sous la vision de l’Homme nouveau, il y aura exercice d’évaluation; c’est-à-dire que l’Homme sur la Terre, dans sa conscience mentale nouvelle, aura la capacité d’évaluer la dualité. Donc il aura la capacité de porter un jugement sur la nature même de la dualité, et ceci à partir d’une capacité de synthèse.
L’Homme ne peut pas faire l’analyse de la dualité sans être libre de la dualité; pour pouvoir combiner le vrai et le faux, le mal et le bien, le moral et la morale, le civique et son antithèse, il faut être soi-même « au-dessus de », afin d’en bien voir tous les aspects : voir les aspects qui nourrissent et voir les aspects qui détruisent l’Homme.
Dans le passé, nous avons toujours utilisé la pensée à partir des bénéfices qu’elle pouvait octroyer à la civilisation; nous n’avons pas utilisé la pensée à partir des bénéfices qu’elle pouvait octroyer à l’individu. Donc, ce qui s’est produit, que ce soit la pensée orientale, que ce soit la pensée occidentale, la pensée a amené l’individu, l’Homme, elle l’a assiégé et elle l’a dépourvu de son pouvoir créatif, et elle lui a donné la capacité, sur le plan mécanique de la mémoire, d’engendrer des variations, des thèses premières de ses pensées, d’où les différentes écoles qui ont peuplé la conscience humaine, la conscience de la civilisation.
À la fin du XXe siècle, au stage de la nouvelle époque, ceci devra s’éteindre, parce que l’individu, l’Homme nouveau, qui est totalement individuel, qui ne vit plus d’un mental collectif, mais qui vit d’un mental individuel, cet Homme ne pourra plus s’assujettir à une forme de pensée orientale ou occidentale. Il créera une nouvelle pensée, et ensuite il pourra projeter la pensée occidentale dans le cadre de sa bienfaisance, et il pourra projeter la pensée orientale dans le cadre, aussi, de sa bienfaisance, mais lui sera libre des deux, parce que la pensée occidentale, telle qu’elle est aujourd’hui, et la pensée orientale, telle qu’elle est aujourd’hui, sont deux pensées ou deux formes de pensée qui font partie de l’involution.
Donc, à partir du moment où l’Homme entre dans une nouvelle époque de l’évolution, ces caractéristiques de la pensée mentale inférieure passée, qu’elles soient mystiques ou purement rationalistes, ne lui servent plus, parce qu’il n’a plus besoin de se servir de la mémoire et de la réflexion pour entrer en contact avec lui-même, c’est-à-dire pour avoir une perception précise et absolue de la relation mentale qui existe entre son mental humain et le mental cosmique qui fait partie normale de l’Homme nouveau.
FP - Donc si vous avez cette capacité synthétique, est-ce que vous pouvez faire un diagnostic, en quelque sorte, de la pensée orientale face à la pensée occidentale?
BdM - La pensée orientale fait partie de l’évolution émotionnelle de l’Homme; elle fait partie de l’évolution mystique de l’Homme; elle fait partie de l’évolution spirituelle de l’Homme; elle fait partie de l’évolution planétaire de l’Homme, mais en fonction de sa conscience astralisée, c’est-à-dire en fonction des domaines invisibles, des relations disciple-maître, des relations Homme et guide spirituel, qui ont servi dans l’involution à amener l’Homme à une progression lente, mais sûre, vers des domaines d’expérience, de compréhension ou d’intuition qui pouvaient lui donner, pendant un temps très difficile, sur une Terre dans ce temps-là très difficile et encore aujourd’hui, l’espoir qu’il y a une continuité à sa conscience.
Dans le cas de la conscience rationaliste, de la conscience cartésienne, de la conscience occidentale, nous avons une pensée qui a servi pour l’Homme à définir sa relation avec la matière, afin de pouvoir bien utiliser sa matière, pour qu’il puisse se donner, sur le plan de la vie humaine, les données ou les aspects nécessaires à une bienfaisance matérielle, afin que l’intérieur de l’Homme et l’extérieur de l’Homme soient bien balancés, soient bien harmonisés, pour que l’Homme puisse vivre, sur la Terre, une vie créative à l’intérieur d’une conjonction intuitive et rationaliste qui pouvait lui servir hier.
Mais dans les deux cas, il y a eu des abus : dans le cas de la pensée orientale, il y a eu de , parce qu’on a amené l’Homme à croire à la mystique de sa conscience, donc on a amené l’Homme et on a développé un nombre innombrable de méthodes pour amener l’Homme à vivre des expériences mystiques, astrales, intuitives, qui, en fait, le mettaient en très grand danger, parce que ces expériences, d’une façon ou d’une autre, même si elles étaient élevées en vibration, le forçaient à demeurer prisonnier d’entités dans des mondes qui sont aujourd’hui invisibles; des mondes qui font partie du monde de la mort, mais sur des plans très évolués. Donc l’Homme était dominé mystiquement par la qualité vibratoire de la musique verbale de la pensée orientale.
Dans le cadre de la pensée occidentale, il n’y avait pas cette recherche interne de l’Homme vis-à-vis l’astral ou la mystique, il y avait simplement une recherche ardue et très très limitée vers la matière, et ceci a donné naturellement comme produit, une science qui, si elle n’est pas réellement balancée avec l’interne ou avec l’Esprit, menace d’anéantir notre humanité.
Le problème de l’Homme, c’est l’ignorance.
Le problème de l’Homme étant l’ignorance, il se situe vis-à-vis quoi?
Est-ce que l’homme est ignorant parce qu’il ne sait pas penser ou est-ce que l’Homme est ignorant parce qu’il a été mal instruit dans la pensée?
Donc j’invite l’Homme à concevoir ou à regarder que l’ignorance de l’Homme n’est pas le fait qu’il possède des sens qui l’ont adapté à une relation étroite avec la matière.
J’établis l’ignorance de l’Homme à partir du fait qu’il y a des intelligences, dans des mondes parallèles, qui interceptent son Énergie, la cultivent, la colorent pour son involution, autrement dit pour sa progression historique que nous avons connue depuis des millénaires, mais qu’ils ne peuvent pas et qu’ils ne veulent pas perdre le pouvoir sur le contrôle psychologique de son évolution planétaire.
Donc la situation de l’Homme aujourd’hui, en ce qui concerne sa psychologie, en ce qui concerne la structure de son Moi, la normalité de son Moi, l’expression créative de son Moi, cette conscience, elle est contrôlée à l’insu de l’Homme, inconsciemment chez l’Homme, par des forces qui font partie de son évolution et qui sont tellement naturelles à lui qu’il ne peut même pas s’imaginer qu’il peut en être autrement.
Donc l’Homme est encapsulé dans une valeur inférieure de la pensée, dont il ne possède pas le pouvoir, les outils, qui puissent lui rendre la capacité créative de renouveler sa pensée, comme on doit renouveler tout ce que l’on fait dans la vie.
FP - Et qui lui donnera ces pouvoirs ou ces outils?
BdM - C’est l’Homme… vous savez, au dix-neuvième siècle, il y a eu un homme, Kardec, un type qui s’intéressait beaucoup aux expériences spirites astrales, un type qui était honnête dans son travail, dans son orientation, et Kardec a dit, un jour, qu’il était impossible à un Être humain, à un mortel, de recevoir de l’information venant des mondes de l’Esprit ou des Esprits, qui soit correcte, juste et éclaircissante, de façon permanente.
FP - Pourtant il en avait reçu beaucoup des communications spirites?
BdM - Oui effectivement… mais supposons que moi, je veuille vous contrôler, supposons que je veuille vous donner une raison ou des raisons quelconques pour croire, qu’est-ce que je vais faire?
Je vais vous donner des preuves. Je vais vous donner des preuves, je vais vous éclaircir l’Esprit, je vais vous rendre ce que vous désirez savoir; je vais vous rendre plus près d’une certaine réalité; mais si je ne veux pas perdre le pouvoir sur vous, je serai constamment obligé de maintenir au-dessus de votre tête, l’épée du secret.
Et pour ceux qui sont suffisamment conscients, dans les lois de l’abîme astral, il est évident que ces intelligences, ces entités ne veulent pas perdre le pouvoir, parce que ces entités se nourrissent de l’Homme, elles vivent, ces entités, à partir de l’émotion humaine et de la mentalité humaine.
Donc, dans ces mondes parallèles qui servent de fondation à la psychologie planétaire de l’involution, en même temps vous avez des intelligences qui se nourrissent de l’Homme.
Vient le jour, la nouvelle époque, et ils le savent, où des Hommes sur la Terre, deux, trois, quatre, cinq, cent, mille, des Hommes sur la Terre, à cause de leur évolution, réussissent finalement à briser la chaîne qui, de tout temps, les a maintenus prisonniers d’une contemplation psychologique qui était faussée par le rapport étroit entre le mortel et ces intelligences, et qui empêchait l’Homme d’avoir accès à sa propre Lumière, afin d’investiguer la réalité de ces plans, afin d’investiguer la dualité de ces plans, pour se rendre libre de ces mondes qui, je l’accorde, dans le passé de l’involution, autant dans le monde occidental que dans l’Orient, ont servi l’humanité, mais qui, aujourd’hui, ne peuvent plus servir l’humanité, parce que l’Homme demain devra se servir lui-même.
Donc ces intelligences, ces pouvoirs, ce que j’appelle la « mafia de l’esprit », ne laissera jamais l’Homme, libre, et elle utilisera tous les moyens à sa disposition pour entraver la liberté de l’Homme. Autrement dit pour empêcher que l’Homme sache, par lui-même, évaluer la nature de l’information de la connaissance qui afflue vers son mental. Jamais ils ne le feront, ça ne fait pas partie des lois de leur monde.
Et l’Homme ne le sait pas, parce que ces intelligences, dans leur relation ésotérique ou occulte avec l’humanité dans le passé, ne l’ont jamais fait, et c’est l’Homme lui-même qui sera obligé un jour de les forcer à le faire. Autrement dit, le mortel deviendra plus puissant que le mort.
FP - Autrement dit, l’Homme est dans une prison dorée; il y a à l’extérieur le geôlier qui n’a pas l’intention de lui donner la clé, et c’est à lui de faire sauter les verrous qui empêchent l’ouverture de la porte, mais quelle est la nature de ces verrous?
BdM - La nature de ces verrous, elle est très intéressante. L’Homme de l’involution fonde toute la structure de son moi, toute la structure de sa psychologie sur ce que j’appelle la mémoire.
Qu’est-ce que c’est la mémoire?
La mémoire c’est un entrepôt.
Et cet entrepôt, qu’est-ce que c’est?
C’est l’âme, et l’âme, qu’est-ce que c’est?
C’est une Énergie, et cette Énergie, elle est contrôlée par qui?
Elle est contrôlée par des lois, et ces lois sont quoi?
Elles sont astrales, et l’astral c’est quoi?
C’est le monde de la mort! Et le monde de la mort, il est contrôlé par qui?
Il est contrôlé par des intelligences, par des forces qui dans le passé ésotérique de l’humanité, j’emploie simplement un terme pour faire référence à un passé ésotérique de l’humanité, ce monde, il est contrôlé par des « porteurs de Lumière », c’est-à-dire par des forces extrêmement intelligentes et qui représentent le Principe de l’Intelligence, mais qui sont en dehors de la Lumière.
Ils sont « porteurs de Lumière » dans le sens qu’ils sont porteurs d’intelligence; ce sont ces Intelligences qui ont aidé à la progression de l’humanité, mais ce sont aussi ces Intelligences qui se nourrissent de l’Homme et qui veulent maintenir leur pouvoir sur l’Homme.
Et l’Homme, un jour, devra arriver, revenir à sa Lumière, c’est-à-dire à son entité réelle afin de voir à travers le jeu de ces intelligences et de rompre, et de détruire, dans sa propre conscience individuelle, ce que j’appelle le pouvoir astral sur l’humanité qui peut être très très haut en vibrations, comme il peut être très bas en vibrations.
Nous avons tendance à penser, parce que nous parlons du haut astral ou des hautes sphères spirituelles, ou de ce que les Églises appelaient dans le temps : le ciel, les hauts ciels, nous avons tendance à penser que dans les hauts cieux, les Intelligences, qui travaillent et qui évoluent là, sont des Intelligences qui nécessairement participent à l’évolution de l’Homme, et elles ne participent pas à l’évolution de l’Homme, elles participent à leur propre évolution à travers l’Homme.
Donc à partir du moment où l’Homme cesse de vivre l’involution pour commencer à connaître l’évolution, c’est-à-dire rentrer dans son identité, il se fait une rupture entre ces Intelligences et l’Homme.
Donc ces Intelligences peuvent continuer leur évolution sur d’autres plans dans d’autres mondes, et l’Homme devient libre; il est alors libre d’utiliser sa propre Énergie qui fait partie de la Lumière, et à partir de ce moment-là il devient de plus en plus capable, parce que son taux vibratoire change, tous ses corps changent, jusque dans son corps matériel, éventuellement, l’Homme deviendra Surhomme, c’est-à-dire Homme non lié aux effets planétaires de la conscience de l’âme, Homme qui sera libre de la mémoire, Homme qui sera créatif dans l’instantanéité de sa conscience, autrement dit Homme qui sera Lumière.
Et cet Homme Lumière sera l’Homme de la nouvelle époque; il grandira en nombre et au cours des deux mille, deux mille cinq cents prochaines années, il aura suffisamment répandu de Lumière dans le monde pour qu’il se crée ensuite une nouvelle race, c’est-à-dire un nouvel Homme, un Homme-Esprit qui sera suffisamment puissant dans son Énergie, dans sa Lumière, pour faire éclater le syndrome biologique du mental, c’est-à-dire le lien évolutif entre le corps matériel et l’âme, et l’Homme pourra à ce moment-là dématérialiser son corps matériel, entrer dans un autre plan et commencer à évoluer dans ce qu’on peut appeler un éther. C’est-à-dire un monde parallèle qui est aujourd’hui très très libre, très beau, très grand, mais très très peu peuplé, parce que c’est le commencement d’une nouvelle époque.
FP - Bien, alors ce qui empêche l’Homme de se rendre libre, si j’ai bien compris, ce sont ces Intelligences qui évoluent sur ces plans parallèles, on peut appeler ça des plans parallèles…
BdM - Oui…
FP - Et qui sont, en quelque sorte, plus des prédateurs de l’Homme que des tuteurs…
BdM - Ce sont des prédateurs de l’Homme, il y a des bons prédateurs, il y a de mauvais prédateurs. Les âmes ou les Intelligences qui sont sur des plans très élevés sont des bons prédateurs, ceux qui sont sur des plans inférieurs sont des mauvais prédateurs; on peut facilement reconnaître un mauvais prédateur, le problème n’est pas là; le problème est que nous ne pouvons pas reconnaître les bons prédateurs.
Si vous, vous êtes mauvais, je vous reconnais; il y a entre vous et moi une alliance qui n’est pas parfaite, mais si vous, vous êtes très bon, pour que je reconnaisse votre domination sur moi, il faut que moi, je sois très intelligent. Si moi, je suis très bon, je ne peux pas être très intelligent, mais si je suis très intelligent, je verrai à travers votre bonté, donc à ce moment-là je pourrai me libérer de votre trop grande bonté...
FP - C’est entièrement nouveau comme concept, il va falloir s’y faire, mais ça se comprend. Maintenant, toujours pour en revenir à la liberté de l’Homme, il vit supposément un libre arbitre, mais donc il y a une différence, pour vous, entre le libre arbitre et la liberté réelle, quelle est cette différence?
BdM - Le libre arbitre, c’est la liberté qui a été donnée à l’Homme pendant son involution, effectivement l’Homme possède un ego, donc il doit avoir un libre arbitre, mais le libre arbitre, c’est une prison dorée.
L’Homme a toujours pensé, il a toujours cru qu’il était libre dans son arbitre effectivement, parce qu’il a suffisamment de corde. Si vous donnez une très grande laisse à un chien, qu’il se promène, il ne sent pas la laisse. Vous lui demandez : est-ce que vous êtes libre? Le chien va dire : oui je suis libre, je me promène où je veux...
Mais si le chien va très très loin, et s’il épouse un jour d’aller très très très très très loin, à ce moment-là il viendra à la fin de la corde, il s’apercevra qu’effectivement, son maître lui a mis une corde, donc il n’a pas un libre arbitre qui est libre, donc il verra qu’il n’est pas libre. Donc à ce moment-là, le chien, il sera obligé de recontempler son existence, il sera obligé de recontempler les aspects de la liberté que son maître lui avait donnée, et il verra qu’effectivement, ses aspects de liberté sont conditionnés à son maître. L’Homme est la même chose.
L’Homme a un libre arbitre, parce qu’il a la faculté de penser; c’est la faculté subjective de penser qui donne à l’Homme sa qualité de libre arbitre. Mais si l’Homme réalisait, ou si quelqu’un comme moi, en tout cas aujourd’hui je le fais dans le monde, si un Homme arrivait et disait un jour : écoute bonhomme, tu penses que tu penses, mais ce n’est pas toi qui penses, c’est quelqu’un qui met en toi de la pensée, là, à ce moment-là, l’Homme dirait : ben écoute, je ne suis pas très libre; et c’est ça qui est le plus difficile pour l’Homme.
L’Homme ne peut pas facilement, ou avec facilité, ou avec agilité, réaliser que ce n’est pas lui qui pense, sa pensée est colorée. Donc la pensée qu’il vit est une pensée qui est proportionnelle à son émotivité, proportionnelle à son état psychologique, proportionnelle à son état mental et à son état émotionnel.
Ce n’est pas une pensée créative, c’est une pensée subjective, c’est une pensée qui est contrôlée, et on se sert, on utilise constamment sa pensée, et le produit de cette pensée, c’est quoi?
De la culpabilité, de l’anxiété, de l’inquiétude.
Parce que ces Intelligences, sur les autres plans, ne font que ça, elles ne font que créer dans l’Homme une tension, pourquoi?
Afin de maintenir, dans l’Homme, une certaine conscience; alors, imaginez-vous que la conscience planétaire de l’Homme est le produit d’une manutention dans le monde de l’astral à partir de certaines pensées qui utilisent le matériel psychique de l’Homme afin de maintenir en lui une tension.
Si l’Homme n’avait pas de tension, si l’Homme ne vivait pas de culpabilité, si l’Homme ne vivait pas de ci, ne vivait pas de ça, il vivrait un vide. Et l’Homme, l’ego, qui vit un vide, il ne peut pas le supporter, parce que l’ego est tellement habitué, depuis qu’il est petit, à avoir en lui un faux plein, qu’il vit constamment avec ce faux plein. De temps à autre, le faux plein, il est bien, l’ego est heureux; de temps à autre, le faux plein, il n’est pas bien, donc l’ego est malheureux. Donc l’ego est comme ça, il fait le jeu de la montagne russe toute sa vie.
Donc nous sommes tous des Russes, nous ne sommes pas tous communistes, mais nous sommes tous des Russes. Et un jour, l’Homme, l’ego, doit apprendre à vivre le vide, c’est-à-dire cette qualité dans le mental qui lui permet de ne pas réfléchir.
Réfléchir veut dire quoi?
Je ne veux pas dire que l’ego ne doit pas penser; vous ne pouvez pas vous empêcher de penser, vous pouvez faire de la méditation pour quelques minutes, mais éventuellement vous pensez. Je veux dire que l’ego doit savoir au début que ce qui se passe dans son mental, c’est de la formation, c’est de la créativité, c’est quelque chose qui vient d’un autre plan, et qui passe par lui, et qui lui donne, ce qu’on appelle le moi.
Qu’est-ce que c’est le moi?
Le moi, c’est le travail, le résultat de l’activité d’une pensée colorée dans l’ego; et ce moi, il est fondé sur la mémoire.
Mais lorsque l’ego commence à se conscientiser et qu’il commence à comprendre les lois de l’esprit, les lois de la pensée, les lois de l’âme, ainsi de suite, il s’aperçoit qu’effectivement son mental, sa pensée, de temps à autre, elle n’est pas la sienne. De temps en temps elle est la sienne, et de temps en temps elle n’est pas la sienne. Quand elle est la sienne, elle est toujours intelligente, quand elle n’est pas la sienne elle est stupide.
Alors à ce moment-là, l’ego sait que de temps en temps il y a sa pensée qui est la sienne, c’est sa Lumière, et de temps en temps il y a sa pensée qui n’est pas la sienne, c’est là qu’il faut qu’il fasse attention. Mais l’ego ne le sait pas, on n’a pas enseigné ceci en psychologie ou en philosophie dans les écoles ou dans les universités.
On n’a jamais dit à l’ego, il y a en toi deux moi(s), un moi réel et un moi qui est faux. Le moi réel, c’est ta Lumière, le moi qui est faux, ce sont des entités qui travaillent sur d’autres plans et qui s’occupent de créer chez vous de la confusion; et l’ego, lui, ne le sachant pas, il dit : ben moi, de temps en temps je suis intelligent, et de temps en temps je suis confus, et ça n’est pas normal, parce que si l’Homme est intelligent, il devrait être intelligent tout le temps!
De l’Intelligence, ça implique de la permanence; de l’Intelligence, ça implique de la Lumière; de l’Intelligence, ça n’implique pas de fourberie; de l’Intelligence, ça implique un absolu de l’Intelligence; ça implique une continuité directe entre le mortel et la Lumière, donc l’ego serait d’une façon permanente dans son Intelligence, il serait toujours bien. Donc il vivrait ce que j’appelle, un mental individuel, il ne vivrait pas un mental collectif, et c’est là que l’ego, que l’Homme nouveau doit voir, il doit voir quand il est intelligent, il doit le savoir, et il doit voir quand il n’est pas intelligent, il doit le savoir.
Et à partir du moment où il commence à s’habituer à ceci, et qu’un jour il reçoit des pensées qui ne sont pas intelligentes, à ce moment-là il peut dire : ben, foutez-moi la paix! Ça arrête... ça arrête...
Mais quand il a des pensées qui sont créatives, c’est lui, donc ça continue. Donc avec le temps, ça continue toujours, de plus en plus les pensées créatives, ça diminue toujours de plus en plus les pensées non intelligentes, donc l’Homme se libère de l’astral, l’Homme devient libre.
FP - À ce moment-là, prenons le concept de l’êtreté, Shakespeare qui a posé la question : “être ou ne pas être”, et on pourrait dire que Descartes lui a répondu : “cogito ergo sum”, “je pense, donc je suis”, donc à la lueur de ce que vous nous dites, je pense, donc je suis, ce n’est pas de l’êtreté, c’est de l’existence à ce moment-là…
BdM – L’êtreté de Shakespeare, l’êtreté de Descartes, l’êtreté philosophique, c’est de l’ignorance, c’est de la stupidité, c’est de la stupidité implantée dans le mental de l’Homme.
Vous, si vous mangez un steak, est-ce que vous allez vous demander si vous êtes ou si vous n’êtes pas? Si vous faites pipi à la toilette, est-ce que vous allez vous demander si vous êtes ou si vous n’êtes pas? Shakespeare, lui, il pouvait le faire, peut-être Descartes, peut-être des philosophes se le demandent dans les grandes universités, mais ça donne quoi à l’Homme?
FP - Alors c’est quoi, être, pour vous?
BdM - Être, pour moi, ça n’a aucune signification, c’est un jeu de l’esprit, c’est un jeu de l’astral dans le mental de l’Homme; c’est niaiser l’Homme, c’est nous niaiser, on se fait niaiser…
Est-ce que l’Homme a besoin de savoir s’il est?
Donne-toi un coup à la figure, tu sais si tu es.
Même si le philosophe discute l’êtreté, toi, tu sais que tu es; moi, je suis.
Donc toute cette connivence de l’astral avec le mental de l’Homme, avec l’ego de l’Homme, ça fait partie de l’évolution de la pensée occidentale.
Donc, où la pensée occidentale a-t-elle quelque chose de précis et de bénéfique à l’Homme?
C’est dans le domaine de la science.
Dans le domaine de la science, je suis totalement d’accord avec le travail qu’a fait l’Homme sur le plan de la pensée occidentale, mais regardez une chose, vous allez remarqué que dans le domaine de la science, l’évolution de la science, elle a été fondée sur l’expérience.
Le scientifique qui travaille dans son laboratoire, il fait quelque chose, il répète ce qu’il fait, et si statistiquement ce qu’il fait coïncide avec l’organisation symbolique qu’il donne à la matière, à ce moment-là, il prononce une loi.
Alors c’est l’Homme, lui-même, qui établit, sur le plan matériel, les conditions psychologiques de la science à partir de sa Lumière. C’est pourquoi la science, lorsque l’Homme aura suffisamment de conscience, ne sera plus dangereuse pour l’Homme; c’est qu’aujourd’hui la science, elle est mêlée à l’astral, qu’elle devient dangereuse pour l’Homme.
Mais si la science était réellement épurée, si la science était réellement mentale, si la science était réellement ce qu’elle doit être, c’est-à-dire un outil servant à étudier la matière et à rendre à l’Homme ce qui est dû à l’Homme, à ce moment-là, nous aurions sur la Terre une très belle science. Et il y a effectivement sur la Terre des aspects de la science qui nous bénéficient aujourd’hui.
Mais dans le domaine de la philosophie, ce n’est pas la même chose; dans le domaine de la métaphysique, ce n’est pas la même chose; dans le domaine de l’ésotérisme, de l’occulte, de la psychologie, ce n’est pas la même chose; l’Homme n’a pas de façon absolue de vérifier l’êtreté, il n’a pas, excepté s’il se donne une claque comme ça, il n’a pas de façon absolue de vérifier la nature du réel à partir des données qui lui viennent de l’astral.
Parce que la pensée qu’il possède, c’est une pensée planétaire, c’est-à-dire que c’est une pensée qui est à la mesure de son émotivité et de son mental; ce n’est pas une pensée qui est à la mesure de sa Lumière. Et c’est pourquoi l’ego trouve extrêmement difficile de commencer à voir, et à regarder, et à évaluer sa connaissance par lui-même. Il veut toujours qu’il y ait à côté de lui un philosophe, un curé, un théologien, un occultiste, un père, une mère; il veut toujours qu’il y ait quelqu’un à côté de lui qui lui dise : bon ben, oui tu as raison, tu as raison; il a toujours besoin, son ego, d’être confirmé.
Pourquoi il veut être confirmé?
Parce qu’il n’est pas sûr.
Pourquoi il n’est pas sûr?
Parce que sa pensée n’est pas la sienne.
Si l’ego vivait une pensée qui est la sienne, s’il créait sa propre pensée, il serait sûr de sa pensée, à ce moment-là il serait dans son êtreté.
C’est-à-dire qu’il aurait une identité, une identité vis-à-vis de lui-même, une identité vis-à-vis le réel, une identité vis-à-vis le cosmos. Et il ne sentirait jamais le besoin de comparer ce qu’il est et ce qu’il sait, avec ce que les Hommes savent ou disent; il serait totalement confortable dans sa vibration.
Et si un jour, par hasard, il rencontre quelqu’un qui est dans son identité, ils formeraient, ces deux Hommes, une alliance, ce serait le début d’une nouvelle race.
FP - Alors c’est pour toutes ces raisons que l’Homme a, aujourd’hui, une science qui est cartésienne, mécaniste; quel serait l’aspect que pourrait prendre la science de demain, le jour où l’Homme prendrait le contrôle de sa vie?
BdM - Lorsque l’Homme prendra le contrôle de sa vie, la science, comme toute chose, évoluera, parce que l’Homme ayant conscience, c’est-à-dire ayant accès à sa propre Énergie, l’Homme pourra moduler l’aspect vibratoire fréquentiel de la matière; donc il pourra donner à la matière un nouveau visage, il pourra donner un visage qui n’aura pas été sculpté dans l’outillage mécaniste d’une science ancienne; il pourra donner, à la science ou à la matière, un visage qui sera conforme à son niveau d’évolution.
Donc à ce moment-là, nous aurons une science qui sera beaucoup plus subtile, beaucoup plus avancée, beaucoup plus conscientisée, beaucoup plus vaste, beaucoup plus magique, beaucoup plus occulte entre parenthèses, que celle que nous avons aujourd’hui. Mais celle que nous avons aujourd’hui est déjà très belle, pourvu que nous ne fassions pas l’erreur de la mélanger avec trop d’astralité, sinon elle nous plongera dans les abîmes de la destruction.
FP - Maintenant, pour que l’Homme soit libre, il faut qu’il connaisse au moins les mécanismes de la programmation qu’il vit; comment est-ce qu’il peut arriver à étudier les ficelles, qui le relient, qui font de lui une marionnette?
BdM - Je vais vous dire une chose : l’Homme n’a pas besoin de savoir beaucoup de choses. Vous savez, les francs-maçons ont utilisé des mécanismes physiques pour tenir une pierre solide entre deux murs, une pierre, vous enlevez la pierre, tout s’écroule.
Dans le cas de l’Homme nouveau, c’est la même chose. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un point où nous devons connaître la pierre angulaire qui tient tout l’édifice, et nous n’avons pas besoin de connaître tout l’ésotérisme, tout l’occultisme, tout, tout !
Nous pouvons parler, effectivement, nous pouvons parler à l’infinité, mais ce que l’Homme a besoin de savoir aujourd’hui, l’Homme nouveau, c’est que, ce n’est pas lui qui pense.
À partir du moment où l’Homme réalise que ce n’est pas toujours lui qui pense, que ce n’est pas toujours lui qui crée sa pensée, qu’il y a des pensées, en lui, qui ne sont pas siennes, il commence à se surveiller, il commence à voir, il commence à comprendre, il commence à réaliser qu’il est utilisé, il commence à réaliser qu’il n’est pas aussi libre dans son mental qu’il le croyait. Et lorsqu’il vit sa propre pensée, à ce moment-là il voit la différence, parce qu’il y a une différence lorsque l’on est dans son Intelligence ou dans son Énergie mentale et lorsqu’on ne l’est pas.
Un Homme qui est dans son Énergie mentale, il est plein, il est bien. Un Homme qui n’est pas dans son Énergie mentale, il n’est pas bien, il n’est pas plein. Donc l’Homme s’aperçoit de la différence, et avec le temps il comprend les mécanismes de l’involution.
Et les mécanismes de l’involution, il est évident qu’on peut parler et donner une instruction dans le domaine de la psychologie, d’ailleurs c’est ce que je fais depuis des années.
Il y a des aspects tellement extraordinairement subtils dans la confusion, dans l’ignorance de l’Homme, mais la clé de voûte, c’est de réaliser, un jour, que l’Homme ne pense pas, qu’il y a beaucoup de ses pensées qui ne sont pas siennes, et l’Homme doit en arriver, un jour, à ne vivre de pensées qui ne sont que les siennes. À ce moment-là, elles sont réelles, son moi devient réel, sa personnalité devient réelle, il devient bien dans sa peau, et un jour il comprend la vie, et un jour il la maîtrise.
FP - Est-ce que ça revient pas à ce que Socrate disait avec son injonction : connais-toi toi-même?
BdM - Non, Socrate disait : connais-toi toi-même, parce que Socrate savait, parce qu’il avait eu des connaissances venant de l’orient, venant des Égyptiens, venant des amis comme Platon, ainsi de suite. Socrate savait qu’il y a des aspects de la connaissance qui relèvent de la fonction primordiale de l’ego, “connais-toi toi-même”, mais comment veux-tu te connaître toi-même si on ne te dit pas comment tu es construit.
Comment voulez-vous que l’Homme se connaisse lui-même si on ne lui dit pas que son moi, son moi spirituel, même s’il est spirituel, est un moi qui est le produit d’une concoction, que ce n’est pas un moi réel, que c’est un moi qui est élevé dans des nues où l’Homme est perdu, que c’est un moi qui fait partie de la grande convention du secret astral contre l’Homme, qui fait partie de l’involution.
C’était très beau de dire : connais-toi toi-même; Socrate a dit aux Hommes depuis des millénaires : connais-toi toi-même! Qui est-ce qui se connaît aujourd’hui, vous en connaissez vous des gens qui se connaissent eux-mêmes...
Donc, si ça avait été aussi réel, et aussi prenant, le fait de se connaître soi-même, excepté pour le fait que ça donnait à l’Homme au moins une orientation... c’est ça... Socrate donnait à l’Homme une orientation, mais l’orientation qu’il donnait, ce n’était pas final, parce que quelque part dans le temps, l’Homme devait réaliser qu’il faut qu’il aille plus loin que simplement se connaître lui-même, qu’il faut qu’il détruise les dieux!
FP - Bon, en parlant de dieux, il y a dans la mythologie grecque l’histoire de Pandore, le dieu qui avait une boîte magique qui, au début de la création, a ouvert cette boîte de laquelle s’est échappé tout ce qu’il y avait à l’intérieur de bénéfique pour l’humanité, que ce soit l’amour, la paix, la justice, etc., il ne restait en fin de compte que de l’espoir.
Donc l’héritage que nous laisse aujourd’hui les dieux, c’est seulement de l’espoir; est-ce qu’on peut se nourrir d’espoir?
BdM - L’espoir, c’est une drogue, l’espoir, c’est une drogue qu’on donne aux Hommes qui n’ont plus de colonne vertébrale, qui n’ont plus de volonté.
L’espoir, c’est une chose qu’on donne aux Êtres qui sont susceptibles d’être dominés par des systèmes.
L’espoir, c’est quelque chose qui est absolument anti-Homme, c’est quelque chose qui est bon pour l’Homme inconscient, parce que ça lui donne quand même un effet de la drogue, ça crée un effet, vous vous sentez bien.
Les dieux vont vous aider, les dieux vont vous aider dans votre maladie, les dieux vont vous aider dans votre mariage; ils vont vous aider dans votre loyer, les dieux... bon... ça, c’est l’espoir!
Mais si vous regardez le crédit, le débit, de l’espoir dans la vie de l’Homme, vous voyez que nous sommes tous dans le rouge et que nous finissons à la fin de notre comptabilité dans le désespoir. Donc l’espoir, c’est la petite voix qui mène au désespoir.
FP - Avec une overdose, c’est le bad trip!
BdM - Mais il y a des systèmes qui donnent de l’overdose de l’espoir, je ne vais pas les citer, mais il y en a.
FP - Alors, c’est en quelque sorte un refus de la divinité, il y a encore dans la mythologie grecque, il y a l’histoire d’Ulysse qui a été approché par une déesse du nom de Calypso et qui lui a proposé en échange de sa vie de marin et de ses souffrances auprès de sa femme Pénélope qu’il avait laissée au pays, si Ulysse accompagnait Calypso, elle lui proposait l’immortalité, il devenait lui-même un dieu.
Et Ulysse a refusé l’immortalité de Calypso et est retourné auprès de Pénélope vivre sa vie de souffrances. Est-ce qu’il en est de même aujourd’hui, est-ce que l’Homme est toujours sollicité par les dieux qui lui font miroiter ces drogues en quelque sorte?
BdM - Calypso est immortelle et l’Homme continue, aujourd’hui, à être sollicité par les dieux, mais il y a une différence, c’est qu’aujourd’hui nous arrivons à la fin d’une époque et les dieux le savent. Les dieux savent qu'Ulysse va devenir immortel sans leur aide; les dieux savent qu’Ulysse, lorsqu’il aura compris leur jeu, il ne souffrira plus de sa Pénélope; les dieux savent qu’Ulysse devient maintenant leur plus grand danger, il devient l’ennemi numéro un.
Donc l’Homme nouveau devient l’ennemi numéro un des dieux et devient l’ennemi numéro un de l’astral, et pour ceux, comme moi, qui ont énormément accès à ces mondes, je vous assure que de l’autre côté, c’est plus un party, parce que de l’autre côté, ils sont obligés, finalement, de réaliser que la période de l’involution tire à son terme, et qu’il y a une nouvelle période de l’évolution où
l’Homme retourne à sa Lumière, c’est-à-dire où l’Homme engendre sur la Terre, à partir de sa Lumière, les forces dont il aura de besoin pour conquérir la matière, et aussi pour taire, une fois pour toutes, les dieux; donc, nous aurons enfin la paix!
Mais vous savez, que nous parlions des Hommes ou que nous parlions des dieux, il faut toujours parler des Intelligences mortelles ou des Intelligences qui sont sur d’autres plans avec la compréhension de l’involution. L’Homme n’aurait pas pu devenir ce qu’il est aujourd’hui sans une relation étroite avec ces Intelligences qui lui créaient l’impression d’être libre, c’est-à-dire qui lui créaient un ego planétaire.
Et il y a dans ces mondes des Intelligences très évoluées qui ont aidé l’Homme, je ne parle pas des Intelligences de basses vibrations, je parle des Intelligences de hautes vibrations, des Êtres ascendants, des guides spirituels, ainsi de suite. Donc ces Êtres ont servi, ils ont fait un travail; ce que l’Homme doit comprendre maintenant, c’est que c’est fini, c’est fini!
L’Homme ne peut plus, à la fin du vingtième siècle, ─ quand je parle de l’Homme je parle de l’individu, je ne parle pas de l’humanité, c’est évident que ça va prendre des siècles avant que ça s’étende, mais je parle de l’individu ─, l’individu doit réaliser, aujourd’hui, qu’il doit prendre contrôle de son Énergie. Et ce n’est pas facile de prendre le contrôle de son Énergie, parce que l’Homme, bien qu’il le réalise un peu, ne le réalise pas parfaitement! Il ne réalise pas, parfaitement, qu’il y a en lui une âme, qu’il y a en lui une mémoire, et que cette âme doit être transmutée.
Comment elle est transmutée, l’âme?
Elle est transmutée lorsque l’Homme, dans son expérience présente, est capable de dépasser, de neutraliser, tous les aspects émotifs et mental inférieurs que peuvent créer dans son Être, ces Intelligences.
À partir de ce moment-là... je vous donne un exemple simple : supposons que vous êtes un individu qui a tendance à toujours être coupable, vous êtes toujours coupable, quelqu’un vous appelle, vous n’êtes pas là, vous êtes coupable! Tu sais, il y des gens comme ça, ils sont toujours coupables, des coupables chroniques. Bon, alors ces gens-là doivent, un jour, réaliser que c’est une illusion, il faut qu’ils la dépassent. Alors vous êtes coupable et vous pensez à ceci : ah, mon ami m’a appelé, j’étais pas là, j’étais pas gentil, et là, la communication se fait à travers vos pensées, et vous, vous vous dites : ouais, j’suis pas très gentil.
Mais ce que vous ne savez pas, c’est que le JE, le JE que vous employez ou plutôt le JE que vous vivez dans votre mental, c’est le JE créé par les Intelligences sur les autres plans. On n’a jamais parlé du JE et du TU?... Quand vous vous rasez le matin, hein, quand vous vous rendez le matin, c’est toujours le JE, mais si, tout d’un coup, vous vous rasez pis que ça vous dirait TU, là vous vous couperiez la gorge…
Donc l’ignorance de l’Homme, elle a été créée par l’utilisation permanente et absolue, vibratoirement parlant, du JE. Donc, pendant des millénaires, on a dit à l’Homme dans sa tête, JE vais aller travailler, JE suis coupable, JE suis malade.
Si on avait dit à l’Homme : TU es malade, TU es coupable, TU vas aller travailler, l’Homme aurait dit : aie, vas te faire foutre hein, j’vais pas travailler aujourd’hui! Donc on disait à l’Homme JE suis ci, JE suis ça, JE suis capoté, JE suis fou, JE suis... donc le type, qu’est-ce qu’il faisait lui, il s’en allait à St-Jean-de-Dieu, puis il disait : ouvrez la porte, JE suis fou, il rentrait…
Donc la nouvelle psychologie, elle sera fondée sur la compréhension de ceci : à partir du moment où dans votre tête, vous entendez : JE suis fou, vous devez être assez intelligent pour dire ─ je vais être poli ce soir ─, vous devez être assez intelligent pour dire : va te faire foutre, foute-moi la paix! Là, ça arrête!
C’est tellement écœurant... c’est tellement écœurant l’inconscience, l’ignorance, l’astral, qu’à partir du moment où l’Homme commence à comprendre, il commence à évoluer. À partir du moment où il commence à comprendre, il n’a plus besoin ensuite de s’occuper d’évoluer, il évolue, malgré lui, il évolue…
Donc à ce moment-là, vous n’avez plus besoin d’aller aux Indes, vous n’avez plus besoin d’aller dans les Universités, vous évoluez, anyway!
FP - Merci beaucoup, Bernard!
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