FP - D’où vient la mémoire? La mémoire est-elle un produit des sens ou un produit du mental?
BdM - La mémoire, elle est le produit de l’activité de l’âme à travers les sens, mais elle est aussi le produit de l’âme à travers l’émotion.
La mémoire, chez l’Homme, est beaucoup plus liée à l’activité de l’émotion qu’à l’activité du mental, parce que l’Homme possède une conscience encore animalisée, c’est-à-dire une conscience qui est fondée sur le principe d’une conscience expérimentale.
Donc l’Homme, sa vie, tout ce qui garnit sa vie, est à la fois le produit de la sensorialité et de l’émotion. Si nous pouvions donner un pourcentage, si vous voulez, à la qualité de la mémoire, on dirait que la mémoire est 85 % d’ordre émotionnel et 15 % d’ordre purement mental.
FP - Mais est-ce qu’il y a une partie dans la mémoire de l’Homme qui lui est propre, et est-ce qu’il y a une partie dans la mémoire de l’Homme qui lui est, en quelque sorte, donnée ou imposée?
BdM - L’Homme vient au monde avec une mémoire inconsciente, parce que l’Homme possède une âme; donc il possède une mémoire dont il n’a pas conscience; et c’est de cette mémoire ou c’est avec cette mémoire qu’il commence à vivre, qu’il commence à s’exécuter; cette mémoire se reflète, se réfléchit, dans son tempérament, son caractère, quand il est jeune.
Et avec les années, l’éducation, la mémoire s’ajuste, autrement dit l’effet inconscient ou subconscient de la mémoire, sur l’homme, se corrige, mais l’homme possède une mémoire acquise et il développe au cours de sa vie, il superimpose si vous voulez, au cours de sa vie, une autre mémoire qui fait partie de ses sens et qui est directement liée à son activité émotionnelle et son activité mentale.
FP - Mais il arrive souvent, dans la vie, des périodes, des moments, où on reconsidère toutes nos activités, toute notre expérience, et lorsqu’on a fait ce bilan et que l’on veut repartir à zéro, on est obligé, à ce moment-là, de se couper des mémoires de faire une coupure radicale avec le passé pour pouvoir se réorienter...
BdM - Oui, pour qu’un homme puisse réellement recommencer sa vie, dans ce sens : prendre la vie sous son contrôle avec la maturité qu’il a de la vie, avec les expériences du passé qu’il a vécues, l’homme, à un certain moment, doit être capable d’éliminer les aspects de la mémoire qui sont contraires à son bien-être.
Et ces aspects sont multiples et ils ne sont pas nécessairement d’ordre structurel, dans ce sens que l’effet de la mémoire sur l’homme, par exemple, qui arrive à un certain niveau d’évolution et qui veut se composer une vie à sa mesure, ces aspects de la mémoire ne sont pas nécessairement structurels, dans le sens que la mémoire est une Énergie; et cette Énergie, elle est toujours présente dans l’homme, et elle peut être rendue évidente par des événements nouveaux qui feront ressurgir du passé de l’homme une Énergie, donc une mémoire, une vibration, et si l’Homme est très sensible, s’il a beaucoup souffert du passé, s’il a beaucoup souffert de la mémoire, il souffrira même de la vibration de la mémoire.
Les gens inconscients ne souffrent pas nécessairement de la vibration de la mémoire, ils vont souffrir de la catégorie de la mémoire, ils vont souffrir de la pensée de la mémoire, ils vont souffrir de la mémoire sur le plan mental et sur le plan émotionnel.
Tandis que l’Homme, lui, qui est très sensible, très conscient, va souffrir même de la vibration de la mémoire. Ce n’est pas le fait de comprendre l’aspect émotif ou l’aspect mental de la mémoire qui va le faire souffrir, c’est son Énergie; et c’est une plus grande souffrance encore, parce que l’Énergie de la mémoire étant toujours présente, pouvant toujours être ressuscitée, si vous voulez, par une occasion, par un événement, l’homme sensible, l’homme conscient, doit apprendre, et ceci est très difficile. Il doit apprendre à se couper complètement de la mémoire, c’est-à-dire en arriver à contrôler les événements de la vie à un tel point que l’Énergie de la mémoire ne pourra pas venir et créer, dans son mental ou dans son émotionnel, une souffrance.
FP - Et de quelle manière est-ce qu’il peut couper définitivement avec la mémoire, c’est un véritable tour de force?
BdM - Oui, c’est un tour de force, pour couper définitivement avec la mémoire, c’est-à-dire pour empêcher que l’Énergie se serve des événements pour colorer encore la vie, pour créer une certaine souffrance; il faut que l’Homme ait un mental absolument froid, c’est-à-dire qu’il faut qu’il n’y ait en lui aucun sentiment pour le passé.
Lorsque je dis : avoir du sentiment pour le passé, c’est pour expliquer que... disons que dans le passé l’Homme a vécu de bonnes expériences, il a vécu de mauvaises expériences, mais que toutes ses expériences faisaient partie de son expérience passée, c’est-à-dire que c’étaient des expériences qui étaient nécessaires, qui faisaient partie de son plan de vie, qui faisaient partie de son inconscience, qui faisait partie de ce qu’il devait vivre, pour en arriver à un certain niveau d’évolution.
Mais lorsque l’Homme est arrivé à ce point, dans la vie, où il sent, pour la première fois, qu’il est réellement en contrôle de sa relation avec le matériel de vies, qui dans le passé avait servi d’expérience, à partir de ce moment-là, l’Homme est obligé de par la souffrance, de par la présence de la souffrance, il est obligé d’apprendre à se couper de la mémoire, c’est-à-dire à éliminer tous les sentiments, en lui, qui sont d’ordre humain, qui sont d’ordre intelligent, qui sont d’ordre de bonne volonté, et qui pourraient lui donner la chance de laisser la porte ouverte, un peu, à la mémoire.
Si l’Homme laisse la porte ouverte un peu à la mémoire, il y aura un souffle du passé qui entrera dans sa vie, et ce souffle lui créera naturellement une souffrance.
FP - Donc se couper de la mémoire, c’est beaucoup plus qu’oublier ou pardonner…
BdM - Oh! Se couper de la mémoire n’a rien à faire avec oublier; se couper de la mémoire veut dire se séparer complètement des événements ou des personnages qui ont créé des événements dans notre vie; se séparer complètement dans ce sens que tant que ces personnes ne sont pas, elles-mêmes, arrivées à un niveau de compréhension parallèle au nôtre, il faut les garder à distance, non pas parce que nous ne les aimons pas, non pas parce que nous ne comprenons pas leur situation, non pas parce que nous les blâmons, mais parce qu’ils ont servi dans un plan de vie où l’inconscience devait être éliminée, pour achever le plan d’évolution, dans cette vie, qui était un plan d’évolution menant à une conscience supérieure.
Donc dans la vie, si nous regardons dans le passé, nous devons voir le passé comme étant une suite d’expériences nécessaires, faisant partie de la programmation de l’Homme, qui était écrite et qui était sue, et qui devait mener l’Homme à une telle expérience.
FP - C’est dans ce sens-là qu’il y a une partie de la mémoire de l’Homme qui lui est imposée peut-être?
BdM - C’est dans ce sens-là qu’il y a une partie de la mémoire de l’Homme qui lui est imposée, et c’est dans ce sens-là que la conscience de l’Homme, la conscience humaine, ce que nous appelons la conscience, c’est la compréhension parfaite de la mémoire.
Ce que nous appelons de la conscience... un Homme qui est conscient comprend parfaitement les mécanismes de la mémoire, comprend parfaitement les lois de la mémoire qui sont d’ordre inconscient, et comprend parfaitement que la mémoire ou les expériences antérieures étaient voulues, nécessaires, et servaient à l’amener, à le faire acheminer, pour que lui en arrive, un jour, à pouvoir vivre sa vie en fonction de sa conscience nouvelle.
C’est-à-dire de sa nouvelle intelligence, de sa nouvelle volonté, et non plus en fonction des situations évènementielles qui s’étaient imposé à lui dans le passé, se servant de tous les besoins de sa vie pour s’imposer, des besoins autant sur le plan mental, que sur le plan émotionnel, que sur le plan sentimental, ou sur le plan matériel, et que maintenant, c’est fini!
L’Homme doit prendre sa vie dans ses mains; il doit contrôler l’événementiel qui risque de créer de la mémoire. Et pour faire ceci, il faut qu’il soit sans sentiment dans le mental; autrement dit, il faut qu’il n’y ait aucune émotion dans le mental; autrement dit, il faut qu’il ait une intelligence absolument froide, objective et parfaitement sécure.
FP - À ce moment-là, il va pouvoir déraciner la mémoire…
BdM - À partir de ce moment-là, il déracine la mémoire.
FP - Tandis que dans l’oubli et le pardon, il reste des racines dans le fond...
BdM - Ah non non non non! D’ailleurs, pardonner, c’est une illusion psychologique de l’Homme; pardonner, c’est de la subjectivité; pardonner, c’est une perte d’énergie. Il ne s’agit pas de pardonner, il ne s’agit pas d’oublier, il s’agit de couper la mémoire.
FP - Mais qu’est-ce qu’a voulu dire le Nazaréen quand il dit : “pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font!”
BdM - Le Nazaréen parlait à des Hommes inconscients; quand on parle à des Hommes inconscients, on emploie le terme pardon, mais lorsqu’on parle à des Hommes conscients, on ne parle plus de pardon, on parle de simplement couper la mémoire.
La difficulté dans la compréhension de la conscience supramentale ou des principes de la conscience supramentale vis-à-vis par exemple ce que disait le Nazaréen, c’est que le Nazaréen s’adressait à des Hommes inconscients.
Tandis que la conscience supramentale s’adresse à des Hommes conscients, donc le principe est le même, mais la vertu du principe est différente; l’Homme conscient n’a pas à pardonner, parce qu’il ne juge pas.
FP - C’est là, la différence...
BdM - Voilà! Il est conscient, donc il ne juge pas, donc il n’a pas à pardonner. Pour pardonner, il faut juger un peu.
FP - Ouais!
BdM - Donc il faut s’abstenir de juger, donc à ce moment-là, on pardonne. L’Homme conscient n’a pas à oublier parce qu’il a moins de mémoire que l’Homme inconscient. Donc il a à couper, à sectionner la vibration, l’Énergie; il a à éliminer les événements qui risqueraient de faire revenir la mémoire, ce qui crée automatiquement une souffrance, mais au niveau vibratoire.
FP - Mais il se peut parfois que dans le rêve et d’une façon très pernicieuse, la mémoire revienne, même si la personne…
BdM - Si la mémoire revient dans le rêve, lorsque l’Homme revient sur le plan matériel, lorsqu’il vit, autrement dit dans son état de conscience, il doit se couper même du rêve, parce que le rêve sera pour l’Homme, qui se conscientise, la même chose que l’événementiel fait le jour.
Donc les forces en lui travailleront au niveau du rêve si elles ne peuvent pas travailler au niveau de la conscience diurne, il n’y a pas de différence. Donc l’Homme qui rêve doit être capable de se couper des effets du rêve qui ne sont que la continuité de la mémoire, mais sur un autre plan, donc il n’y a pas de différence.
Si un Homme n’est pas capable de se couper de la mémoire dans la vie de chaque jour, il aura beaucoup de difficulté de se couper de la mémoire par le rêve. Par contre, s’il en arrive à totalement couper la mémoire sur le plan de la vie de tous les jours, autrement dit, de s’objectiver complètement vis-à-vis l’événementiel, il ne souffrira pas dans le rêve, parce qu’il apportera dans le rêve cette conscience qu’il a acquise le jour.
FP - D’accord.
BdM - Et éventuellement, ses rêves seront plus d’aplombs, seront moins souffrants, seront moins pernicieux...
FP - Maintenant, quels sont les mécanismes de la mémoire? Il faut qu’il connaisse ces mécanismes, s’il veut s’en couper…
BdM - Les mécanismes de la mémoire sont très simples; ils sont fondés sur la capacité de l’Homme de laisser un petit espace au sentiment. À partir du moment où l’Homme laisse un petit espace au sentiment, il donne la chance à l’Énergie de la mémoire de revenir et de le troubler.
C’est pour ça qu’un Homme qui a extrêmement souffert, par exemple d’une façon occulte, si vous voulez, d’un plan de vie qui lui a été imposé, lorsqu’il comprend, lorsqu’il est arrivé à la fin, à la finalité de cette souffrance, il est tellement, mais tellement conscient, des jeux de la vie, qu’il comprend tellement l’événementiel, il réalise tellement que l’événementiel a servi à la transmutation de ses corps, qu’à partir de ce moment-là, il ne peut plus se faire jouer par la vie.
Donc il déjoue constamment la vie, c’est-à-dire qu’il empêche que la vie se serve, chez lui, du sentiment, ou de l’émotion dans le mental, qui est la même chose…
FP - Pour alimenter la mémoire…
BdM - Pour alimenter la mémoire; c’est un tour de force pour l’Homme.
L’Homme, qui réussit ceci, commence déjà à être un maître de la vie; il commence déjà à se donner, sur la Terre, une vie qui est créative, qui est bonne, qui est saine, qui est calme et qui est limpide. Mais il monte autour de lui un mur, un mur complet, et ce mur, il est monté par la froideur de son esprit, et la mesure de ce mur est à la mesure de sa souffrance ancienne.
FP - Maintenant, s’il réussit à se couper de la mémoire, il y a quand même des circonstances qui font que certaines personnes, qui l’ont fait souffrir peut-être, réapparaissent dans le décor…
BdM - Oui…
FP - De son quotidien…
BdM - Oui…
FP - À ce moment-là, est-ce que la mémoire n’est pas réalimentée à nouveau? Il y a une tension à ce moment-là…
BDM - Oui, avec l’expérience, éventuellement, s’étant coupé de la mémoire, les gens, qui faisaient partie de cette mémoire, percevront qu’il n’y a plus de lien entre lui et eux, et avec le temps, ils s’habitueront à vivre sans ce lien qu’ils avaient avec lui auparavant.
Donc le temps détruit la mémoire, le temps détruit les conditions vibratoires de la mémoire. Et éventuellement ces gens refont leur vie, revivent leur vie dans un autre contexte, et avec le temps, ils ne souffrent plus de cette situation, à moins qu’elle-même soit prisonnière aussi de la vibration de la mémoire; ça va des deux côtés.
Mais si ce sont des gens intelligents, des gens sensibles, des gens conscients, ils comprendront que ce qui a été fait d’une part par leur ami, doit être fait d’une autre part par eux-mêmes aussi. Parce que deux personnes conscientes doivent comprendre la même chose : ils doivent comprendre que ce qui ne les lie plus dans le présent, qui les avait liés dans le passé, avait servi à l’évolution des deux, et si l’un prend la prérogative de couper l’Énergie de la mémoire, l’autre le sentira, le comprendra, s’il est conscient, s’il est suffisamment intelligent, et éventuellement les deux verront la même chose.
Donc si jamais ils se rencontrent dans la vie et qu’il n’y a pas d’échange dans ce sens qu’il n’y a pas de fraternisation, qu’il y a réellement une coupure, qu’il y a simplement un bonjour... voilà, ils comprendront tous les deux, et personne ne souffrira, mais si l’un d’eux ne comprend pas, il y aura souffrance.
FP - Dans le cas d’une séparation de deux conjoints, il peut y avoir les enfants, à ce moment-là, qui sont les colporteurs, peut-être, de la mémoire qui vont aller de l’un à l’autre avec cette mémoire-là, et la raviver...
BdM - Oui, mais dans le cas d’un conjoint, le jeu de la mémoire se fait entre les deux adultes, il ne se fait pas en relation avec les enfants. Donc, les parents, s’ils sont conscients, et qu’ils vivent cette séparation complète au niveau de l’Énergie de la mémoire, ne la vivront pas vis-à-vis des enfants.
Les enfants, eux, ne sont pas responsables de nos vies. Les enfants ont leur vie et les parents donneront aux enfants ce qu’ils peuvent objectivement donner aux enfants. Donc, il y aura une continuation de la relation parents-enfants, les parents servant à aider les enfants jusqu’à l’âge où ils pourront, eux-mêmes, voler de leurs propres ailes.
Donc, il n’y a pas d’effets sur les enfants dans le cas d’une mémoire qui est coupée comme ceci. L’effet, elle est au niveau de ceux qui ont souffert ensemble. Couper la vibration d’une mémoire est toujours un besoin entre des êtres qui ont souffert ensemble, qui ont été amenés ensemble par les forces de vie, et qui ont été amenés ensemble à cause d’un plan de vie qui leur convenait tous les deux, chacun dans leur propre domaine pour leur propre évolution.
Les enfants, eux, n’ont pas à souffrir ceci. Les enfants n’ont qu’à bénéficier du fait que les nouveaux parents, c’est-à-dire les parents qui se sont conscientisés, qui ont compris des choses les uns vis-à-vis des autres, les enfants n’ont qu’à bénéficier de cette nouvelle conscience des parents.
Et dans un cas normal, dans un cas de parents conscients, les enfants ne devraient pas souffrir de la coupure de la mémoire entre les parents. S’ils souffrent, c’est parce que la coupure n’est pas parfaitement exécutée; il y a de l’émotion dans le mental, il n’y a pas d’objectivité entre les parents; et c’est à ce moment-là que les enfants peuvent souffrir.
Mais s’il y a objectivité entre les parents, les enfants ne souffriront pas, parce que les deux parents s’occuperont d’eux comme ils s’étaient occupés d’eux auparavant, mais dans un contexte différent.
FP - Et prenons le cas d’un enfant maintenant qui aurait souffert, très petit, de sévices de la part de l’un ou de l’autre ou des deux, parfois des deux parents, arrivé à l’adolescence, pour sa survie il va être obligé de couper le lien avec les parents, il va faire sa vie.
Et plus tard, il va peut-être remettre en question cette coupure, et lorsqu’il aura fini par ne plus souffrir de cette rupture, il va peut-être vouloir, à ce moment-là, revoir ses parents. Est-ce qu’à ce moment-là, il peut revoir ses parents sans avoir à souffrir?
BdM - Oui, il peut revoir ses parents sans avoir à souffrir s’il est capable de les voir d’une façon objective, s’il est capable de les voir dans le cadre de son expérience, s’il est capable d’entretenir, avec eux, une relation qui est intelligente, parce qu’eux-mêmes, les parents, dans cette période avancée là, ils ont vécu leur expérience.
Si l’enfant a choisi de se séparer, ça fait partie de son tempérament, de son caractère, de ses besoins internes. Et plus tard, s’il décide de revenir, de leur parler, ainsi de suite, d’avoir une entrevue avec eux, il faut qu’il y ait équilibre.
FP - Mais il n’a pas à se culpabiliser à ce moment-là…
BdM - Non, il n’a pas à se culpabiliser. S’il se culpabilise, c’est parce qu’il n’est pas suffisamment conscient, il ne comprend pas suffisamment les lois de la vie. Les parents pourraient l’aider à ne pas se culpabiliser puisque eux ont plus d’expérience que lui, mais il ne doit pas se culpabiliser.
D’ailleurs, il ne faut jamais se culpabiliser; se culpabiliser, c’est mortel, c’est cancéreux.
Les systèmes qui utilisent la culpabilité pour dominer l’Homme, ce sont des systèmes qui inventent l’esclavage, ils le réinventent l’esclavage…
La culpabilité, c’est ce qui est le plus dangereux dans l’Homme, c’est ce qui empêche le plus l’évolution de l’Homme et c’est ce qui permet de cultiver de très fausses émotions, une très fausse sentimentalité dans la conscience de l’Homme. Et ça, c’est très dangereux, c’est très mauvais, c’est très pernicieux, c’est cancéreux.
Mais si les parents sont suffisamment évolués, ils entretiendront avec l’enfant le besoin de ne jamais se culpabiliser, parce que c’est une illusion totale.
Se culpabiliser, c’est se donner l’impression que nous avons mal faite; lorsqu’en fait, c’est la vie qui nous a plongés dans une situation d’où nous avons essayé de nous sortir, ce que nous appelons l’évolution.
Donc une fois que l’Homme s’est sorti d’une situation où sa vie était programmée, il n’a pas à se culpabiliser. Mais c’est très difficile selon le tempérament de l’individu, selon l’insécurité émotionnelle de l’individu, selon la tendance naturelle de l’individu à ne pas se bien voir.
Ce qui fait que les Hommes se culpabilisent, c’est qu’ils ne se voient pas bien; c’est qu’il y a trop, en eux, de mémoire, c’est la mémoire…
FP - C’est une amplification…
BdM - Qui amplifie en tout. Mais un Homme qui n’a pas beaucoup de mémoire, ou qui connaît les jeux de la mémoire, ou qui est réellement conscient des mécanismes de la mémoire, n’a jamais la capacité, même, de vivre de la culpabilité.
Remarquez, il y a des gens des fois qui vont me dire : mais oui, mais les gens, les criminels, ils tuent eux et ils ne se sentent pas coupables, ainsi de suite. Il ne faut pas comparer; les criminels sont des gens qui sont possédés par l’astral.
Ce sont des gens qui sont inconsciemment possédés par des forces astrales, et ce sont ces forces-là qui les possèdent, qui leur enlèvent la sensibilité de la conscience, afin de vivre leurs actes criminels. Ils se font, en général, rattraper à la fin de la vie, plus tard...
FP - C’est comme s’ils avaient été mis dans un sommeil?
BdM - Exactement, ils sont mis dans un sommeil, et ils véhiculent, sur le plan matériel, des activités qui sont absolument très basses en vibration. Mais l’Homme qui est conscient, lui qui n’est pas contrôlé par l’astral, qui n’est pas possédé par l’astral, mais qui peut être en communication inconsciente avec l’âme, à ce moment-là, s’il n’est pas réellement conscient des mécanismes de la mémoire, il peut, très facilement, se faire prendre dans le jeu de l’émotion, et à ce moment-là souffrir de la mémoire, et se culpabiliser.
Et à ce moment-là, il s’empêchera de faire certains mouvements qui le libéreraient d’un certain plan de vie, d’une certaine situation, pour lui permettre de vivre une vie agréable qui libérerait, en même temps, les autres avec lesquels il est affilié sur le plan de l’expérience.
FP - Maintenant, sur un plan occulte, au niveau de l’évolution, pourquoi la mémoire a-t-elle été créée?
BdM - Ce n’est pas que la mémoire a été créée; la mémoire n’a pas été créée; la mémoire, elle est le produit de l’activité de l’âme à travers les sens. Donc la mémoire n’est que le produit accumulatif des expériences sur le plan mental, sur le plan émotionnel, sur le plan vital, sur le plan physique.
Autrement dit, la mémoire, c’est une réserve; c’est une accumulation d’informations qui sert à la formation de l’Homme dans les nouveaux cycles d’évolution.
La mémoire sert simplement à la construction du nouveau modèle de vie.
Donc la mémoire n’est pas quelque chose qui a été créé, c’est quelque chose qui a été accumulé; c’est de l’information qui a été accumulée pendant des millénaires et des millénaires.
C’est comme un cerveau électronique qui accumule, et qui accumule, et qui accumule, et il n’y a personne pour cesser l’accumulation. Une fois qu’il est mis en marche, il accumule, il accumule.
Et après des siècles, ce cerveau électronique, il possède tellement d’informations, que l’Homme, lui, qui est connecté à ce cerveau électronique, il est absolument abasourdi par l’information; il vit constamment en relation avec cette information, donc il est absolument sans intelligence, il est constamment mis en échec par l’information, donc il ne vit pas une vie libre. Il vit toujours en relation avec la mémoire, soit qu’il a construite pendant cette vie, ou la mémoire qui a été construite pendant des vies antérieures, qui font partie de l’égrégore de l’âme, et dont lui perçoit inconsciemment la vibration... C’est ça de la conscience…
De la conscience, c’est être capable de détruire le cerveau électronique.
C’est être capable de neutraliser le pouvoir de l’âme sur l’Homme; et le pouvoir, de l’âme sur l’Homme, se fait à travers le mental et l’émotion.
Donc être capable de faire ceci veut dire que l’Homme, dans cette vie, doit être capable, à un certain moment, de réaliser qu’effectivement il est lié d’une façon intangible à une machine extraordinaire qui accumule tout, qui voit tout, qui sent tout, et qui te renvoie tout dans la figure. C’est ce qui sert à l’évolution, à l’expérience.
Mais c’est ce qui, un jour, doit être neutralisé par l’Homme, s’il veut, lui, devenir libre, c’est-à-dire se créer une vie non pas en fonction du passé, mais en fonction de sa conscience présente qui détermine sa destinée, qui détermine son avenir, qui détermine son futur.
Autrement dit, conscience qui lui permet d’utiliser sa volonté nouvelle, son intelligence nouvelle, qui résulte justement de la destruction de la mémoire.
La volonté créative de l’Homme, l’intelligence créative de l’Homme, elle est proportionnelle à la destruction de la mémoire de l’âme.
Donc plus l’Homme en arrive à détruire cette mémoire, plus il a besoin de volonté puissante, d’intelligence lucide, donc plus il est capable de se faire une nouvelle vie.
Moins il est capable de se faire une nouvelle vie, moins il est capable de bénéficier de cette intelligence et de cette volonté, donc plus il est prisonnier de la mémoire de l’âme, tant sur le plan conscient que sur le plan inconscient.
FP - Ce qui veut dire que l’Homme va donc réussir, un jour, à envisager l’avenir sans avoir à faire référence continuellement au passé, ce qui est le cas actuellement…
BdM - Oui, très juste! L’Homme, un jour, vivra d’une conscience instantanée, il ne vivra pas en relation avec le passé, ni sur le plan social, ni sur le plan de la tradition. Il pourra bénéficier de ce que le passé a construit, mais il ne sera pas prisonnier du passé sur le plan du sentiment.
Je vais vous donner un exemple : j’ai nombre d’amis qui vont, par exemple, faire un voyage en Égypte, ils vont faire un voyage aux Indes, ils vont faire un voyage dans les temples ésotériques, dans les milieux cachés du monde qui ont toujours fasciné l’Homme. L’Homme a toujours été fasciné par les Égyptiens, les Atlantes, les hindous, les Mayas, les Incas, ainsi de suite.
Quand ils sont inconscients, ces Hommes, et qu’ils vont dans ces pays, ils reviennent absolument affabulés, c’est-à-dire qu’eux-mêmes affabulent leur expérience. Ce ne sont pas les pays qui affabulent leur expérience, ce sont eux-mêmes qui affabulent. Ils disent : ah! je suis allé en Égypte, c’était fantastique, je suis allé dans les chambres des pharaons...
L’ego inconscient, subjectif, qui n’a aucune maturité va aller chercher dans les couloirs de l’histoire une expérience que, rendu chez lui, il va amplifier. Il va dire : c’était fantastique les pyramides! Mais s’il revient dans dix ans alors qu’il est conscient, s’il va aux Indes, s’il va en Égypte, et qu’il voit les pyramides, il va dire : mais il n’y a rien là! C’est des blocs de pierre! S’il va aux Indes, il va dire : il n’y a rien là, c’est simplement de la vieille astralité!
Alors l’Homme au niveau de la mémoire, au niveau de la conscience, c’est la même chose. L’Homme vit de la mémoire, il s’entretient avec la mémoire, il se poudre avec la mémoire, et il se crée une vie à la mesure de sa mémoire.
Mais lorsqu’il est conscient, au lieu de se créer une vie à la mesure de sa mémoire, il se crée une vie à la mesure de sa volonté et de son intelligence. Et cette vie, elle est nouvelle, elle n’a jamais été vécue par personne. Elle est totalement personnelle à lui-même, et seul, lui est le juge de la valeur de cette vie.
Donc si quelqu’un de l’extérieur vient et lui dit : écoute, ta vie, elle est plate! Lui, sa vie elle n’est pas plate, elle est pleine. Mais celui qui est à l’extérieur et qui vit de la mémoire et qui voit l’autre vivre sa vie qui semble être plate, c’est son problème.
Autrement dit l’Homme, qui est dans sa conscience et qui ne vit pas de mémoire, ne demande jamais à personne, l’opinion de personne, pour avoir une mesure de sa vie. C’est lui-même qui donne à sa vie, la mesure selon sa volonté et selon son intelligence. Autrement dit, selon sa capacité d’avoir détruit de la mémoire, qui elle est responsable pour la création d’une fausse vie, d’une fausse personnalité, d’une fausse impression, parce qu’elle est du matériel ancien.
Elle est du matériel qui n’est pas le produit de l’intelligence créative de l’Homme ou de la volonté de l’Homme, mais qui est le produit de l’activité incessante de l’âme à travers l’ego, pour constamment assujettir l’ego à une condition de conscience expérimentale qui n’est pas le produit de la liberté, mais qui est le produit de l’asservissement de l’esclavage au passé; ce que nous appelons la conscience expérimentale de l’Homme!
FP - Pourriez-vous définir l’ego en quelques mots?
BdM - L’ego, c’est la composante totale des mécanismes qui absorbent l’énergie créative et qui la colorent constamment. Donc il y a deux sortes d’egos : il y a l’ego perfectionné; il y a l’ego lentille; il y a l’ego cristal et il y a l’ego merde! Il y a l’ego cristal qui est l’ego conscient et qui reçoit l’Énergie, qui fait de cette Énergie quelque chose de grand, qui la rend créative et qui la laisse passer sans la colorer par la mémoire. Et il y a l’ego merde, l’ego fumier, l’ego mémoire, l’ego qui est relié à l’âme, l’ego qui est relié au passé, l’ego qui n’est pas humain, mais qui est sous-humain, l’ego qui n’est pas réel, mais qui est irréel, mais qui se croit réel, autrement dit, qui se croit intelligent.
FP - Est-ce que c’est celui qui veut s’accaparer l’Énergie?
BdM - C’est cet ego-là qui s’accapare des différents modes d’Énergie, et tous les modes d’Énergie sont bons pour l’ego. Pour certains egos, ce sera aller aux Indes; pour l’autre ego, ce sera aller en Égypte; pour l’autre ego, ce sera détruire quelqu’un dans la rue; pour l’autre ego, ce sera telle chose...
Autrement dit, pour les egos qui s’accaparent de l’Énergie inconsciemment et qui la colorent, vous avez un produit collectif qu’on appelle la masse humaine, planétaire, existentielle.
Pour l’ego qui est un canal, qui est un cristal à travers lequel l’Énergie passe et se multiplie, vous avez un Homme conscient, identique à lui-même, réel, qui fait partie d’une nouvelle conversion d’Énergie, donc qui fait partie d’une nouvelle évolution, d’une nouvelle race, d’une nouvelle civilisation, et dont les lois de la vie ne correspondent plus, et jamais plus, aux lois de l’Homme de l’involution.
FP - Est-ce que c’est un Homme comme celui-ci que cherchait Diogène avec sa lanterne, lorsqu’il disait : je cherche un Homme? Est-ce qu’il voulait faire allusion à un mental individuel et non pas collectif; il cherchait un Homme, non pas la collectivité?
BdM - Les anciens, dans leurs explications ésotériques, cherchaient effectivement un Homme, mais eux cherchaient beaucoup plus un Homme sage qu’un Homme intelligent. Les anciens n’ont jamais cherché un Homme intelligent, on n’a jamais parlé d’intelligence, dans le passé.
FP – Et quelle différence faites-vous entre...
BdM - Ah, une très grande différence, la sagesse, c’est l’intelligence du cœur, l’intelligence, c’est l’intelligence de l’esprit.
Donc l’intelligence du cœur, ce n’est plus suffisant à la fin du vingtième siècle.
La sagesse n’est pas suffisante, parce que la sagesse ne permet pas à l’Homme de connaître et de comprendre les lois du mensonge cosmique.
Pour qu’un Homme soit conscient, pour qu’un Homme soit intelligent, il faut qu’il comprenne les lois du mensonge cosmique.
Et tant qu’il n’a pas compris les lois du mensonge cosmique, il ne peut pas être intelligent; il peut avoir un très haut degré de sagesse, mais il ne peut pas être intelligent, parce qu’il n’est pas capable de convertir l’Énergie cosmique en instantanéité.
Il va toujours convertir l’Énergie cosmique en modes d’expression qui conviennent à sa sagesse.
Donc s’il est un maître spirituel, s’il est mystique, il convertira cette Énergie dans un mode d’expression qui convient à sa sagesse.
Donc il fera de cette Énergie une sorte de science spirituelle, de science mystique, de science occulte, et il continuera sans le réaliser à emprisonner une autre masse d’Hommes, non pas les grandes masses de la Terre, mais d’autres masses, d’Hommes spirituels, prêtes à se lier à lui et qui ont besoin, effectivement, de se sortir du marasme de l’existentiel, pour se plonger dans un autre marasme qui est le spiritualisme.
Donc les grands sages, les maîtres qui font de leur mieux, qui sont très importants dans l’évolution de la Terre, tout de même, sont des Êtres qui, aussi, ont besoin un jour, dans une vie ou dans une autre, dans une évolution ou dans une autre, de comprendre les lois de la vie, c’est-à-dire les lois de l’intelligence et non pas simplement s’affairer à dénoncer les lois de la matière, et se prononcer pour les lois de la spiritualité.
FP - Alors dans la sagesse, il y a un aspect de docilité ou même d’asservissement...
BdM - Dans la sagesse, il y a une docilité, il y a un asservissement et il y a aussi un état d’esprit primitif, simpliste et enfantin.
Les maîtres spirituels dans le monde, excepté ceux qui sont réellement près de la civilisation occidentale, les maîtres spirituels dans le monde sont en général des êtres simplistes.
Il y a une différence entre être simple et simpliste; autrement dit, il y a dans les Hommes spirituels, qui sont sages, une incapacité et une impotence qui naissent du fait qu’ils ne sont pas capables de raccorder le besoin existentiel avec le besoin cosmique.
Ils ne sont pas capables de faire le raccord entre la civilisation et l’état interne de l’Homme; pour eux, c’est l’état interne de l’Homme qui compte et la civilisation, ça ne compte plus.
Et en fait, la civilisation est très importante, parce qu’un jour cette civilisation vivra une transmutation, et à ce moment-là, l’Homme sera capable d’intégrer à la fois l’ouverture de son intériorité et la capacité extérieure à lui-même.
L’Homme doit vivre sur une planète en fonction d’une créativité qui coïncide avec les besoins matériels de ses sens, comme il doit vivre dans une civilisation avec l’expression interne de son intelligence créative, afin de balancer avec le monde extérieur, mais les maîtres de la sagesse n’ont pas compris ceci; ils vivent plutôt de la sagesse primordiale, ils vivent de la sagesse interne et ils doivent, un jour, comprendre que la relation entre le matériel, le spirituel et le cosmique est une relation d’intelligence, c’est-à-dire une relation qui permet à l’Énergie de bien comprendre l’invisible et de parfaitement s’établir dans le matériel.
C’est pour ça que la sagesse ─ à la fin du vingtième siècle, dans le nouveau cycle d’évolution ─ ce ne sera pas assez. Les Hommes conscients de demain qui liront les maîtres, qui verront les maîtres et qui entendront les maîtres, verront plus loin que les maîtres qui parlent, parce qu’ils ne seront pas prisonniers ni de la matière ni de la spiritualité.
FP - Et un Homme comme Salomon qui a hérité d’un cœur intelligent, dans quelle catégorie de conscience le mettriez-vous?
BdM - Bon écoutez, les Hommes du passé... Salomon qui a hérité d’un cœur intelligent, il avait hérité d’un cœur qui avait la capacité intuitive; c’était un sage, Salomon. Donc la sagesse du passé était toujours proportionnelle aux besoins du passé.
Salomon et les anciens avaient la sagesse du cœur qui convenait dans ce temps-là, mais la sagesse du cœur ne convient plus aujourd’hui; ce n’est plus assez; l’Homme doit avoir le pouvoir de l’intelligence; il peut apprécier la sagesse du cœur, mais il doit avoir le pouvoir de l’intelligence, afin de pouvoir se séparer, se libérer complètement des forces expérimentales de la vie qui sont contenues dans l’âme.
Tous les anciens, à quelque niveau d’évolution qu’ils étaient, quelles que soient leurs vertus, étaient des Hommes en évolution de conscience. C’était des Hommes qui possédaient certaines vertus, mais aujourd’hui nous sommes d’autres Hommes; ils faisaient partie de la cinquième race racine, nous faisons partie, demain, de la sixième race racine, nous faisons partie, demain, d’un nouveau dialogue entre le cosmique et le matériel; nous faisons partie, demain, d’un nouveau dialogue entre l’intransigeance de l’Homme et la transigeance de l’Esprit.
Et tant que l’Homme ne pourra pas rendre à l’Homme ce que l’Esprit doit à l’Homme, l’Homme n’aura pas le pouvoir de l’Esprit; donc l’Homme ne pourra pas faire, sur la Terre, ce qu’il doit avec l’Énergie de l’Esprit; donc il ne sera pas dans l’Esprit de l’Énergie; donc il ne sera pas dans l’intelligence de l’Énergie; donc il n’aura pas l’Esprit de l’Intelligence; donc il ne sera pas capable de créer la séparation entre la cinquième et la sixième race racine; il ne sera pas capable de comprendre les mystères de la vie; il ne sera pas capable d’interpréter parfaitement les lois de l’énergie; il sera assujetti aux formes qui, dans le passé, avaient servi à l’évolution, et qui, dans le présent, ne peuvent plus servir à l’Homme.
L’Homme doit devenir un « catalyst »; il doit devenir une machine à transmuter l’Énergie, et il ne peut apprendre à transmuter cette Énergie au fur et à mesure où il apprend à dénicher, dans le sentiment, les vertus astrales, les vertus de l’invisible qui empêchent l’Homme de voir parfaitement clair.
L’Homme doit enlever, aux dieux, le pouvoir.
Les dieux sont les forces, ce sont les Esprits dans les mondes invisibles; l’Homme doit enlever aux dieux le pouvoir; il doit se donner le pouvoir; il doit se créer des ailes pour aller vers le soleil, mais jamais les dieux ne donneront à l’Homme les ailes, c’est l’Homme, lui-même, qui doit se les créer, parce que si les dieux donnent à l’Homme des ailes à travers le désir d’aller vers le soleil, les ailes seront trop faibles et l’Homme brûlera avant d’arriver au soleil. Donc l’Homme doit lui-même se créer les ailes, savoir qu’avec ses ailes il puisse aller au soleil, et le soleil, c’est lui-même. Le soleil, c’est l’Énergie en lui.
Le soleil, ce n’est pas la qualité spirituelle de sa conscience; le soleil, c’est l’impératif de son intelligence à travers les formes qui donnent à l’Homme, sur le plan matériel, la capacité de détruire instantanément toute sentimentalité dans le mental, c’est-à-dire toute mémoire qui empêche l’Homme de rendre à la matière ce que la matière a rendu dans le passé à l’Esprit. L’Homme doit donner à la matière l’Esprit, comme dans le passé la matière a donné à l’Esprit le pouvoir de l’habiter.
Donc l’Homme doit prendre conscience, un jour, que la matière est vivante; la matière doit devenir vivante. La matière de l’Homme doit être vivante à un tel point où, un jour, l’Homme, selon sa volonté, selon son intelligence, selon son rapport avec l’Énergie pure de l’Esprit, puisse commander à sa matière, la dématérialiser et la rendre à un autre plan de vie, afin de continuer son évolution sur le plan de l’immortalité, pour en arriver, un jour, à être capable de comprendre parfaitement les lois de tous les plans, et ainsi se créer un Nouveau Monde, une nouvelle civilisation, une nouvelle constante évolutive, donc une nouvelle conscience planétaire.
FP - Et le temps est venu pour ça?
BdM - Le temps est venu pour ça, et c’est pourquoi les écoles ésotériques dans le monde, les écoles spirituelles, philosophiques et métaphysiques, au cours des siècles, au cours des générations, sont vouées à la neutralisation, sont vouées à la perte d’un momentum, sont vouées à la perte de pouvoir, parce qu’elles ne possèdent pas d’Énergie suffisante pour transiger avec les éléments qui dans le passé ont servi à leur construction.
Le nouvelles pensées de l’Homme seront tellement puissantes, parce qu’elles seront créées par l’Homme, elles ne seront pas créées par des Esprits à travers l’Homme, donc elles ne seront pas spirituelles à aucun ordre. Et c’est pourquoi l’Homme nouveau sera capable de se séparer complètement de la sixième race racine, et de se séparer complètement des aspects psychologiques que la mémoire ancienne avait inculqués à l’Homme à cause de son émotion dans le mental; il sera libre.
FP - Alors ces écoles ésotériques, auxquelles vous faites allusion, sont en quelque sorte les gardiennes de la tradition, donc de la mémoire, et c’est la raison pour laquelle elles seraient vouées à l’échec?
BdM - Les écoles ésotériques sont les gardiennes de la tradition, elles sont les gardiennes de la mémoire; elles ont fait un travail superbe pendant des années. Heureusement que ces écoles existaient et ceci faisait partie des temps de l’involution. Mais avec la nouvelle évolution, ces écoles ne pourront plus exister pour la raison qu’elles ne seront plus capables de confronter l’individu.
L’individu conscient ne pourra plus être confronté par ces écoles, parce qu’il sera trop puissant; il verra à travers le jeu des écoles; il verra à travers les formes des écoles; il verra que dans les écoles du monde, qu’elles soient ces écoles, d’un point ou d’un autre, il n’y a pas d’universalité, il y a de la division, il y a du paternalisme, il y a de la spiritualité, il y a une recherche d’un pouvoir politique.
Il n’y a pas réellement d’intelligence créative absolument objective et pure, il y a toujours de la contamination de l’âme; donc il y a toujours, dans ces écoles, une sorte de sentiment qui essaie de les protéger avec la bonne intention, mais toujours contre la liberté de l’Homme, mais toujours pour le pouvoir spirituel sur la Terre.
FP - Et le secret, le mystère à travers ces écoles n’aura plus de raison d’être avec la venue de cet Homme qui est capable de les percer, ces secrets et mystères?
BdM - Non, les secrets de ces écoles ne sont que de la fabulation, les secrets de ces écoles sont une sorte de partie de jeu psychologique créé par ceux qui sont en tête des écoles pour garder celui qui est indiscipliné dans ces écoles, celui qui n’est pas disciple de ces écoles, celui qui n’est pas suffisamment avancé dans ces écoles, le garder à distance afin de maintenir une mesure d’autorité, de « Terra Ingognita » qui fascine l’Homme.
Le secret ne sert qu’a fasciné; le secret est utilisé pour fasciner. L’Homme conscient n’a pas à subir le secret; l’Homme conscient fera éclater le secret. Il n’y aura aucune école qui pourra maintenir devant lui le glaive du secret ou la rose du secret, parce que l’Homme conscient verra à travers le secret; il verra la stupidité du secret; il verra l’illusion du secret. Et il verra que ceux qui ont maintenu ou qui auront maintenu pendant des siècles le secret, le maintenaient, le secret, pour se protéger contre ce que l’on pourrait appeler l’anonymité.
Les gens, qui gardent le secret, veulent se protéger contre l’anonymité, quelle anonymité?
L’anonymité qui ferait de ces Êtres, des Êtres sans importance s’ils n’avaient pas de secret, donc le secret leur donne de l’importance.
FP - Est-ce qu’il y a un rapport entre le secret, le mystère et la mémoire?
BdM - Il y a un rapport entre le secret, le mystère et la mémoire : le secret est à la Terre ce que le mystère est à l’astral. Autrement dit les entités dans le monde astral maintiennent un secret contre l’Homme, c’est-à-dire qu’elles gardent à l’intérieur de ce que j’appelle, moi, le mensonge cosmique, certaines choses. Il y a des choses qui ne sont pas dites à l’Homme, ceci fait partie de leurs secrets et pour l’Homme, c’est un mystère.
Donc le secret est au psychologique ce que le mystère est au vibratoire, et l’Homme conscient est au-dessus du secret psychologique; il est au-dessus du mensonge cosmique; il est complètement capable de voir à travers le secret des Hommes, et le mystère des dieux; il est capable d’affronter les Hommes dans leurs secrets, et il est capable d’affronter les Entités dans le monde astral contre les mystères, autrement dit contre le mensonge cosmique, parce qu’il est libre. Il est directement relié à son Énergie créative; il a le pouvoir d’utiliser cette Énergie pour faire éclater les formes, qui dans le monde de l’Homme créent des secrets, et dans le monde des Esprits, dans le monde de l’astral, dans le monde de la mort, créent des mystères ou des formes de mensonge cosmique.
FP - Donc l’Homme conscient aurait, en quelque sorte, la capacité de transformer l’arme en outil, même s’il s’appelle mensonge cosmique ou plan astral?
BdM - Exactement, l’Homme conscient transforme l’arme en outil, et une fois qu’il a transformé l’arme en outil, jamais l’outil ne peut devenir une arme contre lui. C’est une transmutation totale, c’est une convocation à la table de l’Homme de tous ceux qui sont préposés à la tâche de l’Homme sur la Terre, et tous ceux qui sont proposés à la tâche de l’Homme dans l’astral.
L’Homme conscient peut convoquer tous les Hommes de la Terre, il peut convoquer toutes les Entités dans l’astral et leur dire : “écoutez, le secret, c’est telle illusion, telle illusion, telle illusion, il a servi à vous donner tel pouvoir, tel pouvoir, tel pouvoir, pendant X années, X millénaires; aujourd’hui, nous les Hommes sur la Terre, nous formons un gouvernement invisible, nous formons un gouvernement nouveau; nous avons une conscience qui n’est plus assujettissable ni à l’inconscience de l’Homme de la Terre et ni à la prescription ni à la programmation des Entités ou des intelligences dans l’astral. Nous sommes libres et ceux qui veulent contester notre liberté n’ont qu’à s’approcher de nous, et nous verrons dans la lutte, nous verrons dans la confrontation, jusqu’à quel point ils peuvent soutenir le pouvoir de notre Énergie, c’est-à-dire notre capacité de détruire la forme.”
FP - La séparation entre la cinquième et la sixième race, est-ce que ça correspond à la séparation de la mémoire et de l’Homme?
BdM - La séparation entre la cinquième et la sixième race correspond à la réalisation, chez l’Homme, de sa conscience; c’est-à-dire à la réalisation, chez l’Homme, que sa conscience, une fois qu’elle est éveillée, une fois qu’elle est réalisée, elle se tient au-dessus de la mémoire, que la mémoire n’a plus de pouvoir sur elle, que la mémoire ne peut plus l’utiliser, que la mémoire devient impuissante; c’est ça, la sixième race racine.
L’Homme, il est dans son intelligence, il a été convoqué, l’Homme, à voir, à comprendre et à regarder par une instruction qui est mondiale, une instruction qui est universelle, une instruction qui ne vient pas des Hommes, une instruction qui ne vient pas de l’astral, une instruction qui vient de l’Énergie à travers des Hommes; il est convoqué à ce moment-là, à travers cette instruction, à voir la mécanique de sa conscience humaine, la mécanique de sa conscience astrale. Donc à en arriver, éventuellement, à comprendre la mécanique de l’invisible.
Une fois que l’Homme comprend la mécanique de l’invisible, et quand je parle de la mécanique de l’invisible, je ne parle pas nécessairement ou seulement de la mécanique de l’invisible vécue par ceux qui vont dans l’astral, je parle de la mécanique de l’invisible à travers le mental et l’émotion de l’Homme, parce que c’est à travers le mental et l’émotion de l’Homme que la mécanique de l’invisible se fait sentir.
Lorsque l’Homme comprend le jeu de ses pensées, lorsque l’Homme comprend le jeu de ses émotions et qu’il a parfaitement saisi la réalité de ce jeu, il ne se fait plus prendre dans ce jeu; il est à ce moment-là conscient, il est libre, il est un Homme nouveau, il est un Surhomme.
Et avec les événements futurs qui viendront, événements qui détermineront une nouvelle orientation, un nouveau lien entre l’Homme et des intelligences universelles qui depuis très longtemps ont dépassé ce stage ou qui n’ont même pas vécu ce stage d’évolution, l’Homme sera prêt à vivre, sur la Terre, en relation avec des forces créatives. Il sera prêt à utiliser ces énergies qui font partie du cosmos, et il sera capable, à ce moment-là, de se construire une vie qui est totalement nouvelle, une vie qui n’est pas imaginable aujourd’hui, mais qui sera vécue demain.
FP - Merci beaucoup!
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