François Payotte (FP) : L’ancien monde est en train de craquer comme un navire qui prend l’eau de toutes parts. Les brèches prennent la forme de guerre, de révolution, de famine. Et pourtant on nous parle déjà dans une littérature très abondante d’un nouvel âge. Mais qu’est-ce que c’est que ce nouvel âge ?
Est-il sur le point d’arriver ou est-il déjà là ? Viendra-t-il comme un coup de tonnerre ou s’infiltrera-t-il dans nos consciences d’une façon graduelle et subtile ? S’agit-il d’un changement intérieur des individus ou d’un changement extérieur des circonstances ?
Pour le matérialiste, il s’agit d’une expansion à l’infini du progrès technologique qui nous assurerait un bien-être inimaginable. Pour les spiritualistes, il s’agit d’une nouvelle révélation menée par le retour du Christ. Pour les scientifiques, la compréhension de l’infiniment petit devrait nous révéler l’infiniment grand.
Bref, comment peut-on devenir co-créateurs d’un monde nouveau alors qu’on en connaît ni la forme ni les caractéristiques ni les processus d’émergence et de maturation ?
Bernard de Montréal (BdM) : Pour répondre à votre question, il faut considérer notre temps comme la fin d’un type d’évolution, la fin d’un cycle. Donc, nous devons réaliser ou nous réaliserons ou il y aura des gens qui réaliseront que la fin d’un cycle ne permet jamais à l’Homme de connaître l’autre cycle. Il doit la vivre, la fin du cycle.
Il y a des Hommes qui à cause de leur sensibilité, leur niveau de conscience, perçoivent la fin d’un cycle. Il y a des Hommes qui peuvent le prophétiser ou la prophétiser, cette fin de cycle. Il y a des livres qui sont reconnus dans le monde entier qui reconnaissent la fin d’un cycle, la Bible par exemple.
Si nous regardons la fin du cycle à partir des Hommes aujourd’hui dans le monde qui ont un certain niveau de clairvoyance, nous nous apercevons que cette fin de cycle, les troubles qui s’y rattachent, les difficultés, font partie de l’expérience humaine. Elles font partie des retombées des anciennes actions.
Il y a des lois dans le cosmos, il y a des lois dans l’univers, et ces lois font en sorte que si l’Homme crache dans les herbes, ça doit lui retomber sur la tête. Et nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre cette retombée parce qu’elle fait partie de l’ordre des choses.
Après que l’Homme ait vécu ces retombées, après que l’Homme ait réajusté sa conscience, après la souffrance que créent ces retombées, à ce moment-là il y a un autre cycle qui s’ouvre. Comment ce cycle s’ouvre ? Comment va-t-il commencer ? Il va commencer en fonction de ce que les Hommes auront appris dans la déchéance.
Les Hommes apprennent par expérience et lorsque l’expérience est trop pénible pour la civilisation, les Hommes ont tendance à aller plus loin. Mais cette fois-ci dans cette fin de cycle, il y aura des forces extérieures, des contingences extérieures qui feront en sorte que l’Homme ne pourra pas vivre la nouvelle évolution comme il a vécu la dernière.
Parce que nous sommes à la fin du grand V. Nous avons vécu l’involution pendant des millénaires où l’Homme a développé l’ego, la conscience telle qu’il la possède aujourd’hui. Et maintenant l’Homme doit retourner à une autre conscience, vivre une autre conscience, même si vous appelez cette conscience la conscience christique, l’Homme doit retourner à une conscience totalement individualisée.
C’est-à-dire une conscience qui lui permet, de par sa propre nature, de par sa propre intelligence, travailler avec les forces de vie mais d’une façon harmonieuse, d’une façon qui coïncide avec le bien-être personnel et aussi le bien-être collectif. Et l’Homme dans le passé ne pouvait pas travailler ainsi parce que dans le passé, l’Homme vivait une vie mentale qui était le produit de l’histoire, qui était le produit de la mémoire.
Ce n’était pas une vie mentale réelle, ce n’était pas une vie mentale individualisée. Aujourd’hui dans le monde, il y a des Hommes qui prennent conscience de certaines choses. Autrement dit qui se débarrassent des anciennes positions vis-à-vis toutes les sciences que nous avons et qui commencent à se rattacher à un niveau de connaissance qui leur est propre, mais à la fois universelle.
Et ces Hommes aujourd’hui sont dans une phase de transition, donc cette expérience pour eux est très pénible parce qu’ils n’ont plus le bénéfice du support social. La société ne peut plus partager avec eux ce qu’ils savent ou ce qu’ils sentent. Et eux en même temps sont forcés de vivre une situation psychologique de plus en plus enracinée dans une nouvelle conscience.
Et ils sont les seuls à pouvoir supporter le poids de cette nouvelle aventure de la conscience humaine, le poids de cette nouvelle connaissance de l’Homme. Et ce sont ces Hommes qui représenteront, au cours des générations, les nouveaux piliers de la nouvelle évolution.
Si vous me demandez comment cette évolution se fera, quelles en seront les conditions, quels en seront les outils ? Je peux vous dire que l’Homme fera face au contact avec l’intemporel. C’est-à-dire que dans le passé, nous n’avons pas connu l’intemporel, nous l’avons connu mais nous n’avons pas vécu avec l’intemporel.
C’est-à-dire que l’intemporel était tellement puissant qu’il servait, pour nous les Hommes, de plan à partir duquel se manifestaient des forces que nous, nous appelions dans le temps, des dieux. Dans l’avenir, dans la nouvelle évolution, l’intemporel se mélangera avec l’Homme. Il y aura un processus d’osmose.
Et ce processus d’osmose fait justement partie de la nouvelle conscience de l’Homme. Il fait partie de la nouvelle ouverture de l’Homme sur un monde qui aujourd’hui est beaucoup plus ésotérique que réel pour la majorité des Hommes. Ce monde nouveau, ce contact entre l’intemporel et le monde matériel que nous connaissons créera certainement de très grands chocs dans la société humaine.
Parce que les valeurs que nous avons, que ce soit sur le plan politique, économique, scientifique, religieux, les valeurs que nous avons seront renversées. Pour la simple raison que le contact entre l’Homme et l’intemporel fixera dans notre société humaine sur toute la Terre une nouvelle condition d’évolution.
Et cette nouvelle condition d’évolution, personne ne pourra aller contre, parce que les forces créatives de ce nouveau cycle d’évolution seront trop grandes pour que l’Homme individuellement ou collectivement puisse en empêcher le développement et aussi en empêcher la formation sur la Terre.
C’est très difficile de parler de l’avenir parce que lorsque nous parlons de l’avenir, nous ne parlons pas de quelque chose que nous avons connu. Par contre c’est très facile de parler de l’avenir si nous avons une conscience suffisamment élevée pour pouvoir sentir, pressentir des aspects de cet avenir qui coïncident avec notre conscience grandissante.
Donc il n’y a pas de problème pour l’Homme dans la discussion de l’avenir mais il y a des problèmes pour l’Homme dans l’établissement aujourd’hui d’une base de connaissance qui fait partie de l’avenir. Mais qui ne peut pas être réalisée pour la majorité des Hommes, dans un temps qui encore fait partie de la décadence ou de la fin du cycle.
FP : Mais quelles que soient les questions ou les problèmes qu’on soulève, les réponses qui sont données sont toujours vues soit à travers le prisme du matérialisme, de la spiritualité ou de la science.
Est-ce que cette nouvelle réalisation va prendre un chemin unilatéral par la suite ? Est-ce qu’il va y avoir une prédominance d’un point de vue sur les autres ou est-ce qu’il y aura toujours une espèce de scission dans ces trois genres ?
BdM : Il y aura une prédominance mais cette prédominance, elle sera le produit de l’action ou de l’activité de l’intemporel ou des gouvernements invisibles sur notre planète. L’action des gouvernements invisibles est absolument essentiel pour le retournement dans le monde de la direction des activités humaines.
L’Homme, quelle que soit sa planification, quelle que soit sa technologie, quelle que soit son adaptation économique ou politique, ne pourra jamais renverser le mouvement vers la décadence, pour la simple raison que ce mouvement fait partie de l’inconscience humaine. Il fait partie de ce qui chez l’Homme pourrait être compris comme sa nature animale.
Il n’y a pas de volonté politique dans le monde, il y a de la bonne volonté mais il n’y a pas de volonté politique. Une volonté politique, c’est une volonté qui caractérise la puissance mentale de l’Homme. Les Hommes dans le monde, si nous parlons des politiciens, les Hommes d’état, ainsi de suite, les Hommes dans le monde qui gèrent les affaires de l’Homme, n’ont pas de volonté politique.
C’est-à-dire qu’ils ne sont pas capables, eux individuellement ou en groupes intelligents, de défier les forces qui créent dans le monde l’indiscipline, qui créent dans le monde le débalancement, qui créent dans le monde l’appauvrissement des masses. Parce que la politique aujourd’hui, à quelque niveau qu’elle soit, est une politique de pouvoir, elle n’est pas une politique de puissance.
Et à cause de ceci, nous sommes obligés de vivre dans un monde où la politique malgré tous ses éclats, tous ses mouvements, demeure impuissante. Regardons le fait ou le phénomène de l’Éthiopie par exemple. L’Éthiopie est un pays aujourd’hui qui souffre énormément, qui a beaucoup dans le passé souffert. Il représente pour le monde occidental l’incapacité politique de l’Homme politique vis-à-vis l’Homme masse.
Et malgré toutes les richesses que nous possédons, malgré toute la technologie que nous possédons, malgré toutes les belles paroles que nous possédons, nous ne sommes pas capables de renverser le mouvement de la destruction, de l’auto-destruction, de la famine en Éthiopie.
Je ne discute pas, je ne parle pas de l’Éthiopie pour dire que nous devrions faire quelque chose ou que nous ne devrions pas faire quelque chose. Il y a des raisons pourquoi l’Ethiopie est dans cette situation. Il y a des raisons qui sont totalement matérielles, il y a des raisons politiques mais il y a aussi des raisons qui sont d’un autre ordre qui font partie du passé karmique de l’humanité.
Ça fait partie de tout le plan de vie de notre planète, ça fait partie de toutes les souffrances qui s’accumulent et qui sont reliées au passé de l’humanité. Ceci est trop ésotérique pour la majorité des gens. Mais sur le plan humain, purement humain, purement matériel, purement économique, politique, le phénomène de l’Éthiopie ne devrait pas exister.
Et pourquoi il existe ? Parce qu’il n’y a pas de volonté politique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de consensus politique totalement humanitaire au niveau des Nations Unies qui soit réel et puissant. La Russie a ses intérêts, le monde occidental a ses intérêts et c’est normal puisque le monde est divisé en deux. Mais d’un autre côté, ce n’est pas normal.
Autrement dit, il n’y a pas dans le monde une volonté politique capable d’imposer d’une façon collective un régime de vie dans une nation ou dans une autre nation pour l’empêcher de dépérir, pour l’empêcher de souffrir à longue échelle. Et cette volonté politique qui manque dans le monde, elle n’a jamais été étudiée.
Jamais on n’a réellement étudié en profondeur pourquoi il n’y a pas de volonté politique dans le monde. Et c’est pourquoi nous ne sommes pas capables aujourd’hui d’avoir une perspective suffisamment réaliste de l’orientation de la politique mondiale. Et pourquoi il ne peut pas y avoir de volonté politique ? Parce qu’il n’y a pas de conscience dans la politique !
Et pourquoi il n’y a pas de conscience ? Parce que nous ne sommes pas encore arrivés à la fin du cycle. À la fin du cycle, à la fin de cette détérioration de la fabrique humaine, il y aura des Hommes dans le monde, dans différentes parties du monde, individualisés, qui lentement, à cause du développement de leurs facultés psychiques, commenceront à créer un changement dans la conscience mondiale.
Autrement dit, ce que je dis, c’est que le passage de l’involution à l’évolution sera fait en relation avec le développement interne de certains Hommes dans le monde. Et ce passage sera exécuté à cause de certaines facultés, de certains pouvoirs psychiques, qui feront partie de leur conscience. Et qu’ils auront réussi éventuellement à contrôler, à mater.
Et ce sont ces Hommes qui travailleront éventuellement avec des forces qui sont totalement occultes pour la plupart de l’humanité, mais forces qui font partie de l’intemporel et qui viendront vers l’Homme pour l’aider à reconstruire et à rebâtir une nouvelle civilisation.
Autrement dit, si nous parlons de l’avenir, nous parlons d’une expérience humaine qui n’a pas de parallèle avec le passé. Nous parlons d’une expérience humaine que nous sommes obligés éventuellement de pouvoir absorber sur le plan psychologique et sur le plan émotionnel. Sinon, nous passerons à côté !
Donc nous n’avons pas de choix. Si nous parlons avec ceux qui dans le monde aujourd’hui se taisent et savent, nous sommes obligés d’absorber une certaine quantité d’information malgré la difficulté psychologique qu’une telle information nous permet d’absorber.
Et la situation mondiale, elle est ainsi et elle demeurera telle qu’elle est aujourd’hui jusqu’à la fin du cycle. Et avec l’évolution de la conscience individualisée dans le monde chez certains nombre d’individus, le développement des pouvoirs psychiques, il y aura éventuellement retournement de la condition politique mondiale.
Et il y aura naturellement formation sur la Terre d’une nouvelle force créative qui fera partie du gouvernement invisible, qui travaillera avec le gouvernement invisible, et qui aura tellement de puissance que les plus grands pouvoirs politiques, économiques, les plus grands systèmes de pression de notre planète aujourd’hui, ne pourront pas contrôler.
Parce que ces Hommes auront un pouvoir d’agir à distance. Donc pour concrétiser un peu ma question, si vous me demandez : Qu’est-ce qui va changer le monde demain ? Comment va se changer le monde demain ? Le monde demain sera changé par les Hommes qui auront, à cause de la transmutation de leur conscience, atteint un niveau de pouvoir psychique qui leur permettra d’agir à distance dans le monde de notre planète.
Et ce pouvoir psychique sera tellement efficace que les Hommes qui s’opposeront ou qui opposeront l’évolution seront obligés de plier bagage. Ils n’auront pas de choix parce que tout ceci se fera à distance. Tout ceci se fera au niveau du mental humain, tout ceci se fera dans le plus grand des silences.
Autrement dit, tout ceci sera le produit d’une conjuration mondiale réellement voilée où l’application de nouvelles forces de conscience humaine permettra la réorganisation, la réorientation et le nouveau développement d’une politique, d’une économie, d’une science, dans le monde entier.
Et ceci fait partie du nouveau mode d’expression de la conscience humaine. Ceci fait partie de la nouvelle évolution. Et l’Homme d’aujourd’hui, les gouvernements, les puissances, ne pourront pas y échapper.
FP : En attendant, les pays comme l’Éthiopie ou d’autres qui sont engagés dans une voie de famine, cette expérience-là, est-ce qu’elle sert par la souffrance qu’elle engendre - par le biais des communications aujourd’hui qui rejoint tout le monde, donc tout le monde peut partager cette souffrance - est-ce qu’elle sert à la conscientisation de la masse ?
BdM : Elle sert à la conscientisation sociale de la masse mais elle ne sert pas la conscientisation de l’individu. L’individu de demain sera conscientisé par son contact avec l’intemporel. Tandis qu’aujourd’hui, ce qui se passe dans le monde, la conscientisation sociale de la masse, ne va rien changer dans la masse, ne va rien changer dans la conscience de la masse parce que la masse, elle est amorphe !
Et les Hommes qui font partie de la masse ont une conscience amorphe. Donc la bonne volonté de l’Homme, la bonne volonté des Hommes ou la bonne volonté des gouvernements, elle est encore trop faible pour réellement créer dans le monde des changements qui soient permanents.
Autrement dit, les réactions ou les mouvements vers l’Éthiopie ou d’autres situations parallèles sont des réactions normales qui relèvent de la qualité morale de notre civilisation judéo-chrétienne. Mais ces réactions sont purement des réflexes. Ces réactions sont purement des aspects naturels chez l’Homme qui a atteint un certain niveau de civilisation.
Mais ces réactions ne sont pas suffisamment puissantes pour engendrer dans le monde un changement qui soit total, en profondeur et radical. Et ce changement ne peut exister, d’ailleurs il ne pourra exister que lorsqu’il y aura eu synthèse, fusion, harmonisation, unitisation, entre les forces politiques de la Russie et les forces politiques américaines.
Donc pour nous, de regarder le monde avec tous ces problèmes complexes, dans une période où il y a polarisation des forces politiques, ça fait partie de notre expérience, ça fait partie de notre décadence, ça fait partie de notre souffrance.
Mais les changements dans le monde ne pourront pas s’exercer tant qu’il n’y aura pas eu de la part de la Russie et des États Unis une entente, que même aujourd’hui les politiciens ne peuvent pas préconiser, parce qu’encore une fois, les forces qui sauront amener une synthèse, un rebalancement nouveau entre la Russie et les États Unis font partie des forces de l’intemporel.
Autrement dit, ce ne sont pas les Hommes dans le monde, tels que nous les connaissons aujourd’hui qui vont changer la situation. Ce sont de nouveaux Hommes, un nouveau type d’Hommes, une nouvelle conscience humaine alliée en puissance avec d’autres consciences qui ne font pas partie de notre espace-temps.
FP : Alors il y a des peuples et des civilisations qui sont aux prises avec des problèmes de survie comme l’Éthiopie, mais il y a d’autres peuples plus sophistiqués dans leur développement qui s’interrogent sur l’égalité et la liberté. Il y a des peuples qui sont opprimés aujourd’hui puis qui cherchent une solution à leurs problèmes.
La liberté, comment est-ce que vous voyez ça dans le nouvel âge ?
BdM : La liberté dans le nouvel âge, elle sera totalement sur le plan de l’individu. La liberté n’existe pas dans le monde aujourd’hui parce que l’Homme ne possède pas de mental individualisé. L’Homme possède un mental collectif, donc sa liberté elle est toujours conditionnée par la culture à l’intérieur de laquelle il vit.
Tans que l’Homme ne possèdera pas une conscience autonome, tant que l’Homme ne pourra pas penser par lui-même, pour lui-même, en relation avec lui-même, autrement dit sur le plan d’une intelligence universelle, sa liberté sera toujours relative. Et les Hommes, les grandes masses aujourd’hui sont ainsi privées de liberté, parce que leur situation psychologique ne permet pas qu’ils s’affirment ou qu’ils affirment une conscience personnelle qui soit créative.
Ce sont des êtres qui sont beaucoup trop liés au passé de leur culture. Il faut que l’individu ressorte de la masse, il faut que l’individu ressorte de la culture humaine pour que la liberté entre dans le monde. Sinon elle n’entrera jamais dans le monde cette liberté parce que les pouvoirs politiques, les pouvoirs auront toujours la capacité de la contenir, de la conditionner, ainsi de suite.
Vous ne pouvez pas demander à un type dans la rue au Nicaragua de connaître l’essence de la liberté humaine. Il a besoin de manger, il besoin de s’identifier. Et à la fois il est obligé de supporter en relation avec la crainte que créent ces pouvoirs, il est obligé de supporter une famille qui risque d’être éliminée si elle ne va pas dans une certaine direction.
Donc la liberté aujourd’hui dans le monde, elle existe sur un plan relatif dans certains pays plus évolués sur le plan démocratique, ainsi de suite. Mais la liberté doit aller plus loin, elle doit aller jusque sur le plan de l’individualité totale. L’Homme doit être capable un jour de par sa conscience, savoir et comprendre ce que c’est que d’être libre.
Et être libre, ce n’est jamais être libre en relation avec le pays dans lequel nous vivons. Être libre, c’est être libre en soi-même et ensuite nous choisissons le pays où nous voulons vivre. Il est évident que moi, je suis libre dans le mental et je n’irais pas vivre en Russie parce qu’en Russie je ne pourrais pas vivre en Russie.
Donc je vis dans un pays où il y a une liberté relative suffisamment grande pour me permettre, moi, en tant qu’individu, d’exercer mon droit d’être humain, d’exercer mon droit d’être consciemment créatif. Donc la liberté, elle commence chez l’Homme et si elle n’est pas dans l’Homme, elle ne peut pas être dans la société.
FP : Et pour ce qui est de l’égalité ?
BdM : C’est la même chose avec le principe de l’égalité, avec cette différence que dans le phénomène de l’égalité, il y a toujours le phénomène du pouvoir. Donc si l’Homme veut égaliser ses droits dans une société, il est obligé de se servir d’un pouvoir, il est obligé de faire quelque chose.
S’il ne peut pas se servir du pouvoir politique parce que la politique n’est pas suffisamment libérale, à ce moment-là il est obligé d’aller dans une autre direction que nous retrouvons par exemple dans les pays où il y a la révolution. Mais ceci crée de la souffrance.
Donc, que vous parliez de liberté aujourd’hui ou que vous parliez d’égalité aujourd’hui, la plupart des Hommes dans le monde vivent à l’intérieur d’une conscience nationale qui n’est pas suffisamment évoluée pour leur permettre en tant qu’individus de bénéficier de leur conscience personnelle.
Donc la liberté aujourd’hui, elle est impossible dans ce sens. L’égalité aujourd’hui, elle est impossible dans ce sens. Donc, si nous parlons d’égalité ou de liberté dans le nouveau cycle, nous devons invoquer une restructuration de la politique mondiale. Nous devons évoquer une restructuration ou un perfectionnement de la politique nationale.
Donc nous devons regarder l’individu comme étant la pièce la plus importante de toute incorporation ou de toute corporation sociale. Et tant que nous n’aurons pas réalisé ceci, qu’il n’est pas donné à l’Homme en tant qu’individu la chance d’exprimer ce qu’il sait, ce qu’il sent, avec une entière liberté mais qui est conforme à l’harmonie, qui est conforme à l’évolution, qui est conforme au développement supérieur d’une conscience sociale, à ce moment-là nous ne pouvons pas parler de liberté.
Donc je dis que la liberté, l’égalité, c’est quelque chose qui s’en vient aujourd’hui de plus en plus dans le monde mais qui est aussi terni de plus en plus dans certaines sections du monde. Et qu’à la fin du cycle et avec le nouveau cycle, cette égalité et cette liberté seront d’un autre ordre que nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui et que nous ne pouvons pas aujourd’hui établir.
Et c’est pourquoi nous souffrons de cette dichotomie, de cette impuissance, dans le développement mondial, national, d’aspect, de liberté politique, d’égalité politique ou économique, parce que nous ne sommes pas encore arrivés dans cette nouvelle période. Nous devons attendre que cette période pointe et elle pointera dans son temps.
Ce n’est pas l’Homme qui peut la faire venir. Avant le temps, il y a un temps pour certains évènements dans le monde qui doivent engendrer une nouvelle réalisation de l’Homme.
FP : Est-ce que vous pouvez faire un parallèle avec la science ?
BdM : C’est la même chose avec la science. Dans mon esprit il n’y a pas de différence entre l’activité de l’Homme, que ce soit sur le plan de la science, de la politique, de l’économie ou de ci ou ça. Tout vient de la conscience humaine.
La science aussi sera bombardée, la science aussi sera transmutée, changée parce que le scientifique, l’Homme, sera éventuellement mis en contact ou viendra en contact ou fera l’expérience du contact entre une science qui est planétaire, celle que nous avons créée, et une science qui est beaucoup plus vaste, beaucoup plus grandiose qui est le produit de l’activité de l’intelligence qui ne fait pas partie de notre système solaire.
Donc lorsque l’intemporel viendra en contact avec notre vie, avec notre planète, la science aussi sera affectée. Et il y aura un développement extraordinaire de la science sur la Terre. Mais pas avant qu’il y ait sur la Terre des Hommes conscients capables d’absorber le choc que créera le contact entre l’intemporel et notre vie planétaire.
FP : Est-ce que ce choc va également peut-être aplanir les divergences au niveau des idéologies et de la spiritualité ?
BdM : Le choc va neutraliser les divergences entre les idéologies et la spiritualité parce qu’aussitôt que les gouvernements auront réalisé qu’effectivement ils sont aux prises avec des conditions de vie que seulement certains Hommes avaient jusqu’ici préconisé, à ce moment-là, l’effet secondaire de ce choc dans toutes les sphères de l’activité humaine sera tellement grand que l’Homme sera obligé de battre en retraite.
C’est-à-dire de mettre de côté la dualité de sa pensée à tous les niveaux pour finalement embrasser une forme de pensée, une forme de vision, une forme de réalité psychologique qui coïncidera avec ce nouvel âge, avec ce choc, si vous voulez, qui sera le produit de l’activité de l’intemporel sur notre planète.
FP : Est-ce qu’il y a dans le monde des personnes qui ont cette conscience du nouvel âge aujourd’hui et qui peuvent avoir accès au réseau d’information ?
BdM : Oui il y en a beaucoup mais ils ne peuvent pas encore travailler, ils ne peuvent pas encore utiliser leur conscience dans un travail créatif parce que leur conscience n’est pas encore finalisée. La transmutation de leur conscience n’est pas terminée, donc ils sont simplement en voie d’évolution vers ce temps-là.
Ils font partie d’une couche très restreinte de consciences individuelles qui sont marquées dans ce contact, par cette expérience. Mais ils ne peuvent pas travailler sur le plan mondial parce que le cycle n’est pas fini. Les forces de vie qui contrôlent cet échange d’énergie sont les mêmes forces qui contrôlent aussi la fin du cycle.
Et l’Homme doit attendre jusqu’à la fin du cycle avant que ces intelligences, ces consciences, ces Hommes, ces pouvoirs psychiques puissent se manifester dans le monde.
FP : Alors en attendant il se crée des réseaux d’échange, d’information, des réseaux parallèles entre les scientifiques, peut-être même entre les Hommes politiques ?
BdM : Il y a des réseaux parallèles qui se créent entre les Hommes sur différents plans d’activité, mais ces réseaux sont tellement à l’étroit vis-à-vis la possibilité d’expression… Moi je connais des scientifiques, s’ils pouvaient parler d’une façon libre dans le monde, ils créeraient des chocs. On ne pourrait pas les croire.
De la même façon qu’il y a des politiciens qui, s’ils pouvaient parler comme ils veulent, ils créeraient des chocs. Et il y a des individus dans différentes sphères humaines qui, s’ils pouvaient parler, ils créeraient des chocs. Et ce qui empêche ces Hommes de parler, ce sont les conditions sociales.
Donc il faut que ces Hommes soient supportés par une masse énorme de changement. Il faut que ces Hommes qui sont à la pointe, si vous voulez, de l’intelligence humaine, de la créativité humaine soient supportés par le choc que crée le nouvel évènementiel.
Parce que tant qu’ils ne seront pas supportés par le choc que crée le nouvel évènementiel, les masses, l’inertie des masses, l’inertie des politiciens sera trop grande et ces Hommes seraient rejetés.
FP : Donc la clé principale, ce serait peut-être une ouverture à la psychologie ?
BdM : L’ouverture à la psychologie, elle est en train de se faire, elle se fait quelque part dans le monde.
FP : En tant qu’éducation ?
BdM : En tant qu’éducation, en tant qu’instruction, mais ceux qui vont vers cette psychologie sont déjà ceux-là qui sont les plus sensibles à cette nouvelle transformation. Mais cette psychologie n’est qu’un aspect très très minime du nouvel évènementiel. Le nouvel évènementiel sera tellement puissant que déjà ceux qui le vivront seront bousculés dans leur psychologie.
Ça se fera très vite. Tandis que la psychologie aujourd’hui est en voie d’évolution dans le monde, je parle de cette psychologie particulière, de cette psychologie supramentale, si vous voulez, cette psychologie elle est lente. Les gens qui y ont accès sont très peu en nombre et ainsi de suite.
Donc nous ne devons pas regarder à la psychologie pour l’établissement sur notre planète de cette nouvelle conscience. Nous devons regarder vers le choc de l’évènementiel. Et c’est le choc de l’évènementiel, de l’intemporel avec le temporel, en relation avec toute la déconfiture des évènements politiques, économiques, de notre monde planétaire qui créera éventuellement un recoordination des activités humaines à tous les niveaux.
Et ce ne sera pas facile, ce sera très difficile, ce sera même terrible parce que c’est la fin d’un cycle. Autrement dit, c’est la mort d’un âge pour le développement d’une autre vie, d’un autre genre de vie. Ce sera le changement total en profondeur de toute la condition psychologique de l’Homme, tant sur le plan mental que sur le plan émotionnel.
FP : Donc les circonstances extérieures vont jouer un rôle capital ?
BdM : Les circonstances extérieures jouent un rôle capital et elles sont, ces circonstances, établies depuis très longtemps parce que tout est su, tout est connu. Il n’y a rien qui n’est pas connu dans le monde. Donc tout est connu ! Ce qui se passe aujourd’hui a déjà été décrit dans les textes anciens.
Donc c’est connu mais ce sera vécu par l’Home jusqu’à la dernière goutte de sueur et de sang. Parce que ça fait partie de la transformation d’un cycle de vie pour un autre, ça fait partie de la mort d’une certaine conscience pour l’élévation d’une autre conscience. Et c’est ça que nous appelons l’évolution.
L’individu a été perdu dans l’histoire et il sera obligé de renaître dans la future histoire de l’Homme. Dans l’histoire de l’humanité, l’individu était perdu dans la grande masse d’expériences humaines contrôlées par les pouvoirs temporels et spirituels.
Dans la nouvelle évolution, c’est l’individu qui sera à l’apogée de toute conscience et les pouvoirs temporels et spirituels seront assujettis à sa conscience. Ils ne serviront plus à l’emprisonner dans une forme de pensées. Lui sera totalement libre dans son mental.
FP : S’il traverse la crise existentielle ?
BdM : S’il traverse la crise existentielle !
FP : Et les angoisses que fait planer sur lui le nucléaire !
BdM : Exactement, exactement ! Je conviens avec beaucoup de personnes en ce qui concerne le mal d’aujourd’hui, le mal politique, le mal économique, je conviens que ce n’est pas intéressant, mais aussi je sais que c’est inévitablement lié à la conscience de l’humanité dans le passé.
Nous vivons aujourd’hui ce que nous avons fait dans le passé, ça nous retombe sur la tête et nous le vivrons jusqu’à la fin. Et lorsque l’Homme sera rendu au bout du mur, lorsque la civilisation sera prête à éclater, il y aura d’autres choses qui prendront place. Et c’est ceci et comment ça se fera qui n’est pas connu des Hommes, de la plupart des Hommes.
FP : Et sur le plan individuel, comment est-ce que ça va se passer ?
BdM : Sur le plan individuel, ça se passera très bien parce que su le plan individuel, en ce qui concerne l’évolution de la conscience individuelle, déjà ceux qui dans le monde aujourd’hui savent et comprennent et connaissent, déjà ces gens-là sont sécurisés par la nouvelle conscience qui leur est propre. Parce qu’ils connaissent trop les mécanismes de l’involution et les mécanismes de l’évolution pour paniquer devant ce qui se passe aujourd’hui.
Donc ils voient l’Éthiopie, ils voient ceci, ils voient le nucléaire, ils voient tout mais ils ne sont pas prisonniers psychologiquement de ce qu’ils voient parce qu’ils savent que ce qu’ils voient fait partie de l’expérience de l’Homme d’aujourd’hui. Donc ils ne sont pas psychologiquement ou moralement assujettis à une dose de culpabilité.
Ils sont de plus en plus libres dans leur mental et ce sont ces Hommes qui demain pourront passer à travers le nucléaire, passer à travers ci, passer à travers ça, parce qu’ils ne seront pas affectés dans leurs émotions, dans leur conscience individuelle.
FP : Est-ce qu’ils doivent pour cela, même être libérés de leur propre culture ?
BdM : Ces individus sont de plus en plus libérés de leur culture. Ces Hommes, je les appelle les nouveaux voyants. Ces nouveaux voyants ne sont rattachés à RIEN qui soit culturel, qui soit psychologique sur le plan de leur vie sociale.
FP : Ils peuvent l’apprécier ?
BdM : Ils peuvent l’apprécier, ils peuvent aimer l’histoire, ils peuvent aimer ceci, ils peuvent aimer la philosophie, ils peuvent aimer la psychologie mais ils sont totalement au-dessus des conditions psychologiques de ce qu’ils sont en train de goûter humainement parlant. Ils sont libres.
Si vous leur parlez de psychologie, vous leur parlez d’histoire, vous leur parlez de science, vous leur parlez d’économie, vous leur parlez de politique, ils ont leur créativité. Ils ont leurs pensées créatives et ces pensées sont les leurs, elles ne sont pas le produit du journalisme, de la télé ou de la diffusion à un niveau ou à un autre. Ils sont totalement individualisés dans leur mental.
FP : Qu’est-ce qui a permis, quel a été le processus de cette libération ?
BdM : Ça a été leur contact avec l’intemporel à un niveau ou à un autre. Le contact avec l’intemporel se fait à différents niveaux. Il peut se faire sur un plan purement psychologique ou il peut se faire sur un plan totalement expérimental.
C’est-à-dire que l’Homme peut passer d’un niveau de conscience à un autre niveau de conscience lui permettant de rentrer en contact avec des intelligences qui sont dans un autre monde. Donc selon l’évolution de chaque individu, l’expérience de l’intemporel est proportionnelle à sa capacité d’absorber cette nouvelle conscience.
FP : Est-ce que l’étude des sous-plans de l’atome débouche sur l’intemporel ?
BdM : Les sous-plans de l’atome font partie de l’intemporel, ils font partie de la conscience des mondes qui sont directement liés au mental de l’Homme. Éventuellement, la science sera capable d’étudier la matière à un plan tellement raréfié que le scientifique sera obligé dans ses expériences de passer d’une conscience temporelle à une conscience intemporelle. Afin de pouvoir maintenir l’équilibre entre son expérience et l’énergie qui sera déployée.
FP : Est-ce que la matière ne serait pas justement le voile du temple qui a été déchiré ?
BdM : Oui c’est juste, la matière c’est le voile du temple.
FP : Et lorsque ce voile du temple est déchiré, on peut avoir accès à ce moment-là…
BdM : Nous avons une autre conscience, nous avons une autre capacité d’engendrer sur une planète une conscience créative. Donc nous avons une puissance créative. Donc nous pouvons faire quelque chose. Et c’est à partir de ce moment-là que se vivront sur notre planète de très grands changements sur le plan social, économique, politique, ainsi de suite.
Il ne faut pas mélanger l’involution et l’évolution. L’involution se vivra jusqu’à la fin et l’évolution aujourd’hui, elle est commencée. Mais l’involution se vivra jusqu’à la fin et il n’y a pas un Homme sur la Terre qui puisse empêcher l’évolution, qui puisse empêcher la détérioration, si vous voulez, des forces qui sont formellement enracinées dans la mémoire humaine. C’est une illusion.
FP : Pour passer de l’involution à l’évolution, il faut créer un pont et un pont, ça se place toujours au-dessus d’un gouffre, ce gouffre c’est quoi ?
BdM : Ce gouffre, c’est ce que nous vivons, c’est ce que nous vivrons et le pont c’est la nouvelle conscience de l’Homme.
FP : Et lorsque le Nazaréen s’est incarné, qu’il a parlé, on a parlé d’impulsion christique ?
BdM : L’impulsion christique, c’est une symbolique, c’est une expression symbolique d’une conscience universelle comme celle que possédait cet Homme. Il y a effectivement dans l’avenir une impulsion christique, c’est-à-dire une impulsion universelle, c’est-à-dire une nouvelle conscience qui doit dominer l’évolution de la Terre.
Mais cette nouvelle conscience qui doit dominer l’évolution de la Terre, elle ne doit pas être comprise comme étant la manifestation d’un personnage. Même s’il y a personnage. Elle doit être comprise comme étant la manifestation d’une énergie créative, très puissante, qui peut être amenée dans le monde par un personnage.
Mais qui dans le fond est universelle et qui dans le fond fait partie de la conscience de tous les Hommes. Et au fur et à mesure que ces Hommes deviendront conscients de cette conscience, de cette énergie, il y aura à ce moment-là dans le monde l’établissement de ce que nous appelons « une conscience christique » ou d’une conscience universelle.
FP : C’est un pont aussi jeté sur le gouffre à ce moment-là ? Un pont qui serait… ou un canal emprunté par l’énergie de l’amour cosmique ?
BdM : L’amour cosmique… ces mots-là, l’amour cosmique, la spiritualité, la conscience christique, ce sont des mots, ce sont des mots qui risquent de nous plonger dans une conscience spiritualisée. Il y a dans le cosmos de l’énergie. L’énergie est à la fois - si vous voulez - amour, elle est à la fois volonté, elle est à la fois intelligence.
Nous sommes obligés, parce que nous sommes des êtres qui parlons, d’utiliser des symboles pour donner à cette énergie une forme permettant à nous de nous organiser sur le plan moral, sur le plan spirituel, sur le plan philosophique. Mais dans le fond de tout, TOUT EST ÉNERGIE.
Donc il y a certaines énergies qui permettent à l’Homme de développer une très grande puissance mentale, il y a certaines énergies qui permettent l’Homme de développer une très grande volonté, certaines énergies qui permettent à l’Homme de développer un très grand amour, mais TOUT EST ÉNERGIE !
FP : Vous voulez dire qu’au départ, cette énergie elle est pure, elle prend une certaine forme de coloration au fur et à mesure qu’elle se manifeste ?
BdM : Elle est pure, c’est juste, et elle prend… autrement dit elle est indifférenciée et elle se différencie au fur et à mesure qu’elle est nécessaire, au fur et à mesure qu’elle peut être absorbée par des systèmes qui sont le produit de son évolution, comme l’Homme par exemple.
Donc l’Homme possède un plan mental, donc cette énergie sur le plan mental de l’Homme peut permettre à l’Homme de penser. Cette énergie sur le plan émotionnel de l’Homme permet à l’Homme de sentir l’émotion. Cette énergie sur le plan vital de l’Homme permet à l’Homme de vivre sur le plan de la physicalité de la vie, ainsi de suite.
Cette énergie sur le plan purement atomique permet à la matière d’exister. Donc tout est énergie. Si nous essayons de comprendre cette énergie en relation avec la symbolique des formes que nous avons donné dans le passé, nous allons nous restreindre, c’est-à-dire que nous ne serons pas capables d’absorber cette énergie d’une façon intégrale.
Et nous aurons tendance par l’imagination de la spiritualiser, donc nous aurons tendance éventuellement par l’imagination, de faire de grandes erreurs. C’est-à-dire de donner à notre imagination un libre court, ceci peut nous amener très facilement à la folie. Le mental de l’Homme doit être pur, il doit être totalement libre de ces formes de pensées que nous avons pendant l’involution, créées pour nous soutenir émotivement.
L’Homme n’a pas besoin d’être soutenu émotivement. L’Homme n’a pas besoin d’être soutenu spirituellement. L’Homme doit être soutenu simplement par le pouvoir de cette énergie sur son mental. Autrement dit, il doit être lucide et l’Homme de la nouvelle évolution sera lucide. Et c’est pourquoi il aura la capacité d’utiliser cette énergie, de la transformer et de la diriger dans le monde afin qu’elle puisse faire quelque chose de neuf.
FP : À quoi sert l’imagination ? Est-ce qu’elle sert ou elle dessert l’Homme ?
BdM : L’imagination sert l’Homme aujourd’hui parce que l’Homme est encore dans un stage d’infantilisme mental. L’Homme n’a pas encore de puissance créative donc l’imagination lui sert parce qu’elle lui permet de s’assurer de ce qu’il voit, de ce qu’il sent.
Mais un jour l’Homme n’aura plus besoin d’imagination parce que ce stage de l’évolution de sa conscience animale sera éliminée. L’imagination, elle est directement liée au stage de la conscience animale de l’’Homme. Lorsque l’Homme n’aura plus de conscience animale en lui, il n’aura plus d’imagination, il aura simplement le pouvoir créatif.
FP : Est-ce que l’imagination ne lui permet pas de se projeter dans le futur ?
BdM : L’imagination lui permet de se projeter dans son futur mais non pas dans le futur de l’humanité. Et c’est lorsque l’Homme se projette dans son futur qu’il fait des erreurs de voyance. Lorsque l’Homme pourra se projeter dans le futur de l’humanité, il verra tout ce qu’il doit se passer dans le monde. Il pourra regarder à longue échelle et voir tous les évènements de la Terre.
Parce qu’il ne sera pas dans son futur, il sera dans le futur de l’humanité. Mais aujourd’hui l’Homme se projette dans son futur donc son imagination colore sa voyance, colore son esprit, et c’est pourquoi il ne peut pas se fixer à 100 % à ce qu’il sent, sur ce qu’il ressent.
FP : Pourquoi est-ce que les Hindous disent que la matière est illusion ?
BdM : Les Hindous disent que la matière est illusion parce que les Hindous ont tellement spiritualisé leur état mental qu’ils sont rendus à un point où pour eux, la matière n’a plus d’importance. Et ceci est une des grandes illusions de l’Inde. Les Hindous ont voulu séparer le monde en deux, le monde de l’invisible avec le monde de la matière, le monde spirituel avec le monde matériel.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de séparer le monde en deux , il s’agit pour l’Homme de faire une synthèse. Si les Hindous n’avaient pas fait ou commis cette erreur, aujourd’hui ils ne seraient pas dans la situation où ils sont sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan matériel.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de séparer le monde, il s’agit pour l’Homme d’intégrer le monde. Et intégrer le monde veut dire amener le monde, l’intemporel au matériel, et les unir ensemble afin que le matériel puisse supporter, puisse bénéficier des forces extraordinaires de l’intemporel.
Donc les Hindous ont fait, à cause de leur inconscience, à cause de leur spiritualité, une erreur de fond. Et ça a été de vouloir diviser le monde au lieu de simplement comprendre que le monde était fait d’une énergie qui le sous-entend ou le sous-tend, si vous voulez, à tous les niveaux.
Il ne s’agit pas de séparer le monde, il s’agit d’unifier le monde afin que le contact avec l’intemporel et le matériel puisse donner au matériel une nouvelle évolution, une nouvelle coloration, une nouvelle programmation, une nouvelle capacité d’engendrer de l’harmonie et ainsi de suite, pour les Hommes qui dans un certain temps vivront sur ce plan-là.
FP : Est-ce que l’Homme sera capable de transmuter son corps physique ou de l’emmener sur un autre plan ou sur un sous-plan de la matière ?
BdM : Ben oui, ça fait partie de l’évolution. La transmutation du corps matériel, ça fait partie de l’évolution de l’Homme mais c’est directement relié à sa capacité d’absorber l’intemporel. L’intemporel c’est une dimension, c’est un monde, c’est un niveau d’énergie qui doit être absorbé dans notre temporel qui est un autre monde, un autre niveau d’énergie.
Donc le contact entre ces deux mondes permettra à l’Homme éventuellement de pouvoir, lorsqu’il aura la volonté de le faire, éliminer un corps matériel qui ne sera plus utile, pour continuer son exécution évolutive dans cet autre monde qui est intemporel. Donc qui permettra à l’Homme d’immortaliser sa conscience.
FP: Quelles formes de vie existe-t-il dans l’intemporel ?
BdM : Dans l’intemporel, la vie elle est exactement comme ici, seulement elle est différente. Elle est comme ici dans ce sens qu’il y a des formes, qu’il y a des mondes, qu’il y a des sciences, qu’il y a du monde, qu’il y a du mouvement, qu’il y a de la construction, qu’il y a de l’élaboration.
Mais tout est différent. C’est comme si vous me dites : Quelle est la différence entre ici et New York ? Ben il faut aller à New York et vous verrez qu’il y a une différence. Pour nous c’est difficile ici à Ste Adèle de voir qu’il y a tant de diversités dans le monde. Mais si nous nous promenons dans le monde, nous voyons effectivement qu’il y a beaucoup de diversités.
C’est la même chose entre le matériel et l’intemporel. Lorsque l’Homme passe du matériel ou de ce plan à l’intemporel, il voit que dans l’intemporel c’est un autre monde, ça continue la vie. Mais ça continue sur des bases totalement différentes, ça continue sur des bases de conscience qui sont totalement différentes.
C’est un autre monde et ce monde est tellement évolué, tellement puissant en science, en connaissance, qu’il sous-tend l’évolution de notre monde. Ce que nous ne savons pas aujourd’hui, c’est que c’est l’intemporel qui conditionne lentement au cours des âges notre évolution.
Ce n’est pas l’Homme, nous n’avons pas le pouvoir. Nous sommes des êtres expérimentaux, nous avons une conscience expérimentale. Nous sommes encore à la fin du vingtième siècle des êtres qui croyons penser par eux-mêmes.
FP : Quand vous parlez de fusion, est-ce que c’est une fusion avec cet intemporel ?
BdM : La fusion, c’est justement l’union avec cet intemporel, c’est la relation avec cet intemporel sur tous les plans de l’Homme. C’est ça la fusion. C’est la relation entre l’intemporel et le matériel mais pour que cette fusion se fasse, pour que cette relation se fasse, il faut que l’Homme vive un choc.
C’est-à-dire le contact entre l’intemporel et son temporel. Et c’est ça que l’humanité va vivre. Il y a des Hommes sur la Terre qui le vivent sur le plan individuel et l’Homme le vivra sur le plan mondial. Parce que ce choc se fera à deux niveaux, il se fera sur le plan individuel où des Hommes se sont conscientisés à un niveau que nous n’avons jamais connu dans le passé.
Et le choc se fera aussi sur le plan mondial lorsqu’un certain nombre d’Hommes l’auront vécu sur le plan individuel. Il faut qu’il y ait une certaine conscience, un certain nombre d’individus dans le monde qui possède cette conscience. Et lorsque ces individus seront suffisamment avancés dans cette conscience, le choc à l’échelle mondiale se fera.
Et c’est là qu’il y aura un nouvel âge, que les gouvernements seront obligés de replier à la nouvelle condition de vie et d’évolution parce que l’intelligence cosmique qui vient vers la Terre sera trop puissante pour les Hommes qui ont été infirmés par l’involution.
FP : Donc il ne sert pas à grand chose de vouloir projeter ou de prévoir, il s’agit de s’adapter, d’intégrer les conditions qui surgissent au fur et à mesure où elles vont surgir ?
BdM : Exactement.
FP : Donc ça demande une disponibilité à l’individu ?
BdM : Tous les Hommes sont disponibles.
FP : Facultés d’adaptation ?
BdM : Ça demande plutôt des facultés d’adaptation donc ça demande une certaine intelligence, un certain équilibre mental, émotionnel.
FP : Et une certaine déprogrammation ?
BdM : Une certaine déprogrammation qui se fait naturellement au fur et à mesure que l’intemporel fusionne avec le temporel. Elle se fait la déprogrammation. Il ne faut pas trop projeter dans l’avenir, il faut vivre notre présent aujourd’hui, il faut faire ce que l’on peut, il faut aider les éthiopiens…
FP : Merci beaucoup Bernard.
François Payotte (FP) : L’ancien monde est en train de craquer comme un navire qui prend l’eau de toutes parts. Les brèches prennent la forme de guerre, de révolution, de famine. Et pourtant on nous parle déjà dans une littérature très abondante d’un nouvel âge. Mais qu’est-ce que c’est que ce nouvel âge ?
Est-il sur le point d’arriver ou est-il déjà là ? Viendra-t-il comme un coup de tonnerre ou s’infiltrera-t-il dans nos consciences d’une façon graduelle et subtile ? S’agit-il d’un changement intérieur des individus ou d’un changement extérieur des circonstances ?
Pour le matérialiste, il s’agit d’une expansion à l’infini du progrès technologique qui nous assurerait un bien-être inimaginable. Pour les spiritualistes, il s’agit d’une nouvelle révélation menée par le retour du Christ. Pour les scientifiques, la compréhension de l’infiniment petit devrait nous révéler l’infiniment grand.
Bref, comment peut-on devenir co-créateurs d’un monde nouveau alors qu’on en connaît ni la forme ni les caractéristiques ni les processus d’émergence et de maturation ?
Bernard de Montréal (BdM) : Pour répondre à votre question, il faut considérer notre temps comme la fin d’un type d’évolution, la fin d’un cycle. Donc, nous devons réaliser ou nous réaliserons ou il y aura des gens qui réaliseront que la fin d’un cycle ne permet jamais à l’Homme de connaître l’autre cycle. Il doit la vivre, la fin du cycle.
Il y a des Hommes qui à cause de leur sensibilité, leur niveau de conscience, perçoivent la fin d’un cycle. Il y a des Hommes qui peuvent le prophétiser ou la prophétiser, cette fin de cycle. Il y a des livres qui sont reconnus dans le monde entier qui reconnaissent la fin d’un cycle, la Bible par exemple.
Si nous regardons la fin du cycle à partir des Hommes aujourd’hui dans le monde qui ont un certain niveau de clairvoyance, nous nous apercevons que cette fin de cycle, les troubles qui s’y rattachent, les difficultés, font partie de l’expérience humaine. Elles font partie des retombées des anciennes actions.
Il y a des lois dans le cosmos, il y a des lois dans l’univers, et ces lois font en sorte que si l’Homme crache dans les herbes, ça doit lui retomber sur la tête. Et nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre cette retombée parce qu’elle fait partie de l’ordre des choses.
Après que l’Homme ait vécu ces retombées, après que l’Homme ait réajusté sa conscience, après la souffrance que créent ces retombées, à ce moment-là il y a un autre cycle qui s’ouvre. Comment ce cycle s’ouvre ? Comment va-t-il commencer ? Il va commencer en fonction de ce que les Hommes auront appris dans la déchéance.
Les Hommes apprennent par expérience et lorsque l’expérience est trop pénible pour la civilisation, les Hommes ont tendance à aller plus loin. Mais cette fois-ci dans cette fin de cycle, il y aura des forces extérieures, des contingences extérieures qui feront en sorte que l’Homme ne pourra pas vivre la nouvelle évolution comme il a vécu la dernière.
Parce que nous sommes à la fin du grand V. Nous avons vécu l’involution pendant des millénaires où l’Homme a développé l’ego, la conscience telle qu’il la possède aujourd’hui. Et maintenant l’Homme doit retourner à une autre conscience, vivre une autre conscience, même si vous appelez cette conscience la conscience christique, l’Homme doit retourner à une conscience totalement individualisée.
C’est-à-dire une conscience qui lui permet, de par sa propre nature, de par sa propre intelligence, travailler avec les forces de vie mais d’une façon harmonieuse, d’une façon qui coïncide avec le bien-être personnel et aussi le bien-être collectif. Et l’Homme dans le passé ne pouvait pas travailler ainsi parce que dans le passé, l’Homme vivait une vie mentale qui était le produit de l’histoire, qui était le produit de la mémoire.
Ce n’était pas une vie mentale réelle, ce n’était pas une vie mentale individualisée. Aujourd’hui dans le monde, il y a des Hommes qui prennent conscience de certaines choses. Autrement dit qui se débarrassent des anciennes positions vis-à-vis toutes les sciences que nous avons et qui commencent à se rattacher à un niveau de connaissance qui leur est propre, mais à la fois universelle.
Et ces Hommes aujourd’hui sont dans une phase de transition, donc cette expérience pour eux est très pénible parce qu’ils n’ont plus le bénéfice du support social. La société ne peut plus partager avec eux ce qu’ils savent ou ce qu’ils sentent. Et eux en même temps sont forcés de vivre une situation psychologique de plus en plus enracinée dans une nouvelle conscience.
Et ils sont les seuls à pouvoir supporter le poids de cette nouvelle aventure de la conscience humaine, le poids de cette nouvelle connaissance de l’Homme. Et ce sont ces Hommes qui représenteront, au cours des générations, les nouveaux piliers de la nouvelle évolution.
Si vous me demandez comment cette évolution se fera, quelles en seront les conditions, quels en seront les outils ? Je peux vous dire que l’Homme fera face au contact avec l’intemporel. C’est-à-dire que dans le passé, nous n’avons pas connu l’intemporel, nous l’avons connu mais nous n’avons pas vécu avec l’intemporel.
C’est-à-dire que l’intemporel était tellement puissant qu’il servait, pour nous les Hommes, de plan à partir duquel se manifestaient des forces que nous, nous appelions dans le temps, des dieux. Dans l’avenir, dans la nouvelle évolution, l’intemporel se mélangera avec l’Homme. Il y aura un processus d’osmose.
Et ce processus d’osmose fait justement partie de la nouvelle conscience de l’Homme. Il fait partie de la nouvelle ouverture de l’Homme sur un monde qui aujourd’hui est beaucoup plus ésotérique que réel pour la majorité des Hommes. Ce monde nouveau, ce contact entre l’intemporel et le monde matériel que nous connaissons créera certainement de très grands chocs dans la société humaine.
Parce que les valeurs que nous avons, que ce soit sur le plan politique, économique, scientifique, religieux, les valeurs que nous avons seront renversées. Pour la simple raison que le contact entre l’Homme et l’intemporel fixera dans notre société humaine sur toute la Terre une nouvelle condition d’évolution.
Et cette nouvelle condition d’évolution, personne ne pourra aller contre, parce que les forces créatives de ce nouveau cycle d’évolution seront trop grandes pour que l’Homme individuellement ou collectivement puisse en empêcher le développement et aussi en empêcher la formation sur la Terre.
C’est très difficile de parler de l’avenir parce que lorsque nous parlons de l’avenir, nous ne parlons pas de quelque chose que nous avons connu. Par contre c’est très facile de parler de l’avenir si nous avons une conscience suffisamment élevée pour pouvoir sentir, pressentir des aspects de cet avenir qui coïncident avec notre conscience grandissante.
Donc il n’y a pas de problème pour l’Homme dans la discussion de l’avenir mais il y a des problèmes pour l’Homme dans l’établissement aujourd’hui d’une base de connaissance qui fait partie de l’avenir. Mais qui ne peut pas être réalisée pour la majorité des Hommes, dans un temps qui encore fait partie de la décadence ou de la fin du cycle.
FP : Mais quelles que soient les questions ou les problèmes qu’on soulève, les réponses qui sont données sont toujours vues soit à travers le prisme du matérialisme, de la spiritualité ou de la science.
Est-ce que cette nouvelle réalisation va prendre un chemin unilatéral par la suite ? Est-ce qu’il va y avoir une prédominance d’un point de vue sur les autres ou est-ce qu’il y aura toujours une espèce de scission dans ces trois genres ?
BdM : Il y aura une prédominance mais cette prédominance, elle sera le produit de l’action ou de l’activité de l’intemporel ou des gouvernements invisibles sur notre planète. L’action des gouvernements invisibles est absolument essentiel pour le retournement dans le monde de la direction des activités humaines.
L’Homme, quelle que soit sa planification, quelle que soit sa technologie, quelle que soit son adaptation économique ou politique, ne pourra jamais renverser le mouvement vers la décadence, pour la simple raison que ce mouvement fait partie de l’inconscience humaine. Il fait partie de ce qui chez l’Homme pourrait être compris comme sa nature animale.
Il n’y a pas de volonté politique dans le monde, il y a de la bonne volonté mais il n’y a pas de volonté politique. Une volonté politique, c’est une volonté qui caractérise la puissance mentale de l’Homme. Les Hommes dans le monde, si nous parlons des politiciens, les Hommes d’état, ainsi de suite, les Hommes dans le monde qui gèrent les affaires de l’Homme, n’ont pas de volonté politique.
C’est-à-dire qu’ils ne sont pas capables, eux individuellement ou en groupes intelligents, de défier les forces qui créent dans le monde l’indiscipline, qui créent dans le monde le débalancement, qui créent dans le monde l’appauvrissement des masses. Parce que la politique aujourd’hui, à quelque niveau qu’elle soit, est une politique de pouvoir, elle n’est pas une politique de puissance.
Et à cause de ceci, nous sommes obligés de vivre dans un monde où la politique malgré tous ses éclats, tous ses mouvements, demeure impuissante. Regardons le fait ou le phénomène de l’Éthiopie par exemple. L’Éthiopie est un pays aujourd’hui qui souffre énormément, qui a beaucoup dans le passé souffert. Il représente pour le monde occidental l’incapacité politique de l’Homme politique vis-à-vis l’Homme masse.
Et malgré toutes les richesses que nous possédons, malgré toute la technologie que nous possédons, malgré toutes les belles paroles que nous possédons, nous ne sommes pas capables de renverser le mouvement de la destruction, de l’auto-destruction, de la famine en Éthiopie.
Je ne discute pas, je ne parle pas de l’Éthiopie pour dire que nous devrions faire quelque chose ou que nous ne devrions pas faire quelque chose. Il y a des raisons pourquoi l’Ethiopie est dans cette situation. Il y a des raisons qui sont totalement matérielles, il y a des raisons politiques mais il y a aussi des raisons qui sont d’un autre ordre qui font partie du passé karmique de l’humanité.
Ça fait partie de tout le plan de vie de notre planète, ça fait partie de toutes les souffrances qui s’accumulent et qui sont reliées au passé de l’humanité. Ceci est trop ésotérique pour la majorité des gens. Mais sur le plan humain, purement humain, purement matériel, purement économique, politique, le phénomène de l’Éthiopie ne devrait pas exister.
Et pourquoi il existe ? Parce qu’il n’y a pas de volonté politique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de consensus politique totalement humanitaire au niveau des Nations Unies qui soit réel et puissant. La Russie a ses intérêts, le monde occidental a ses intérêts et c’est normal puisque le monde est divisé en deux. Mais d’un autre côté, ce n’est pas normal.
Autrement dit, il n’y a pas dans le monde une volonté politique capable d’imposer d’une façon collective un régime de vie dans une nation ou dans une autre nation pour l’empêcher de dépérir, pour l’empêcher de souffrir à longue échelle. Et cette volonté politique qui manque dans le monde, elle n’a jamais été étudiée.
Jamais on n’a réellement étudié en profondeur pourquoi il n’y a pas de volonté politique dans le monde. Et c’est pourquoi nous ne sommes pas capables aujourd’hui d’avoir une perspective suffisamment réaliste de l’orientation de la politique mondiale. Et pourquoi il ne peut pas y avoir de volonté politique ? Parce qu’il n’y a pas de conscience dans la politique !
Et pourquoi il n’y a pas de conscience ? Parce que nous ne sommes pas encore arrivés à la fin du cycle. À la fin du cycle, à la fin de cette détérioration de la fabrique humaine, il y aura des Hommes dans le monde, dans différentes parties du monde, individualisés, qui lentement, à cause du développement de leurs facultés psychiques, commenceront à créer un changement dans la conscience mondiale.
Autrement dit, ce que je dis, c’est que le passage de l’involution à l’évolution sera fait en relation avec le développement interne de certains Hommes dans le monde. Et ce passage sera exécuté à cause de certaines facultés, de certains pouvoirs psychiques, qui feront partie de leur conscience. Et qu’ils auront réussi éventuellement à contrôler, à mater.
Et ce sont ces Hommes qui travailleront éventuellement avec des forces qui sont totalement occultes pour la plupart de l’humanité, mais forces qui font partie de l’intemporel et qui viendront vers l’Homme pour l’aider à reconstruire et à rebâtir une nouvelle civilisation.
Autrement dit, si nous parlons de l’avenir, nous parlons d’une expérience humaine qui n’a pas de parallèle avec le passé. Nous parlons d’une expérience humaine que nous sommes obligés éventuellement de pouvoir absorber sur le plan psychologique et sur le plan émotionnel. Sinon, nous passerons à côté !
Donc nous n’avons pas de choix. Si nous parlons avec ceux qui dans le monde aujourd’hui se taisent et savent, nous sommes obligés d’absorber une certaine quantité d’information malgré la difficulté psychologique qu’une telle information nous permet d’absorber.
Et la situation mondiale, elle est ainsi et elle demeurera telle qu’elle est aujourd’hui jusqu’à la fin du cycle. Et avec l’évolution de la conscience individualisée dans le monde chez certains nombre d’individus, le développement des pouvoirs psychiques, il y aura éventuellement retournement de la condition politique mondiale.
Et il y aura naturellement formation sur la Terre d’une nouvelle force créative qui fera partie du gouvernement invisible, qui travaillera avec le gouvernement invisible, et qui aura tellement de puissance que les plus grands pouvoirs politiques, économiques, les plus grands systèmes de pression de notre planète aujourd’hui, ne pourront pas contrôler.
Parce que ces Hommes auront un pouvoir d’agir à distance. Donc pour concrétiser un peu ma question, si vous me demandez : Qu’est-ce qui va changer le monde demain ? Comment va se changer le monde demain ? Le monde demain sera changé par les Hommes qui auront, à cause de la transmutation de leur conscience, atteint un niveau de pouvoir psychique qui leur permettra d’agir à distance dans le monde de notre planète.
Et ce pouvoir psychique sera tellement efficace que les Hommes qui s’opposeront ou qui opposeront l’évolution seront obligés de plier bagage. Ils n’auront pas de choix parce que tout ceci se fera à distance. Tout ceci se fera au niveau du mental humain, tout ceci se fera dans le plus grand des silences.
Autrement dit, tout ceci sera le produit d’une conjuration mondiale réellement voilée où l’application de nouvelles forces de conscience humaine permettra la réorganisation, la réorientation et le nouveau développement d’une politique, d’une économie, d’une science, dans le monde entier.
Et ceci fait partie du nouveau mode d’expression de la conscience humaine. Ceci fait partie de la nouvelle évolution. Et l’Homme d’aujourd’hui, les gouvernements, les puissances, ne pourront pas y échapper.
FP : En attendant, les pays comme l’Éthiopie ou d’autres qui sont engagés dans une voie de famine, cette expérience-là, est-ce qu’elle sert par la souffrance qu’elle engendre - par le biais des communications aujourd’hui qui rejoint tout le monde, donc tout le monde peut partager cette souffrance - est-ce qu’elle sert à la conscientisation de la masse ?
BdM : Elle sert à la conscientisation sociale de la masse mais elle ne sert pas la conscientisation de l’individu. L’individu de demain sera conscientisé par son contact avec l’intemporel. Tandis qu’aujourd’hui, ce qui se passe dans le monde, la conscientisation sociale de la masse, ne va rien changer dans la masse, ne va rien changer dans la conscience de la masse parce que la masse, elle est amorphe !
Et les Hommes qui font partie de la masse ont une conscience amorphe. Donc la bonne volonté de l’Homme, la bonne volonté des Hommes ou la bonne volonté des gouvernements, elle est encore trop faible pour réellement créer dans le monde des changements qui soient permanents.
Autrement dit, les réactions ou les mouvements vers l’Éthiopie ou d’autres situations parallèles sont des réactions normales qui relèvent de la qualité morale de notre civilisation judéo-chrétienne. Mais ces réactions sont purement des réflexes. Ces réactions sont purement des aspects naturels chez l’Homme qui a atteint un certain niveau de civilisation.
Mais ces réactions ne sont pas suffisamment puissantes pour engendrer dans le monde un changement qui soit total, en profondeur et radical. Et ce changement ne peut exister, d’ailleurs il ne pourra exister que lorsqu’il y aura eu synthèse, fusion, harmonisation, unitisation, entre les forces politiques de la Russie et les forces politiques américaines.
Donc pour nous, de regarder le monde avec tous ces problèmes complexes, dans une période où il y a polarisation des forces politiques, ça fait partie de notre expérience, ça fait partie de notre décadence, ça fait partie de notre souffrance.
Mais les changements dans le monde ne pourront pas s’exercer tant qu’il n’y aura pas eu de la part de la Russie et des États Unis une entente, que même aujourd’hui les politiciens ne peuvent pas préconiser, parce qu’encore une fois, les forces qui sauront amener une synthèse, un rebalancement nouveau entre la Russie et les États Unis font partie des forces de l’intemporel.
Autrement dit, ce ne sont pas les Hommes dans le monde, tels que nous les connaissons aujourd’hui qui vont changer la situation. Ce sont de nouveaux Hommes, un nouveau type d’Hommes, une nouvelle conscience humaine alliée en puissance avec d’autres consciences qui ne font pas partie de notre espace-temps.
FP : Alors il y a des peuples et des civilisations qui sont aux prises avec des problèmes de survie comme l’Éthiopie, mais il y a d’autres peuples plus sophistiqués dans leur développement qui s’interrogent sur l’égalité et la liberté. Il y a des peuples qui sont opprimés aujourd’hui puis qui cherchent une solution à leurs problèmes.
La liberté, comment est-ce que vous voyez ça dans le nouvel âge ?
BdM : La liberté dans le nouvel âge, elle sera totalement sur le plan de l’individu. La liberté n’existe pas dans le monde aujourd’hui parce que l’Homme ne possède pas de mental individualisé. L’Homme possède un mental collectif, donc sa liberté elle est toujours conditionnée par la culture à l’intérieur de laquelle il vit.
Tans que l’Homme ne possèdera pas une conscience autonome, tant que l’Homme ne pourra pas penser par lui-même, pour lui-même, en relation avec lui-même, autrement dit sur le plan d’une intelligence universelle, sa liberté sera toujours relative. Et les Hommes, les grandes masses aujourd’hui sont ainsi privées de liberté, parce que leur situation psychologique ne permet pas qu’ils s’affirment ou qu’ils affirment une conscience personnelle qui soit créative.
Ce sont des êtres qui sont beaucoup trop liés au passé de leur culture. Il faut que l’individu ressorte de la masse, il faut que l’individu ressorte de la culture humaine pour que la liberté entre dans le monde. Sinon elle n’entrera jamais dans le monde cette liberté parce que les pouvoirs politiques, les pouvoirs auront toujours la capacité de la contenir, de la conditionner, ainsi de suite.
Vous ne pouvez pas demander à un type dans la rue au Nicaragua de connaître l’essence de la liberté humaine. Il a besoin de manger, il besoin de s’identifier. Et à la fois il est obligé de supporter en relation avec la crainte que créent ces pouvoirs, il est obligé de supporter une famille qui risque d’être éliminée si elle ne va pas dans une certaine direction.
Donc la liberté aujourd’hui dans le monde, elle existe sur un plan relatif dans certains pays plus évolués sur le plan démocratique, ainsi de suite. Mais la liberté doit aller plus loin, elle doit aller jusque sur le plan de l’individualité totale. L’Homme doit être capable un jour de par sa conscience, savoir et comprendre ce que c’est que d’être libre.
Et être libre, ce n’est jamais être libre en relation avec le pays dans lequel nous vivons. Être libre, c’est être libre en soi-même et ensuite nous choisissons le pays où nous voulons vivre. Il est évident que moi, je suis libre dans le mental et je n’irais pas vivre en Russie parce qu’en Russie je ne pourrais pas vivre en Russie.
Donc je vis dans un pays où il y a une liberté relative suffisamment grande pour me permettre, moi, en tant qu’individu, d’exercer mon droit d’être humain, d’exercer mon droit d’être consciemment créatif. Donc la liberté, elle commence chez l’Homme et si elle n’est pas dans l’Homme, elle ne peut pas être dans la société.
FP : Et pour ce qui est de l’égalité ?
BdM : C’est la même chose avec le principe de l’égalité, avec cette différence que dans le phénomène de l’égalité, il y a toujours le phénomène du pouvoir. Donc si l’Homme veut égaliser ses droits dans une société, il est obligé de se servir d’un pouvoir, il est obligé de faire quelque chose.
S’il ne peut pas se servir du pouvoir politique parce que la politique n’est pas suffisamment libérale, à ce moment-là il est obligé d’aller dans une autre direction que nous retrouvons par exemple dans les pays où il y a la révolution. Mais ceci crée de la souffrance.
Donc, que vous parliez de liberté aujourd’hui ou que vous parliez d’égalité aujourd’hui, la plupart des Hommes dans le monde vivent à l’intérieur d’une conscience nationale qui n’est pas suffisamment évoluée pour leur permettre en tant qu’individus de bénéficier de leur conscience personnelle.
Donc la liberté aujourd’hui, elle est impossible dans ce sens. L’égalité aujourd’hui, elle est impossible dans ce sens. Donc, si nous parlons d’égalité ou de liberté dans le nouveau cycle, nous devons invoquer une restructuration de la politique mondiale. Nous devons évoquer une restructuration ou un perfectionnement de la politique nationale.
Donc nous devons regarder l’individu comme étant la pièce la plus importante de toute incorporation ou de toute corporation sociale. Et tant que nous n’aurons pas réalisé ceci, qu’il n’est pas donné à l’Homme en tant qu’individu la chance d’exprimer ce qu’il sait, ce qu’il sent, avec une entière liberté mais qui est conforme à l’harmonie, qui est conforme à l’évolution, qui est conforme au développement supérieur d’une conscience sociale, à ce moment-là nous ne pouvons pas parler de liberté.
Donc je dis que la liberté, l’égalité, c’est quelque chose qui s’en vient aujourd’hui de plus en plus dans le monde mais qui est aussi terni de plus en plus dans certaines sections du monde. Et qu’à la fin du cycle et avec le nouveau cycle, cette égalité et cette liberté seront d’un autre ordre que nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui et que nous ne pouvons pas aujourd’hui établir.
Et c’est pourquoi nous souffrons de cette dichotomie, de cette impuissance, dans le développement mondial, national, d’aspect, de liberté politique, d’égalité politique ou économique, parce que nous ne sommes pas encore arrivés dans cette nouvelle période. Nous devons attendre que cette période pointe et elle pointera dans son temps.
Ce n’est pas l’Homme qui peut la faire venir. Avant le temps, il y a un temps pour certains évènements dans le monde qui doivent engendrer une nouvelle réalisation de l’Homme.
FP : Est-ce que vous pouvez faire un parallèle avec la science ?
BdM : C’est la même chose avec la science. Dans mon esprit il n’y a pas de différence entre l’activité de l’Homme, que ce soit sur le plan de la science, de la politique, de l’économie ou de ci ou ça. Tout vient de la conscience humaine.
La science aussi sera bombardée, la science aussi sera transmutée, changée parce que le scientifique, l’Homme, sera éventuellement mis en contact ou viendra en contact ou fera l’expérience du contact entre une science qui est planétaire, celle que nous avons créée, et une science qui est beaucoup plus vaste, beaucoup plus grandiose qui est le produit de l’activité de l’intelligence qui ne fait pas partie de notre système solaire.
Donc lorsque l’intemporel viendra en contact avec notre vie, avec notre planète, la science aussi sera affectée. Et il y aura un développement extraordinaire de la science sur la Terre. Mais pas avant qu’il y ait sur la Terre des Hommes conscients capables d’absorber le choc que créera le contact entre l’intemporel et notre vie planétaire.
FP : Est-ce que ce choc va également peut-être aplanir les divergences au niveau des idéologies et de la spiritualité ?
BdM : Le choc va neutraliser les divergences entre les idéologies et la spiritualité parce qu’aussitôt que les gouvernements auront réalisé qu’effectivement ils sont aux prises avec des conditions de vie que seulement certains Hommes avaient jusqu’ici préconisé, à ce moment-là, l’effet secondaire de ce choc dans toutes les sphères de l’activité humaine sera tellement grand que l’Homme sera obligé de battre en retraite.
C’est-à-dire de mettre de côté la dualité de sa pensée à tous les niveaux pour finalement embrasser une forme de pensée, une forme de vision, une forme de réalité psychologique qui coïncidera avec ce nouvel âge, avec ce choc, si vous voulez, qui sera le produit de l’activité de l’intemporel sur notre planète.
FP : Est-ce qu’il y a dans le monde des personnes qui ont cette conscience du nouvel âge aujourd’hui et qui peuvent avoir accès au réseau d’information ?
BdM : Oui il y en a beaucoup mais ils ne peuvent pas encore travailler, ils ne peuvent pas encore utiliser leur conscience dans un travail créatif parce que leur conscience n’est pas encore finalisée. La transmutation de leur conscience n’est pas terminée, donc ils sont simplement en voie d’évolution vers ce temps-là.
Ils font partie d’une couche très restreinte de consciences individuelles qui sont marquées dans ce contact, par cette expérience. Mais ils ne peuvent pas travailler sur le plan mondial parce que le cycle n’est pas fini. Les forces de vie qui contrôlent cet échange d’énergie sont les mêmes forces qui contrôlent aussi la fin du cycle.
Et l’Homme doit attendre jusqu’à la fin du cycle avant que ces intelligences, ces consciences, ces Hommes, ces pouvoirs psychiques puissent se manifester dans le monde.
FP : Alors en attendant il se crée des réseaux d’échange, d’information, des réseaux parallèles entre les scientifiques, peut-être même entre les Hommes politiques ?
BdM : Il y a des réseaux parallèles qui se créent entre les Hommes sur différents plans d’activité, mais ces réseaux sont tellement à l’étroit vis-à-vis la possibilité d’expression… Moi je connais des scientifiques, s’ils pouvaient parler d’une façon libre dans le monde, ils créeraient des chocs. On ne pourrait pas les croire.
De la même façon qu’il y a des politiciens qui, s’ils pouvaient parler comme ils veulent, ils créeraient des chocs. Et il y a des individus dans différentes sphères humaines qui, s’ils pouvaient parler, ils créeraient des chocs. Et ce qui empêche ces Hommes de parler, ce sont les conditions sociales.
Donc il faut que ces Hommes soient supportés par une masse énorme de changement. Il faut que ces Hommes qui sont à la pointe, si vous voulez, de l’intelligence humaine, de la créativité humaine soient supportés par le choc que crée le nouvel évènementiel.
Parce que tant qu’ils ne seront pas supportés par le choc que crée le nouvel évènementiel, les masses, l’inertie des masses, l’inertie des politiciens sera trop grande et ces Hommes seraient rejetés.
FP : Donc la clé principale, ce serait peut-être une ouverture à la psychologie ?
BdM : L’ouverture à la psychologie, elle est en train de se faire, elle se fait quelque part dans le monde.
FP : En tant qu’éducation ?
BdM : En tant qu’éducation, en tant qu’instruction, mais ceux qui vont vers cette psychologie sont déjà ceux-là qui sont les plus sensibles à cette nouvelle transformation. Mais cette psychologie n’est qu’un aspect très très minime du nouvel évènementiel. Le nouvel évènementiel sera tellement puissant que déjà ceux qui le vivront seront bousculés dans leur psychologie.
Ça se fera très vite. Tandis que la psychologie aujourd’hui est en voie d’évolution dans le monde, je parle de cette psychologie particulière, de cette psychologie supramentale, si vous voulez, cette psychologie elle est lente. Les gens qui y ont accès sont très peu en nombre et ainsi de suite.
Donc nous ne devons pas regarder à la psychologie pour l’établissement sur notre planète de cette nouvelle conscience. Nous devons regarder vers le choc de l’évènementiel. Et c’est le choc de l’évènementiel, de l’intemporel avec le temporel, en relation avec toute la déconfiture des évènements politiques, économiques, de notre monde planétaire qui créera éventuellement un recoordination des activités humaines à tous les niveaux.
Et ce ne sera pas facile, ce sera très difficile, ce sera même terrible parce que c’est la fin d’un cycle. Autrement dit, c’est la mort d’un âge pour le développement d’une autre vie, d’un autre genre de vie. Ce sera le changement total en profondeur de toute la condition psychologique de l’Homme, tant sur le plan mental que sur le plan émotionnel.
FP : Donc les circonstances extérieures vont jouer un rôle capital ?
BdM : Les circonstances extérieures jouent un rôle capital et elles sont, ces circonstances, établies depuis très longtemps parce que tout est su, tout est connu. Il n’y a rien qui n’est pas connu dans le monde. Donc tout est connu ! Ce qui se passe aujourd’hui a déjà été décrit dans les textes anciens.
Donc c’est connu mais ce sera vécu par l’Home jusqu’à la dernière goutte de sueur et de sang. Parce que ça fait partie de la transformation d’un cycle de vie pour un autre, ça fait partie de la mort d’une certaine conscience pour l’élévation d’une autre conscience. Et c’est ça que nous appelons l’évolution.
L’individu a été perdu dans l’histoire et il sera obligé de renaître dans la future histoire de l’Homme. Dans l’histoire de l’humanité, l’individu était perdu dans la grande masse d’expériences humaines contrôlées par les pouvoirs temporels et spirituels.
Dans la nouvelle évolution, c’est l’individu qui sera à l’apogée de toute conscience et les pouvoirs temporels et spirituels seront assujettis à sa conscience. Ils ne serviront plus à l’emprisonner dans une forme de pensées. Lui sera totalement libre dans son mental.
FP : S’il traverse la crise existentielle ?
BdM : S’il traverse la crise existentielle !
FP : Et les angoisses que fait planer sur lui le nucléaire !
BdM : Exactement, exactement ! Je conviens avec beaucoup de personnes en ce qui concerne le mal d’aujourd’hui, le mal politique, le mal économique, je conviens que ce n’est pas intéressant, mais aussi je sais que c’est inévitablement lié à la conscience de l’humanité dans le passé.
Nous vivons aujourd’hui ce que nous avons fait dans le passé, ça nous retombe sur la tête et nous le vivrons jusqu’à la fin. Et lorsque l’Homme sera rendu au bout du mur, lorsque la civilisation sera prête à éclater, il y aura d’autres choses qui prendront place. Et c’est ceci et comment ça se fera qui n’est pas connu des Hommes, de la plupart des Hommes.
FP : Et sur le plan individuel, comment est-ce que ça va se passer ?
BdM : Sur le plan individuel, ça se passera très bien parce que su le plan individuel, en ce qui concerne l’évolution de la conscience individuelle, déjà ceux qui dans le monde aujourd’hui savent et comprennent et connaissent, déjà ces gens-là sont sécurisés par la nouvelle conscience qui leur est propre. Parce qu’ils connaissent trop les mécanismes de l’involution et les mécanismes de l’évolution pour paniquer devant ce qui se passe aujourd’hui.
Donc ils voient l’Éthiopie, ils voient ceci, ils voient le nucléaire, ils voient tout mais ils ne sont pas prisonniers psychologiquement de ce qu’ils voient parce qu’ils savent que ce qu’ils voient fait partie de l’expérience de l’Homme d’aujourd’hui. Donc ils ne sont pas psychologiquement ou moralement assujettis à une dose de culpabilité.
Ils sont de plus en plus libres dans leur mental et ce sont ces Hommes qui demain pourront passer à travers le nucléaire, passer à travers ci, passer à travers ça, parce qu’ils ne seront pas affectés dans leurs émotions, dans leur conscience individuelle.
FP : Est-ce qu’ils doivent pour cela, même être libérés de leur propre culture ?
BdM : Ces individus sont de plus en plus libérés de leur culture. Ces Hommes, je les appelle les nouveaux voyants. Ces nouveaux voyants ne sont rattachés à RIEN qui soit culturel, qui soit psychologique sur le plan de leur vie sociale.
FP : Ils peuvent l’apprécier ?
BdM : Ils peuvent l’apprécier, ils peuvent aimer l’histoire, ils peuvent aimer ceci, ils peuvent aimer la philosophie, ils peuvent aimer la psychologie mais ils sont totalement au-dessus des conditions psychologiques de ce qu’ils sont en train de goûter humainement parlant. Ils sont libres.
Si vous leur parlez de psychologie, vous leur parlez d’histoire, vous leur parlez de science, vous leur parlez d’économie, vous leur parlez de politique, ils ont leur créativité. Ils ont leurs pensées créatives et ces pensées sont les leurs, elles ne sont pas le produit du journalisme, de la télé ou de la diffusion à un niveau ou à un autre. Ils sont totalement individualisés dans leur mental.
FP : Qu’est-ce qui a permis, quel a été le processus de cette libération ?
BdM : Ça a été leur contact avec l’intemporel à un niveau ou à un autre. Le contact avec l’intemporel se fait à différents niveaux. Il peut se faire sur un plan purement psychologique ou il peut se faire sur un plan totalement expérimental.
C’est-à-dire que l’Homme peut passer d’un niveau de conscience à un autre niveau de conscience lui permettant de rentrer en contact avec des intelligences qui sont dans un autre monde. Donc selon l’évolution de chaque individu, l’expérience de l’intemporel est proportionnelle à sa capacité d’absorber cette nouvelle conscience.
FP : Est-ce que l’étude des sous-plans de l’atome débouche sur l’intemporel ?
BdM : Les sous-plans de l’atome font partie de l’intemporel, ils font partie de la conscience des mondes qui sont directement liés au mental de l’Homme. Éventuellement, la science sera capable d’étudier la matière à un plan tellement raréfié que le scientifique sera obligé dans ses expériences de passer d’une conscience temporelle à une conscience intemporelle. Afin de pouvoir maintenir l’équilibre entre son expérience et l’énergie qui sera déployée.
FP : Est-ce que la matière ne serait pas justement le voile du temple qui a été déchiré ?
BdM : Oui c’est juste, la matière c’est le voile du temple.
FP : Et lorsque ce voile du temple est déchiré, on peut avoir accès à ce moment-là…
BdM : Nous avons une autre conscience, nous avons une autre capacité d’engendrer sur une planète une conscience créative. Donc nous avons une puissance créative. Donc nous pouvons faire quelque chose. Et c’est à partir de ce moment-là que se vivront sur notre planète de très grands changements sur le plan social, économique, politique, ainsi de suite.
Il ne faut pas mélanger l’involution et l’évolution. L’involution se vivra jusqu’à la fin et l’évolution aujourd’hui, elle est commencée. Mais l’involution se vivra jusqu’à la fin et il n’y a pas un Homme sur la Terre qui puisse empêcher l’évolution, qui puisse empêcher la détérioration, si vous voulez, des forces qui sont formellement enracinées dans la mémoire humaine. C’est une illusion.
FP : Pour passer de l’involution à l’évolution, il faut créer un pont et un pont, ça se place toujours au-dessus d’un gouffre, ce gouffre c’est quoi ?
BdM : Ce gouffre, c’est ce que nous vivons, c’est ce que nous vivrons et le pont c’est la nouvelle conscience de l’Homme.
FP : Et lorsque le Nazaréen s’est incarné, qu’il a parlé, on a parlé d’impulsion christique ?
BdM : L’impulsion christique, c’est une symbolique, c’est une expression symbolique d’une conscience universelle comme celle que possédait cet Homme. Il y a effectivement dans l’avenir une impulsion christique, c’est-à-dire une impulsion universelle, c’est-à-dire une nouvelle conscience qui doit dominer l’évolution de la Terre.
Mais cette nouvelle conscience qui doit dominer l’évolution de la Terre, elle ne doit pas être comprise comme étant la manifestation d’un personnage. Même s’il y a personnage. Elle doit être comprise comme étant la manifestation d’une énergie créative, très puissante, qui peut être amenée dans le monde par un personnage.
Mais qui dans le fond est universelle et qui dans le fond fait partie de la conscience de tous les Hommes. Et au fur et à mesure que ces Hommes deviendront conscients de cette conscience, de cette énergie, il y aura à ce moment-là dans le monde l’établissement de ce que nous appelons « une conscience christique » ou d’une conscience universelle.
FP : C’est un pont aussi jeté sur le gouffre à ce moment-là ? Un pont qui serait… ou un canal emprunté par l’énergie de l’amour cosmique ?
BdM : L’amour cosmique… ces mots-là, l’amour cosmique, la spiritualité, la conscience christique, ce sont des mots, ce sont des mots qui risquent de nous plonger dans une conscience spiritualisée. Il y a dans le cosmos de l’énergie. L’énergie est à la fois - si vous voulez - amour, elle est à la fois volonté, elle est à la fois intelligence.
Nous sommes obligés, parce que nous sommes des êtres qui parlons, d’utiliser des symboles pour donner à cette énergie une forme permettant à nous de nous organiser sur le plan moral, sur le plan spirituel, sur le plan philosophique. Mais dans le fond de tout, TOUT EST ÉNERGIE.
Donc il y a certaines énergies qui permettent à l’Homme de développer une très grande puissance mentale, il y a certaines énergies qui permettent l’Homme de développer une très grande volonté, certaines énergies qui permettent à l’Homme de développer un très grand amour, mais TOUT EST ÉNERGIE !
FP : Vous voulez dire qu’au départ, cette énergie elle est pure, elle prend une certaine forme de coloration au fur et à mesure qu’elle se manifeste ?
BdM : Elle est pure, c’est juste, et elle prend… autrement dit elle est indifférenciée et elle se différencie au fur et à mesure qu’elle est nécessaire, au fur et à mesure qu’elle peut être absorbée par des systèmes qui sont le produit de son évolution, comme l’Homme par exemple.
Donc l’Homme possède un plan mental, donc cette énergie sur le plan mental de l’Homme peut permettre à l’Homme de penser. Cette énergie sur le plan émotionnel de l’Homme permet à l’Homme de sentir l’émotion. Cette énergie sur le plan vital de l’Homme permet à l’Homme de vivre sur le plan de la physicalité de la vie, ainsi de suite.
Cette énergie sur le plan purement atomique permet à la matière d’exister. Donc tout est énergie. Si nous essayons de comprendre cette énergie en relation avec la symbolique des formes que nous avons donné dans le passé, nous allons nous restreindre, c’est-à-dire que nous ne serons pas capables d’absorber cette énergie d’une façon intégrale.
Et nous aurons tendance par l’imagination de la spiritualiser, donc nous aurons tendance éventuellement par l’imagination, de faire de grandes erreurs. C’est-à-dire de donner à notre imagination un libre court, ceci peut nous amener très facilement à la folie. Le mental de l’Homme doit être pur, il doit être totalement libre de ces formes de pensées que nous avons pendant l’involution, créées pour nous soutenir émotivement.
L’Homme n’a pas besoin d’être soutenu émotivement. L’Homme n’a pas besoin d’être soutenu spirituellement. L’Homme doit être soutenu simplement par le pouvoir de cette énergie sur son mental. Autrement dit, il doit être lucide et l’Homme de la nouvelle évolution sera lucide. Et c’est pourquoi il aura la capacité d’utiliser cette énergie, de la transformer et de la diriger dans le monde afin qu’elle puisse faire quelque chose de neuf.
FP : À quoi sert l’imagination ? Est-ce qu’elle sert ou elle dessert l’Homme ?
BdM : L’imagination sert l’Homme aujourd’hui parce que l’Homme est encore dans un stage d’infantilisme mental. L’Homme n’a pas encore de puissance créative donc l’imagination lui sert parce qu’elle lui permet de s’assurer de ce qu’il voit, de ce qu’il sent.
Mais un jour l’Homme n’aura plus besoin d’imagination parce que ce stage de l’évolution de sa conscience animale sera éliminée. L’imagination, elle est directement liée au stage de la conscience animale de l’’Homme. Lorsque l’Homme n’aura plus de conscience animale en lui, il n’aura plus d’imagination, il aura simplement le pouvoir créatif.
FP : Est-ce que l’imagination ne lui permet pas de se projeter dans le futur ?
BdM : L’imagination lui permet de se projeter dans son futur mais non pas dans le futur de l’humanité. Et c’est lorsque l’Homme se projette dans son futur qu’il fait des erreurs de voyance. Lorsque l’Homme pourra se projeter dans le futur de l’humanité, il verra tout ce qu’il doit se passer dans le monde. Il pourra regarder à longue échelle et voir tous les évènements de la Terre.
Parce qu’il ne sera pas dans son futur, il sera dans le futur de l’humanité. Mais aujourd’hui l’Homme se projette dans son futur donc son imagination colore sa voyance, colore son esprit, et c’est pourquoi il ne peut pas se fixer à 100 % à ce qu’il sent, sur ce qu’il ressent.
FP : Pourquoi est-ce que les Hindous disent que la matière est illusion ?
BdM : Les Hindous disent que la matière est illusion parce que les Hindous ont tellement spiritualisé leur état mental qu’ils sont rendus à un point où pour eux, la matière n’a plus d’importance. Et ceci est une des grandes illusions de l’Inde. Les Hindous ont voulu séparer le monde en deux, le monde de l’invisible avec le monde de la matière, le monde spirituel avec le monde matériel.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de séparer le monde en deux , il s’agit pour l’Homme de faire une synthèse. Si les Hindous n’avaient pas fait ou commis cette erreur, aujourd’hui ils ne seraient pas dans la situation où ils sont sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan matériel.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de séparer le monde, il s’agit pour l’Homme d’intégrer le monde. Et intégrer le monde veut dire amener le monde, l’intemporel au matériel, et les unir ensemble afin que le matériel puisse supporter, puisse bénéficier des forces extraordinaires de l’intemporel.
Donc les Hindous ont fait, à cause de leur inconscience, à cause de leur spiritualité, une erreur de fond. Et ça a été de vouloir diviser le monde au lieu de simplement comprendre que le monde était fait d’une énergie qui le sous-entend ou le sous-tend, si vous voulez, à tous les niveaux.
Il ne s’agit pas de séparer le monde, il s’agit d’unifier le monde afin que le contact avec l’intemporel et le matériel puisse donner au matériel une nouvelle évolution, une nouvelle coloration, une nouvelle programmation, une nouvelle capacité d’engendrer de l’harmonie et ainsi de suite, pour les Hommes qui dans un certain temps vivront sur ce plan-là.
FP : Est-ce que l’Homme sera capable de transmuter son corps physique ou de l’emmener sur un autre plan ou sur un sous-plan de la matière ?
BdM : Ben oui, ça fait partie de l’évolution. La transmutation du corps matériel, ça fait partie de l’évolution de l’Homme mais c’est directement relié à sa capacité d’absorber l’intemporel. L’intemporel c’est une dimension, c’est un monde, c’est un niveau d’énergie qui doit être absorbé dans notre temporel qui est un autre monde, un autre niveau d’énergie.
Donc le contact entre ces deux mondes permettra à l’Homme éventuellement de pouvoir, lorsqu’il aura la volonté de le faire, éliminer un corps matériel qui ne sera plus utile, pour continuer son exécution évolutive dans cet autre monde qui est intemporel. Donc qui permettra à l’Homme d’immortaliser sa conscience.
FP: Quelles formes de vie existe-t-il dans l’intemporel ?
BdM : Dans l’intemporel, la vie elle est exactement comme ici, seulement elle est différente. Elle est comme ici dans ce sens qu’il y a des formes, qu’il y a des mondes, qu’il y a des sciences, qu’il y a du monde, qu’il y a du mouvement, qu’il y a de la construction, qu’il y a de l’élaboration.
Mais tout est différent. C’est comme si vous me dites : Quelle est la différence entre ici et New York ? Ben il faut aller à New York et vous verrez qu’il y a une différence. Pour nous c’est difficile ici à Ste Adèle de voir qu’il y a tant de diversités dans le monde. Mais si nous nous promenons dans le monde, nous voyons effectivement qu’il y a beaucoup de diversités.
C’est la même chose entre le matériel et l’intemporel. Lorsque l’Homme passe du matériel ou de ce plan à l’intemporel, il voit que dans l’intemporel c’est un autre monde, ça continue la vie. Mais ça continue sur des bases totalement différentes, ça continue sur des bases de conscience qui sont totalement différentes.
C’est un autre monde et ce monde est tellement évolué, tellement puissant en science, en connaissance, qu’il sous-tend l’évolution de notre monde. Ce que nous ne savons pas aujourd’hui, c’est que c’est l’intemporel qui conditionne lentement au cours des âges notre évolution.
Ce n’est pas l’Homme, nous n’avons pas le pouvoir. Nous sommes des êtres expérimentaux, nous avons une conscience expérimentale. Nous sommes encore à la fin du vingtième siècle des êtres qui croyons penser par eux-mêmes.
FP : Quand vous parlez de fusion, est-ce que c’est une fusion avec cet intemporel ?
BdM : La fusion, c’est justement l’union avec cet intemporel, c’est la relation avec cet intemporel sur tous les plans de l’Homme. C’est ça la fusion. C’est la relation entre l’intemporel et le matériel mais pour que cette fusion se fasse, pour que cette relation se fasse, il faut que l’Homme vive un choc.
C’est-à-dire le contact entre l’intemporel et son temporel. Et c’est ça que l’humanité va vivre. Il y a des Hommes sur la Terre qui le vivent sur le plan individuel et l’Homme le vivra sur le plan mondial. Parce que ce choc se fera à deux niveaux, il se fera sur le plan individuel où des Hommes se sont conscientisés à un niveau que nous n’avons jamais connu dans le passé.
Et le choc se fera aussi sur le plan mondial lorsqu’un certain nombre d’Hommes l’auront vécu sur le plan individuel. Il faut qu’il y ait une certaine conscience, un certain nombre d’individus dans le monde qui possède cette conscience. Et lorsque ces individus seront suffisamment avancés dans cette conscience, le choc à l’échelle mondiale se fera.
Et c’est là qu’il y aura un nouvel âge, que les gouvernements seront obligés de replier à la nouvelle condition de vie et d’évolution parce que l’intelligence cosmique qui vient vers la Terre sera trop puissante pour les Hommes qui ont été infirmés par l’involution.
FP : Donc il ne sert pas à grand chose de vouloir projeter ou de prévoir, il s’agit de s’adapter, d’intégrer les conditions qui surgissent au fur et à mesure où elles vont surgir ?
BdM : Exactement.
FP : Donc ça demande une disponibilité à l’individu ?
BdM : Tous les Hommes sont disponibles.
FP : Facultés d’adaptation ?
BdM : Ça demande plutôt des facultés d’adaptation donc ça demande une certaine intelligence, un certain équilibre mental, émotionnel.
FP : Et une certaine déprogrammation ?
BdM : Une certaine déprogrammation qui se fait naturellement au fur et à mesure que l’intemporel fusionne avec le temporel. Elle se fait la déprogrammation. Il ne faut pas trop projeter dans l’avenir, il faut vivre notre présent aujourd’hui, il faut faire ce que l’on peut, il faut aider les éthiopiens…
FP : Merci beaucoup Bernard.
François Payotte (FP) : L’ancien monde est en train de craquer comme un navire qui prend l’eau de toutes parts. Les brèches prennent la forme de guerre, de révolution, de famine. Et pourtant on nous parle déjà dans une littérature très abondante d’un nouvel âge. Mais qu’est-ce que c’est que ce nouvel âge ?
Est-il sur le point d’arriver ou est-il déjà là ? Viendra-t-il comme un coup de tonnerre ou s’infiltrera-t-il dans nos consciences d’une façon graduelle et subtile ? S’agit-il d’un changement intérieur des individus ou d’un changement extérieur des circonstances ?
Pour le matérialiste, il s’agit d’une expansion à l’infini du progrès technologique qui nous assurerait un bien-être inimaginable. Pour les spiritualistes, il s’agit d’une nouvelle révélation menée par le retour du Christ. Pour les scientifiques, la compréhension de l’infiniment petit devrait nous révéler l’infiniment grand.
Bref, comment peut-on devenir co-créateurs d’un monde nouveau alors qu’on en connaît ni la forme ni les caractéristiques ni les processus d’émergence et de maturation ?
Bernard de Montréal (BdM) : Pour répondre à votre question, il faut considérer notre temps comme la fin d’un type d’évolution, la fin d’un cycle. Donc, nous devons réaliser ou nous réaliserons ou il y aura des gens qui réaliseront que la fin d’un cycle ne permet jamais à l’Homme de connaître l’autre cycle. Il doit la vivre, la fin du cycle.
Il y a des Hommes qui à cause de leur sensibilité, leur niveau de conscience, perçoivent la fin d’un cycle. Il y a des Hommes qui peuvent le prophétiser ou la prophétiser, cette fin de cycle. Il y a des livres qui sont reconnus dans le monde entier qui reconnaissent la fin d’un cycle, la Bible par exemple.
Si nous regardons la fin du cycle à partir des Hommes aujourd’hui dans le monde qui ont un certain niveau de clairvoyance, nous nous apercevons que cette fin de cycle, les troubles qui s’y rattachent, les difficultés, font partie de l’expérience humaine. Elles font partie des retombées des anciennes actions.
Il y a des lois dans le cosmos, il y a des lois dans l’univers, et ces lois font en sorte que si l’Homme crache dans les herbes, ça doit lui retomber sur la tête. Et nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre cette retombée parce qu’elle fait partie de l’ordre des choses.
Après que l’Homme ait vécu ces retombées, après que l’Homme ait réajusté sa conscience, après la souffrance que créent ces retombées, à ce moment-là il y a un autre cycle qui s’ouvre. Comment ce cycle s’ouvre ? Comment va-t-il commencer ? Il va commencer en fonction de ce que les Hommes auront appris dans la déchéance.
Les Hommes apprennent par expérience et lorsque l’expérience est trop pénible pour la civilisation, les Hommes ont tendance à aller plus loin. Mais cette fois-ci dans cette fin de cycle, il y aura des forces extérieures, des contingences extérieures qui feront en sorte que l’Homme ne pourra pas vivre la nouvelle évolution comme il a vécu la dernière.
Parce que nous sommes à la fin du grand V. Nous avons vécu l’involution pendant des millénaires où l’Homme a développé l’ego, la conscience telle qu’il la possède aujourd’hui. Et maintenant l’Homme doit retourner à une autre conscience, vivre une autre conscience, même si vous appelez cette conscience la conscience christique, l’Homme doit retourner à une conscience totalement individualisée.
C’est-à-dire une conscience qui lui permet, de par sa propre nature, de par sa propre intelligence, travailler avec les forces de vie mais d’une façon harmonieuse, d’une façon qui coïncide avec le bien-être personnel et aussi le bien-être collectif. Et l’Homme dans le passé ne pouvait pas travailler ainsi parce que dans le passé, l’Homme vivait une vie mentale qui était le produit de l’histoire, qui était le produit de la mémoire.
Ce n’était pas une vie mentale réelle, ce n’était pas une vie mentale individualisée. Aujourd’hui dans le monde, il y a des Hommes qui prennent conscience de certaines choses. Autrement dit qui se débarrassent des anciennes positions vis-à-vis toutes les sciences que nous avons et qui commencent à se rattacher à un niveau de connaissance qui leur est propre, mais à la fois universelle.
Et ces Hommes aujourd’hui sont dans une phase de transition, donc cette expérience pour eux est très pénible parce qu’ils n’ont plus le bénéfice du support social. La société ne peut plus partager avec eux ce qu’ils savent ou ce qu’ils sentent. Et eux en même temps sont forcés de vivre une situation psychologique de plus en plus enracinée dans une nouvelle conscience.
Et ils sont les seuls à pouvoir supporter le poids de cette nouvelle aventure de la conscience humaine, le poids de cette nouvelle connaissance de l’Homme. Et ce sont ces Hommes qui représenteront, au cours des générations, les nouveaux piliers de la nouvelle évolution.
Si vous me demandez comment cette évolution se fera, quelles en seront les conditions, quels en seront les outils ? Je peux vous dire que l’Homme fera face au contact avec l’intemporel. C’est-à-dire que dans le passé, nous n’avons pas connu l’intemporel, nous l’avons connu mais nous n’avons pas vécu avec l’intemporel.
C’est-à-dire que l’intemporel était tellement puissant qu’il servait, pour nous les Hommes, de plan à partir duquel se manifestaient des forces que nous, nous appelions dans le temps, des dieux. Dans l’avenir, dans la nouvelle évolution, l’intemporel se mélangera avec l’Homme. Il y aura un processus d’osmose.
Et ce processus d’osmose fait justement partie de la nouvelle conscience de l’Homme. Il fait partie de la nouvelle ouverture de l’Homme sur un monde qui aujourd’hui est beaucoup plus ésotérique que réel pour la majorité des Hommes. Ce monde nouveau, ce contact entre l’intemporel et le monde matériel que nous connaissons créera certainement de très grands chocs dans la société humaine.
Parce que les valeurs que nous avons, que ce soit sur le plan politique, économique, scientifique, religieux, les valeurs que nous avons seront renversées. Pour la simple raison que le contact entre l’Homme et l’intemporel fixera dans notre société humaine sur toute la Terre une nouvelle condition d’évolution.
Et cette nouvelle condition d’évolution, personne ne pourra aller contre, parce que les forces créatives de ce nouveau cycle d’évolution seront trop grandes pour que l’Homme individuellement ou collectivement puisse en empêcher le développement et aussi en empêcher la formation sur la Terre.
C’est très difficile de parler de l’avenir parce que lorsque nous parlons de l’avenir, nous ne parlons pas de quelque chose que nous avons connu. Par contre c’est très facile de parler de l’avenir si nous avons une conscience suffisamment élevée pour pouvoir sentir, pressentir des aspects de cet avenir qui coïncident avec notre conscience grandissante.
Donc il n’y a pas de problème pour l’Homme dans la discussion de l’avenir mais il y a des problèmes pour l’Homme dans l’établissement aujourd’hui d’une base de connaissance qui fait partie de l’avenir. Mais qui ne peut pas être réalisée pour la majorité des Hommes, dans un temps qui encore fait partie de la décadence ou de la fin du cycle.
FP : Mais quelles que soient les questions ou les problèmes qu’on soulève, les réponses qui sont données sont toujours vues soit à travers le prisme du matérialisme, de la spiritualité ou de la science.
Est-ce que cette nouvelle réalisation va prendre un chemin unilatéral par la suite ? Est-ce qu’il va y avoir une prédominance d’un point de vue sur les autres ou est-ce qu’il y aura toujours une espèce de scission dans ces trois genres ?
BdM : Il y aura une prédominance mais cette prédominance, elle sera le produit de l’action ou de l’activité de l’intemporel ou des gouvernements invisibles sur notre planète. L’action des gouvernements invisibles est absolument essentiel pour le retournement dans le monde de la direction des activités humaines.
L’Homme, quelle que soit sa planification, quelle que soit sa technologie, quelle que soit son adaptation économique ou politique, ne pourra jamais renverser le mouvement vers la décadence, pour la simple raison que ce mouvement fait partie de l’inconscience humaine. Il fait partie de ce qui chez l’Homme pourrait être compris comme sa nature animale.
Il n’y a pas de volonté politique dans le monde, il y a de la bonne volonté mais il n’y a pas de volonté politique. Une volonté politique, c’est une volonté qui caractérise la puissance mentale de l’Homme. Les Hommes dans le monde, si nous parlons des politiciens, les Hommes d’état, ainsi de suite, les Hommes dans le monde qui gèrent les affaires de l’Homme, n’ont pas de volonté politique.
C’est-à-dire qu’ils ne sont pas capables, eux individuellement ou en groupes intelligents, de défier les forces qui créent dans le monde l’indiscipline, qui créent dans le monde le débalancement, qui créent dans le monde l’appauvrissement des masses. Parce que la politique aujourd’hui, à quelque niveau qu’elle soit, est une politique de pouvoir, elle n’est pas une politique de puissance.
Et à cause de ceci, nous sommes obligés de vivre dans un monde où la politique malgré tous ses éclats, tous ses mouvements, demeure impuissante. Regardons le fait ou le phénomène de l’Éthiopie par exemple. L’Éthiopie est un pays aujourd’hui qui souffre énormément, qui a beaucoup dans le passé souffert. Il représente pour le monde occidental l’incapacité politique de l’Homme politique vis-à-vis l’Homme masse.
Et malgré toutes les richesses que nous possédons, malgré toute la technologie que nous possédons, malgré toutes les belles paroles que nous possédons, nous ne sommes pas capables de renverser le mouvement de la destruction, de l’auto-destruction, de la famine en Éthiopie.
Je ne discute pas, je ne parle pas de l’Éthiopie pour dire que nous devrions faire quelque chose ou que nous ne devrions pas faire quelque chose. Il y a des raisons pourquoi l’Ethiopie est dans cette situation. Il y a des raisons qui sont totalement matérielles, il y a des raisons politiques mais il y a aussi des raisons qui sont d’un autre ordre qui font partie du passé karmique de l’humanité.
Ça fait partie de tout le plan de vie de notre planète, ça fait partie de toutes les souffrances qui s’accumulent et qui sont reliées au passé de l’humanité. Ceci est trop ésotérique pour la majorité des gens. Mais sur le plan humain, purement humain, purement matériel, purement économique, politique, le phénomène de l’Éthiopie ne devrait pas exister.
Et pourquoi il existe ? Parce qu’il n’y a pas de volonté politique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de consensus politique totalement humanitaire au niveau des Nations Unies qui soit réel et puissant. La Russie a ses intérêts, le monde occidental a ses intérêts et c’est normal puisque le monde est divisé en deux. Mais d’un autre côté, ce n’est pas normal.
Autrement dit, il n’y a pas dans le monde une volonté politique capable d’imposer d’une façon collective un régime de vie dans une nation ou dans une autre nation pour l’empêcher de dépérir, pour l’empêcher de souffrir à longue échelle. Et cette volonté politique qui manque dans le monde, elle n’a jamais été étudiée.
Jamais on n’a réellement étudié en profondeur pourquoi il n’y a pas de volonté politique dans le monde. Et c’est pourquoi nous ne sommes pas capables aujourd’hui d’avoir une perspective suffisamment réaliste de l’orientation de la politique mondiale. Et pourquoi il ne peut pas y avoir de volonté politique ? Parce qu’il n’y a pas de conscience dans la politique !
Et pourquoi il n’y a pas de conscience ? Parce que nous ne sommes pas encore arrivés à la fin du cycle. À la fin du cycle, à la fin de cette détérioration de la fabrique humaine, il y aura des Hommes dans le monde, dans différentes parties du monde, individualisés, qui lentement, à cause du développement de leurs facultés psychiques, commenceront à créer un changement dans la conscience mondiale.
Autrement dit, ce que je dis, c’est que le passage de l’involution à l’évolution sera fait en relation avec le développement interne de certains Hommes dans le monde. Et ce passage sera exécuté à cause de certaines facultés, de certains pouvoirs psychiques, qui feront partie de leur conscience. Et qu’ils auront réussi éventuellement à contrôler, à mater.
Et ce sont ces Hommes qui travailleront éventuellement avec des forces qui sont totalement occultes pour la plupart de l’humanité, mais forces qui font partie de l’intemporel et qui viendront vers l’Homme pour l’aider à reconstruire et à rebâtir une nouvelle civilisation.
Autrement dit, si nous parlons de l’avenir, nous parlons d’une expérience humaine qui n’a pas de parallèle avec le passé. Nous parlons d’une expérience humaine que nous sommes obligés éventuellement de pouvoir absorber sur le plan psychologique et sur le plan émotionnel. Sinon, nous passerons à côté !
Donc nous n’avons pas de choix. Si nous parlons avec ceux qui dans le monde aujourd’hui se taisent et savent, nous sommes obligés d’absorber une certaine quantité d’information malgré la difficulté psychologique qu’une telle information nous permet d’absorber.
Et la situation mondiale, elle est ainsi et elle demeurera telle qu’elle est aujourd’hui jusqu’à la fin du cycle. Et avec l’évolution de la conscience individualisée dans le monde chez certains nombre d’individus, le développement des pouvoirs psychiques, il y aura éventuellement retournement de la condition politique mondiale.
Et il y aura naturellement formation sur la Terre d’une nouvelle force créative qui fera partie du gouvernement invisible, qui travaillera avec le gouvernement invisible, et qui aura tellement de puissance que les plus grands pouvoirs politiques, économiques, les plus grands systèmes de pression de notre planète aujourd’hui, ne pourront pas contrôler.
Parce que ces Hommes auront un pouvoir d’agir à distance. Donc pour concrétiser un peu ma question, si vous me demandez : Qu’est-ce qui va changer le monde demain ? Comment va se changer le monde demain ? Le monde demain sera changé par les Hommes qui auront, à cause de la transmutation de leur conscience, atteint un niveau de pouvoir psychique qui leur permettra d’agir à distance dans le monde de notre planète.
Et ce pouvoir psychique sera tellement efficace que les Hommes qui s’opposeront ou qui opposeront l’évolution seront obligés de plier bagage. Ils n’auront pas de choix parce que tout ceci se fera à distance. Tout ceci se fera au niveau du mental humain, tout ceci se fera dans le plus grand des silences.
Autrement dit, tout ceci sera le produit d’une conjuration mondiale réellement voilée où l’application de nouvelles forces de conscience humaine permettra la réorganisation, la réorientation et le nouveau développement d’une politique, d’une économie, d’une science, dans le monde entier.
Et ceci fait partie du nouveau mode d’expression de la conscience humaine. Ceci fait partie de la nouvelle évolution. Et l’Homme d’aujourd’hui, les gouvernements, les puissances, ne pourront pas y échapper.
FP : En attendant, les pays comme l’Éthiopie ou d’autres qui sont engagés dans une voie de famine, cette expérience-là, est-ce qu’elle sert par la souffrance qu’elle engendre - par le biais des communications aujourd’hui qui rejoint tout le monde, donc tout le monde peut partager cette souffrance - est-ce qu’elle sert à la conscientisation de la masse ?
BdM : Elle sert à la conscientisation sociale de la masse mais elle ne sert pas la conscientisation de l’individu. L’individu de demain sera conscientisé par son contact avec l’intemporel. Tandis qu’aujourd’hui, ce qui se passe dans le monde, la conscientisation sociale de la masse, ne va rien changer dans la masse, ne va rien changer dans la conscience de la masse parce que la masse, elle est amorphe !
Et les Hommes qui font partie de la masse ont une conscience amorphe. Donc la bonne volonté de l’Homme, la bonne volonté des Hommes ou la bonne volonté des gouvernements, elle est encore trop faible pour réellement créer dans le monde des changements qui soient permanents.
Autrement dit, les réactions ou les mouvements vers l’Éthiopie ou d’autres situations parallèles sont des réactions normales qui relèvent de la qualité morale de notre civilisation judéo-chrétienne. Mais ces réactions sont purement des réflexes. Ces réactions sont purement des aspects naturels chez l’Homme qui a atteint un certain niveau de civilisation.
Mais ces réactions ne sont pas suffisamment puissantes pour engendrer dans le monde un changement qui soit total, en profondeur et radical. Et ce changement ne peut exister, d’ailleurs il ne pourra exister que lorsqu’il y aura eu synthèse, fusion, harmonisation, unitisation, entre les forces politiques de la Russie et les forces politiques américaines.
Donc pour nous, de regarder le monde avec tous ces problèmes complexes, dans une période où il y a polarisation des forces politiques, ça fait partie de notre expérience, ça fait partie de notre décadence, ça fait partie de notre souffrance.
Mais les changements dans le monde ne pourront pas s’exercer tant qu’il n’y aura pas eu de la part de la Russie et des États Unis une entente, que même aujourd’hui les politiciens ne peuvent pas préconiser, parce qu’encore une fois, les forces qui sauront amener une synthèse, un rebalancement nouveau entre la Russie et les États Unis font partie des forces de l’intemporel.
Autrement dit, ce ne sont pas les Hommes dans le monde, tels que nous les connaissons aujourd’hui qui vont changer la situation. Ce sont de nouveaux Hommes, un nouveau type d’Hommes, une nouvelle conscience humaine alliée en puissance avec d’autres consciences qui ne font pas partie de notre espace-temps.
FP : Alors il y a des peuples et des civilisations qui sont aux prises avec des problèmes de survie comme l’Éthiopie, mais il y a d’autres peuples plus sophistiqués dans leur développement qui s’interrogent sur l’égalité et la liberté. Il y a des peuples qui sont opprimés aujourd’hui puis qui cherchent une solution à leurs problèmes.
La liberté, comment est-ce que vous voyez ça dans le nouvel âge ?
BdM : La liberté dans le nouvel âge, elle sera totalement sur le plan de l’individu. La liberté n’existe pas dans le monde aujourd’hui parce que l’Homme ne possède pas de mental individualisé. L’Homme possède un mental collectif, donc sa liberté elle est toujours conditionnée par la culture à l’intérieur de laquelle il vit.
Tans que l’Homme ne possèdera pas une conscience autonome, tant que l’Homme ne pourra pas penser par lui-même, pour lui-même, en relation avec lui-même, autrement dit sur le plan d’une intelligence universelle, sa liberté sera toujours relative. Et les Hommes, les grandes masses aujourd’hui sont ainsi privées de liberté, parce que leur situation psychologique ne permet pas qu’ils s’affirment ou qu’ils affirment une conscience personnelle qui soit créative.
Ce sont des êtres qui sont beaucoup trop liés au passé de leur culture. Il faut que l’individu ressorte de la masse, il faut que l’individu ressorte de la culture humaine pour que la liberté entre dans le monde. Sinon elle n’entrera jamais dans le monde cette liberté parce que les pouvoirs politiques, les pouvoirs auront toujours la capacité de la contenir, de la conditionner, ainsi de suite.
Vous ne pouvez pas demander à un type dans la rue au Nicaragua de connaître l’essence de la liberté humaine. Il a besoin de manger, il besoin de s’identifier. Et à la fois il est obligé de supporter en relation avec la crainte que créent ces pouvoirs, il est obligé de supporter une famille qui risque d’être éliminée si elle ne va pas dans une certaine direction.
Donc la liberté aujourd’hui dans le monde, elle existe sur un plan relatif dans certains pays plus évolués sur le plan démocratique, ainsi de suite. Mais la liberté doit aller plus loin, elle doit aller jusque sur le plan de l’individualité totale. L’Homme doit être capable un jour de par sa conscience, savoir et comprendre ce que c’est que d’être libre.
Et être libre, ce n’est jamais être libre en relation avec le pays dans lequel nous vivons. Être libre, c’est être libre en soi-même et ensuite nous choisissons le pays où nous voulons vivre. Il est évident que moi, je suis libre dans le mental et je n’irais pas vivre en Russie parce qu’en Russie je ne pourrais pas vivre en Russie.
Donc je vis dans un pays où il y a une liberté relative suffisamment grande pour me permettre, moi, en tant qu’individu, d’exercer mon droit d’être humain, d’exercer mon droit d’être consciemment créatif. Donc la liberté, elle commence chez l’Homme et si elle n’est pas dans l’Homme, elle ne peut pas être dans la société.
FP : Et pour ce qui est de l’égalité ?
BdM : C’est la même chose avec le principe de l’égalité, avec cette différence que dans le phénomène de l’égalité, il y a toujours le phénomène du pouvoir. Donc si l’Homme veut égaliser ses droits dans une société, il est obligé de se servir d’un pouvoir, il est obligé de faire quelque chose.
S’il ne peut pas se servir du pouvoir politique parce que la politique n’est pas suffisamment libérale, à ce moment-là il est obligé d’aller dans une autre direction que nous retrouvons par exemple dans les pays où il y a la révolution. Mais ceci crée de la souffrance.
Donc, que vous parliez de liberté aujourd’hui ou que vous parliez d’égalité aujourd’hui, la plupart des Hommes dans le monde vivent à l’intérieur d’une conscience nationale qui n’est pas suffisamment évoluée pour leur permettre en tant qu’individus de bénéficier de leur conscience personnelle.
Donc la liberté aujourd’hui, elle est impossible dans ce sens. L’égalité aujourd’hui, elle est impossible dans ce sens. Donc, si nous parlons d’égalité ou de liberté dans le nouveau cycle, nous devons invoquer une restructuration de la politique mondiale. Nous devons évoquer une restructuration ou un perfectionnement de la politique nationale.
Donc nous devons regarder l’individu comme étant la pièce la plus importante de toute incorporation ou de toute corporation sociale. Et tant que nous n’aurons pas réalisé ceci, qu’il n’est pas donné à l’Homme en tant qu’individu la chance d’exprimer ce qu’il sait, ce qu’il sent, avec une entière liberté mais qui est conforme à l’harmonie, qui est conforme à l’évolution, qui est conforme au développement supérieur d’une conscience sociale, à ce moment-là nous ne pouvons pas parler de liberté.
Donc je dis que la liberté, l’égalité, c’est quelque chose qui s’en vient aujourd’hui de plus en plus dans le monde mais qui est aussi terni de plus en plus dans certaines sections du monde. Et qu’à la fin du cycle et avec le nouveau cycle, cette égalité et cette liberté seront d’un autre ordre que nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui et que nous ne pouvons pas aujourd’hui établir.
Et c’est pourquoi nous souffrons de cette dichotomie, de cette impuissance, dans le développement mondial, national, d’aspect, de liberté politique, d’égalité politique ou économique, parce que nous ne sommes pas encore arrivés dans cette nouvelle période. Nous devons attendre que cette période pointe et elle pointera dans son temps.
Ce n’est pas l’Homme qui peut la faire venir. Avant le temps, il y a un temps pour certains évènements dans le monde qui doivent engendrer une nouvelle réalisation de l’Homme.
FP : Est-ce que vous pouvez faire un parallèle avec la science ?
BdM : C’est la même chose avec la science. Dans mon esprit il n’y a pas de différence entre l’activité de l’Homme, que ce soit sur le plan de la science, de la politique, de l’économie ou de ci ou ça. Tout vient de la conscience humaine.
La science aussi sera bombardée, la science aussi sera transmutée, changée parce que le scientifique, l’Homme, sera éventuellement mis en contact ou viendra en contact ou fera l’expérience du contact entre une science qui est planétaire, celle que nous avons créée, et une science qui est beaucoup plus vaste, beaucoup plus grandiose qui est le produit de l’activité de l’intelligence qui ne fait pas partie de notre système solaire.
Donc lorsque l’intemporel viendra en contact avec notre vie, avec notre planète, la science aussi sera affectée. Et il y aura un développement extraordinaire de la science sur la Terre. Mais pas avant qu’il y ait sur la Terre des Hommes conscients capables d’absorber le choc que créera le contact entre l’intemporel et notre vie planétaire.
FP : Est-ce que ce choc va également peut-être aplanir les divergences au niveau des idéologies et de la spiritualité ?
BdM : Le choc va neutraliser les divergences entre les idéologies et la spiritualité parce qu’aussitôt que les gouvernements auront réalisé qu’effectivement ils sont aux prises avec des conditions de vie que seulement certains Hommes avaient jusqu’ici préconisé, à ce moment-là, l’effet secondaire de ce choc dans toutes les sphères de l’activité humaine sera tellement grand que l’Homme sera obligé de battre en retraite.
C’est-à-dire de mettre de côté la dualité de sa pensée à tous les niveaux pour finalement embrasser une forme de pensée, une forme de vision, une forme de réalité psychologique qui coïncidera avec ce nouvel âge, avec ce choc, si vous voulez, qui sera le produit de l’activité de l’intemporel sur notre planète.
FP : Est-ce qu’il y a dans le monde des personnes qui ont cette conscience du nouvel âge aujourd’hui et qui peuvent avoir accès au réseau d’information ?
BdM : Oui il y en a beaucoup mais ils ne peuvent pas encore travailler, ils ne peuvent pas encore utiliser leur conscience dans un travail créatif parce que leur conscience n’est pas encore finalisée. La transmutation de leur conscience n’est pas terminée, donc ils sont simplement en voie d’évolution vers ce temps-là.
Ils font partie d’une couche très restreinte de consciences individuelles qui sont marquées dans ce contact, par cette expérience. Mais ils ne peuvent pas travailler sur le plan mondial parce que le cycle n’est pas fini. Les forces de vie qui contrôlent cet échange d’énergie sont les mêmes forces qui contrôlent aussi la fin du cycle.
Et l’Homme doit attendre jusqu’à la fin du cycle avant que ces intelligences, ces consciences, ces Hommes, ces pouvoirs psychiques puissent se manifester dans le monde.
FP : Alors en attendant il se crée des réseaux d’échange, d’information, des réseaux parallèles entre les scientifiques, peut-être même entre les Hommes politiques ?
BdM : Il y a des réseaux parallèles qui se créent entre les Hommes sur différents plans d’activité, mais ces réseaux sont tellement à l’étroit vis-à-vis la possibilité d’expression… Moi je connais des scientifiques, s’ils pouvaient parler d’une façon libre dans le monde, ils créeraient des chocs. On ne pourrait pas les croire.
De la même façon qu’il y a des politiciens qui, s’ils pouvaient parler comme ils veulent, ils créeraient des chocs. Et il y a des individus dans différentes sphères humaines qui, s’ils pouvaient parler, ils créeraient des chocs. Et ce qui empêche ces Hommes de parler, ce sont les conditions sociales.
Donc il faut que ces Hommes soient supportés par une masse énorme de changement. Il faut que ces Hommes qui sont à la pointe, si vous voulez, de l’intelligence humaine, de la créativité humaine soient supportés par le choc que crée le nouvel évènementiel.
Parce que tant qu’ils ne seront pas supportés par le choc que crée le nouvel évènementiel, les masses, l’inertie des masses, l’inertie des politiciens sera trop grande et ces Hommes seraient rejetés.
FP : Donc la clé principale, ce serait peut-être une ouverture à la psychologie ?
BdM : L’ouverture à la psychologie, elle est en train de se faire, elle se fait quelque part dans le monde.
FP : En tant qu’éducation ?
BdM : En tant qu’éducation, en tant qu’instruction, mais ceux qui vont vers cette psychologie sont déjà ceux-là qui sont les plus sensibles à cette nouvelle transformation. Mais cette psychologie n’est qu’un aspect très très minime du nouvel évènementiel. Le nouvel évènementiel sera tellement puissant que déjà ceux qui le vivront seront bousculés dans leur psychologie.
Ça se fera très vite. Tandis que la psychologie aujourd’hui est en voie d’évolution dans le monde, je parle de cette psychologie particulière, de cette psychologie supramentale, si vous voulez, cette psychologie elle est lente. Les gens qui y ont accès sont très peu en nombre et ainsi de suite.
Donc nous ne devons pas regarder à la psychologie pour l’établissement sur notre planète de cette nouvelle conscience. Nous devons regarder vers le choc de l’évènementiel. Et c’est le choc de l’évènementiel, de l’intemporel avec le temporel, en relation avec toute la déconfiture des évènements politiques, économiques, de notre monde planétaire qui créera éventuellement un recoordination des activités humaines à tous les niveaux.
Et ce ne sera pas facile, ce sera très difficile, ce sera même terrible parce que c’est la fin d’un cycle. Autrement dit, c’est la mort d’un âge pour le développement d’une autre vie, d’un autre genre de vie. Ce sera le changement total en profondeur de toute la condition psychologique de l’Homme, tant sur le plan mental que sur le plan émotionnel.
FP : Donc les circonstances extérieures vont jouer un rôle capital ?
BdM : Les circonstances extérieures jouent un rôle capital et elles sont, ces circonstances, établies depuis très longtemps parce que tout est su, tout est connu. Il n’y a rien qui n’est pas connu dans le monde. Donc tout est connu ! Ce qui se passe aujourd’hui a déjà été décrit dans les textes anciens.
Donc c’est connu mais ce sera vécu par l’Home jusqu’à la dernière goutte de sueur et de sang. Parce que ça fait partie de la transformation d’un cycle de vie pour un autre, ça fait partie de la mort d’une certaine conscience pour l’élévation d’une autre conscience. Et c’est ça que nous appelons l’évolution.
L’individu a été perdu dans l’histoire et il sera obligé de renaître dans la future histoire de l’Homme. Dans l’histoire de l’humanité, l’individu était perdu dans la grande masse d’expériences humaines contrôlées par les pouvoirs temporels et spirituels.
Dans la nouvelle évolution, c’est l’individu qui sera à l’apogée de toute conscience et les pouvoirs temporels et spirituels seront assujettis à sa conscience. Ils ne serviront plus à l’emprisonner dans une forme de pensées. Lui sera totalement libre dans son mental.
FP : S’il traverse la crise existentielle ?
BdM : S’il traverse la crise existentielle !
FP : Et les angoisses que fait planer sur lui le nucléaire !
BdM : Exactement, exactement ! Je conviens avec beaucoup de personnes en ce qui concerne le mal d’aujourd’hui, le mal politique, le mal économique, je conviens que ce n’est pas intéressant, mais aussi je sais que c’est inévitablement lié à la conscience de l’humanité dans le passé.
Nous vivons aujourd’hui ce que nous avons fait dans le passé, ça nous retombe sur la tête et nous le vivrons jusqu’à la fin. Et lorsque l’Homme sera rendu au bout du mur, lorsque la civilisation sera prête à éclater, il y aura d’autres choses qui prendront place. Et c’est ceci et comment ça se fera qui n’est pas connu des Hommes, de la plupart des Hommes.
FP : Et sur le plan individuel, comment est-ce que ça va se passer ?
BdM : Sur le plan individuel, ça se passera très bien parce que su le plan individuel, en ce qui concerne l’évolution de la conscience individuelle, déjà ceux qui dans le monde aujourd’hui savent et comprennent et connaissent, déjà ces gens-là sont sécurisés par la nouvelle conscience qui leur est propre. Parce qu’ils connaissent trop les mécanismes de l’involution et les mécanismes de l’évolution pour paniquer devant ce qui se passe aujourd’hui.
Donc ils voient l’Éthiopie, ils voient ceci, ils voient le nucléaire, ils voient tout mais ils ne sont pas prisonniers psychologiquement de ce qu’ils voient parce qu’ils savent que ce qu’ils voient fait partie de l’expérience de l’Homme d’aujourd’hui. Donc ils ne sont pas psychologiquement ou moralement assujettis à une dose de culpabilité.
Ils sont de plus en plus libres dans leur mental et ce sont ces Hommes qui demain pourront passer à travers le nucléaire, passer à travers ci, passer à travers ça, parce qu’ils ne seront pas affectés dans leurs émotions, dans leur conscience individuelle.
FP : Est-ce qu’ils doivent pour cela, même être libérés de leur propre culture ?
BdM : Ces individus sont de plus en plus libérés de leur culture. Ces Hommes, je les appelle les nouveaux voyants. Ces nouveaux voyants ne sont rattachés à RIEN qui soit culturel, qui soit psychologique sur le plan de leur vie sociale.
FP : Ils peuvent l’apprécier ?
BdM : Ils peuvent l’apprécier, ils peuvent aimer l’histoire, ils peuvent aimer ceci, ils peuvent aimer la philosophie, ils peuvent aimer la psychologie mais ils sont totalement au-dessus des conditions psychologiques de ce qu’ils sont en train de goûter humainement parlant. Ils sont libres.
Si vous leur parlez de psychologie, vous leur parlez d’histoire, vous leur parlez de science, vous leur parlez d’économie, vous leur parlez de politique, ils ont leur créativité. Ils ont leurs pensées créatives et ces pensées sont les leurs, elles ne sont pas le produit du journalisme, de la télé ou de la diffusion à un niveau ou à un autre. Ils sont totalement individualisés dans leur mental.
FP : Qu’est-ce qui a permis, quel a été le processus de cette libération ?
BdM : Ça a été leur contact avec l’intemporel à un niveau ou à un autre. Le contact avec l’intemporel se fait à différents niveaux. Il peut se faire sur un plan purement psychologique ou il peut se faire sur un plan totalement expérimental.
C’est-à-dire que l’Homme peut passer d’un niveau de conscience à un autre niveau de conscience lui permettant de rentrer en contact avec des intelligences qui sont dans un autre monde. Donc selon l’évolution de chaque individu, l’expérience de l’intemporel est proportionnelle à sa capacité d’absorber cette nouvelle conscience.
FP : Est-ce que l’étude des sous-plans de l’atome débouche sur l’intemporel ?
BdM : Les sous-plans de l’atome font partie de l’intemporel, ils font partie de la conscience des mondes qui sont directement liés au mental de l’Homme. Éventuellement, la science sera capable d’étudier la matière à un plan tellement raréfié que le scientifique sera obligé dans ses expériences de passer d’une conscience temporelle à une conscience intemporelle. Afin de pouvoir maintenir l’équilibre entre son expérience et l’énergie qui sera déployée.
FP : Est-ce que la matière ne serait pas justement le voile du temple qui a été déchiré ?
BdM : Oui c’est juste, la matière c’est le voile du temple.
FP : Et lorsque ce voile du temple est déchiré, on peut avoir accès à ce moment-là…
BdM : Nous avons une autre conscience, nous avons une autre capacité d’engendrer sur une planète une conscience créative. Donc nous avons une puissance créative. Donc nous pouvons faire quelque chose. Et c’est à partir de ce moment-là que se vivront sur notre planète de très grands changements sur le plan social, économique, politique, ainsi de suite.
Il ne faut pas mélanger l’involution et l’évolution. L’involution se vivra jusqu’à la fin et l’évolution aujourd’hui, elle est commencée. Mais l’involution se vivra jusqu’à la fin et il n’y a pas un Homme sur la Terre qui puisse empêcher l’évolution, qui puisse empêcher la détérioration, si vous voulez, des forces qui sont formellement enracinées dans la mémoire humaine. C’est une illusion.
FP : Pour passer de l’involution à l’évolution, il faut créer un pont et un pont, ça se place toujours au-dessus d’un gouffre, ce gouffre c’est quoi ?
BdM : Ce gouffre, c’est ce que nous vivons, c’est ce que nous vivrons et le pont c’est la nouvelle conscience de l’Homme.
FP : Et lorsque le Nazaréen s’est incarné, qu’il a parlé, on a parlé d’impulsion christique ?
BdM : L’impulsion christique, c’est une symbolique, c’est une expression symbolique d’une conscience universelle comme celle que possédait cet Homme. Il y a effectivement dans l’avenir une impulsion christique, c’est-à-dire une impulsion universelle, c’est-à-dire une nouvelle conscience qui doit dominer l’évolution de la Terre.
Mais cette nouvelle conscience qui doit dominer l’évolution de la Terre, elle ne doit pas être comprise comme étant la manifestation d’un personnage. Même s’il y a personnage. Elle doit être comprise comme étant la manifestation d’une énergie créative, très puissante, qui peut être amenée dans le monde par un personnage.
Mais qui dans le fond est universelle et qui dans le fond fait partie de la conscience de tous les Hommes. Et au fur et à mesure que ces Hommes deviendront conscients de cette conscience, de cette énergie, il y aura à ce moment-là dans le monde l’établissement de ce que nous appelons « une conscience christique » ou d’une conscience universelle.
FP : C’est un pont aussi jeté sur le gouffre à ce moment-là ? Un pont qui serait… ou un canal emprunté par l’énergie de l’amour cosmique ?
BdM : L’amour cosmique… ces mots-là, l’amour cosmique, la spiritualité, la conscience christique, ce sont des mots, ce sont des mots qui risquent de nous plonger dans une conscience spiritualisée. Il y a dans le cosmos de l’énergie. L’énergie est à la fois - si vous voulez - amour, elle est à la fois volonté, elle est à la fois intelligence.
Nous sommes obligés, parce que nous sommes des êtres qui parlons, d’utiliser des symboles pour donner à cette énergie une forme permettant à nous de nous organiser sur le plan moral, sur le plan spirituel, sur le plan philosophique. Mais dans le fond de tout, TOUT EST ÉNERGIE.
Donc il y a certaines énergies qui permettent à l’Homme de développer une très grande puissance mentale, il y a certaines énergies qui permettent l’Homme de développer une très grande volonté, certaines énergies qui permettent à l’Homme de développer un très grand amour, mais TOUT EST ÉNERGIE !
FP : Vous voulez dire qu’au départ, cette énergie elle est pure, elle prend une certaine forme de coloration au fur et à mesure qu’elle se manifeste ?
BdM : Elle est pure, c’est juste, et elle prend… autrement dit elle est indifférenciée et elle se différencie au fur et à mesure qu’elle est nécessaire, au fur et à mesure qu’elle peut être absorbée par des systèmes qui sont le produit de son évolution, comme l’Homme par exemple.
Donc l’Homme possède un plan mental, donc cette énergie sur le plan mental de l’Homme peut permettre à l’Homme de penser. Cette énergie sur le plan émotionnel de l’Homme permet à l’Homme de sentir l’émotion. Cette énergie sur le plan vital de l’Homme permet à l’Homme de vivre sur le plan de la physicalité de la vie, ainsi de suite.
Cette énergie sur le plan purement atomique permet à la matière d’exister. Donc tout est énergie. Si nous essayons de comprendre cette énergie en relation avec la symbolique des formes que nous avons donné dans le passé, nous allons nous restreindre, c’est-à-dire que nous ne serons pas capables d’absorber cette énergie d’une façon intégrale.
Et nous aurons tendance par l’imagination de la spiritualiser, donc nous aurons tendance éventuellement par l’imagination, de faire de grandes erreurs. C’est-à-dire de donner à notre imagination un libre court, ceci peut nous amener très facilement à la folie. Le mental de l’Homme doit être pur, il doit être totalement libre de ces formes de pensées que nous avons pendant l’involution, créées pour nous soutenir émotivement.
L’Homme n’a pas besoin d’être soutenu émotivement. L’Homme n’a pas besoin d’être soutenu spirituellement. L’Homme doit être soutenu simplement par le pouvoir de cette énergie sur son mental. Autrement dit, il doit être lucide et l’Homme de la nouvelle évolution sera lucide. Et c’est pourquoi il aura la capacité d’utiliser cette énergie, de la transformer et de la diriger dans le monde afin qu’elle puisse faire quelque chose de neuf.
FP : À quoi sert l’imagination ? Est-ce qu’elle sert ou elle dessert l’Homme ?
BdM : L’imagination sert l’Homme aujourd’hui parce que l’Homme est encore dans un stage d’infantilisme mental. L’Homme n’a pas encore de puissance créative donc l’imagination lui sert parce qu’elle lui permet de s’assurer de ce qu’il voit, de ce qu’il sent.
Mais un jour l’Homme n’aura plus besoin d’imagination parce que ce stage de l’évolution de sa conscience animale sera éliminée. L’imagination, elle est directement liée au stage de la conscience animale de l’’Homme. Lorsque l’Homme n’aura plus de conscience animale en lui, il n’aura plus d’imagination, il aura simplement le pouvoir créatif.
FP : Est-ce que l’imagination ne lui permet pas de se projeter dans le futur ?
BdM : L’imagination lui permet de se projeter dans son futur mais non pas dans le futur de l’humanité. Et c’est lorsque l’Homme se projette dans son futur qu’il fait des erreurs de voyance. Lorsque l’Homme pourra se projeter dans le futur de l’humanité, il verra tout ce qu’il doit se passer dans le monde. Il pourra regarder à longue échelle et voir tous les évènements de la Terre.
Parce qu’il ne sera pas dans son futur, il sera dans le futur de l’humanité. Mais aujourd’hui l’Homme se projette dans son futur donc son imagination colore sa voyance, colore son esprit, et c’est pourquoi il ne peut pas se fixer à 100 % à ce qu’il sent, sur ce qu’il ressent.
FP : Pourquoi est-ce que les Hindous disent que la matière est illusion ?
BdM : Les Hindous disent que la matière est illusion parce que les Hindous ont tellement spiritualisé leur état mental qu’ils sont rendus à un point où pour eux, la matière n’a plus d’importance. Et ceci est une des grandes illusions de l’Inde. Les Hindous ont voulu séparer le monde en deux, le monde de l’invisible avec le monde de la matière, le monde spirituel avec le monde matériel.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de séparer le monde en deux , il s’agit pour l’Homme de faire une synthèse. Si les Hindous n’avaient pas fait ou commis cette erreur, aujourd’hui ils ne seraient pas dans la situation où ils sont sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan matériel.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de séparer le monde, il s’agit pour l’Homme d’intégrer le monde. Et intégrer le monde veut dire amener le monde, l’intemporel au matériel, et les unir ensemble afin que le matériel puisse supporter, puisse bénéficier des forces extraordinaires de l’intemporel.
Donc les Hindous ont fait, à cause de leur inconscience, à cause de leur spiritualité, une erreur de fond. Et ça a été de vouloir diviser le monde au lieu de simplement comprendre que le monde était fait d’une énergie qui le sous-entend ou le sous-tend, si vous voulez, à tous les niveaux.
Il ne s’agit pas de séparer le monde, il s’agit d’unifier le monde afin que le contact avec l’intemporel et le matériel puisse donner au matériel une nouvelle évolution, une nouvelle coloration, une nouvelle programmation, une nouvelle capacité d’engendrer de l’harmonie et ainsi de suite, pour les Hommes qui dans un certain temps vivront sur ce plan-là.
FP : Est-ce que l’Homme sera capable de transmuter son corps physique ou de l’emmener sur un autre plan ou sur un sous-plan de la matière ?
BdM : Ben oui, ça fait partie de l’évolution. La transmutation du corps matériel, ça fait partie de l’évolution de l’Homme mais c’est directement relié à sa capacité d’absorber l’intemporel. L’intemporel c’est une dimension, c’est un monde, c’est un niveau d’énergie qui doit être absorbé dans notre temporel qui est un autre monde, un autre niveau d’énergie.
Donc le contact entre ces deux mondes permettra à l’Homme éventuellement de pouvoir, lorsqu’il aura la volonté de le faire, éliminer un corps matériel qui ne sera plus utile, pour continuer son exécution évolutive dans cet autre monde qui est intemporel. Donc qui permettra à l’Homme d’immortaliser sa conscience.
FP: Quelles formes de vie existe-t-il dans l’intemporel ?
BdM : Dans l’intemporel, la vie elle est exactement comme ici, seulement elle est différente. Elle est comme ici dans ce sens qu’il y a des formes, qu’il y a des mondes, qu’il y a des sciences, qu’il y a du monde, qu’il y a du mouvement, qu’il y a de la construction, qu’il y a de l’élaboration.
Mais tout est différent. C’est comme si vous me dites : Quelle est la différence entre ici et New York ? Ben il faut aller à New York et vous verrez qu’il y a une différence. Pour nous c’est difficile ici à Ste Adèle de voir qu’il y a tant de diversités dans le monde. Mais si nous nous promenons dans le monde, nous voyons effectivement qu’il y a beaucoup de diversités.
C’est la même chose entre le matériel et l’intemporel. Lorsque l’Homme passe du matériel ou de ce plan à l’intemporel, il voit que dans l’intemporel c’est un autre monde, ça continue la vie. Mais ça continue sur des bases totalement différentes, ça continue sur des bases de conscience qui sont totalement différentes.
C’est un autre monde et ce monde est tellement évolué, tellement puissant en science, en connaissance, qu’il sous-tend l’évolution de notre monde. Ce que nous ne savons pas aujourd’hui, c’est que c’est l’intemporel qui conditionne lentement au cours des âges notre évolution.
Ce n’est pas l’Homme, nous n’avons pas le pouvoir. Nous sommes des êtres expérimentaux, nous avons une conscience expérimentale. Nous sommes encore à la fin du vingtième siècle des êtres qui croyons penser par eux-mêmes.
FP : Quand vous parlez de fusion, est-ce que c’est une fusion avec cet intemporel ?
BdM : La fusion, c’est justement l’union avec cet intemporel, c’est la relation avec cet intemporel sur tous les plans de l’Homme. C’est ça la fusion. C’est la relation entre l’intemporel et le matériel mais pour que cette fusion se fasse, pour que cette relation se fasse, il faut que l’Homme vive un choc.
C’est-à-dire le contact entre l’intemporel et son temporel. Et c’est ça que l’humanité va vivre. Il y a des Hommes sur la Terre qui le vivent sur le plan individuel et l’Homme le vivra sur le plan mondial. Parce que ce choc se fera à deux niveaux, il se fera sur le plan individuel où des Hommes se sont conscientisés à un niveau que nous n’avons jamais connu dans le passé.
Et le choc se fera aussi sur le plan mondial lorsqu’un certain nombre d’Hommes l’auront vécu sur le plan individuel. Il faut qu’il y ait une certaine conscience, un certain nombre d’individus dans le monde qui possède cette conscience. Et lorsque ces individus seront suffisamment avancés dans cette conscience, le choc à l’échelle mondiale se fera.
Et c’est là qu’il y aura un nouvel âge, que les gouvernements seront obligés de replier à la nouvelle condition de vie et d’évolution parce que l’intelligence cosmique qui vient vers la Terre sera trop puissante pour les Hommes qui ont été infirmés par l’involution.
FP : Donc il ne sert pas à grand chose de vouloir projeter ou de prévoir, il s’agit de s’adapter, d’intégrer les conditions qui surgissent au fur et à mesure où elles vont surgir ?
BdM : Exactement.
FP : Donc ça demande une disponibilité à l’individu ?
BdM : Tous les Hommes sont disponibles.
FP : Facultés d’adaptation ?
BdM : Ça demande plutôt des facultés d’adaptation donc ça demande une certaine intelligence, un certain équilibre mental, émotionnel.
FP : Et une certaine déprogrammation ?
BdM : Une certaine déprogrammation qui se fait naturellement au fur et à mesure que l’intemporel fusionne avec le temporel. Elle se fait la déprogrammation. Il ne faut pas trop projeter dans l’avenir, il faut vivre notre présent aujourd’hui, il faut faire ce que l’on peut, il faut aider les éthiopiens…
FP : Merci beaucoup Bernard.