vendredi 9 juin 2023

FP 122 La stabilité intérieure

 François Payotte : Il y a deux sortes de choses, deux sortes d'état, il y a les choses qui durent, qui sont permanentes et les choses qui sont passagères, des états passagers qui sont impermanents, et curieusement il se trouve que tout ce qui est positif, qui est bon, favorable pour l'Homme est impermanent, tel que l'ordre par exemple, c'est impermanent, la paix intérieure ou extérieure c'est impermanent, c'est passager et tandis que tout ce qui est négatif comme le désordre c'est permanent, la guerre c'est permanent, la souffrance c'est permanent, l'insécurité c'est permanent. Alors, je ne veux pas faire de discrimination entre ce qui est permanent et ce qui ne l'est pas, ce n'est pas de mes affaires, ce sont les affaires du bon dieu ou du bon diable qui se disputent la création. Cependant je suis bien obligé de reconnaître que le permanent n'est pas placé à l'enseigne de la réussite. Comment se fait-il que les choses positives, sont impermanentes et que tout ce qui est du désordre, de la guerre, de l'insécurité est le mot permanent de l'Homme. 

Bernard de Montréal : Ça c'est une question intéressante. D'abord en ce qui concerne l'Homme, l'Homme tel qu'il est, l'Homme de l'involution, l'Homme inconscient, l'Homme qui n'est pas totalement dans sa volonté, totalement dans son intelligence, qui ne connaît pas parfaitement le principe de l'amour autrement-dit l'Homme qui n'est pas trinitaire, sa conscience est instable et l'instabilité de sa conscience crée une impermanence des choses. L'ordre, ce que vous appelez l'ordre, dans le fond c'est l'égalisation du pouvoir chez l'Homme, ça représente un équilibre mais comment voulez-vous qu'un Homme ait de l'ordre qui mène à la paix intérieure, un ordre permanent donc une paix intérieure permanente, s'il n'est pas capable individuellement de maintenir l'équilibre dans sa propre conscience, s'il n'est pas capable sur le plan de l'intelligence sur le plan de l'émotion, sur le plan de sa vitalité de maintenir l'équilibre des énergies en lui qui constituent sa réalité. L'Homme n'existe pas sur la Terre parce que l'Homme est un être qui est de façon permanente en déséquilibre, lorsque l'Homme passera d'un stage d'évolution à un autre c'est à dire d'un stage d'inconscience à un stage de conscience, à un stage d'intelligence réelle, lorsqu'il aura une identité, lorsqu'il saura voir, lorsqu'il pourra voir, lorsqu'il pourra comprendre, lorsqu'il n'y aura plus devant lui de voiles à ce moment-là l'Homme pourra composer avec la vie d'une façon permanente, c'est à dire que, il sera capable de se servir de son mental, qui sera le mental supérieur, utiliser d'une façon créative ses émotions donc vivre sur le plan matériel, vital d'une façon équilibrée et à partir de ce moment-là l'Homme vivre l'ordre, il connaîtra l'ordre. Mais l'ordre tel que vous le parlez c'est un ordre qui ne peut pas être le produit de l'activité mécanique et dynamique de l'universel. L'ordre c'est quelque chose qui doit être créé par l'Homme. Si vous parlez de l'ordre qui est instable chez l'Homme regardez dans la nature aujourd'hui. 

FP : Justement sur le plan de la création est-ce qu'il existe quelque chose qui soit permanent ? 

BdM : La seule chose qui soit permanente sur le plan de la création, ce sont les forces de la gravité. Les forces de la gravité sont absolues elles maintiennent de façon absolue les systèmes, mais même à l'intérieur de ce mouvement qui est stable, qui est statique, vous avez un mouvement qui crée l'ordre et le désordre c'est à dire la déformation des systèmes, la reconstruction des systèmes et ceci se retrouve même sur la Terre, sur le plan matériel, dans le cas de la nature, dans le cas de la destruction, la construction ainsi de suite. L'ordre dans l'Homme tient dans le fond l'ordre de la vie, c'est à dire l'équilibre de la vie, l'équilibre des forces de vie à travers l'Homme, se créera sur la planète que lorsque l'Homme aura atteint un niveau d'évolution suffisamment évolué pour lui permettre de voir, de comprendre parfaitement à travers les voiles, les illusions très très subtiles de ce que nous appelons l'astral, c'est à dire de ces plans parallèles qui font partie de l'inconscience de l'Homme, qui font partie de la structure psychique de l'Homme, qui font partie de son mental, qui font partie de ses émotions qui affectent sa vitalité et ainsi de suite, il faut que l'Homme un jour se rende parfaitement libre et à ce moment-là il vivra de l'ordre. 

Mais l'Homme n'est pas libre et il doit apprendre à se rendre libre en participant d'une façon créative à son énergie, c'est à dire en utilisant son énergie à quelque niveau qu'elle soit d'une façon qui n'est pas astralisée, c'est à dire qui n'est pas assujetti à aucune loi, à la déformation quelconque de sa personnalité. Nous avons des personnalités qui sont déformées par la culture, par la conscience raciale, par les lois d'humanité par les pensées humaines, par les opinions humaines, l'Homme doit en arriver un jour à posséder un mental totalement vivant c'est à dire un mental qui se nourrit de lui-même, l'Homme doit apprendre un jour à se nourrir de lui-même et lorsque je dis se nourrir de lui-même, je le dis d'une façon qui répond aux grands besoins internes de l'Homme, il faut que l'Homme cesse d'être un être assujetti à la vie. Et pendant l'involution nous avons eu, nous avons vécu une conception de la vie qui était très différente de celle que nous connaîtrons demain. D'abord nous avons été assiégés par les éléments, ensuite nous avons été assiégés par les formes primitives de sociétés, ensuite nous avons été assiégés par des formes plus complexes de société et aujourd'hui nous sommes assiégé pas des formes de sociétés qui sont extrêmement complexes, extrêmement volatiles. Donc l'Homme vit dans un milieu éthérique, mental, émotionnel qui est très instable et il lui faut développer au cours de son évolution une capacité de comprendre parfaitement sa relation avec l'instabilité. Lorsque l'Homme comprendra sa relation avec l'instabilité il ne sera plus affecté par l'instabilité, il verra que l'instabilité fait partie du monde extérieur de lui-même mais que, elle n'a pas sur lui, elle ne possède pas sur lui de puissance, elle n'a plus sur lui de pouvoir. L'Homme sera mental c'est à dire qu'il aura une intelligence capable de définir d'une façon précise, exacte et absolue sa relation avec la vie telle qu'elle est vécue sur la plan matériel, sur le plan vital, émotionnel et mental. Donc l'Homme sera totalement identique à lui-même, il aura une nouvelle personnalité et il ne sera plus affecté ou affectable ou influençable à l'extérieur, il deviendra ... à ce moment- là il sera dans l'ordre de sa propre vie, à partir de ce moment-là, il pourra créer autour de lui un ordre, selon le pouvoir de sa créativité, selon les besoins de la civilisation, selon les besoins de sa propre individualité, mais il ne créera pas cet ordre en fonction d'une situation sociale extérieure, il créera cet ordre en fonction de sa créativité et de son énergie interne et petit à petit au cours de l'évolution personnelle, au cours de l'évolution de la société cet Homme grandira et l'Homme après 2500 années en arrivera à la construction d'une société qui lui permettra à ce moment-là de passer à un autre stage d'évolution qui sera la finalisation de son pouvoir sur le plan matériel, c'est à dire que, qu'il lui permettra finalement en tant que collectivité consciente de passer à un nouveau stage d'évolution. 

FP : Donc il s'agit quand même de s'adapter à cette instabilité, de reconnaître, donc c'est en fait reconnaître l'instabilité même de la création dans sa totalité ? 

BdM : Oui mais, ce n'est pas si loin que ça, il ne faut pas que l'Homme s'occupe de l'instabilité de la création, il ne faut pas qu'il s'occupe de l'instabilité des systèmes extérieurs à lui-même, parce que cette instabilité fait partie des forces agissantes, ces forces sont trop grandes, elles ont elles-mêmes un but. L'Homme doit regarder l'instabilité à partir de son propre besoin à lui- même d'être stable, l'Homme doit regarder l'instabilité en fonction de sa capacité de stabiliser son intériorité, si l'Homme s'occupe d'une façon trop vaste de l'instabilité dans le cosmos, il va faire de la philosophie, il va faire de la métaphysique, il va ésotériser le pouvoir polarisant des forces cosmiques et si il ésotérise ce pouvoir-là, à ce moment-là il va automatiquement être obligé sur le plan psychologique de prendre conscience d'une infinité qui est constamment en gestation et ceci pour l'Homme est un phénomène très très douloureux sur le plan mental. L'Homme doit utiliser sa mentalité, son intelligence créative en fonction de ce qu'il regarde sur le plan humain d'une façon étroite, c'est à dire il doit utiliser son intelligence pour permettre que sur le plan humain en fonction de lui-même en tant que microcosme il puisse établir une relation ou un relationnel équilibré à partir de ce moment-là, l'Homme peut bénéficier de ce qui est social autour de lui de ce qui est extérieur à lui-même, mais lui-même a le contrôle sur cette condition. Si l'Homme veut prendre le contrôle de toute la condition cosmique, à ce moment- là, il devient fou. Si l'Homme s'organise pour prendre le contrôle de sa situation autour de lui, son monde autour de lui, le monde qu'il connaît tous les jours, les éléments matériaux, comme les éléments psychiques qui font partie de son organisation en tant qu'Homme, à ce moment-là il peut en arriver un jour à se créer un ordre. 

FP : Mais pourquoi est-ce qu'il devient fou en prenant conscience de l'instabilité de la création? 

BdM : Parce qu'il pense à l'instabilité, on ne doit jamais penser à l'instabilité, on doit la savoir on doit la connaître on doit la réaliser on doit la voir, on doit la percevoir on ne doit pas y penser. Parce que penser à l'instabilité c'est une façon à l'astral d'interférer avec le mental de l'Homme. Il existe dans le cosmos des forces, des intelligences qui ont la capacité à cause de la nature de l'Homme, à cause de la nature de son cerveau de faire pénétrer dans sa conscience constamment des formes quelconques d'instabilité, c'est à dire des pensées qui ne sont pas créatives. 

FP : Oui mais elles sont en rapport avec la réalité. 

BdM : Elles sont en rapport avec la réalité, mais aussi elles façonnent la réalité, autant les pensées de l'Homme sont en rapport avec la réalité, autant ses pensées façonnent la réalité, c'est pourquoi nous disons souvent que ce que l'on pense nous tombe dessus. Donc ce que nous pensons, nous n'en sommes pas toujours conscient, nous n'en sommes pas toujours maître, donc nous sommes obligé de le vivre d'une façon subjective, c'est absolument abominable jusqu'à quel point l'Homme vit des pensées qui ne sont pas les siennes, qui ne sont pas créatives, qui ne sont pas contrôlées par lui, qui ne sont pas vécues par lui d'une façon intelligente, qui ne sont pas perçues par lui d'une façon totalement rigide, l'Homme vit constamment un mouvement de pensée dans son mental, ce mouvement de pensée coïncide avec le mémoriel individuel, il coïncide avec le mémoriel de l'humanité, il coïncide avec les événements dans le monde et l'Homme aujourd'hui naturellement en tant qu'individu vit une vie de plus en plus instable psychiquement et l'Homme doit en arriver à vivre une vie stable psychiquement et pour ça il faut qu'il comprenne que ses pensées doivent un jour être amenées sous son contrôle, c'est à dire qu'il doit être capable de faire le tri dans ses pensées et pour faire le tri dans ses pensées il faut qu'il apprenne à ne pas mettre dans ses pensées de valeurs psychologiques à outrance. Si nous mettons dans nos pensées de valeurs psychologiques à outrance, nous ferons rentrer dans notre mental de l'émotion, des pensées subjectives et nous vivrons l'insécurité et c'est ceci qui nous enlève la paix. 

FP : Mais là vous parlez pour les occidentaux parce que les orientaux eux se sont accoutumés à l'idée de la naissance de la création et de sa mort qu'ils appellent un grand souffle ou une grande respiration, un inspire, un expire de dieu, ils ont fini par s'habituer, ça fait partie de leur philosophie de vie, ils l'ont accepté, pourquoi est-ce que nous autres occidentaux on n'est pas capable de faire pénétrer ou d'intégrer ce genre de pensée philosophique. 

BdM : Les occidentaux le vivent sur le plan philosophique, mais vivre le mouvement créatif de l'universel, vivre le mouvement de destruction et de construction de l'universel sur le plan philosophique, à l'orientale ne change rien à la nature de l'Homme. Ce n'est pas parce que philosophiquement vous êtes capable de vous asseoir sous un "bonzaïtree" et contempler l'universel se détruit, se construit, se détruit, se construit ce n'est pas ceci qui va vous permettre de mettre de l'ordre dans votre vie. Ce n'est pas ceci qui va vous permettre d'engendrer sur le plan matériel une civilisation créative, ce n'est pas ceci qui va vous permettre sur le plan humain de vous servir de VOTRE énergie créative. 

FP : Ce n'est pas non plus en fermant les yeux sur cette réalité-là...

BdM : Exactement

FP Mais est-ce qu'il faut être bâti assez fort peut-être pour pouvoir la contempler... 

BdM : Est-ce qu'il faut quoi ? 

FP : Est ce qu'il faut être bâti, avoir des structures psychologiques ou psychiques assez fortes pour pouvoir absorber ce choc de la constatation de l'impermanence de l'univers, pour ensuite commencer à s'occuper de soi-même. Est-ce qu'il faut, comme vous êtes en train de la suggérer rejeter ça, écarter ça, cette pensée philosophique. 

BdM : Toute pensée, qu'elle soit philosophique ou qu'elle soit cartésienne est une pensée. Toute pensée est une pensée, toute pensée subjective est une pensée subjective, elle n'est pas créative. L'Homme, si l'Homme au niveau de son petit cerveau, de son mental qui n'est pas encore suffisamment épuré du mémoriel, passe sa vie à penser aux grandes choses il va vivre des petites choses. 

FP : L'Homme est une petite chose qui est mise dans une grande chose 

BdM : Oui, mais ça encore c'est une pensée. Vous dites que l'Homme est une petite chose c'est votre prérogative, moi je peux dire que l'Homme est une grande chose. La grandeur de la chose humaine elle est toujours proportionnel à la capacité de voir, de réaliser sa capacité créative qui elle est grande. C'est la capacité créative de l'Homme qui est grande. Le mot Homme en lui- même n'a aucune définition, n'a aucune valeur quantitative vis à vis de la créativité. L'Homme c'est simplement un thème qu'on applique à soi-même, qu'on applique à l'Humanité, qu'on applique à des semblables, mais dans le fond lorsque nous parlons de l'Homme, l'Homme réel, l'Homme de l'évolution, l'Homme futur, l'Homme créatif, nous parlons de la jonction de l'énergie créative cosmique, qui avance, qui retarde, en relation avec le matériel, lorsque nous parlons de l'Homme, nous parlons toujours de l'Homme d'une façon philosophique, nous ne vivons pas de la philosophie, nous vivons pas philosophiquement, nous vivons à travers nos pensées qui elles sont entre parenthèse philosophiques ou entre parenthèse matérielles, nous devons nous occuper de ce qui se passe dans notre tête et nous devons comprendre les lois de la pensée, nous devons comprendre les lois d'origine de la pensée, d'où viennent les pensées, pourquoi les pensées, pourquoi elles passent, pourquoi l'Homme pense de telle façon ou d'une autre façon, s'il pense d'une telle façon ou d'une autre façon c'est parce qu'il y a en lui du mémoriel, c'est le mémoriel dans le mental de l'Homme qui l'empêche de bénéficier d'une pensée créative qui est absolue, qui est fondée sur l'ordre psychique de sa composante cosmique, ce ne sont pas les idées philosophique, vous regardez les pensées philosophique orientales et vous regardez aujourd'hui l'oriental et vous voyez très bien qu'il est très très en retard sur l'évolution technique, scientifique de la civilisation, vous regardez la pensée cartésienne, analytique du monde occidental et vous voyez qu'elle est en retard sur la pensée soviétique de l'oriental. Donc l'Homme est un produit nouveau, l'Homme nouveau c'est un nouveau produit et c'est le produit d'une synthèse c'est un produit qui nait de la destruction de la polarité et c'est cet Homme-là qui pourra créer l'ordre dans son mental et ainsi de suite, créer l'ordre dans la société, dans la civilisation, au fur et à mesure que les générations prendront naissance. 

FP : Par analogie on peut dire aussi que le microbe qui vit dans son macrocosme qui est l'Homme n'a pas à s'interroger non plus au bon endroit dans lequel il est passé ou dans l'impermanence du corps dans lequel il est. Il fait sa job. 

BdM : La seule raison... 

FP : Il fait sa job, quel job est-ce qu'on fait nous ? 

BdM : Là ou l'Homme doit s'interroger, là où l'Homme doit s'interroger sur les composantes dynamiques du cosmos c'est là où il puisse appliquer une science. Si l'Homme par exemple sur le plan de la physique, sur le plan de l'astronomie, regarde le cosmos avec des instruments qu'il s'aperçoit qu'il y a effectivement dans le cosmos certains mouvements qui sont d'ordre gigantesque, il peut bénéficier de sa science pour amener, faire un raccord entre ces très grands mouvements et la particularité de ces mouvements à l'intérieur de l'atome. A ce moment-là, il bénéficie sur le plan scientifique de ce grand mouvement cosmique et il peut retirer de cette étude quelque chose qu'il fait fusionner sur le plan de la science, sur le plan de la civilisation pour évoluer en tant qu'être. Mais si l'Homme fait de la philosophie simplement à partir de ce qu'il pense cosmiquement et qu'il n'est pas capable au niveau de l'instrumentation, autrement dit au niveau de la science de faire descendre la philosophie dans les laboratoires à ce moment- là il est un être qui est simplement en contemplation devant l'infinité, donc il ne veut pas participer à l'infinité d'une façon créative, il veut participer à l'infinité que d'une façon passive et ceci s'il est très sensible peut l'amener à la folie. Parce qu'il pense trop à l'infinité, l'Homme ne doit pas penser à l'infinité, il doit PARLER l'infinité, il doit la rendre l'infinité, puisqu'il fait partie d'elle. 

Quelqu'un me demandait mais qu'est-ce que vous pensez de dieu ? Est-ce que vous croyez en dieu ? L'Homme veut toujours séparer l'Homme de dieu comme si dieu était là et lui il est ici. Dieu c'est la totalité, ce que vous appelez dieu c'est la totalité, c'est la totalité de l'organisation cosmique de son mouvement, donc l'Homme fait partie de cette totalité. Donc l'Homme est un peu cette totalité donc l'Homme possède en lui-même un peu les programmes de sa totalité à l'échelle de sa construction micro cosmique. C'est là qu'il doit travailler. 

FP : Qu'est ce qui vous prouve que l'Homme est la dernière étape, l'étape finalitaire de l'évolution, pourquoi est-ce qu'il ne serait pas supplanté par une autre espèce, par quelque chose d'autres de totalement différent qu'on ne peut peut-être pas imaginer. 

BdM : Il n'y a rien qui empêche ceci, lorsque nous disons que l'Homme est l'aspect finalitaire de l'évolution, nous disons que l'Homme sur le plan matériel, tel qu'il est aujourd'hui est capable d'absorber une très grande dose d'énergie cosmique donc il est capable d'être transformé encore plus loin sur le plan de l'évolution. Mais que l'Homme, un jour, en arrive à posséder un corps totalement invisible, que l'Homme en arrive un jour à pouvoir se déplacer dans le temps, ça fait partie de l'évolution et il n'y a rien là-dedans qui nie la nature importante de l'Homme aujourd'hui, L'Homme aujourd'hui est un produit évolutif, aujourd'hui il représente une étape d'évolution, une étape très importante, parce que il contribue à l'évolution mais ce que l'évolution future donnera à l'Homme pour permettra à l'Homme de devenir, ça fait partie de l'avenir, si l'Homme dans son intelligence créative ou en relation ou en connexion avec son intelligence créative est capable d'aller chercher dans la vibration de cette énergie qui est totale, comme dirait Aurobindo "divine" de l'information concernant l'évolution future, information qui déjà existe parce qu'en dehors de ces plans, de notre plan, le temps n'a pas la même valeur à ce moment-là, l'Homme peut effectivement savoir, comprendre, projeter comment il sera dans 2000 ans, 3000 ans, 10000 ans, mais ceci ne lui sert pas aujourd'hui, donc à ce moment-là il fait de la philosophie, il devient métaphysique et s'il devient métaphysique il perd conscience de sa matérialité et se crée en lui un déséquilibre. 

FP : L'occidental vit particulièrement une vie qui est fragmentée, il va à la messe le dimanche, il va communier etc. un aspect métaphysique de la vie ou de lui-même puis à côté de ça il va aller travailler sur une machine, il va entrer dans un aspect technologique etc. sa vie est totalement fragmentée il n'y a pas d'unité. Alors est-ce qu'on peut vivre une vie qui ne soit pas fragmentée ? Qui ne soit pas double, une double vie, autre chose qu'une double vie ? 

BdM : Oui mais ça, ça fait partie de l'involution, l'Homme de l'involution a toujours vécu une vie fragmentée il a toujours vécu séparé entre le matériel et le spirituel, l'intérieur et l'extérieur c'est l'évolution future qui amènera une synthèse de ceci, la situation de l'Homme occidental c'est une situation qui est le produit de l'activité de certaines parties de sa conscience, la vie de l'Homme occidental, de l'Homme oriental c'est l'activité d'une autre partie de sa conscience, il faut que ces deux parties un jour en arrive à être totalement superimposable c'est ça l'évolution de la conscience supérieure de l'Homme c'est ça l'Homme nouveau, l'Homme qui peut travailler à la société, qui peut être scientifique et en même temps vibre d'une conscience intérieure totalement intégrée au matériel, à ce moment-là l'énergie sur le plan matériel constitue progressivement non pas un placebo, mais réellement une dimension d'expérience qui est valable et elle constitue également pour la société une dimension d'expérience qui est valable, parce que le social, le collectif et l'individuel sont totalement intégré, ça c'est l'évolution future. Nous ne pouvons pas aujourd'hui, nous pouvons en parler effectivement, mais nous ne pouvons pas aujourd'hui juger l'Homme en fonction de son passé, nous devons voir l'Homme en fonction de son avenir, sinon il n'y a pas, il n'y aurait pas pour l'Homme de possibilité d'évolution et ces possibilités font déjà partie de sa conscience interne, si l'Homme vit quelque chose, si l'Homme voit quelque chose, si l'Homme perçoit quelque chose, si l'Homme explique quelque chose dans le monde qui soit directement intégré à son énergie créative, à ce moment-là il projette dans le temps, l'éventualité de son développement personnel ou de son développement collectif, c'est ainsi que dans le passé les Hommes ont pu voir les possibilités futures, tel qu'aujourd'hui nous voyons les possibilités futures, mais avec des outils qui sont différents au lieu qu'ils soient analytiques ou strictement mystiques ce sont des outils qui sont purement créatifs, c'est à dire que, ils font partie de l'organisation de la réorganisation du cérébral humain à partir du moment où l'Homme commence à perdre du mémoriel subjectif pour entrer dans du mémoriel qui est beaucoup plus vaste. 

FP : Vous parlez souvent de l'Homme nouveau est-ce qu'il existe réellement quelque chose qui soit neuf, d'instant en instant parce que si on parle de la pensée telle que vous en parlez, la  pensée est toujours vieille, même l'expérience. Est-ce que l'expérience est quelque chose qui est toujours neuf, réinventé ou est-ce que c'est quelque chose d'ancien. 

BdM : L'expérience elle est toujours valable, elle n'est pas toujours neuve elle devient neuve au fur et à mesure où l'Homme cesse de la vivre d'une façon subjective. Si l'Homme cesse de vivre l'expérience d'une façon subjective, s'il la vit d'une façon intelligente, cette expérience devient pour lui l'expression de son intelligence créative au lieu d'être l'expression d'une incapacité psychologique de comprendre les lois de la vie. L'Homme du passé a toujours vécu l'expérience en fonction de ses failles, de ses imperfections, de ses impossibilités psychologiques, tandis que l'Homme de demain vivra les expériences en fonction de sa capacité créative de pouvoir interpréter instantanément les mouvements de l'énergie à travers lui qui crée ce que nous appelons l'expérience. L'expérience de l'Homme nouveau ne sera pas la même que celle de l'Homme ancien. L'Homme ancien vivait l'expérience mais il avait toujours le doute de l'expérience il ne pouvait pas voir, comprendre, saisir d'une façon parfaite son expérience, posséder en lui-même les qualités intelligentes et créatives donc il ne vivait l'expérience qu'en fonction d'une diminution psychologique de son mental de pouvoir absorber l'expérience de façon totale, donc de la vivre en fonction d'une intériorité qui se développe de plus en plus et qui mène éventuellement à un ordre quelconque tandis que l'Homme nouveau pourra vivre cette expérience, la raffiner cette expérience, et c'est justement le raffinement de l'expérience chez l'Homme qui mènera l'Homme à pouvoir un jour vivre sur le plan matériel, dans un état d'esprit qui sera totalement ordonné, donc qui lui permettra de vivre une paix intérieure. 

FP : Mais quand même, sans son action ou sa créativité va toujours passer par le biais de ses pensées. 

BdM : Non sa créativité ne passera pas nécessairement toujours par le biais de ses pensées (...) elle sera le produit de l'activité de l'énergie, de cette énergie à travers son mental, L'Homme n'a pas besoin de penser pour être créatif, d'ailleurs la façon la plus normale et la plus absolue pour l'Homme d'être créatif c'est de ne pas penser, parce que lorsque l'Homme pense, il subit son expérience psychologique, si l'Homme est en communication télépathique avec d'autres plans de sa conscience, sa contrepartie cosmique, à ce moment-là, il vit l'extrapolation de la conscience, il est capable d'extrapoler sa conscience, c'est à dire qu'il est capable de comprendre les lois, les raisons, les dimensions de son expérience à ce moment-là il ne vit pas une pensée dans le sens subjectif, il vit une pensée dans le sens objectif. Donc il vit une pensée qui n'est pas sienne, qui n'est pas le produit de sa personnalisation de pensée, mais il vit le produit d'activité de sa conscience cosmique à travers son égo. A ce moment-là, l'Homme commence à voir une surface beaucoup plus grande de la valeur créative de son expérience donc il ne souffre plus de son expérience sur le plan psychologique, il la vit (...-30:50...) et un jour il a la paix. 

FP : Ça serait en quelque sorte vivre dans un présent actif ? 

BdM : C'est ça, c'est vivre dans un présent actif, dans un présent dynamique, créatif, qui est constamment renouvelable mais qui n'est pas assujetti au mémoriel subjectif de l'ancienne humanité, autrement-dit de l'ancienne personnalité. 

FP : Lorsqu'il y a création ou descente d'un nouveau plan de conscience, comme le supramental dont vous faites mention, est-ce qu'il n'existe pas une contrepartie dans l'astral une réplique identique dans le monde astral ? 

BdM : Le monde astral, c'est un monde qui fait partie du mémoriel humain, lorsque nous parlons de l'astral, lorsque nous parlons de l'inconscient, du subconscient nous parlons toujours de ces images qui font partie du mental de l'Homme, images qui rendues sur le plan de la conscience réflective deviennent une pensée. Donc l'astral c'est un monde d'image c'est un monde extrêmement important parce qu'il supporte l'égo sur le plan psychologique tandis que l'Homme conscient n'a pas besoin de vivre cette imagination, n'a pas besoin de vivre ces pensées, autrement dit ces images rendues en pensées, parce qu'il ne VIBRE PLUS sur le plan mental inférieur, il vibre sur un autre plan. Donc à ce moment-là, sa conscience mentale est totalement dénuée du besoin de penser subjectivement, elle n'a que la capacité ou le besoin ou le plaisir de rendre la vibration à travers la parole, c'est à dire à travers une formulation du psychisme qui coïncide parfaitement avec l'activité du mental supérieur qui est la parole. 

FP : Non, mais ça c'est notre privilège, mais supposons que les paroles qui proviennent d'un mental supérieur sont enregistrée dans une salle, par un public, par un collectif, est-ce que ce collectif, lui ne peut pas développer une certaine astralité du supramental, développer un plan astral dans le supramental ? 

BdM : Oui, mais ça c'est normal, c'est parce que l'Homme pense à ce qui est dit pas la parole, si un Homme qui parle à partir d'une conscience mentale, qui n'est pas assujetti astralement et que l'Homme pense à ces mots, il va interpréter les mots pour que les mots fasse son affaire, l'Homme va toujours interpréter la parole pour qu'elle puisse être à la mesure de ce que lui pense avoir de besoin et c'est ça l'illusion de l'astral de l'Homme, c'est pourquoi l'évolution de la conscience supramentale sur la Terre, c'est une évolution qui sera très longue parce que le mémoriel humain, que ce soit le mémoriel individuel ou que ce soit le mémoriel national, international, des nations, des races, c'est un mémoriel extraordinairement puissant, très présent et les Hommes sur le plan de la race comme sur le plan de leur individualité seront obligé, graduellement au cours des siècles de vivre cette conscience, cette nouvelle conscience au fur et à mesure qu'ils apprendront à voir à travers les formes qui dans le passé ont toujours servi à les sécuriser sur le plan psychologique. Donc que l'Homme astralise, que le mental inférieur astralise le mental supérieur c'est normal parce qu'il est impossible à l'Homme de passer d'une étape à une autre de façon instantanée, à moins qu'il vive une fusion instantanée, donc il est obligé de vivre graduellement la puissance corrosive du mental inférieur, de la conscience astralisée, il est obligé de vivre l'impression d'avoir raison, à l'intérieur de cette mentalité astralisée donc il est obligé de subir le choc en retour de cette énergie, c'est à dire la tristesse, la confusion, et la souffrance psychologique qu'elle crée afin d'en arriver un jour à pouvoir bénéficier de ce que l'on peut appeler un équilibre entre l'égo c'est à dire la partie mentale réflexive consciente et créative de son moi cosmique mais temporalisé sur le plan matériel à travers un cerveau, l'Homme n'a pas le choix. S'il y a une marre de boue et que vous avez le pied propre vous mettez le pied propre dans la marre de boue et vous retirez le pied propre, le pied propre sera tâché de la marre de boue, c'est normal. 

Transmutation de l'âme, c'est la transformation de l'Homme, mais au moins l'Homme nouveau aura la chance de voir qu'il y a un égrégore, parce qu'il ne pourra pas s'empêcher d'en souffrir l'expérience ou en souffrir l'illusion. Ce qui est particulier chez l'Homme nouveau c'est que l'Homme nouveau (...) ne peut pas se mentir à lui-même parce que. Non pas parce qu'il est honnête avec lui-même, ça c'est une illusion, c'est une astralité l'Homme qui se croit honnête avec lui-même il est déjà dans l'illusion de l'astralité, mais l'Homme nouveau réalisera qu'il ne peut plus se mentir à lui-même, par et à cause de la souffrance qui sera créée par le choc que créera l'astral sur son mental. L'Homme nouveau n'aura pas de choix de voir, il sera obligé de voir non pas parce qu'il est honnête avec lui-même mais parce qu'il souffrira trop de l'astral en lui ou de l'astral dans le monde il n'a pas le choix et c'est justement là, la clé de l'évolution. Si l'évolution était laissée à l'Homme dans un sens, l'Homme ne pourrait pas évoluer, dans une sens que l'Homme en tant qu'égo n'a pas la capacité de mesurer la valeur psychologique de ses vibrations mentales et émotives, il a la capacité de mesurer la valeur psychologique de ses pensées ou la valeur psychologique de ses émotions mais il n'a pas la capacité de mesurer la valeur psychologique de la vibration de ses pensées, de la vibration de ses émotions donc il n'est pas capable l'Homme de percevoir jusqu'à quel point il se ment à lui-même, il ne peut simplement qu'avoir l'impression de ne pas se mentir à lui-même ceci fait partie de l'évolution mystique de la conscience élevée et spirituelle de l'Homme de l'involution tandis que l'Homme de l'évolution aura pas de chance, si il se ment à lui-même, même si il croit ne pas se mentir à lui-même sur le plan psychologique, il souffrira sur le plan vibratoire et c'est la vibration c'est à dire cette énergie cosmique qui est en lui qui fera sauter l'aspect mémoriel, subjectif de sa conscience involutive et qui l'amènera à corriger, raffiner sa conscience personnelle, sa conscience évolutive jusqu'au jour où il sera forcé, il n'aura pas de choix que de vouloir un jour la paix et l'ordre. 

FP : Bon alors il y a maintenant, de plus en plus de personne, dans la Province de Québec qui commencent, chez lesquelles le travail de mentalisation à commenér, de conscientisation et qui ont le désir d'exprimer leur compréhension de la réalité et tout ce qu'ils vont dire est très proche de ce que vous dites en tout cas il y a à peu près la même sonorité ou le même style instantané et direct. Est-ce qu'ils ne peuvent pas être justement pris dans l'illusion de cet égrégore astral, est-ce que ce qu'ils prennent pour la réalité ne fait pas partie de l'égrégore de cette astralité du supramental où est-ce que c'est de ça, qu'ils peuvent souffrir justement et est-ce que ça fait peut- être partie du temps qu'il leur faudra pour ajuster leur parole à travers de cette souffrance vécue. Comment est-ce qu'on peut savoir... 

BdM : Il faut se méfier de la parole, la parole une fois que la connexion est faite, une fois que l'Homme commence à pouvoir la vivre la parole elle est très facile, elle est tellement facile la parole que elle se fait comme par magie, elle est instantanée et il y a des Hommes qui ont plus facilement que d'autres accès à la parole. Ce n'est pas parler qui est difficile, c'est de vivre ce que l'on sait. Parler, il y a beaucoup de personnes qui pourraient parler mais ce n'est pas parce que les Hommes parlent qu'ils vivent ce qu'ils parlent, autrement-dit comme les anglais disent souvent " Toute les ?... et les menteuses" Parler c'est une chose, parler c'est amener dans le monde une certaine réalité, exprimer une certaine réalité, mais ça c'est le processus de la descente de l'énergie, maintenant l'énergie faut qu'elle remonte, autrement-dit, il faut qu'elle soit rendue, qu'elle soit extériorisée par l'action, si l'énergie est simplement extériorisée par la parole nous faisons exactement ce que les anciens ont fait, nous faisons de la philosophie supramentale, de la philosophie supramentale, ça tient pas plus que de la philosophie cartésienne ou de la philosophie ancienne, c'est encore de la philosophie, elle est belle, elle est grande, elle peut aller loin elle peut expliquer beaucoup de choses, elle peut être très occulte la philosophie supramentale, mais la philosophie supramentale n'a rien à voir avec la vie consciente de l'Homme, la vie supraconsciente de l'Homme, il faut que l'Homme puisse vivre sa conscience. Moi je connais des gens qui n'ont pas la parole, qui ne sont pas capables d'exprimer ce qu'ils savent mais qui sont capables de vivre ce qu'ils savent. Par contre je connais des gens qui sont capables d'exprimer ce qu'ils pensent qu'ils savent mais qui ne peuvent pas vivre ce qu'ils savent. Donc vivre ce que l'on sait et parler ce que l'on sait c'est l'inévitable développement de la conscience supramentale de l'Homme éventuellement les Hommes vivront ce qu'ils parlent, ils parleront ce qu'ils vivent. Mais dès ce temps-là la parole sera possiblement beaucoup plus en avance sur l'action autrement-dit la parole sera beaucoup plus en avance sur la conscience et c'est de ceci qu'il faut se méfier. 

FP : Comment se fait-il que chez les gens qui commencent à parler on détecte une certaine ivresse dans leur parole, dans le débit de la parole qui est très rapide, saccadé etc. comme s'il y avait pas possibilité de fermer le robinet ou de contrôler le régime, le débit. Pourquoi est-ce qu'il y a cette espèce d'état d'ivresse-là, est-ce qu'il est nécessaire de passer par cette étape-là ? De quoi ça provient ? 

BdM : L'ivresse est le produit du fait que ces gens-là n'ont pas le contrôle de leur énergie, l'Homme apprendra, n'oubliez pas que l'Homme qui n'a jamais parlé, je ne parle pas de l'Homme qui a déjà parlé inconsciemment, je parle de l'Homme qui n'a jamais parlé, l'Homme qui a toujours été introverti, l'Homme qui s'est toujours cherché, l'Homme qui a souffert pendant toute une vie à pouvoir finalement mettre le doigt sur lui-même, et qui un jour commence à réaliser comment ça se passe, c'est presque normal que l'Homme devienne ivre de lui-même c'est presque normal c'est un nouveau jouet, c'est un nouveau toutou, c'est une nouvelle situation. Donc ces Hommes qui commencent à parler et qui sont ivres de la parole, je le comprends et je réalise qu'ils ne peuvent pas faire autrement, mais avec le temps, avec sa parole ivre, ils verront qu'ils seront obligés de s'ajuster et de s'ajuster et de s'ajuster, autrement-dit de la contrôler cette énergie. Il ne s'agit pas simplement pour l'Homme d'être conscient de son énergie, il faut un jour qu'il en arrive à la contrôler, parce que s'il en n'arrive pas à la contrôler elle le contrôlera. Et ce qui est le plus dangereux vis à vis la conscience supramentale, c'est que l'énergie, cette énergie non contrôlée c'est la forme astralisée de cette énergie c'est pour ça que la parole n'est pas par elle-même une sécurité pour l'Homme elle lui permet de faire sortir de lui-même des aspects qui ont toujours été renfloués mais elle lui permet aussi de vivre des illusions extraordinaires que seule la souffrance peut (...) autrement-dit, je dis que (..) au cours des générations ce que l'énergie en lui, lui fera faire qui ne sera pas parfaitement ordonné parfaitement intelligent, cela devra le devenir. Si ça ne le devient pas il souffrira et lorsqu'il aura suffisamment souffert, il y aura suffisamment (...) alors à ce moment-là, il vivra son énergie d'une façon qui est intelligente, qui est créative, mais qui n'est plus astralisée, qui n'est plus colorée par sa personnalité. 

FP : Il y a une ambiguïté dans le sens, lorsqu'ils s'aperçoivent que la parole est très rapide, qu'il n'y a pas de contrôle sur le débit, qu'ils vivent cette ivresse-là ils ont le choix soit de régulariser le débit, à ce moment-là l'égo rentre en jeux, ils se font couper de la parole, s'ils ont l'intention de vouloir contrôler ceci dans l'intensité, souvent ils sont très très intense alors c'est au détriment de l'intensité si ils règlent le débit, d'un autre côté je vais laisser passer cette ivresse-là tant que ça va durer et je vais m'ajuster au fur et à mesure avec le temps. Est-ce qu'il ne serait pas préférable pour eux d'attendre d'avoir la maturité peut-être et la possibilité d'avoir à ce moment- là une parole ajustée dans le temps. Est-ce que c'est une bonne question le temps ? 

BdM : Il y a une question de temps, mais l'Homme ne peut pas, si l'Homme nouveau ne peux pas contrôler le temps, il vit dans ce présent d'une certaine... dont il ne peut pas au début, dont il ne contrôle pas le débit selon la personnalité, selon l'individu, selon la qualité mentale et émotive de son psychisme il vivra cette énergie différemment de l'autre, mais il sera obligé de la vivre cette énergie si on lui indique le phénomène, si ça lui est expliqué le phénomène, à ce moment-là il pourra prendre garde, il pourra faire attention. Si on ne lui explique pas le phénomène, si on ne lui fait pas comprendre que, effectivement la parole crée une émotion dans le psychisme et que sa pression est très grande, à ce moment-là il vivra cette parole accélérée et il s'en suivra naturellement des souffrances parce que elle créera des chocs, elle créera un déséquilibre, s'il sait, si on lui a expliqué que la parole crée une pression et qu'il doit en arriver à la contrôler, il pourra le faire au fur et à mesure où il se rendra compte de la pression, s'il ne se rend pas compte de la pression, autrement-dit si la pression lui crée trop de plaisir interne à ce moment-là c'est l'égo qui entre en jeux, c'est l'astralité qui entre en jeux et là il voudra la vivre cette parole. La parole c'est un peu comme une drogue hein ! Alors vous voulez la drogue, elle vous crée un plaisir et vous ne voulez pas arrêter l'entrée de cette drogue dans votre corps, la parole c'est un peu la même chose, l'Homme qui n'est pas habitué à la parole, qui fait partie du pouvoir de l'Homme, il vit automatiquement une sorte de plaisir, une sorte de délectation et son égo est mesmérisé, et son égo est souvent mis dans un état de choc vis à vis ce qu'il dit et ses réactions normales, naturelles sont d'entretenir ceci, c'est comme voir un beau film ou faire un beau rêve, on ne veut pas arrêter le beau rêve, même si au bout du rêve il y a une souffrance, c'est un peu la même chose. 

FP : Et vous-même au niveau de votre propre expérience il semble que vous avez changé peut- être de style ou de façon d'exprimer l'énergie avec le temps. 

BdM : Mais oui 

FP : Est-ce que vous pensez que votre façon de parler aujourd'hui comme vous parlez-là produit le même effet de catalyse que ça peut produire ou que ça produisait il y a trois ou quatre ans lorsque vous parliez peut-être avec plus de puissance ? 

BdM : C'est à dire qu'il y a quelques années je créais plus de chocs parce que je devais rencontrer une masse humaine, une masse mentale qui n'était pas avertie, qui n'était pas consciente de ce phénomène. Donc il y a quelques années l'utilisation de la parole d'une façon choc, servait à rendre dans la masse consciente, dans la masse inconsciente, suffisamment d'énergie pour qu'elle trouble le mémoriel, pour qu'elle trouble la pensée, pour qu'elle force l'Homme à s'arrêter et à prendre conscience que quelque chose se produit. Maintenant que ceci est fait, que suffisamment de conscience ou de présence ont été établis sur le pan matériel, ce n'est plus nécessaire parce que déjà les Hommes, la masse consciente ou la masse inconsciente, s'est habituée à cette nouvelle façon de parler, à ce débit et à cette pénétration d'une façon catégorique dans les mystères, à cette pénétration catégorique dans la nature de l'Homme, dans la nature du mental et ainsi de suite. L'Homme aujourd'hui n'est plus aussi surpris par ces paroles, donc à ce moment-là il est plus facile pour moi et aussi plus plaisant pour moi de parler dans le monde d'une façon calme, relaxe, un peu comme le font les philosophes au lieu de le faire comme le fait le type qui sort du désert. 

FP : Dans vos séminaires est-ce que vous conservez la façon originelle de vous exprimer ? 

BdM : Mes séminaires aussi ont changés, mes séminaires au début étaient de la même façon parce qu'il y avait le phénomène de la masse consciente ou inconsciente, aujourd'hui dans mes séminaires c'est plus comme nous le faisons, c'est plus calme, c'est plus relax et pour moi c'est mieux, parce que parler, ça affecte beaucoup mon cardiaque, donc à ce moment-là je peux parler pendant trois jours et avoir le plaisir de parler pendant trois jours et d'échanger avec les gens, sans être obligé de canaliser cette énergie qui vous vide d'une façon extraordinaire, qui vous rend la vie, pendant trois jours très très difficile. Donc c'est plus facile aujourd'hui, c'est plus plaisant. 

FP : Quand on suit votre travail, que vous avez fait dans la Province si on est habitué à vos conférences on s'aperçoit que vous avez défait bien des concepts, que les concepts étaient en quelque sorte illusoires au même titre que la pensée ou les mots, qu'est ce qui reste donc de réel et de permanent ?

BdM : Les concepts sont illusoires si on leur donne une valeur psychologique, si on se sert des concepts, parce que nous avons besoin de concepts, si nous nous servons des concepts pour canaliser l'énergie et laisser cette énergie travailler dans notre cerveau, à ce moment-là les concepts sont utiles, si vous utilisez les concepts d'une façon philosophique, ésotériste, occulte, métaphysique, religieux, spirituelle quoi que ce soit à ce moment-là nous aimantons en nous même le mémoriel, nous créons plus de mémoire, nous créons plus de formes donc nous nous donnons encore plus de matériel avec lequel penser et ainsi de suite et c'est infini, donc le concept pour l'Homme doit être revécu, c'est à dire que l'Homme doit vivre le concept (...) et non pas comme une forme statique, permanente de la réalité. D'ailleurs la réalité, si nous parlons, puisque nous parlons de la réalité. 

N'oubliez pas que le mot réalité c'est un mot que nous avons développé, les Hommes, comme le mot dieu. Donc la réalité est toujours un phénomène qui pour nous représente un support psychologique afin de donner à l'instabilité psychique de nos sens, une qualité absolue de permanence, afin que nous puissions sur le plan humain posséder une conscience qui dans son instantanéité de chaque seconde, chaque moment demeure. Si nous n'avions pas de concept de réalité nous ne serions pas capables de percevoir ce que nous appelons une conscience égoique, nous n'aurions pas de conscience égoique, nous serions comme des animaux. Les animaux n'ont pas de conscience de la réalité, ils vivent dans la réalité, dans leur réalité en relation avec les étapes psychiques de la réalité qui leur est permis sur le plan de leur sensorialité, le chien, le chat ainsi de suite. Si vous demandez quelle heure il est à un chat il va miauler, mais si vous demandez à un Homme quelle heure il est, il va vous la donner et s'il est en retard il va courir. 

Donc l'Homme vit la réalité en fonction des concepts qu'il s'est donné de cette réalité et un jour lorsque l'Homme cessera d'utiliser les véhicules, les formes pensées pour conceptualiser le cosmos et donner à la réalité une valeur humaine, l'Homme vivra la réalité d'une façon cosmique c'est à dire d'une façon qui n'est pas intégrable sur le plan psychologique mais qui est intégrable sur le plan de sa conscience cosmique, c'est à dire cette conscience qui fait partie de l'organisation systématique de son mental supérieur, de son émotivité, de son vital, de son matériel, donc à ce moment-là l'Homme sera capable de se dédoubler et d'entrer dans ce que nous appelons la réalité c'est à dire d'entrer dans un monde universel qui n'est pas assujetti aux lois des sens mais qui fait partie de la coordination atomique de sa conscience universelle. 

FP : Mais quand l'Homme qui s'est débarrassé des préjugés, ça a été très difficile de faire sauter toutes les formes sclérosantes ou séculaires qu'il avait accumulé de conditionnement, de préjugés, de tabous, de traditions etc. mais qui les a vraiment fait sauter, qui s'est véritablement débarrassé de tout ceci, sa seule réalité aujourd'hui, la seule permanence de la réalité ça reste la souffrance. Donc c'est peut-être la seule chose qui va l'intéresser en dehors de tous les grands concepts de métaphysique etc. on ne veut plus rien savoir. 

BdM : Lorsque vous parlez ainsi vous êtes très près de la réalité, dans ce sens que le dernier aspect de la réalité de l'Homme conscient, de l'Homme nouveau sera sa réaction absolue vis à vis de la souffrance. Autrement-dit, c'est comme si l'Homme... l'Homme inconscient souffre, mais il ne souffre pas comme l'Homme conscient c'est une autre souffrance, ce n'est pas une souffrance vibratoire, c'est une souffrance psychologique. Donc l'Homme inconscient souffre psychologiquement, il ne sait pas pourquoi, l'Homme conscient souffre vibratoirement, il en arrive à savoir pourquoi, à comprendre et cette souffrance l'amène à un point, éventuellement où il ne souffre plus, s'il souffre il est détruit. Donc pour l'Homme conscient, la fin de son initiation solaire, la fin de la transmutation de son psychisme, ses corps subtils, l'actualisation sur le plan matériel de la synthèse de l'énergie avec le matériel est l'expression de la fin de sa souffrance. Mais tant que l'Homme peut souffrir vibratoirement, l'Homme conscient, tant qu'il peut souffrir vibratoirement c'est parce qu'il y a encore en lui de l'espace pour l'interpénétration, l'interdépendance de ce que vous appelez de l'astral et de la mortalité, tant qu'il y a de l'astral, il y a une conscience qui n'est pas encore perfectionnée, qui n'est pas parfaitement intelligente, il y a un peu de possibilités de souffrances et c'est à la fin de cette voie, c'est à la fin de cette souffrance qui est le produit de l'activité énergétique de sa conscience cosmique à travers ses plans humains que l'Homme voit, que la souffrance n'existe plus, que l'ordre existe, que la paix existe et que cet ordre et cette paix est devant lui. Donc la souffrance c'est la dernière chose que l'Homme connaîtra, c'est la dernière chose a quoi il survivra et c'est la dernière chose qui sera sur lui Il aura dépassé à ce temps-là le concept. 

FP : Dans le quotidien, dans la vie de tous les jours, dans l'Homme de la rue qu'est-ce que vous pourriez donner vous comme concept pour ceux qui vont goûter plus tard dans le temps écouter vos casettes etc. et qui arriveront à cette étape finalitaire de la souffrance. Est-ce qu'il y a une progression dans la conscience ou est-ce qu'il y a des étapes qui prévalent. Qu'est ce qui est par ordre d'importance, quelles sont les illusions par ordre d'importance à faire sauter jusqu'à en arriver à la dernière, à la souffrance ? De quoi est-ce qu'on devrait prendre conscience en premier, qu'est ce qui bloque principalement ? 

BdM : On ne peut pas analyser l'évolution de l'Homme, on ne peut pas faire une analyse, on ne peut pas diviser le processus transformationnel de l'Homme. 

FP : Autrement-dit, ce que je voudrais savoir est ce que les étapes que nous franchissons individuellement sont les même collectivement, ce qu un tel vit, l'autre va le vivre. 

BdM : Ils ne sont pas le même sur le plan de l'expérience mais ils sont les même sur le plan de la vibration à travers l'expérience. C'est la vibration, c'est l'universalité de la vibration qui crée la souffrance qui est dénominateur commun pour tous les Hommes en évolution, ce ne sont pas les souffrances elles-mêmes, chaque Homme vit ses souffrances selon sa personnalité, selon ses conditions de vie, selon son plan de vie mais ce qui est le même pour tous les Hommes c'est la vibration, cette fameuse vibration qui transperce l'être, qui l'empêche de dormir, qui l'empêche d'être bien dans sa peau, qui l'empêche d'être dans l'âme, qui l'empêche d'avoir la paix et ainsi de suite, c'est cette vibration qui est commune à tous les Hommes et quelle que soit la situation de l'Homme dans la vie quelle que soit sa personnalité quelle que soit son agencement face à son plan de vie, quelque part dans le temps, une fois qu'il aura depassé une folie de la conscience supramentale qu'il aura commencé à réellement vivre ce que nous vous avons dit lorsque nous parlons de cette conscience, de cette vibration cet Homme pourra ajuster sa sensibilité à ce qui le fait souffrir et il pourra dépasser la condition psychologique de cette souffrance-là. Autrement-dit dans mes séminaires et dans toute cette mémoire que je laisse, je donne, je crée des points de référence, je dis faites attention à ceci, faites attention à cela et ainsi de suite, ce sont des points qui sont généraux, qui peuvent bénéficier à tous le monde, mais chaque Homme vit sa souffrance d'une façon personnelle. 

FP : En supposant que des gens qui vous ait approchés d'assez près pour avoir bénéficié entre guillemet de cet effet de catalyse dans leur vie, si ces gens-là se réunissaient et qu'ils couchaient sur le papier leurs expériences respectives est-ce qu'on pourrait voir une certaine progression semblable, est-ce que ce matériel-là pourrait être d'une certaine utilité pour le public qui avance sur la voie du discernement. 

BdM : Oui, ce matériel-là pourrait avoir une certaine utilité c'est évident, parce que dans le matériel il y a toujours une lignée d'énergie, il y a toujours de l'intelligence, mais cette expérience-là pour eux, leur façon de voir à travers leur expérience peut être colorée, autrement- dit l'Homme, l'Homme qui se conscientise peut facilement comprendre son point de vue mais ne peux pas facilement comprendre le point de vue de l'autre. Si vous lui demandez quelle est la plus grande faille de l'Homme nouveau vis à vis l'Homme nouveau c'est que lui se comprend, lui comprend sa position vis à vis de son évolution, autrement-dit il comprend sa souffrance mais il ne comprend pas la souffrance de l'Homme et c'est là que vos notes couchées sur le papier perdraient de la valeur, parce que vous pourriez parler de votre expérience, vous pourriez expliquer très bien votre expérience et il y certainement des aspects dans votre expérience qui pourraient servir de point de vue pour d'autres personnes, mais est-ce que vous pourriez voir, comprendre en dehors du papier, en dehors de la plume, l'expérience de l'autre. C'est très facile pour nous d'écrire des livres, c'est très facile pour nous de donner à notre vie une sorte de passe partout d'ensemble, nous sommes toujours prêts à nous encenser mais nous ne sommes pas toujours prêt à encenser les autres et combien d'année ceci prendra pour que l'Homme nouveau puisse réellement être totalement objectif, neutre, superconscient dans sa conscience pour pouvoir d'une façon absolue, apprécier d'une façon absolue l'autre Homme malgré ses failles c'est l'avenir qui le dira, c'est l'évolution qui le permettra et ainsi de suite. 

FP : Il n'y a donc pas de possibilité de raccourcir le chemin ou de neutraliser la souffrance de ces étapes dans la progression supramentale par l'expérience des autres. 

BdM : Oui effectivement, mais oui il y a possibilité mais est-ce que les autres vont réellement comprendre ce que vous dites. Est-ce que les autres pourront réellement saisir ce que vous dites. Est-ce que les autres pourront réellement prendre objectivement ce que vous dites et intégrer ce que vous dites à leur expérience, n'oubliez pas une chose, il y a seulement l'expérience dans la vie de l'Homme, sur le plan planétaire ou sur le plan cosmique qui est valable. La connaissance ça se transmet, ça se parle, moi je peux parler de la conscience supramentale jusqu'à ce que j'en aie les yeux verts, mais c'est l'expérience qui permettra à l'Homme de voir et d'entrer lui-même dans sa propre conscience supérieure. Donc la parole c'est simplement un outil qui est nécessaire pour amener cette nouvelle connaissance sur le plan matériel, mais c'est l'expérience qui effectivement, le milieu où cette énergie est intégrée à la personnalité de l'Homme. Si il n'y avait pas de parole, si il n'y avait pas de science supramentale où si il n'y avait pas de science de l'esprit, si il n'y avait pas de science de l'énergie ou si il n'y avait pas de science de la parole nous ne pourrions pas commencer ce mouvement donc la parole est nécessaire, parce que déjà dans ce mouvement on crée une contestation dans le mémoriel humain afin de permettre à l'Homme de voir, de commencer à voir plus loin dans l'organisation psychique de son mental, mais la parole, c'est simplement le début, l'expérience c'est la fin.

FP : Merci beaucoup Bernard de Montréal, on fait une petite pause d'une demi-heure et on revient. 

Applaudissements

 

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